Je vais t'apprendre quelque chose sur moi, tiens.

Tu penses tout savoir de moi. Tu penses me connaître dans les moindre détails. Mes passions et mes hantises, mes tic et mes tac et mes toc, mes goûts et mes égouts. La vérité, c'est que tu ne connais que ce que je veux bien te montrer.

Lorsque tu m'abandonnes, comme un chiot oublié au fond d'un carton, oh ! comme je me meurs. Tu ne me reconnaîtrai pas, j'en suis sûr. Le monde pour moi n'a plus de sens. Lorsque tu favorise les autres, c'est moi qui pâtis de leurs succès. Je me hais. Je me dénigre. Je me tue à petit feu. Rien ne me paraît avoir de goût, alors que je me fane, comme une abeille sans fleur. Loin de moi sans toi, rien n'en vaut la peine alors que je traîne un boulet de misère. La mort serait trop douce pour moi, alors je vis, et je porte tout ce que je n'ai plus.

Dans ces moment-là, je voudrais pouvoir t'enlever à eux et te garder rien que pour moi. Que personne n'ait le droit de profiter de toi comme c'est le cas. Que moi seul puisse avoir droit à

ton attention. Eux survivront ; moi non. Je te veux pour moi, moi, moi, moi, moi, moimoimoimoimoi. Je te veux tellement fort que j'en deviendrai fou.

Lorsque je pense à eux, à elles, à ces attentions que tu as à leur égard, ça me rend malade. De douleur, de jalousie, de fureur, de tout ce que tu voudras. J'en crève, ton absence crève l'abcès de mes peurs, et alors explose mon cœur. J'ai besoin de toi, car sinon, je ne suis rien. Une épave abandonnée, un avion en voie de s'écraser, sans toi je mourrais.