Chapitre 15 : La fin de la Veillée
Le hurlement me vrille les oreilles pendant encore quelques secondes, ses lamentations m'arrachant un cri de douleur.
Hakan se penche vers moi, réellement inquiet.
- Kami, qu'est ce qui ne va pas ?
Il me prend par les épaules, et me relève en me soutenant.
- Kami, réponds-moi.
Il soulève mon menton et plante ses yeux dans les miens.
- Tu n'as pas entendu ? bégayé-je.
- Entendu quoi ?
Je me dégage de sa prise et balaie les alentours du regard.
La pluie s'abat désormais violemment sur le sol. Les arbres, plaqués par le vent, claquent leurs feuilles sur la terre mouillée.
La tempête se déchaîne, me rappelant mon impuissance.
- Tu sais, j'ai une ouïe plus fine que toi, enfin pour le moment. Tu as entendu quoi ?
Hakan me scrute, sceptique.
Je tourne sur moi-même, essayant de trouver l'origine du cri.
- Arrête de paniquer, et dis-moi ce que tu as entendu.
Je m'arrête de tourner, en réfléchissant.
Je n'aurai pas pu entendre ce hurlement en temps normal.
Un déclenchement se produit dans mon cerveau. Il faut que j'arrête de repousser l'idée d'être un métamorphe.
Il est temps que je profite de mes nouvelles capacités, et que j'agisse.
- Un appel à l'aide, je réponds à Hakan, d'une voix décidée.
Il hausse les sourcils de surprise, et m'interroge d'une voix emplie de perplexité.
- C'est impossible, j'aurai du l'enten...
- Tais-toi, et écoute.
Je l'ai coupé d'une voix posée, mais il commence à s'agiter et à s'énerver.
- Laisse moi finir ! Et puis, ce n'est pas à toi de dire ça ! Je suis ton Exploiteur, et tu ne dois pas...
J'ai arrêté de l'écouter, et essaie de déterminer si la personne n'est pas loin.
Je ne sais pas comment j'ai fait, mais pendant une fraction de seconde, tous les sons autour de moi ont diminué, jusqu'à devenir très lointain, étouffés.
Et pendant une fraction de seconde, je me suis sentie à nouveau libre, indépendante, redevenue la personne que j'étais avant la mort de mon père.
Une sensation qui m'a donné à nouveau l'impression de servir à quelque chose.
Mais cette sensation n'a duré qu'une fraction de seconde, avant de s'envoler et de laisser les sons m'assaillirent encore une fois.
Mais cela a suffit. Je sais où je dois me rendre.
- Viens, dis-je à Hakan qui continuait de parler, je sais où aller.
Il secoue la tête de droite à gauche, en marmonnant quelques mots inintelligibles.
Je vais dans la direction de la lune, suivant ses rayons blancs.
Je ne sais même pas pourquoi je veux aider, mais je dois le faire. Je suis sûre de ce que j'ai entendu. Je dois aider. J'ai toujours été comme ça. Mes proches m'ont souvent reproché d'être altruiste, il pensaient que c'était une faiblesse d'aider les autres. Je ne pensais pas comme eux. Ma citation préférée me résume assez bien : "Le bonheur est né de l'altruisme, et le malheur de l'égoïsme" de Bouddha.
C'est plutôt bien dit, je trouve. Je me contente de dire que si nous aidons les autres, il n'en naîtra que du bonheur. Je résonne beaucoup comme ça.
Les questions d'Hakan reviennent à la charge, toujours plus insistantes.
- Tu vas me dire ce qui se passe, oui ? Je te dis que j'aurai dû l'entendre ! Comment as-tu pu le percevoir ? Et comment sais-tu que nous allons dans la bonne direction ?
La dernière m'a fait réfléchir un peu plus. Comment je le sais ? Je n'en sais rien, mes pressentiments sont de retour, et j'ai l'intuition que c'est par là.
- Je ne sais pas. Juste, suis-moi.
À ma grande surprise, il ne proteste pas, et nous nous mettons en route rapidement, la pluie claquant sur nos blousons déjà humides.
Un éclair ouvre le ciel en deux, éclairant notre chemin.
L'inquiétude s'empare soudainement de moi. Et si je me suis trompée ? Si en fin de compte, ces cris n'étaient que la source de mon imagination ? Non, je dois avoir confiance en moi. Arrêter d'être la petite fille inoffensive et idiote.
Je suis désormais un métamorphe.
Il faut que je me fasse à cette idée, que je le veuille ou non.
Je me mets finalement à courir, réveillant mes muscles ankylosés.
Nous courons pendant quelques minutes, toujours dans la même direction. Lorsque d'un coup, la pluie cesse, les gros nuages noirs dans le ciel s'écartent, et laisse transparaître les grands faisceaux de la lune.
En plissant les yeux, j'aperçois à environ deux cents mètres, une grosse tâche noire, flottant dans les airs.
Puis, sans que je sache le comment du pourquoi, mes yeux se mettent à zoomer, zoomer sur cette tâche.
Tout en courant, je prends le loisir de l'observer.
Le temps semble s'être arrêté, et je remarque que la tâche noire, est en fait un nuage. Oui, un nuage. Mais pas de fumée ou d'origine naturelle. La chose qui se tient maintenant à cent mètres, n'est pas naturelle.
Elle a un côté maléfique, ténébreux.
En me rapprochant, je détaille sa
forme.
Ronde, les bords s'évaporant à chacun de ses mouvements. Un demi-cercle, inégalement fait lui sert de tête, deux petits yeux jaunes sont profondément entrés à l'intérieur de ce demi-cercle noir. Ses deux tâches jaunes scrutent le sol. Puis, un bras se dessine, comme sorti de son corps, et une épée sombre apparaît dans sa paume fraîchement créé.
Mais qu'elle est cette chose ?
Sans consulter Hakan du regard, je me précipite vers ce monstre.
Ma vue redevient normale et imprécise.
Hakan me crie de revenir, que c'est trop dangereux, mais je ne l'écoute pas.
Je dois me prouver à moi-même, que je suis capable d'accomplir quelque chose dans ma misérable vie. C'est probablement débile, mais je n'ai plus rien à perdre. Mon existence s'est complètement chamboulée ces trois derniers jours. Trois jours. Trois minuscules jours.
Un fossé s'étend entre le moment où je suis sortie de chez moi pour aller au lycée, comme une adolescente normale, et le moment où l'on m'a droguée, pour ensuite me faire introduire dans un rocher peuplé de métamorphes.
Je dois trouver ma voie. Accepter un nouveau moi. Une nouvelle personne.
Un métamorphe.
Je finis de parcourir les derniers mètres me séparant de ce nuage.
Je fais la première chose qui me vient à l'esprit. Je lui saute sur le dos.
En sautant, je m'aperçois que c'est complètement débile. Si c'est ce que je pense, c'est à dire un nuage, je vais passer au travers. Mais c'est trop tard. Je suis déjà propulsée dans les airs.
Je ferme les yeux en attendant l'impact de mon corps sur le sol. Mais rien ne vient.
Je rouvre les yeux, et remarque que je suis sur son dos. Enfin, si l'on peut appeler ça un dos. Juste une surface ronde, rugueuse et transparente. Complètent transparente, je vois la terre mouillée en dessous de nous.
Pourtant, lorsque je l'ai observée de loin, elle était totalement opaque. C'est illogique...
Mais je n'ai pas le temps de réfléchir à ça.
Le monstre, surprit, se met à faire un espèce de rodéo, tournant sur lui-même, et moi, m'agrippant désespérément à des boules de cette matière bizarre parsemant son dos.
C'est quoi comme sorte de monstre, ça ?
Ce manège dure plusieurs secondes, jusqu'à ce qu'il me projette quelques mètres devant lui.
Le choc se fait brutal. J'ouvre difficilement les yeux, une douleur lancinante dans le bas du dos, au niveau de ma queue.
Ma queue ! Je l'avais complètement oubliée celle là.
Ce n'est pas possible ! Je viens juste d'entrer dans ce nouveau monde fantastique, et on ne me laisse pas le temps de souffler ! J'ai appris l'existence des métamorphes et des sorcières il y a seulement quelques heures, et pourtant, il faut que des obstacles comme ce montre viennent entraver la Veillée où j'étais censée en apprendre plus.
Je reporte mon attention sur le monstre.
Son regard est rivé sur le sol, et il reprend l'action que je venais d'interrompre.
Il lève son épée loin au dessus de son épaule, et commence à l'abattre sur une petite masse sur le sol.
Ma super vue revient, et zoome sur la forme qui se trouve par terre.
Un petit animal vert s'y trouve, sa longue queue en sang. Un petit reptile sans défense et inconscient. Un lézard.
Je sais qu'il va le tuer.
La suite se passe beaucoup trop vite. Son épée commence à s'abaisser, je vois Hakan se précipiter pour l'interrompre, le lézard me lançant son dernier regard, implorant.
Dans le feu de l'action, je me lève, et la part animal en moi prend le relais.
Je sens une nouvelle force s'éveiller, brûlant d'envie de manifester. Mais, plutôt que d'utiliser la force physique comme je voulais le faire, mon cerveau décide autre chose, et je passe en pilotage automatique.
La force mentale prend le contrôle de tout mon corps. Et elle fait une chose que je pensais impossible. Elle s'exprime mentalement, comme elle sait si bien le faire, mais cette fois-ci, je ne suis pas la seule à en profiter. Le monstre semble l'entendre aussi.
Je m'entends hurler dans ma tête des paroles, mais elles semblent résonner dans les parois de mon cerveau.
- Stop ! Tu arrêtes ça tout de suite !
Je reste toute émoustillée de ce qui vient de se produire.
Le nuage noir, venait d'arrêter son geste, et c'est tourné vers moi.
Il plante ses yeux dans les miens, et me fixe durant quelques secondes.
Je retiens mon souffle pendant tout ce temps.
Puis, ses yeux se mettent à s'éclaircir, jusqu'à devenir tout blancs.
Il incline la tête de côté, et vole dans ma direction.
Mon regard reste scotché aux deux petites lumières blanches qui lui servent d'œil.
Puis, d'un coup, à moins de deux mètres de moi, il s'arrête.
Il me scrute pendant encore cinq secondes, puis se met à parler dans une langue inconnue.
Ses paroles, bien qu'incompréhensibles, se frayent un chemin jusqu'à mon cerveau, se font une place, occupent tout l'espace, puis repartent, laissant un grand vide derrière elles.
J'ai la curieuse impression qu'elles m'ont prit quelque chose.
Hakan, pousse un rugissement empli de colère, ses yeux se teintant de rouge, et plante ses griffes qui venaient d'apparaître dans le ventre du monstre.
Ledit monstre lâche un cri de douleur puis s'estompe jusqu'à disparaître.
Hakan se précipite vers moi, ayant reprit son apparence normale.
- Ne me refais plus jamais ça ! Tu es malade ou quoi ?!
Il est en colère, c'est sûr, mais sa voix laisse apparaître du soulagement.
Il se jette sur moi, et me prend dans ses bras, tout en me relevant.
Je ne m'étais même pas rendue compte que je m'étais écroulée.
Il pose ses mains sur mes épaules, me stabilisant, et m'ausculte rapidement du regard.
- Tu vas bien ?
Je relève la tête et plante mes yeux dans les siens.
- Si je vais bien ? Tu me demandes vraiment si je vais bien ? dis-je d'un air désolé, secouant la tête de droite à gauche.
Voyant que je tiens sur mes jambes, il laisse ses mains tomber lamentablement contre son corps.
Il attend une explication.
Je reprends, les larmes aux yeux.
- Non, je ne vais pas bien. J'aurais dû en savoir plus pendant cette Veillée, tu ne m'as rien dit. J'ai accepté ma nouvelle nature, je n'ai pas le choix. Mais tu entres dans ma vie sans prévenir, me disant que je ne suis pas humaine, mais tu ne m'informes que de cela, me laissant dans le doute. Je ne connais pas mes capacités, et je suis constamment en panique. Je n'en peux plus...
Une larme glisse sur ma joue. Je l'essuie précipitamment.
J'ai enfin avoué le fond de mes pensées.
Et bizarrement, ça m'a soulagée, je me sens plus légère.
Je reporte mon attention sur Hakan, attendant sa réaction.
Il me regarde, compatissant.
- Je sais, mais comme tu as pu le remarquer, nous n'avons eu beaucoup de temps pour parlementer, dit-il en fixant l'endroit où se trouvait le monstre quelques instants plus tôt.
Des panaches noires flottent encore à plusieurs mètres du sol.
- Mais, reprend-t-il, j'aimerai tout t'expliquer demain. Qu'en penses-tu ?
Une flamme d'espoir me rallume, me redonnant de la vivacité.
- Tu veux bien ? C'est vrai ?
Hakan hoche la tête en souriant.
- Promis ? ajouté-je, n'y croyant toujours pas.
-Promis, affirme-t-il en continuant de sourire.
Il me prend dans ses bras, et me serre fort contre lui.
Je ne suis pas contre un peu de réconfort.
Je ne le connais pas beaucoup, mais j'ai une confiance aveugle en lui, et cela semble réciproque.
Je n'arrive pas à croire que je vais enfin en savoir plus sur moi, sur ma nouvelle espèce. Je suis vraiment curieuse de savoir de quoi je suis désormais capable.
En regardant par dessus son épaule, je remarque le lézard, ayant perdu connaissance.
Je me détache d'Hakan, et me précipite sur le lézard.
- Hakan ! Il faut l'aider !
Hakan arrive en courant, puis s'arrête net.
- De quoi tu parles ? Aider quoi ?
Je m'accroupis près du reptile, fixant Hakan comme si il était devenu fou.
- Ne me dis pas que tu ne le vois pas ?
Hakan semble réagir et fronce les sourcils, en se passant une main dans les cheveux.
- Qu'est ce que c'est ?
- Un lézard, je réponds du tac au tac.
Il s'approche un peu plus, et s'accroupit près de moi.
- Où est la tête ?
Je lève un sourcil interrogateur.
- S'il te plaît, insiste-t-il.
Je soupire et pose délicatement ma main sur la tête du reptile.
- Elle est en dessous de ma main, dis-je en fixant Hakan.
Il se penche vers le lézard et sort un petit bocal rempli de poudre blanchâtre de sa poche.
- Retire ta main.
Son ton est si autoritaire, que je ne proteste pas. Son humeur est si changeante ! Un coup, il est gentil et doux, un coup il est cynique et agressif.
Je me demande sérieusement si il n'est pas bipolaire...
Hakan prend une pleine poignée de poudre, et la jette sur la tête du lézard.
Des petites paillettes blanches apparaissent, sortant de la poudre, et se répartissent sur le corps du reptile.
Puis, Hakan s'exclame d'une voix surprise :
- Léo !
Un petit garçon aux cheveux châtains, d'une dizaine d'années environ, s'étend à la place du lézard.
Je pousse un cri horrifié.
Son ventre, ses bras et ses jambes sont recouverts de sang, et des plaies béantes couvrent son petit corps meurtri.
Je regarde derrière moi, cherchant de quoi le couvrir.
Je remarque alors nos deux sacs, à Hakan et moi, à plusieurs mètres.
Je cours vers eux, laissant Hakan panser le corps de Léo.
J'ouvre sans hésiter le sac d'Hakan, et y découvre un peignoir noir. Je fais le chemin inverse, après avoir jeté les sacs sur mes épaules.
En atteignant le blessé, le laisse les sacs à la guise d'Hakan, qui se précipite sur mon sac pour en sortir des herbes médicinales.
J'en profite pour prendre le peignoir, et m'accroupis près de Léo.
Sans même avoir besoin de nous consulter, nous nous attelons chacun à une tâche différente.
J'enfile comme je peux le peignoir à Léo, le laissant ouvert pour qu'Hakan lui applique ses plantes.
Le pauvre enfant. Pourquoi est-ce que ce monstre s'en est prit à lui ?
Mais une question flotte dans mon cerveau, l'empêchant de bien réfléchir.
- Hakan, pourquoi cet enfant est un métamorphe ?
Il me tourne le dos, actif dans sa tâche.
- Normalement, on naît métamorphe.
Cette révélation me laisse pantoise.
Ça veut dire quoi ça ? Que je suis un cas unique ? Une attardée ?
- Je sais ce que tu te dis, reprend Hakan, que toi tu n'es pas née métamorphe. Je t'expliquerai demain, mais je veux juste que tu saches que tu as été retardé dans ton processus de transformation.
Qu'est ce que je disais ? Une attardée...
Je ne prends pas la peine de poser des questions, si il dit qu'il m'expliquera tout demain, je le crois.
Je laisse de la place à Hakan lorsqu'il se retourne, une énorme feuille dans les mains, un liquide verdâtre s'étalant dessus.
Il s'assoit près de l'enfant, et commence à enduire ses paumes de cette mixture.
- Tu peux lui maintenir la tête un peu surélevée, s'il te plaît ?
Je passe derrière la tête de Léo, m'asseyant sur mes mollets, et dépose sa tête sur mes cuisses.
- Merci.
Hakan s'applique désormais à masser ce cataplasme sur le torse du blessé.
- Qu'est ce qu'on va faire ? j'interroge Hakan, légèrement paniquée.
Il passe le reste du remède sur ses petites blessures.
- On l'emmène dans l'Antre, et on va chercher des médecins.
Il referme le peignoir et soulève le petit corps du garçon.
Je prends les sacs et suis Hakan, qui était déjà parti.
En arrivant à sa hauteur, je voulais lui poser une question, mais, je me suis arrêtée sur un petit détail dans sa phrase, qui me laisse perplexe.
- Qu'est ce que l'Antre au juste ?
Il me lance un sourire taquin, Léo dans ses bras.
- À ton avis ?
Je lâche un soupir. Quand je disais qu'il était bipolaire..
- Je ne sais pas...dis-moi, m'exaspérè-je.
Il roule les yeux, et lâche le morceau.
- L'Antre, est le centre du rocher, ça nous permet de mieux nous repérer lorsque nous nous parlons.
D'accord...en fait, le Centre a un nom, c'est l'Antre. Je tâcherai de m'en souvenir...
Nous avançons en silence le reste du trajet.
Les étoiles s'effaçant une par une, laissant l'aube pointer le bout de son nez.
Arrivés devant le Rocher, Hakan répète le rituel. Il tape huit fois au centre du gros caillou, le petit boîtier apparaît, il y glisse la feuille que nous avons trouvé ensemble, une autre -la même que la dernière fois-, et rajoute une fleur, que je n'ai vu que rarement. Mais je la reconnais tout de même, me souvenant de l'avoir cueillie dans le jardin de ma grand-mère étant petite. Un bégonia orange.
La "porte" du rocher se dessine, puis se soulève.
Nous nous y introduisons, nous enfonçons toujours plus profondément dans le tunnel menant à l'Antre.
Presque arrivés à la fin, je sens le parfum qui m'est familier. Je le sens désormais à longueur de journée, mais cette fois, il m'envoie des relents violents.
Je laisse Hakan avancer, tandis que je me retourne, le coeur aux bords des lèvres.
Une personne se dessine dans l'encadrement du tunnel, à l'opposé de moi.
La porte en roche ne s'était pas refermée derrière nous, tout à l'heure, et je devine que c'est cet homme qui l'a retenue par je ne sais quel moyen.
Ma super vue revient précisément à ce moment là, et c'est avec effroi que je détaille l'homme, qui se détache parfaitement dans l'aube naissante qui se trouve derrière lui.
C'est avec une boule dans la gorge que je devine qui se tient à plusieurs centaines de mètres.
Je souffle alors dans un murmure un nom qui se répercute sur les parois du tunnel, résonnant dans l'air humide de la rosée du matin.
- Adriel.
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Merci d'avoir lu ! N'hésitez à me dire votre avis sur ce chapitre en commentaire !
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