Hamburger
Les neufs coups du soir venaient de retentir. Tous les travailleurs, du moins, ceux sortant à cette heure-là, désertaient les bureaux et les locaux administratifs de la ville. Les ruelles, sombres, éclairées aux lueurs des réverbères, alignés tout le long, emplissaient de monde. Tous vêtus du même costard monochrome, rythmaient leurs pas sur la même fréquence, la faim. A la périphérie des locaux administratifs et autres bureaux, se trouvaient des restaurants, surtout des Fast-food. De tous ceux implantés dans la zone, il y en avait un qui savait attirer les fonctionnaires, ravissant ainsi le plus gros des clients. Il avait une spécialité qui savait plaire à tout un chacun, même les plus compliqués. Cette recette, le restaurant l’avait nommé : Hamburger.
Ainsi chaque soir, à la descente, des hordes de personnes de tout âge, se ruait dans les locaux du fameux resto, et s’empiffraient de la recette du chef, le Hamburger. Les clients, avaient pour coutume de commander un paquet à emporter en plus. Il fallait le dire, le resto tournait à plein régime.
La chemise quelque peu froissée, les manches repliées, une cigarette entre les lèvres, le trentenaire se tenait face au caissier, prêt à payer sa commande. Sa veste sur son avant-bras droit, il enfonça sa main libre dans ses poches, y sortant quelques billets, qu’il tendit de suite au caissier. Ce dernier, s’en saisit et lui tint son paquet. Le trentenaire prit son repas et le pas lent se dirigea vers la sortie. Lorsque son pied passa la porte, les cris de clients mécontents attirèrent son attention.
« Quoi ?! Y a plus de paquets ?... »… «J’ai besoin de paquets »…
Les paquets à emporter semblaient être terminés, ce qui était pour déplaire à la horde de gloutons insatiables. Le trentenaire, détenteur du dernier paquet, continua sa route lorsqu’il comprit ce qui se passait.
Le trentenaire s’arrêta et resserra sa poigne sur son paquet. Devant lui, se gara une limousine blanche au carrelage étincelant. Un homme baraqué, vêtu d’un costard noir descendit de l’avant et vint à l’arrière où il ouvrit la portière face au trentenaire.
La portière du véhicule s’ouvrit, dévoilant un jeune homme, probablement dans la vingtaine. Vu ses vêtements et sa posture, il devait être de bonne famille. Il tenait entre ses mains une liasse de billets. Il jeta un œil vers le trentenaire et lui fit signe de remettre le paquet puis lui jeta la liasse. Les billets s’échouèrent à ses pieds. L’homme baraqué, tendit la main, vers le trentenaire afin de récupérer le repas.
L’intéressé détourna le regard, contourna le véhicule et poursuivit sa route. Le jeune homme, serra les poings, souffla et fit signe à son garde de récupérer le paquet de force. Le garde acquiesça et marcha vers sa cible. Près d’elle, il posa sa grande main sur son épaule et fit pression. Le trentenaire s’arrêta et jeta un œil dans son dos. Le garde, bien plus imposant et robuste que lui, affichait un air triomphant. Le trentenaire, n’était quand même pas en reste. Atteignant presque le mètre quatre-vingt, il arborait une musculature moyenne, marquée par quelques muscles. Ses yeux percèrent les intentions du garde. Il se saisit du paquet et le tendit sans plus de cérémonie.
— Toute façon, à quoi bon lutter contre un fils de bourbe ?, balbutia le trentenaire, après une bouffée de sa cigarette.
— Voilà le nègre tu connais où se trouve ta place, grogna le garde…
Le trentenaire expira une bouffée de tabac et attrapa sa cigarette entre son index droit et son majeur. La cigarette toucha le sol, qu’une rafale de coups assaillit le garde. Les poings du noir fendirent l’air et pulvérisèrent la mâchoire du garde sous ses yeux. Sa victime s’écroula, sans pouvoir riposte. Les poings ensanglantés, le trentenaire, s’essuya sur la tenue du garde, ramassa son paquet et fit dos au corps inerte.
A ce moment, les portières du véhicule s’ouvrirent, deux hommes sortirent, habillés comme le garde étalé au sol. Les deux hommes, sortirent des couteaux et chargèrent. Le trentenaire, posa son repas sur sa veste qui reposait au sol, enleva sa cravate et fonça. Le premier garde passa à lui. Le trentenaire feinta sur la gauche, attacha le poignet du garde et le désarma ainsi. Le second garde fit fondre sa lame. Le couteau atteignit le noir à l’épaule. Il gémit, recula et de son pied fouetta le premier garde. Ce dernier para de justesse, se saisit de lui et le jeta sur le sol.
Le trentenaire chuta. Sa colonne vertébrale rencontra le bitume, son souffle se coupa tandis qu’il recracha du sang. Le second garde leva son pied et le fit s’abattre. Le noir roula sur le côté, se releva d’une traite et passa derrière le second garde. Dans son dos, il enroula sur le torse de son adversaire et en faisant levier le fit basculer, la tête la première. Le garde perdit connaissance sur le champ. Le noir se dégagea et reprit son souffle. Le pied du dernier adversaire s’échoua sur son torse. Il fut projeté à deux mètres de distance. Il s’heurta contre un réverbère dont la lumière s’éteignit. Epuisé, il cracha du sang qui s’affala sur le sol. Le souffle court, sa vue se brouillait. Il forçait pour se relever, mais plus il essayait, plus il crachait. Et c’était sans parler des douleurs qu’il ressentait au niveau des côtes. Il sentait sa chaire se déchirer dans son corps quand il forçait. Son ennemi vint à lui et d’un ultime coup de pied l’acheva. Il ramassa le paquet et regagna le véhicule. Le véhicule démarra en trombe, laissant derrière lui, les corps des gardes et du trentenaire.
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