Célian trouvait Apolline très jolie. Mais il était à peu près certain qu'il était le seul.

Elle avait un charme bien à elle, et passait inaperçue dans la foule. Certains la trouvaient négligée, mais pas lui.

Elle avait les cheveux roux, ni trop sombres, ni trop clairs, et coupés assez courts, qui effleuraient tout juste ses épaules. On aurait pu penser que son caractère était flamboyant, comme on l'associe à cette couleur de cheveux, mais pas du tout. Elle ne cherchait pas l'attention, paraissant presque effacée, mais elle était bien là.

Elle ne se coiffait pas toujours, Apolline. Parfois, elle arrivait au lycée avec les cheveux en bataille et le regard brillant, comme si elle venait de tomber du lit ou de traverser un ouragan — impossible de savoir, avec elle. Mais ça n'était pas grave. On aurait dit que ses cheveux faisaient des bulles, et ça plaisait à Célian.

Et puis elle avait des jolis yeux. Bleus, parfois un peu gris, mais pas extraordinaires. Ce qui était si beau, c'était la vie qui en débordait, l'émotion qu'on y lisait. Chaque jour, il était possible d'y lire toute une myriade d'émotions, fascinant le jeune homme. Apolline vivait simplement à travers ses yeux.

Elle avait aussi des lunettes en métal, toutes rondes et toutes fines, un peu à la Harry Potter. Lorsqu'elle lui avait avoué qu'elle les avait choisies justement pour ça, Célian avait rit. Il avait trouvé ça adorable de sa part.

Elle ne se maquillait pas, ne cherchait pas à masquer ses fausses imperfections, les boutons rouges ou blancs, les taches de rousseur qui parsemaient ses pommettes, ses cernes.

Et puis aussi, elle aimait bien mettre des vêtements vintage, mais jamais de jupes ou de robes. Des salopettes, des jeans et des chemises, elle avait un style bien à elle, et qui lui convenait très bien. Elle n'était pas à la mode des autres, mais à la sienne.

À ses yeux, Apolline était la plus belle fille du monde. Simple. Véritable. Authentique.

Mais elle était noyée parmi la foule du lycée, au milieu du maquillage et des marques.