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Elle a accepté tout de suite. Et moi, j'ai été très surprise.
À sa place, je ne sais pas si j'aurai acquiescé aussi facilement. Après tout, elle ne me connaissait pas. J'aurai pu être une psychopathe. J'aurai pu être une meurtrière. J'aurai pu être n'importe qui. Mais elle m'a fait confiance. Elle a choisi d'avoir foi en moi, moi toute entière. Certes, je lui avais offert de venir chez moi, mais je ne pensais pas qu'elle accepterait vraiment.
Cela dit, je ne savais que faire de son jugement. Elle ne savait rien de moi. Peut-être que, si nous faisions plus ample connaissance, elle me fuirait ? Ou peut-être que faire confiance aux inconnus était dans ses habitudes ? J'étais un peu mal à l'aise, pour tout dire.
Je suis revenue à terre en m'apercevant qu'elle me tendait la main. Bien qu'un peu surprise, je me suis empressée de la lui serrer.
— Je m'appelle Aristide, dit-elle.
Son regard me signifiait clairement que je n'avais pas intérêt à me moquer de son nom. De toute façon, je n'en voyais pas l'attrait. J'aimais les prénoms originaux comme le sien.
– Arielle.
Suite à ça, un silence embarrassé ne fut ponctué que du bruit des gouttes. Alors qu'un nouveau frisson me parcourait, je me suis éclairci la gorge.
– Suis-moi.
J'ai ramassé mon parapluie qui, complètement détrempé après son séjour prolongé dans la flaque, était inutilisable pour le moment. J'ai tenté de le secouer pour le débarrasser de la boue beige qui le maculait, mais en vain. Après un dernier soupir, je me suis mise en chemin. Je n'ai pas vérifié si elle me suivait ou non. Après tout, c'était à cause d'elle que nous étions toutes deux trempées, et elle n'était pas obligée de venir chez moi.
Je ne sais pas pourquoi je lui ai proposé de l'accueillir le temps que la pluie s'arrête. Peut-être qu'elle me faisait de la peine, avec son mascara dégoulinant ainsi sur ses joues, gravant ses larmes sur sa peau d'albâtre. Peut-être qu'un instinct maternel que je m'ignorais ne voulait pas que je la laisse seule au milieu d'un parc. Ou peut-être que, comme je me flatte de penser, je savais que je pouvais faire quelque chose pour l'aider.
Mais peu importaient les raisons qui avait motivé mon choix, nous étions maintenant debout devant chez moi.
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