Chapitre trente-sept
KEZAR
Viraj me regardait avec son air qui me faisait comprendre que je ne faisais pas ce qu'il fallait. Ce regard un peu paternaliste que je n'aimais pas spécialement, mais que je devais supporter, car il était intelligent. Non, parce que c'était un allié dans ma bataille contre Ergo. Et qu'en plus de ça, c'était un ami.
Mais même un ami ne pouvait pas traiter un membre royal de cette façon. Ce n'était pas une excuse de ma part, j'avais juste été élevé par des parents qui respectaient le pouvoir supérieur, tout en usant d'artifices pour aider les plus pauvres. Renfri avait beau dire que je ne l'aidais pas, je ne l'avais pas dénoncée. Je ne l'avais pas tuée. Je n'en avais pas fait un butin, comme la plupart des personnes dans la pièce auraient aimé le faire. Viraj faisait partie de ceux-là. Asome, peut être un peu, mais il ferait en sorte de suivre mes demandes et d'en s'en accommoder, tant que cela ne nous portait préjudice à aucun d'entre nous.
— Il faut que nous sachions qui elle planque, siffla Viraj, toujours de mauvaise humeur.
Bon, j'avouais facilement que ces jours-là concernant Viraj me cassaient particulièrement les pieds. C'était rare qu'ils viennent tous ici, mais Asome m'avait dit qu'il fallait être honnête avec eux et qu'ils nous aideraient à trouver une solution à tout ce bazar. Ergo s'impatientait de ne pas trouver les deux idiots qui avaient ridiculisé ses hommes. Et si Ergo s'impatientait, on prendrait tous cher à un moment. Qu'on le veuille ou non.
— Il faut trouver ce troisième homme, Kezar, grogna Viraj. Tant qu'on ne l'a pas, on ne peut pas lui faire confiance. Et je ne comprends même pas pourquoi tu lui fais déjà confiance.
— J'y réfléchis, soufflai-je.
— Tu ne connais pas cette fille, remarqua Sai en croisant ses bras sur sa poitrine. Comment peux-tu réfléchir à lui faire confiance. Elle sort de nulle part et tu lui ouvres ta maison.
— Techniquement, c'est Baba qui lui a ouvert la porte de ma maison, d'accord ? Ce n'est pas moi.
— ça ne sert à rien de débattre là-dessus, remarqua Asome, reprenant ainsi le cours du débat. Il faut que nous en sachions plus sur elle, au-delà du fait qu'elle est une Princesse d'Astalos et que nous pourrions tous finir au bout d'une corde ou sur un bûcher si quelqu'un apprenait sa présence ici. On dit que la nouvelle Reine Dragnir cherche sa sœur. Soyons prudents dans nos mouvements et faisons-en sorte de surveiller cette jeune femme. D'accord ?
Je soupirai et passai une main dans mes cheveux blancs.
— Je ne peux pas être partout à la fois, remarquai-je. Il faudra que nous prenions des tours pour la surveiller s'il lui reprenait l'envie d'aller faire une balade dans la ville. Elle ne porte aucune marque et...
— Je peux lui en dessiner une. C'est une encre qui s'en va en quelques semaines, ce n'est pas permanent. Mais au moins, elle serait vue comme l'une de tes Keneyfs, souffla Avani.
Je hochai la tête.
— Tout le monde est prêt pour ce soir ? grognai-je en levant une main pour stopper tout le monde dans sa lancée.
— Je ne serais pas là, annonça Sevak en roulant ses épaules. Vous êtes assez intelligent pour éviter de faire de la merde, pas vrai les petits ?
Viraj le foudroya du regard et je fis la moue. On aurait dû être plus nombreux pour faire ce genre de missions, mais tant pis. Je ferais sans lui. J'annonçai que je serais le premier à suivre Renfri dans les jours à venir et personne ne trouva rien à y redire.
La nuit qui suivit fut une catastrophe. Sneezy voletait autour de ma tête, comme pour me prévenir d'un truc, mais je ne voulais pas qu'il s'approche des échanges en contre-bas. Les hommes murmuraient, chuchotaient, se passaient des informations dont j'avais besoin et si je ne pouvais pas les avoir, alors personne n'aurait droit à la récompense.
Je me penchai un peu plus et le bois sur lequel je me tenais craqua soudain. Sauf que nous n'étions pas dehors, avec un milliard de possibilités pour la provenance de ce son. Nous étions un l'intérieur d'une vieille grange et le son se répercuta dans tout l'immense espace vide en dessous de moi. Sneezy se figea sur mon épaule et je retins mon souffle.
— Vieille bâtisse, grommela l'un des deux idiots.
J'aurais aimé qu'Asome donne l'assaut sur tout ça, mais visiblement, il n'allait pas le faire. Malgré mes pas de cochons en plein milieu de cette scène.
— Alors, tu as amené ce qu'il faut ou je vais devoir encore attendre ? cracha l'autre. On a plus le temps de faire tout ça.
— Bien sûr que si, sinon, nous ne pourrons jamais tuer la Kyga-Ne. Ils verront que c'était un piège et...
Mon cœur se serra un instant dans ma poitrine et mon souffle s'accéléra. Ergo avait dit que cette mission était pour empêcher un assassinat, certes. Il n'avait pas précisé qui bordel. Asome le savait-il ? S'il était ici, bien sûr que oui.
Je voulus bouger de nouveau, mais Sneezy me mordit l'oreille avant que je ne fasse craquer de nouveau le bois sous moi. Je tendis l'oreille pour écouter le reste de la conversation.
— Il faut agir vite, siffla finalement l'un des deux. J'en ai assez d'attendre surtout que... Dingel ça va ?
L'homme en question ne bougeait plus, il respirait vite. Le premier s'écarta un peu en le regardant et agita sa main devant l'autre. Le dénommé Dingel se jeta brutalement sur lui et ils heurtèrent le sol dans un bruit sourd.
Non ! Non non non !
Je sautai dans le vide, Sneezy ralentissant ma descende sur la fin, me permettant de me rattraper facilement sur mes pieds. Je frappai Dingel d'un poing plutôt brutal pour l'assommer, mais il ne fit que rouler et l'autre me regarda avec de grands yeux, la moitié de sa mâchoire arrachée par les dents de l'autre.
— Bordel, sifflai-je.
L'homme par terre se mit à hurler et Dingel me percuta en hurlant de rage à son tour. C'était quoi ce bordel ? Je roulai au sol, envoyant le corps de Dingel voler dans les airs.
— Kanje ? hurla Asome en rentrant en furie dans l'immense bâtisse sombre.
— Problème ! sifflai-je en esquivant de nouveau le fou qui ne cessait de revenir à l'attaque.
Celui qui s'était fait arracher la moitié du visage se redressa en tremblant, son cri muet sur ses lèvres. Asome s'accroupit à côté de lui, mais déjà il s'évanouissait de douleur.
— Ils ont parlé de la Kyga-Ne, haletai-je en frappant l'autre.
Il ne cessait de foncer sur moi comme un dingue, il n'avait pas vraiment de capacité à me frapper correctement pour me faire mal. Il voulait juste m'attaquer.
— Qu'est-ce qu'il a bordel ? hurlai-je.
Je me mis à courir vers lui en criant et mon corps lui fit une balayette qui l'envoya voler un instant. Je bondis sur lui pour immobiliser ses mains, mais déjà son corps convulsait sous moi.
Du sang commença à couler de sa bouche, puis soudain, plus rien. J'en tombai presque sur lui.
— Kanje ?
— Il est... mort ! m'écriai-je.
Je posai ma main sur le côté de son cou pour sentir un souffle de vie en lui, mais il ne se passa rien et je ne sentis rien. Je déglutis et me levai pour bondir loin de lui.
C'était quoi ce truc sérieux ?
— Récupère son corps. On s'en occupera, me lança Asome.
Je le vis traîner le corps de l'autre et bientôt, nous fûmes en chemin chez un monsieur pas très recommandable qui aimait les morts. Du moins, leurs corps et ce qu'il pouvait en apprendre. La plupart du temps nos morts étaient brûlés pour éviter toute propagation de maladie, surtout dans des pays chauds où les corps entraient en putréfaction très vite et que les rats véhiculaient toutes sortes d'infections.
Viraj grommelait dans son coin, tandis que je me frottai les mains, angoissé par ce que nous pourrions trouver. Ce n'était pas anodin comme mort et si c'était une nouvelle maladie qui se répandait, je ne donnais pas cher de nos peaux et de nos fesses. Ici, les maladies n'avaient aucune pitié et raflaient tout ce qu'elles pouvaient. Si le remède était la mort, nous étions clairement tous foutus.
— Je n'espère pas, marmonna Sai.
Je compris que j'avais parlé à voix haute et je fis la grimace.
— La dernière maladie qui a éliminé une bonne partie de la population de Kagy était partie d'un cadavre, grognai-je en me rappelant ses vagues souvenirs de mes parents qui avaient brûlé beaucoup de draps une fois que les personnes étaient mortes.
— Et elle n'a été sous contrôle qu'après des semaines, ajouta Sai en frottant sa lame à sa hanche.
— Nous ne pouvons nous permettre de laisser cette information loin des yeux de la population, souffla Viraj en nous rejoignant.
— Si je ne suis pas mort d'ici quelques jours, tu auras ta réponse, grognai à Sai. Quant à toi, tu peux me dire pourquoi tu es si chiant en ce moment ?
Sai ricana et Viraj eut de la chance que l'Embaumeur entre dans la pièce avant sa réponse. Je lui tirerai les vers du nez plus tard.
— Tu n'es pas censée surveiller la Princesse ? remarqua Viraj à voix basse.
Renfri avait plutôt intérêt à être au domaine et à y être resté jusqu'à mon retour. Nous étions au beau milieu de la nuit, si elle voulait bouger, ce n'était pas le moment. Et avec ce que je lui avais dit et ce qu'elle avait entendu en écoutant la conversation de mes acolytes, eh bien, elle pouvait attendre que je rentre, non ?
— De quoi est-il mort ? demanda L'Embaumeur.
Je déglutis et haussai mes épaules.
— Il est devenu complètement fou à un moment et a arraché la mâchoire d'un autre homme, grognai-je. Ensuite, je n'ai pas eu à le tuer, puisqu'il est mort tout seul, en s'étouffant dans son sang.
— Cela va peut-être me prendre un peu de temps. Il vaudrait mieux que vous reveniez demain.
— Nous reviendrons dans la nuit, accepta Asome. Garde ce cadavre pour toi et tu auras la suite de cet argent.
Il confia une grosse pochette de piécettes à l'homme qui la soupesa avant d'acquiescer.
Nous sortîmes de cette cave aux allures de prison et Asome observa le ciel dégagé de cette nuit qui avait semblé prometteuse.
— Il parlait de la Kyga-Ne et de son assassinat, sifflai-je en tirant sur le bras d'Asome. Ma sœur n'est jamais loin d'elle et je serais désagréablement surpris que quelqu'un s'en prenne à elle. Tu es très bien renseigné sur les faits et gestes de Notali, qu'est-ce qui pourrait amener une menace à elle ?
— D'être la femme du Haut-Maître ? proposa Sai.
Je la fusillai du regard, mais déjà elle disparaissait dans la nuit, suivi des autres. Seul Asome resta en face de moi, son regard un peu mauvais.
— Je n'avais pas entendu de rumeur sur la Kyga-Ne depuis des semaines, souffla Asome, plus énervé que je ne l'avais remarqué au début de cette conversation.
Je me calmai instantanément. Ce n'était pas bon si c'était le cas. Vraiment pas bon, car Asome entendait tout.
Je grommelai en me traînant jusqu'au domaine. J'avais un peu mal aux côtes à force d'amortir le choc de l'autre fou qui n'était mort de rien. Sneezy fourra son nez dans mes cheveux, tentant sûrement de me remonter le moral, mais ça ne fonctionnait pas vraiment. Je lui grattai un peu l'oreille pour tenter de le lui faire qu'il fallait qu'il aille se planquer un peu, mais il voulait rester et il m'avait manqué durant ses quelques jours d'aventures. J'aurais pu lui dire de suivre Renfri quand elle sortait du domaine, mais il était bien trop voyant pour celui qui regardait bien. Et certains connaissaient cette petite bête exclusivement parce qu'un assassin de la guilde se trimbalait avec. C'est-à-dire moi. Enfin, Kanje.
Je défis le voile qui se trouvait sur le bas de mon visage et dénouai mes cheveux une fois que j'eus passé la sécurité des murs du domaine. Je revenais rarement aussi tôt et je me surpris à observer la longue rangée de palmiers et d'autres arbres qui résistaient à la chaleur et aux intempéries.
— Tu crois qu'on arrivera à gérer tout ça, toi ? murmurai-je à ma boule de poil.
Il frotta un peu plus sa truffe humide contre ma joue et je le taquinai un peu, le retournant sur son dos pour lui chatouiller le ventre.
On se retrouva dans les couloirs et il émit ses petits bruits adorables quand il était heureux. Je lui avais manqué, je le sentais au fond de moi. Il me le montrait aussi à sa façon, à élire domicile dans mes cheveux.
Sneezy était plus qu'un petit animal qui me suivait tout le temps. C'était mon compagnon. Depuis toujours. Et j'aimais l'avoir avec moi. Il me rassurait d'une certaine façon. Mon père l'avait trouvé et il l'avait soigné, et nous nous étions plus l'un à l'autre. Alors depuis, on se quittait plus lui et moi.
Il couina, volant contre mes jambes et mon torse pour un peu de nourriture. J'étais encore dans ma tenue d'assassin et me balader même à cette heure tardive pouvait engendrer quelques frayeurs si je croisais quelqu'un. Un ou deux Gardes m'avaient déjà vu rentrer furtivement, les plus anciens, et ils gardaient le secret, parce qu'il fallait bien qu'on survivre et qu'ils savaient tous que c'était grâce à ça que leur famille pouvait vivre ici et travailler ici pour avoir de l'argent.
Je pris le temps de faire une toute petite virée vers les cuisines ou je ne croisai personne, malgré les quelques feux de cuisines qui survivaient dans les gros foyers de pierre. Je piquai des fruits et les donnai rapidement à Sneezy. Il les mangea, rouler en boule dans mes bras, les fruits sur son ventre, les dévorant au fur et à mesure.
Je retournai vers ma chambre, passant rapidement par les quartiers de Kuda. Il dormait profondément, Baba allongé dans le lit en face. Il respirait doucement et semblait rêver. Baba quant à lui ouvrit un œil sur moi et fit un signe pour que je file me coucher.
Je retins un rire et emportai Sneezy avec moi dans ma chambre. Je poussai la porte de ma hanche, gratouillant le front de Sneezy tout en grignotant un fruit.
Je me figeai et Sneezy fit de même dans mes bras quand un raclement de gorge résonna.
Renfri se tenait assise sur mon lit, les bras croisés sur sa poitrine. J'aurais aimé cacher la plupart des armes que j'avais aux hanches et les quelques marques visibles qui étaient dues à mes sorties nocturnes, mais je n'en fis rien.
— Tes nuits sont donc vraiment bien occupées, remarqua-t-elle.
— Que fais-tu ici ? sifflai-je. Ce sont mes quartiers, tu as les tiens.
— Qu'est-ce que tu es ? souffla-t-elle en apercevant la larme recourbée dans mon dos.
Sneezy émit un petit bruit et son regard se posa sur lui. Elle se mordit la lèvre et se leva pour venir le gratouiller, mais j'agrippai son poignet avant qu'elle ne le touche.
Les oreilles de Sneezy vibrèrent et il émit un petit grondement.
— Chut, ordonnai-je à mon animal.
Il battit de ses petites ailes et alla finir de manger sur le lit. Quel glouton.
— Tu portes beaucoup d'armes pour quelqu'un qui sort avec une canne dans la journée et qui a sûrement une réputation de jeune Menadas malade, remarqua Renfri.
Je relâchai son poignet et m'écartai d'un pas.
Cette fille était bien trop curieuse.
— Dans les livres que j'ai lus sur le Haut-Maître, il parle souvent de la Guilde qui l'aide à maintenir son pouvoir sur le reste de Gylf, si ce n'est Kagy entièrement.
Je fis la moue et défis ma bandoulière qui tenait mes petites lames. Je la jetai sur le lite et pivotai torse nu vers Renfri. Elle se figea quand je fis deux pas pour la surplomber.
— Connaître mes secrets ne t'aidera pas à gagner ma confiance et encore moins mon engagement pour t'aider toi, grognai-je. Que fais-tu ici ? Que veux-tu savoir ?
— Je veux simplement que tu m'aides, murmura-t-elle en regardant mon torse.
Son doigt frôla la vilaine marque que j'avais sur mes côtes.
— Je ne suis pas un Prince, remarquai-je. Je ne suis pas quelqu'un d'important qui possède la protection nécessaire pour survivre dans ce monde sans devoir sacrifier certaines choses. As-tu déjà sacrifié quelque chose pour ta sécurité, Renfri ?
Un long silence s'étendit entre nous, avant qu'elle ne se morde la lèvre, assez profondément pour se faire mal. Je déglutis avant que mon pouce ne force sa lèvre à être relâchée. Elle se figea quand mon doigt suivit sa bouche.
— Alors quoi, on échange des secrets ? ajoutai-je, me sentant étrangement attiré, par elle.
Depuis le début.
Depuis le début je sentais quelque chose chez elle qui résonnait en moi et je détestais ça.
Car je ne savais pas ce que c'était et que j'avais besoin de savoir.
Sa main se leva lentement et elle posa ses doigts sur mon torse, les déployant pour sentir mon cœur, là sous sa main.
— Et si je te disais que j'étais le troisième homme, tu me croirais ? souffla-t-elle si bas que je crus un instant qu'elle avait juste marmonné quelque chose d'incompréhensible.
Je reculai d'un pas et sa main retomba contre son flanc. La lumière vacillante de la lune n'éclaira pas assez la pièce pour que je distinguer toutes les expressions de son visage.
Mais j'en voyais assez.
— Pourquoi tu te balades avec une canne au grand jour ? Et deviens un assassin la nuit ? chuchota-t-elle.
— Pour survivre, répondis-je, honnête. Et toi, Princesse, pourquoi continues-tu de fuir ?
Elle voulut répliquer, mais je levai une main.
— Et avant de me dire que tu ne fuis pas, alors qu'est-ce que tu cherches ?
Son regard semblait rempli de contradictions.
— As-tu déjà réussi à faire des trucs dont tu n'aurais pas dû être capable ? chuchota-t-elle.
Je regardai mes mains.
Je me souvenais de tous ces moments où j'avais réussi à atterrir à un autre endroit que celui où je me trouvais.
Je déglutis.
Qui était cette fille bon sang ?
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top