Chapitre 37 - Partie 1 : Piégée

Je suis sincèrement désolée du temps d'attente de ce chapitre... :/ J'ai eu de gros problèmes avec mon ordinateur il y a peu, j'espère que vous ne m'en voulez pas... :'( A part ça, je vous souhaite une bonne lecture ! <3


J'ouvre les yeux avec une lenteur non-exagérée. La clarté du ciel gris perce dans la nuit noire. Je sens parfaitement les flocons glacés rencontrer mon visage avec brusquerie. Je suis un instant déboussolée. Comme une sensation de déjà vu. Puis la lumière se fait dans mon cerveau.. Hakan. Il doit être là. Une peur grandissante me terrasse. Et dire que tout est sa faute... Depuis le début... Je ne peux m'empêcher de ressentir de la rancœur à son égard. Même s'il n'a pas confirmé mes propos, je sais que c'est lui. Au fond de moi, une force étrange me l'assure. Je dois le fuir.

Je tourne la tête vers la gauche. Mon dos endolori contre la neige me fait grimacer. Je ne connais pas cet endroit. Je suis bel et bien dans la forêt, à mon plus grand dam, mais je ne reconnais pas les pins caractéristiques de chez moi. Ces troncs-là sont bien trop fins, trop lisses, trop grands.

Je commence à paniquer. Je n'ai aucune idée d'où je me trouve dans la forêt, un psychopathe veut probablement me livrer à mon père et je suis seule. Un frisson de peur et de froid me parcourt le corps.

Soudain, une main se referme sur mon bras droit et me tire pour me relever. Automatiquement, je me débats, surprise. J'ai beau essayer d'écarter cette personne de moi, je n'y arrive pas. Je suis toujours étendue dans la neige, dévoilée aux yeux de n'importe quel prédateur. Je ne suis pas en état de riposter.

Mais je continue de me défendre. Malheureusement, la prise se ressert sur mon poignet déjà fragile. Je hurle de douleur.

Il faut que je parte ; que je trouve une solution pour fuir, on me veut de mal. Je ne sais même pas qui m'agresse, j'ai peur de regarder. Peur de voir que ce soit Hakan, celui aussi brusque avec moi ; peur de voir la vérité en face. Je ne le veux pas, je n'ai aucune envie de continuer d'avancer sans lui, ce métamorphe qui a toujours été là pour moi. Mais tout n'était que comédie, que mensonge. Je le sais, maintenant. Et mon cœur se déchire rien qu'à cette constatation. Je veux juste fermer les yeux sur tout ça. Juste avoir des explications et partir. Juste fermer les yeux.

Mais malheureusement, je n'ai pas le choix. Je suis épuisée, aussi mentalement que physiquement, les heures de marche m'ont mise hors service, et les révélations m'ont anéantie. Alors même si j'ai peur, je le fais. Je lève la tête.

Le ciel sombre le devient encore plus lorsque le contraste apparaît. Ces yeux... Je les ai déjà vus...

Une personne est penchée sur moi, me serrant le poignet avec force. Et ce n'est pas Hakan. Mais alors, pas du tout.

Je suis obnubilée par la couleur de ses yeux. Je ne peux regarder autre chose. Un bleu clair, turquoise, éclatant dans le paysage sombre.

Mes organes font un bond gigantesque lorsque je comprends. Ce regard... est le même que le mien. Celui que je vois dans le miroir depuis dix-huit ans, à présent.

Soudain, ma mémoire me vient en aide. Je les ai vus autre part... Dans mon rêve. J'en suis persuadée. Et je suis aussi sûre d'une chose : si avant j'avais des doutes, ce n'est plus le cas maintenant. Mes rêves sont prémonitoires.

Stupéfiée par la situation, je n'ose même plus cligner des yeux. Ils restent ancrés dans ceux qui me font face. Je suis trop choquée pour bouger.

Après ce qu'il me semble des heures, je me secoue enfin. La personne qui me retient, a elle aussi, l'air surpris. Ses yeux ne quittent pas les miens. La pression sur mon poignet s'est même relâchée. C'est le moment de me défendre ;  même si je suis morte de trouille.

Je me relève brusquement, profitant de cet instant d'absence de sa part.

Je recule vivement, à moitié debout, cherchant à m'éloigner le plus possible avant de me mettre à courir.

Mais alors que je commence à me redresser, on me percute violemment sur le flanc gauche. Je sens mes pieds se décoller du sol et la force de l'impact me projeter plusieurs mètres plus loin.

Ma respiration se coupe lorsque j'entre en contact avec le sol enneigé. Je me laisse rouler sur moi-même, gagnant encore quelques mètres.

Je m'arrête sur le dos, la tête tournant comme sortie d'une attraction à sensations fortes. Eh ben là, pour des sensations fortes, je suis servie. Je ne sens plus mes jambes et tout mon buste hurle de douleur.

Je me force à me relever encore une fois, avec moins de hâte que tout à l'heure.

Apeurée, je tourne la tête à gauche pour voir la cause de cet envol subit et inopiné.

Une immense masse de fourrure se rapproche à grands pas. Un ours brun, gigantesque, s'ébroue à quelques pas de moi. J'ouvre la bouche de stupeur. Même un grizzli passerait pour un chaton à côté de cette bête.

Ses petits yeux noisette me scrutent sans se cacher. L'ours se secoue une nouvelle fois. Étrangement, des poils s'éparpillent un peu partout autour de lui. Je reconnais cette spécificité. Seul un métamorphe peut faire ça. Il est en train de se changer.

En un clin d'œil, il se dresse sur ses pattes arrière, dépassant les deux mètres, et rapetisse sans perdre de temps. Heureusement, d'ailleurs, parce qu'avoir un ours faisant cette taille à un mètre de moi ne faisait que m'épouvanter un peu plus.

Un homme grand s'y trouve désormais. Je ne le connais pas non plus. La vingtaine, un visage ovale, de cheveux longs attachés en queue de cheval basse, le nez arrondi et les yeux noisette luisant d'une lueur violette. Sa peau basanée se détache sur le fond blanc. Il ne porte qu'un simple caleçon.

Avant d'avoir pu faire quoi que ce soit, il prend la parole, stoïque :

- Dépêche-toi, Yahto t'attend.

Puis, sans rien dire de plus, il me passe devant et se dirige vers un grand chalet que je n'avais pas encore remarqué. Le nom sorti de sa bouche me dit fortement quelque chose, mais je perds rapidement le fil de mes pensées lorsque je regarde autour de moi, émerveillée.

J'étais bien trop occupée à essayer de fuir pour voir ce qui m'entourait. Une dizaine - que dis-je, des dizaines ! - de chalets en bois m'encerclent. Quelques arbres se trouvent entre chaque habitations. Un puits en roche se tient fièrement au centre de tout ceci. En y regardant de plus près, je vois la forme de mon corps dans la neige, juste à côté de cette source d'eau. Mais aucune trace de la personne qui partage ma couleur d'iris.

Cette histoire m'intrigue. Ça ne pouvait tout de même pas être... mon père ? Non... Pourquoi serait-il ici ? Les Noths ne sont qu'une tribu sensée représenter ses idées... Y aurait-il une chance pour que ce soit bien lui que j'ai vu ? Des picotements d'appréhension me secoue l'estomac.

D'un autre côté, tout semble me dire que c'est lui. Je ne connais pas ses yeux, peut-être aurais-je hérité des siens ? Après tout, qui d'autre peut avoir les mêmes que moi ? Tout ceci me retourne le cerveau et me provoque un mal de tête oppressant. Sauf que rien ne pourra être pire que cette constatation : je suis chez les Noths. Cela ne fait aucun doute, par contre.

Je remarque que le Noths qui m'a envoyée sur le sol est déjà parti vers le chalet qu'il m'a désigné. Sa tête disparaît derrière la porte.

J'ai une occasion. Oui, il faut que je la saisisse avant qu'elle ne me file entre les doigts. Je peux m'enfuir. L'espoir remonte en flèche. Il n'y a personne aux alentours. Je suis seule au milieu d'une clairière en neige.

Je tourne sur mes talons et fais demi-tour. Je m'arrête. Et soupire.

Évidemment que je veux partir, mais où irai-je ? Je ne sais pas où je suis, je suis littéralement crevée, et j'ai fortement envie d'avoir des réponses à mes questions. Et personne n'est là pour m'aider à m'en aller. Ce constat plombe alors le peu d'espoir que j'avais. Sans oublier que je suis incapable de me remettre à marcher, et à chercher comment rentrer au Rocher. Je sens que cette histoire de croire en son instinct ne marchera pas, cette fois.

Détrompe-toi, elle marche toujours, dit Victor d'une voix lointaine.

- Victor ?! je m'exclame mentalement. Enfin tu es là ! Tu dois m'aider à sortir d'ici, je ne veux pas rester, je dois absolument..., débité-je à toute allure, le moral remontant aussi vite.

- Écoute, me coupe Victor d'une voix pressante, je suis dans l'incapacité de te parler pour l'instant, je ne peux pas... (Sa voix s'éloigne de plus en plus à mesure qu'il parle.) Bref, tu dois faire ce qui te semble le plus juste, Kami, fais-toi confiance, murmure-t-il finalement d'une voix éteinte.

- Non ! Victor ?! Ne me laisse pas !!! l'imploré-je.

Mais seul le silence me répond. Je soupire fébrilement. Me tordant les doigts de stress, je me tourne lentement vers le grand chalet.

Je réduis la distance qui me sépare de lui.

Même si j'hésite, je sais également que ce n'est pas en fuyant ses problèmes qu'ils se règleront. Alors je me pose une seconde et réfléchis.

Victor m'a dit de faire ce qu'il me semble le plus juste ? Eh bien, d'accord. Ce qui me semble le plus juste, là, tout de suite, c'est que j'aie des réponses. Et je sais que certaines d'entre elles se trouvent ici. Au diable le danger. Et si mon père est bel et bien ici ? S'il me voulait vraiment, je suis là. Il ne me fera pas de mal. Je suis sa fille, après tout, non ? Je me réfugie derrière cette excuse pour me rassurer. Après tout, peu importe ce qu'il attend de moi. Je suis coincée dans cet endroit, alors autant en profiter pour avoir des réponses. Même si je dois les avoir par la ruse, alors qu'il en soit ainsi. Fini de jouer.

- Allez, à nous deux, cher papa, murmuré-je pour moi-même, pleine de courage.

Je pousse la lourde porte en bois.

* * *

- Enfin te voilà, Owen. Tu es revenu de la ronde habituelle ? Ça s'est bien passé ? Rien à signaler de leur côté ? demande une voix grave.

Bon, j'avoue que ce que je suis en train de faire n'est pas très bien. J'écoute aux portes.

Après être rentrée dans ce grand chalet avec un sublime intérieur en rondins, je suis tombée sur un salon plutôt accueillant, divers canapés et fauteuils recouverts de peaux de bêtes entourant une grosse cheminée en pierre.

Je ne me suis pas attardée et j'ai tendu l'oreille. Des voix sont parvenues jusqu'à moi, venant de la gauche et  menant à un long couloir bien éclairé.

Et me voici rendue ici, à écouter une conversation entre un homme, et probablement le métamorphe ours qui m'a envoyée dans les airs sans aucune raison apparente.

Je sais qu'il faut que j'intervienne pour signaler ma présence et qu'enfin je puisse m'en aller loin d'ici, mais si je peux avoir deux ou trois informations intéressantes concernant ma tribu en écoutant une conversation croustillante, je ne suis pas contre.

Intérieurement, je suis mitigée sur mon état d'âme. Je ne suis pas paniquée, mais plutôt sereine. Et, bizarrement, je suis soulagée de me dire qu'on va me donner des réponses, du moins je l'espère. C'est ce que m'a promis Franck quand il a pris ma mère en otage pour me convaincre de me rallier à sa cause. Des réponses, c'est tout ce que je demande avant de partir. Ah, non. Et Nina, aussi. J'ai avant tout risqué ma vie dans le froid pour elle. Pour sauver ma meilleure amie.

- Tout se passe bien, monsieur, répond le deuxième homme. Il n'y a aucun problème autour de leur forêt, tout est toujours aussi calme et morne, souffle-t-il d'une manière presque déçu. Par contre, je vous avoue que ces débiles ne savent pas dans quoi ils se sont jetés. Un petit groupe de métamorphes est allé chercher l'Ordinaire qui est venue ici. Ils croient qu'on la kidnappée, s'esclaffe-t-il méchamment.

Un éclat de rire sombre de la part du premier homme me fait frissonner. J'ai tout d'abord compris qu'ils parlent des Midas. Le prénommé Owen observerait donc les alentours de la forêt où se trouve le Rocher ? Les Noths ont le droit de faire ça ? Une pique de panique me perce le cœur, sans prévenir. Nous ne sommes pas au courant de ça. En tout cas, depuis les deux mois que je suis chez les Midas, on ne m'en a jamais parlé. Et ça me fait peur.

La seconde chose que j'ai comprise, c'est à propos de Nina. Le petit groupe de métamorphes mentionné est forcément l'équipe menée par Adriel pour retrouver ma meilleure amie Ordinaire. C'est sûr. Mais ce qui cloche, c'est cette histoire de kidnapping. Comment ça, ils ne l'ont pas kidnappée ? Bien sûr que si, nous avons toutes les preuves ! Ses affaires, les odeurs... Malgré tout, un doute subsiste en moi.

Je me concentre une nouvelle fois sur cette conversation bien intéressante pour moi.

- Et pour elle ? interroge l'homme qui se fait appeler "monsieur". Est-elle ici ?

- Oui, continue Owen. Le loup l'a ramenée.

- Bien, bien, jubile l'homme.

Je ferme les paupières un instant alors que j'essaie de comprendre. Ils doivent parler de moi. J'ai été amenée par un métamorphe loup, oui... Hakan.

Des sanglots montent dans ma gorge alors que je fais ce que je peux pour me calmer. Il faut que je sois forte. Ne pas penser à lui. Et tout ira bien. Me montrer forte. Ne pas penser à cette trahison.

- D'ailleurs, reprend Owen, sa voix s'étant nettement rapprochée et devenue plus claire, je pense que vous allez être content de...

Je me recule brusquement de la porte en comprenant qu'il est juste derrière elle. Avant d'avoir pu fuir, celle-ci s'ouvre un grand d'un coup sec, dévoilant une petite pièce avec une table au milieu, pouvant accueillir une douzaine de personnes. Un homme est assis en son bout, les mains croisées. Le métamorphe ours, quant à lui, est bel et bien en train de me tenir la porte.

- ...voir qu'elle écoute notre conversation depuis environ cinq minutes derrière cette porte, finit celui qui s'appelle bien Owen, avec un sourire narquois.

- Tu n'as pas changé, Kami. Toujours aussi curieuse, hein ? ricane l'homme assis.

Je tourne aussitôt le regard vers lui.

Les mots se bloquent dans ma gorge quand je le dévisage. Je le reconnais tout de suite, même si je ne l'ai pas beaucoup vu sous cette apparence.

Ses cheveux courts, bruns, assortis avec ses yeux marrons, n'ont pas changé. Sa peau bronzée est cachée sous un épais manteau noir.

- Franck, dis-je, parfaitement stoïque.

J'essaie vraiment de paraître aussi indifférente que possible. J'essaie. Alors qu'en réalité, je mens sur mon état. Je bouillonne de l'intérieur. Je ne voulais pas le revoir. Son physique - qui semble être le vrai, cette fois - me rappelle tellement de mauvaises choses. Je le déteste.

- C'est moi, le seul, et l'unique, me répond-t-il d'un air vaniteux en levant les mains, comme s'il allait se faire acclamer. Même si, ici, on me connaît sous un autre nom.

- Yahto, deviné-je, me souvenant d'Owen me disant qu'un certain Yahto m'attendait.

- Effectivement, clame-t-il en s'affalant dans son siège. Je t'en prie, assis-toi.

- Je préfère rester debout, soufflé-je, cassante.

Il est hors de question qu'il croie que je viens ici pour me rallier à son camp. Je viens négocier le retour de Nina, et des réponses.

- Comme tu voudras.

Franck, ou plutôt Yahto, hausse les épaules et me dévisage avec un sourire satisfait.

Je prends la parole, ne supportant plus de voir ce sourire s'étaler sur son visage. J'oublie un instant où je me trouve, avec qui je suis, et le danger potentiel que ça représente. Tout ce que je retiens, c'est que je dois être logique. Paniquer ne servirait à rien. Il est temps de réfléchir et d'analyser la situation.

- Que fais-tu là ? Pourquoi les Noths t'appellent ainsi, au lieu de Franck ? commencé-je.

Yahto sourit un peu plus, les yeux moqueurs.

- Mon vrai prénom est Yahto. Je me faisais passer pour un certain Franck au travail, pour me rapprocher de ta mère, et au final de toi. Si j'avais gardé la même identité, elle se serait douté de quelque chose. Je suis un ami de ton père.

La tournure que prend la conversation me hérisse. Je sais, je suis partie à la recherche de la tribu des Noths pour savoir ce que me voulez mon père, et espérer le trouver par la même occasion. Mais parler de lui, alors que je le pensais mort, reste un sujet sensible à mes yeux.

- Et donc ? dis-je, le visage indéchiffrable. Quel est ton rôle ici ?

- Je dirige cette tribu, les Noths. (Il penche la tête de côté, comme pour scanner mes émotions.) Cherches-tu ton père ?

Les dents serrées, j'inspire profondément. Franck - ou Yahto, peu importe - dirige la tribu ennemie. L'homme qui posait ses pattes sur ma mère gère un mini village entièrement dédié à mon père sadique. Je tique légèrement en entendant la fin de sa phrase. Je ne cherche pas vraiment ce fou, non. Disons que j'essaie d'éviter les dégâts trop importants.

Je décide de jouer méthodiquement, et d'aller droit au but. Je ne suis pas ici pour perdre mon temps.

- Non. Je viens chercher l'Ordinaire que vous avez kidnappée.

Yahto me fixe un moment droit dans les yeux, puis explose de rire en rejetant la tête en arrière. Je le toise, patiente, ne comprenant pas sa crise de fou rire.

Quelques secondes plus tard, Yahto se redresse en passant une main sur son visage.

- Vous croyez vraiment ça, alors ? se moque-t-il de son accent espagnol que j'avais, jusque-là, oublié. Le petit groupe de Midas aussi, pense ça. Tu sais, celui composé de Sarah, Rubis, Lucie, Adriel, Romir et Zach. Ils cherchent partout Nina dans le froid depuis hier soir, juste pour toi. Enfin, se reprend-t-il doucement, se languissant de mon désarroi, même si ça fait depuis deux heures qu'ils sont rentrés dans leur forêt.

Je me fige. Première chose : il a cité tous les noms des personnes parties sauver Nina, alors que je n'en connais que deux. Deuxième chose : ils sont rentrés. Ce qui veut dire qu'ils vont probablement vite voir que je suis partie. Ils pourront venir me chercher.

Mais l'espoir descend aussi vite qu'il est monté lorsque je me rends compte que s'ils n'ont pas retrouvé Nina, ils n'ont aucune chance de me retrouver non plus.

- Vous les espionnez ? je me reprends brusquement.

- Pas vraiment, ricane-t-il. Nous savons juste qui vient sur notre territoire sans permission.

Je garde le silence un moment, les mains le long du corps. Les rondins en bois qui composent les murs me semble familier. Je ne sais pas comment l'expliquer. C'est comme... si j'étais déjà venue...

Chamboulée par cette observation, je m'avance soudainement de la table où se trouve Yahto et appuie mes deux mains dessus, essayant de paraître déterminée.

- Si vous n'avez pas kidnappé Nina, alors où est-elle ? Tous les indices nous ramènent à vous, ne joue pas à ça avec moi, Yahto.

Je ne cille pas alors que je le regarde de haut, profitant de sa position assise.

Il s'esclaffe doucement la tête baissée avant de relever les yeux vers moi, amusé.

- Ne te montre pas si courageuse avec moi, Kami, je te connais, je sais que tout ceci est une apparence.

Mes nerfs à vif par toutes les heures passées, j'explose :

- Tu ne me connais pas !! Et toi, ne dis pas des choses dont tu n'es pas sûr ! Je suis remontée envers tout le monde, et j'ai l'intention de me tirer d'ici avec Nina, alors dépêche-toi de me répondre.

Yahto me scrute sans réagir. J'inspire calmement sans le lâcher du regard.

- Tu n'es plus aussi timide qu'il y a un mois, dit-il enfin, ton père appréciera.

Je plante mes ongles dans la vielle table en bois, mais ne montre rien de mon énervement.

- Où est Nina ? je répète, d'un ton presque calme.

L'homme qui me sort par les yeux se lève d'une manière soudaine, maintenant à ma hauteur, une simple table nous séparant.

- Ici, lâche-t-il.

Je serre les dents et fixe ses iris marrons.

- Explique-toi, dis-je d'une voix décidée.

Yahto prend alors un air sérieux, presque concentré.

- Tu sais, Kami, on nous prend tous pour des méchants. Oui, nous soutenons le monstrueux Deland et ses techniques d'apprentissage. Les Midas nous prennent pour leurs ennemis N°1. Ils pensent que nous ne sommes que des êtres sans pitié et infâmes. Et j'avoue que parfois, ils ont raison. Mais pourtant, tu dois croire ce que je vais te dire. Contrairement à ce que tu penses, nous n'avons rien à voir avec cette fille. Cette Ordinaire est vraiment stupide. Elle est rentrée sans raison apparente en plein milieu de notre camp, prétextant chercher quelqu'un.

- Elle devait être perdue ! je la défends. Elle est tombée par hasard chez les Noths, comme des randonneurs pourraient le faire.

- Non, tranche Yahto. Notre village est caché de tous par des sortilèges surpuissants. Les humains dépourvus de magie ne peuvent pas entrer.

Je baisse un peu le menton, réfléchissant. Mon sang bat à mes tempes alors que je fais le lien. Les Ordinaires ne peuvent pas être ici. Insinuerait-il que Nina n'en est pas une ?

J'allais lui poser la question mais son attention n'est plus sur moi. Je me retourne en voyant que ses yeux sont fixés derrière mon épaule.

Owen, le métamorphe ours est de retour. Il avait dû sortir discrètement de la pièce tout à l'heure, car ses chaussures sont pleines de neige.

- Monsieur ? demande-t-il poliment, sur le pas de la porte.

Ses yeux cherchent les miens, comme pour s'assurer que je vais bien. Je ne comprends pas pourquoi, je ne le connais même pas. Je fronce les sourcils pour lui manifester mon incompréhension, mais il se détourne de moi pour regarder Yahto.

- Qu'y a-t-il, Owen ? lui répond Yahto, alarmé.

- Il est revenu.

Après ça, Owen s'efface pour laisser entrer quelqu'un.

Mon cœur s'accélère d'appréhension. Serait-ce mon père ? Je n'espère pas... Je ne me sens pas prête à le rencontrer... Pas maintenant...

Je me tourne vers Yahto, préférant attendre avant de prendre le risque de croiser son regard, probablement si similaire au mien.

Les yeux du dirigeant de la tribu s'éclaircissent alors que j'entends le parquet grincer derrière moi. Une personne entre dans la pièce.

- Ah, te voilà ! s'exclame Yahto. Viens, approche-toi.

Une sensation de brûlure me dévore les yeux alors que je meurs soudainement d'envie de me retourner. Chose que je fais dans la seconde qui suit.

Les battements de mon cœur s'arrêtent alors que je vois sa démarche assurée s'avancer vers nous.

Sa peau pâle tranchant si singulièrement avec ses cheveux noir corbeaux parsemés de neige. Ses vêtements déchirés ne le font nullement frissonner de froid.

Lorsque je croise ses yeux, je ne peux m'empêcher de ressentir une profonde tristesse. Les sanglots se bloquent dans ma gorge et me piquent le nez, menaçant de s'extérioriser à chaque seconde qui passe.

Leur couleur rouge rubis me rappellent un paquet de choses. Mais je préfère ne pas y penser. Il ne vaut mieux pas. Je finirai sur le sol, meurtrie par sa trahison. Je ne serai plus capable de me relever.

Ses yeux me renvoient une image que je ne supporte pas longtemps. De la froideur, de l'indifférence, et même de la fureur. Je baisse les miens et me fais toute petite devant sa démonstration hostile à mon égard.

- Alors ? demande Yahto, impatient. As-tu réussi ?

Je sens le regard de Hakan peser sur moi, mais je reste concentrée sur la table, déterminée à ne pas le regarder. Je ne peux tout simplement pas.

- Eh bien, comme je m'en étais douté, ils ont refusé. Selon eux, il est hors de question de s'allier avec de tels monstres.

Sa voix grave me fait légèrement frémir. Je souffle discrètement pour évacuer la pression. Reste calme...

- Et pourquoi tes vêtements sont dans un tel état ? continue Yahto, inquisiteur.

- Léger contretemps, lâche Hakan.

L'intéressé hoche la tête sans plus de cérémonie, reportant son attention sur moi.

- Nous en avons fini là, Kami.

Je proteste aussitôt :

- Non ! Tu ne m'as pas dit où est...

- Kami, me prévient-il d'une voix menaçante. Si je dis que nous avons fini, c'est que nous avons fini.

Je serre les dents. Il n'est pas question que je batte en retraite aussi facilement. Je suis chez les Noths, nom de Dieu ! C'est la première et dernière fois, je ne veux pas revenir. Je récupère Nina, et on s'en va d'ici. Toutes les deux.

J'agrippe le bord de la table et le serre entre mes ongles. Le craquement sinistre du vieux bois résonne dans le bureau.

- Je ne crois pas, non, murmuré-je, un lançant un regard noir au chef.

Hakan se tient droit comme un piquet à côté de moi alors que Yahto me fixe étrangement. Il finit par secouer la tête en souriant.

- J'avoue être impressionné par ton cran, jeune fille. Mais tu n'as rien à craindre, nous poursuivrons cette conversation demain, pour l'instant tu dois aller te reposer. Owen va te conduire à ta chambre.

Je déglutis bruyamment. Et plisse les yeux, incertaine.

- Dans ma chambre ? répété-je, interdite.

- Oui, affirme-t-il comme si c'était la chose la plus normale au monde. Tu vas rester encore un peu avec nous, ce serait dommage que tu repartes maintenant, n'est-ce pas ?

- Ça c'est sûr, ce serait véritablement dommage, grincé-je, ironique.

Yahto me sourit allègrement. Je détourne les yeux pour les poser sur Hakan. Celui-ci me fixe avec une telle froideur que je frissonne de la tête aux pieds.

Au même moment, on attrape mon poignet. Je ne sursaute pas et me contente de regarder qui interrompt cet échange.

Owen, l'ours. Il me tire légèrement vers la sortie, mais je lui fais lâcher mon poignet en secouant le bras d'un coup sec.

Je tourne une dernière fois les yeux dans ceux de Yahto, qui ne rate pas une seule miette de mes mouvements.

Je pince mes lèvres entre-elles, hésitant à poser la question qui me les brûle. Puis finalement, je la pose en constatant que ma vie en dépend :

- Quand as-tu l'intention de me laisser partir ?

Yahto sourit mystérieusement avant de répondre :

- Tout dépend de ta docilité, Kami. Tu es coopérative, ça ne tardera pas. Tu ne l'es pas, ne t'attends pas sortir d'ici vivante.

Je ferme les yeux un instant alors que mon cœur rate un battement. Perturbée par sa mise en garde, je me laisse emmener par le Noths ours.

Yahto sourit en coin alors qu'Owen m'entraîne plus brusquement vers la sortie.

Je garde les yeux plantés dans les siens jusqu'à ce qu'ils soient hors de portée.

* * *

Lentement, j'ouvre un œil. Puis l'autre. Le plafond en rondins me fait face. Voilà deux jours que je suis ici, et je suis déjà lasse de tout.

Ma fameuse chambre se trouve dans un chalet près de celui de Yahto. J'ai l'interdiction d'en sortir. Je ne peux même pas explorer le chalet où je me trouve. On m'a enfermée. On me livre mes repas devant la porte, qu'un Noths ouvre sans toquer.

Je soupire alors que je me mets en étoile de mer dans le lit. L'endroit où je loge - je commence à m'habituer à être dans cette tribu et à dire chambre - est dans des tons marrons clairs, assorti à la couleur du bois. Un placard à droite du lit est rempli d'habits, tous à ma taille. Une salle de bain à sa gauche est même équipée d'une baignoire. Ils ont une vie de luxe, ici.

Je me redresse alors que je jette un œil à ma montre. J'ai trouvé des piles dans le tiroir de ma table de chevet, et j'ai pu à nouveau rendre ma montre fonctionnelle. Il est 13 heures 32. J'avais rendez-vous avec Yahto à trente.

Je me lève et marche jusqu'à ma porte. J'actionne la poignée. Mais comme les millièmes fois précédentes, cela ne fonctionne pas. Encore et toujours piégée entre ces quatre murs.

Je soupire de lassitude.

Et Nina, dans tout ça ? Deux jours que je m'évertue à localiser sa présence. Ah oui, une nouveauté chez la personne anormale que je suis ; me voilà maintenant capable de sentir les personnes que je souhaite trouver. Je n'ai aucune idée du pourquoi du comment je me retrouve avec ce pouvoir, il n'avait jamais montré le bout de son nez... Et pourtant, voici un nouveau fardeau.

Il me suffit de me concentrer une ou deux secondes, et je sais que Yahto tourne en rond dans le bureau où il m'a accueillie quand je suis arrivée. C'est une sorte de radar à personnes... C'est assez spécial. Mais quand j'essaie avec Nina, rien.

Je suppose que ça ne doit fonctionner qu'à une certaine distance. Elle doit être trop loin de moi pour que je sache si elle est encore en vie. Parce que oui, maintenant la question se pose sans gêne. Je suis peut-être bien installée dans ce chalet, mais elle, est-ce son cas ? A-t-elle le droit à une chambre, comme moi ? Toute cette situation m'angoisse.

Une part de moi a envie de crocheter la serrure de cette porte et de m'enfuir le plus loin et le plus vite possible d'ici sans me retourner. L'autre, plus raisonnable, essaie d'avoir des réponses à ces questions qui me tourmentent et tenter de récupérer Nina de manière civilisée. Bon, évidemment, une infime partie a envie de fouiller tout autour de moi et de chercher discrètement Nina pour qu'on s'enfuie ensemble. Je tangue entre les options les moins farfelues, les deux dernières.

Le chatouillement qui commence à devenir familier au creux de mon ventre ne se fait pas attendre. Mon nouveau pouvoir se manifeste. Il y a quelqu'un qui vient de rentrer dans le chalet. Une aura forte, qui ne manque pas de charisme et d'obéissance. Je ne vois pas qui ça peut être.

Je la sens qui s'approche, imposante. Je recule légèrement de la porte, pleine d'appréhension.

J'entends une clef qui tourne dans la serrure, puis la porte s'ouvre. 

Le métamorphe ours, Owen, me fait face. Une veste en daim sur les épaules, il me fait geste de le suivre. Ni une ni deux, je m'engouffre à sa suite.

Nous descendons les marches de l'escalier. J'observe avec attention l'environnement, cherchant une faille où je pourrais m'enfuir dès que je serai prête. Mais le salon de ce chalet est le même que celui de Yahto. Une cheminée en pierre allumée, devant elles des sofas qui m'ont l'air confortables. Des peaux de bêtes s'étalent dessus et sur les murs, comme des trophées.

Je retiens un frisson de dégoût. Je déteste qu'on fasse du mal aux animaux. Les tuer pour récupérer leur poils, c'est juste inhumain. Surtout si c'est pour décorer une maison.

Je me tourne vers Owen quand nous arrivons en bas des escaliers. Il me tend ma doudoune que j'attrape doucement. Le silence est pesant. Et il ne semble pas décidé à le briser. Je m'y risque lorsque j'enfile mon manteau.

- Pourquoi m'avoir percutée sous ta forme d'ours, quand je suis arrivée ? demandé-je, en le regardant dans les yeux.

Il me fixe mollement, puis soupire exagérément.

- Quoi ? je redemande, excédée.

Il ferme les yeux puis les rouvre vite. Leur couleur marron et violette me cloue le bec.

- Je ne vois vraiment pas pourquoi tout le monde s'intéresse à toi, dit-il enfin. Tu es si... banale.

Je hausse les sourcils. Moi ? Banale ? Je décide de ne pas m'attarder sur cette partie de phrase et porte une attention particulière à la première. Comment ça, "tout le monde s'intéresse à toi." ?

- De quoi tu parles ? Qui s'intéresse à moi ? je l'interroge, perplexe.

Il me dévisage en silence, presque curieux.

- Tu es si innocente, encore..., reprend-t-il.

Je m'apprête à lui ordonner de me répondre, mais il continue :

- Je ne répondrai pas. A aucune de tes questions. Je n'en ai pas le droit.

Nous franchissons la porte menant à l'extérieur, Owen me précédant. Je fulmine à l'arrière, déçue de ne pas avoir de réponses.

En quelques mètres, nous sommes devant le plus gros chalet de la tribu. Owen me guide à l'intérieur jusqu'à la salle de réunion où patiente depuis quelques minutes Yahto.

Il m'attend, debout, en plein milieu de la pièce. Il écarte les mains pour me souhaiter la bienvenue et s'exclame, véritablement content :

- Te voilà ! Merci, Owen, tu peux disposer.

Le concerné hoche la tête et sort de la pièce, en frôlant ma main de la sienne. Une pensée m'envahit soudainement, douce :

Mais sache que je ne te veux pas de mal.

Je lance un regard à Owen, mais son dos disparaît déjà derrière la porte. Je soupire en fermant les yeux. Qu'est-ce que ça veut dire, ça, encore ? Ce n'était ni la voix de Victor, ni celle d'Ambre. Aussi étrange que cela peut l'être, il me semble que c'était la sienne. Celle d'Owen. Mais comment est-ce possible ? A cause de mon pouvoir ? Ou du sien ? J'en ai assez de toutes ces questions, il arrivera bien un moment où j'exploserai sous leur poids.

- Bien, commence Yahto en passant une main dans ses cheveux bruns. De quoi veux-tu parler ? Je répondrai à chacune de tes questions, vu que ces stupides Midas ne peuvent pas le faire.

Je contiens ma colère à l'entente de cette insulte envers ma tribu, et hoche la tête. J'ai mûrement réfléchi à une solution, hier, alors que je restais enfermée dans ma chambre. En cherchant une vaine idée pour sortir le plus vite possible sans craindre pour ma vie ou celle de mes proches, j'en suis venue à ceci : je vais me faire passer pour une Noths. Faire croire que je m'intègre. Pourquoi opposer la moindre résistance quand je sais que c'est peine perdue ? Alors oui, j'adopte la technique de Hakan - du moins celle qu'il était censé appliquer. Telle une abeille dans un nid de guêpe, je suis prête à butiner chaque réponse possible. Je peux le faire.

Yahto s'assoit à une place qui m'a tout l'air d'être la sienne, celle en bout de table. Il me propose seulement d'un geste de la main de m'assoir, s'attendant à ce que je refuse. Or, je ne le fais pas. Je prends dans mes mains le dossier de la chaise qu'il me désigne, à côté de lui, la tire, et m'y assois. Il semble presque choqué que j'aie obéi. Et c'est l'effet que je veux créer. Sembler obéissante. Je dois faire le contraire de ce que j'aurais fait en temps normal. J'ai trouvé une couverture parfaite pour gagner sa confiance.

Continue comme ça, tu es sur le bon chemin..., murmure Victor d'une voix extrêmement lointaine, si loin qu'il me semble que mon imagination me joue des tours.

- Alors ? dit Yahto. De quoi veux-tu parler ? répète-t-il, confiant.

Je pose mes coudes sur la table, lève les avants-bras, et pose mon menton sur mes mains. Je réfléchis une seconde. J'ai tellement de choses à demander. Pendant le temps d'une nanoseconde, j'oublie que je suis chez les Noths, et potentiellement en danger. J'oublie. Je veux des réponses. Et ici, il semble bien vouloir m'en donner. Alors j'en profite.

Yahto me fixe, la tête légèrement penchée sur le côté, patient.

Je me redresse, les yeux brillants d'impatience.

- Mon père. Parle-moi de mon père.


























==========
BONNE ANNÉE À TOUS ! <3

Je sais, je sais. Ça depuis un bon moment que je n'ai pas posté. Certes. Mais j'ai été très, très, très occupée, et j'ai eu peu de temps pour écrire, je m'en excuse ! :(

En tout cas je vous souhaite à tous de réaliser vos rêves en cette année 2017 ! :3 Ne lâchez rien ! ;)

Bref, bref ! Comment avez-vous vous trouvé la partie 1 de ce chapitre 37, le premier de 2017 ? ^^ Parce que oui, il va y avoir une partie 2, que j'ai déjà presque finie d'écrire ! :) Je voulais vous mettre le chapitre 37 en entier, mais il aurait été extrêmement long, presque 16 000 mots... >.< Alors j'ai préféré le couper en deux et poster la première partie de 6000 mots aujourd'hui, le temps d'attente aurait été trop conséquent, sinon ! ;p Même s'il n'y a pas beaucoup d'actions, vous apprenez deux ou trois choses en plus... ^^

Je dédie cette première partie de chapitre à Lauureannee pour tous ses commentaires et ses hypothèses farfelues que j'adore lire ! <3 Merci à toi pour tes votes et ta présence parmi mes lecteurs ! Je suis heureuse de t'y voir ! <3

Alors ! Passons aux choses sérieuses... :3

Qui est cette fameuse personne au début du chapitre ? Celle qui partage la couleur de ses yeux ? Est-ce son père ? :)

Et Owen ? Nouveau personnage, les amis ! ;p Le métamorphe ours vous semble-t-il étrange ou bienveillant ? ^^

Kami est chez les Noths, nom d'une pipe ! :0 Incroyable, non ?

Franck, alias Yahto, dirige les Noths... Eh non, ce n'est pas un simple Noths sans importance !
;)

Et Hakan ? Kami est vraiment bouleversée par la nouvelle... Je crois que vous l'êtes tous... T-T

Au fait, le nouveau pouvoir de notre petite... Qu'en pensez-vous ? Bizarre, génial, surprenant... ? Je veux savoir ! *-*

Kami va-t-elle réussir à sauver Nina, sa meilleure amie ? :/ Au final, va-t-elle réussir à se sauver elle-même de cette situation ? Vous le saurez dans la deuxième partie ! :D J'espère pouvoir vous la poster dans une semaine !

Je suis vraiment désolée du temps de publication, je sais à quel point ça peut être agaçant d'attendre un nouveau chapitre... :( Mais je me fais ce que je peux pour écrire dès que j'ai un trou dans mon emploi du temps ! J'espère que vous ne m'en voulez pas... TwT

Il ne reste pas assez de chapitres pour que je puisse en dédicacer à toutes les personnes que je souhaite, mais j'aimerais tout de même laisser un petit mot à emma_grcs et Manouche17940, deux grandes amies qui m'encouragent chaque jour à continuer, qui me sautent dessus pour avoir des réponses, à la limite du harcèlement ! XD Toutes les deux #TeamHakan j'espère pouvoir vous faire aimer Adriel ! x) Merci à vous, les filles ! <3

Je pense avoir tout dit... Ah non ! Petite info désormais officielle : il ne reste que deux segments à lire avant la fin... La partie 2 du chapitre 37 et le chapitre 38. Ça me fait tout drôle d'écrire ça... Déjà la fin... T_T

Je m'excuse encore pour presque ce mois d'attente pour un malheureux chapitre comme celui-ci. :'( J'espère au moins qu'il vous a plu ! >.<

Je vous fais à tous de gros bisous, et vous dis à bientôt pour la partie 2, qui devrait déchirer, si j'arrive à bien l'écrire ! x)

Bisous ! <3

==========

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top