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L'enfant au cœur de marbre avait maintenant dix ans. Sa mère le regardait jouer avec les autres enfants au milieu du par, depuis un banc. Qu'il était beau, son enfant. Qu'il était normal, comme les autres, riant, courant, tombant, pleurant.

La mère était persuadée que tout allait bien — ou plutôt, elle tentait de s'en persuader. Parce qu'elle savait que son enfant faisait semblant, c'était même elle qui lui avait dit d'agir ainsi, parce qu'elle savait que son enfant ne ressentait toujours rien, parce qu'elle savait qu'elle ne devrait pas l'en blâmer, parce qu'elle savait que son enfant n'appartenait nulle part, parce qu'elle savait que son enfant ne comprenait pas ce qui clochait chez lui et qu'elle ne pouvait pas le lui expliquer. Alors elle faisait comme si de rien n'était, parce qu'elle ne voulait pas réaliser que, tout ça, c'était de sa faute à elle et pas de son enfant. C'était plus facile de le blâmer pour ce qu'il n'était pas que d'accepter qui il était.

Malgré tout, l'enfant au cœur de marbre ne savait pas que sa maman était torturée par tant de questionnements. Tout ce qu'il voyait, c'était la façade qu'elle tentait de maintenir, même s'il ne devinait pas vraiment ce qui se cachait derrière.

Il était trop jeune, trop naïf, pour comprendre ce qu'il se passait. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il devait faire semblant pour avoir des amis.

Alors, l'enfant sans cœur faisait semblant d'être quelqu'un qu'il n'était pas, pour faire plaisir à sa mère, pour lui éviter de s'inquiéter. 

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