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La situation entre Doriane et ses parents étaient maintenant tendue. Après son éclat de la veille, ils ne s'étaient plus reparlé. Tant pis.
Doriane, de son côté, avait vu sa détermination renforcée par leur altercation. Elle avait fait des recherches sur l'autisme, ainsi que des différents syndromes et des communications possibles. Son but était dur à atteindre, certes, mais elle le pouvait.
Elle allait parler à Julien. Et établir ce qui ressemblerait le plus possible à une relation.
Julien ne se doutait pas de ce qui se tramait. Il était dans ce que ses parents appelaient "l'école spéciale". Il y passait plusieurs jours par semaine.
Il aimait bien cette école. Là-bas, personne ne l'embêtait. Il pouvait rester dans sa bulle, toute la journée, on le laissait tranquille. Quoique, pas toujours. Des fois, la vieille dame venait lui parler. Avec elle, il apprenait à parler aux autres. Il prenait l'habitude.
S'il avait pu, il aurait passé toute sa vie dans cette école, et il n'aurait jamais mit les pieds dans l'autre. Les adultes et les enfants étaient méchants avec lui. Il n'avait pas vraiment conscience de tous les regards qui pesaient sur lui, mais il s'en doutait.
Le seule avantage de cette école, c'était la salle de musique. Il l'avait découverte par hasard, et il y allait maintenant dès qu'il avait du temps. Il avait apprit à jouer un peu tout seul, avec quelques partitions et ce qu'il pensait être les notes.
Il n'avait jamais osé jouer devant les autres. Probablement par pudeur, ou tout simplement par instinct de survie. Il souffrait déjà assez des commentaires, des réactions, pas besoin de voir leurs têtes.
Alors Julien jouait. Il plaquait son âme sur les cordes, l'archet glissant sur la mélodie de sa vie. Lorsqu'il jouait, il n'y avait rien d'autre. Que lui, et le violoncelle. Ils ne faisaient plus qu'un.
Le reste, il n'en n'avait rien à faire. Tout le monde pensait déjà qu'il était un bon à rien, qui n'essayait pas assez fort. Il ne voulait plus avoir affaire aux autres. Julien avait son violoncelle, et c'était bien suffisant.
Tant pis pour le reste. Julien jouait.
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