Apolline pleurait.

Et ça brisait le cœur de Célian.

Il était un peu incertain quant à ce qu'il s'était passé. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il était assez tard, et que son amie l'avait appelé. Il n'avait alors rien deviné. Sa voix était normale, son ton aussi. Pas d'urgence, pas de larmes. Pas de présage.

En revanche, il avait fait ce qu'elle lui avait demandé sans une seule once d'hésitation. Il lui faisait confiance, aveuglément ; et il devait avouer que la curiosité avait en partie guidé son choix.

Il s'était rendu au parc, et y avait cherché un banc vert près d'un poubelle, comme elle le lui avait décrit au téléphone. Il s'était un peu inquiété, quand il avait décroché, et s'était dépêché de venir. Il avait alors trouvé Apolline, qui l'attendait.

Et qui pleurait.

Il s'assit auprès d'elle et, doucement, presque hésitant, il passa son bras autour des épaules tremblotantes.

Célian n'avait aucune idée de ce qui se passait, ne savait pas ce qu'il faisait. Ses geste étaient mécaniques, et il réagissait comme il supposait qu'il était censé le faire. Pourtant, devait-il être vraiment ici, à rassurer Apolline sans même qu'il ne sache pourquoi ? Pourquoi est-ce qu'elle pleurait ? Pourquoi ici ? Pourquoi l'avoir appelé, lui, plutôt que ses amies ? Pourquoi ?

Ça ne l'empêchait pas d'être effondré. Apolline, véritable soleil à ses yeux, avait craqué. Il la voyait pourtant comme inébranlable, forte. Un chêne centenaire, impossible à abattre.

Celle qu'il admirait, à qui il aurait aimé ressembler, n'était plus, remplacée par cette chose chétive et fragile. Qu'était-il censé faire ?

Son Apolline était belle, puissante. Ce qu'il serrait contre lui n'était pas elle. Celle qui souriait si facilement, qui brillait si fort ne pouvait pas se laisser aller de la sorte.

Non.

Il refusait.

Alors, Célian se détourna et rentra chez lui.