Et tu étais là

Et à chaque fois, je te vois, je t'observe les soigner, panser leurs plaies et guérir leurs blessures. Je les jalouse alors que tu les adoucis, tu anesthésies la douleur de leurs peurs et de leurs pleurs. Tu recolles les morceaux, miroirs brisés, disques rayés, alors qu'inexorablement j'attend ton retour, au bord de l'implosion.

Je te vois, alors que tu les soignes. Je te vois, alors que tu m'oublies. Je te vois, alors que tu es loin. Et je ne peux rien faire. Parce que les voir heureux avec toi, grâce à toi, alors que moi je n'ai droit à rien, c'est une bombe à retardement que je deviens.

Je savoure les dernières miettes de bonheur que tu daignes me laisser, même si elles ont un goût de café trop passé. J'essaie de vivre seul, de vivre sans joie, de vivre loin de toi, de vivre sans Impatientes. Mais je n'y arrive pas, tu sais. Ce dont j'ai besoin, c'est toi, ton attention — rien d'autre.

Tu ne peux pas, je le sais bien. Tu dois t'occuper d'eux aussi. Mais parfois, lorsque la nuit vole mon sommeil et que je contemple le plafond éteint, j'ai envie de les tuer. Tous. De venger mon bonheur et de gagner ton attention. Mon bonheur signerait la fin du leur. Paradoxal, pas vrai ? Mais ton ennemie te les aurais volés, tu n'aurais plus que moi.

Alors dans le silence et l'attente, je hurle sans un son. Je veux ton attention, admiration, adoration. Je veux que tu ne regardes que moi. Je hurle car tu as volé mes larmes, je reste muet car sans toi je n'ai plus de voix.

Tu m'achève, mais sans toi je ne peux vivre. 

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