Chapitre trente-quatre
RENFRI
Il régnait dans l'air une chaleur étouffante. De là où je me tenais, je pouvais observer les nombreux damiers de culture, bruissant sous l'impulsion d'une brise légère, mais pas fraîche. Je comprenais mieux pourquoi les gens protégeaient leur tête, pourquoi les vêtements se voulaient légers tout en recouvrant un maximum de peau. L'épiderme brûlait, bien que je me doutasse que cela devait être encore pire dans le désert Israkite. Pour ce que j'en savais. Ce climat me pourchassait, me faisait regretter Astalos plus que jamais. Pour autant, j'appréciai la diversité de l'environnement et le fait qu'une végétation toute particulière arrivait à s'épanouir dans une telle hostilité. Cette rudesse forgeait les âmes et poussait l'adaptation des uns et des autres. Surtout pour les étrangers, comme moi, qui subissaient plus qu'ils ne pouvaient apprécier. Alors je devais me contenter d'essuyer ma sueur et de trouver l'ombre pour échapper à l'appétit du soleil. Les chaudes journées de Kagy épuisaient mon corps et mes sens, me rendant tributaire de chaque moment de pause, de chaque accalmie. Je savais qu'il me fallait m'habituer à ce climat et à la vie ici. Mais je savais aussi qu'attendre que l'orage passe ne m'avancerait pas. Peut-être Kezar avait-il raison et me garder ici m'aidait plus que je ne l'imaginais, mais à côté ça, je pressentais ce besoin urgent de bouger.
D'avancer.
Je n'avais pas fui mon Royaume pour me retrouver à attendre dans un domaine, un haut mur me séparant de Gylf. J'ignorais encore tout des Échos invoqués par Zexrandra, mais je savais que l'un d'eux se trouvait ici. Quelque part dans cette vaste Cité-Mère où, d'après les dires, la pauvreté se mêlait à l'indifférence des plus riches. Un mal commun en Zharroh qu'on voyait même en Losar, avec ses différents niveaux ; plus vous descendiez, plus la misère s'amoncelait à vos pieds.
Je sautai de mon perchoir et m'avançai dans l'ombre du bâtiment où logeaient tous les Keneyf du domaine. Il ne m'avait pas fallu très longtemps pour saisir les roulements et les habitudes de chacun. Et avec Kuda pour m'aiguillonner en général, c'en était devenu un jeu d'enfant. Je me faufilai à l'intérieur et suivi le corridor sans faire de bruit. Même si quelqu'un me croisait, je faisais partie du décor depuis mon arrivée, donc je ne risquais rien. Des voix me parvinrent de quelques portes entrouvertes et je passai devant, une ombre contre les murs.
Je débouchai dans une immense pièce où reposaient bon nombre de vêtements colorés ou plus sobres. Un tourbillon de teintes et de matières qui me donna envie d'effleurer chaque tissu du bout des doigts. Je n'en fis rien et me dépêchai d'attraper un ensemble qui me parut basique, rien de tape-à-l'œil si je voulais me faire passer pour une simple Keneyf. Le pouvais-je ?
Un parfum suave remplissait les lieux, agissant sur moi comme un baume salvateur, m'éloignant alors des doutes et de la peur que Sekhir ne reprenne pas conscience. Je ne pouvais pas imaginer ce qui se passerait alors. Si la Foudre ne se relevait pas de son dernier combat, loin de chez lui, loin des siens.
Je fermai les yeux, très fort, et laissai le temps à mon esprit de s'apaiser. Il en fallait tellement plus pour contraindre Sekhir à la mort. Tellement plus pour qu'il me laisse derrière lui.
Je me savais égoïste en ce qui le concernait. Mais je n'avais que lui. Il ne me restait que lui comme lien avec Astalos. Et les dernières paroles de Père à mon égard continuaient de m'habiter, ne me quittant jamais.
Je devais trouver ce pour quoi nous étions venus ici.
Le début de ma quête. Le début d'une route étrange, qui me réserverait des surprises et des frayeurs. Qui m'éloignerait encore plus de Maesuka.
Comme elle me manquait ! Comme je regrettais sa présence. Son amour. Mais ça non plus, je ne pouvais plus y penser. Pas pour le moment.
Avancer.
Je me déshabillai pour enfiler ma nouvelle tenue et appréciai l'étoffe contre ma peau. Un sentiment de liberté enfla dans ma poitrine et instilla un nouvel espoir en moi. Je pouvais y arriver. Sans Sekhir. Sans l'aide de Kezar. Je parviendrais à trouver le pourquoi de ma présence en ce Royaume étrange, plein de secrets et de dangers. Il me fallait néanmoins être d'une extrême prudence. J'ignorai beaucoup des us et coutumes, j'ignorai ce que je découvrirai en Gylf.
Tant pis. Je n'allais pas attendre qu'on veuille bien m'écouter.
J'ignorai comment je parvins à passer les portes que les autres Keneyf empruntaient pour quitter le domaine, mais ce fut le cas. Je ne croisais pas de visages connus, malgré les quelques jours passés dans le domaine. Tout de suite, mes perceptions changèrent et mon être tout entier fut happé par ce qui se dégageait de Gylf, la belle Cité-Mère de Kagy.
Tu ne devrais pas être seule, Renfri...
Je clignai des yeux et sans une once de regret, j'emboitai le pas à la foule, la peur gargouillant au creux de mon ventre, mais pas assez puissante pour me faire rebrousser chemin. L'immense montagne surplombant la Cité-Mère déposait son voile d'ombre sur une bonne partie de la cité, offrant une trêve pour les habitants, les marchands et tous les visiteurs arrivés jusqu'ici. Le clapotis de cymbales me parvint, à la manière d'une eau chantante, entonnant un air déjà mille fois entendu. Les couleurs vives des femmes se mêlaient à celles moins évocatrices des hommes, et tous se mélangeaient avec habitude, entraînant une danse de couleurs et de senteurs en tout genre. Je ne cessai de tournoyer sur moi-même, trop d'endroits où poser le regard, trop de détails, trop de stimulus. Gylf avait été bâti si près de la montagne qu'elle semblait disparaître à l'intérieur, pourtant, lorsqu'on levait le regard, c'était la splendeur du palais qui dénotait et qui attirait l'attention.
Ar'jabra.
Un bijou d'architecture et de luxe. Là où siégeait Ergo, un souverain qui aimait se faire appeler Haut-Maître, rappel évident à la Guilde Shotet sur laquelle il régnait en maître absolu.
Ergo restait connu dans tout Zharroh pour la cruauté dont il faisait preuve avec son peuple ; ignorant les malades et les pauvres, punissant lui-même les voleurs, qu'ils soient des enfants ou des vieillards. Malgré tout, personne ne pouvait se dresser contre lui, puisqu'ici, les Kagyls, et plus précisément les Gyliens pensaient qu'Ergo n'était rien de moins que l'incarnation de Sotev, leur Dieu bien aimé. J'évitai toute forme de jugement sur la religion d'un Royaume, ayant suffisamment à faire avec nos propres croyances. Ainsi, qu'il soit ou non une forme de ce Dieu, j'ignorai juste si ça excusait sa façon d'agir et de mépriser son propre peuple.
Pour moi, un souverain existait seulement parce qu'il avait un peuple, des gens qui l'aimaient et qu'il protégeait en retour. Sinon, à quoi bon régner ? Mais je me savais naïve sur le sujet et Maesuka aurait ri de moi.
Je croisai de nombreuses femmes splendides, vêtues de longue robe caftan, leurs yeux rehaussés de Khôl ; une poudre minérale composée principalement de sulfure d'antimoine, noire ou grise selon les mélanges. Derrière la plupart d'entre elles, des Keneyf se pliant en quatre à la moindre de leur volonté, rappel d'un écart de castes. Le grand marché Assar m'avala et je m'émerveillai devant la profusion des étals et des voilages au-dessus de nos têtes, des couleurs éclatantes amenant un panache évident.
Çà et là des épices qui se mêlaient ; le sumac formant un tapis pour l'anis étoilé. Je connaissais tout ça pour l'avoir vu dans des livres, dessinés à la main par quelques érudits, des explications sur leur propriété griffonnée à la va-vite. L'effervescence d'un tel endroit me cloua sur place. Bien plus vastes que nos propres marchés à nous, les marchands criaient à gorge déployée pour achalander quiconque passait à proximité. Les prix flambaient, les gens semblaient négocier et comprendre leur langue ne changeait rien à ce que je parvenais à saisir de ces instants fugaces, trop vite effacés par le mouvement des gens. L'odeur de nourriture se mêlait à celle des épices, irritant mon nez plus que je ne l'aurais cru.
Je m'éloignai de cette partie pour découvrir des marchandises plus décoratives, agrémentée d'effluves d'encens. Contre les masures environnantes, de grandes jarres en argiles semblaient profiter elles aussi de l'ombre apportée par la montagne. De la fumée s'échappait de ce qui devait servir de fumoir. Des pages en pagne courraient dans tous les sens et les Keneyf virevoltaient parmi les plus riches, évitant d'effleurer quiconque par mégarde. Après tout ce qu'avait pu m'apprendre Kuda à leur sujet, je comprenais cette sordide attention qu'ils devaient prêter aux gens autour d'eux, à la façon dont leur regard passait à toute vitesse sur ce qui les entourait, trop peureux à l'idée d'écoper d'une punition méritée. Je goûtai une étrange impression de peur, une épaisseur opaque qui flottait autour de moi, ne se dérobant pas face aux senteurs plus légères. Avais-je ce regard parce que j'étais une étrangère ? Aurais-je eu le même sur ma propre cité ? Pour moi, Losar demeurait parfaite, mais à mes yeux de princesse.
Je m'avançai vers un étal imposant, où se trouvait un homme bedonnant, qui ne cessait de tapoter sa panse dès lors qu'on lui remettait l'argent pour les marchandises achetées. Une moustache retroussée aux extrémités et qu'il faisait rouler parfois entre son pouce et son index, dans un geste abusif, son sourire rusé dévoilant des dents jaunies. D'aussi près, je pus voir la sueur faisait luire une peau flasque et humer le parfum agressif dont il avait dû se badigeonner avant de venir. Il sentait fort, mais pas suffisamment pour camoufler l'odeur de transpiration qui collait ses vêtements. Ici, des pierres de toutes les couleurs et de toutes les formes, des bijoux fantaisistes et de la soie qui aurait pu paraître raffinée si je n'avais pas été élevée dans un palais.
Il s'adressa à moi dans sa langue et je m'éloignai sans plus lui prêter attention. Je déambulai parmi les gens, passant d'un coin à un autre, m'émerveillant de cet immense marché qui gorgeait et engorgeait toute la Cité-Mère. Ce dernier ne s'arrêtait jamais ; il était clé de voute pour l'économie du pays tout entier et réputer sur tout le Continent. Ainsi, les marchands vendaient chaque jour de l'année, hormis quand le Haut-Maître en décrétait autrement. Il restait le souverain du Royaume, quand bien même tout le monde connaissait son rôle dans la puissante et crainte Guilde Shotet. Cette dernière, implantée dans la montagne surplombant Gylf, était très active la nuit. Sekhir en savait long sur le sujet et je n'avais jamais vraiment pris la peine de l'interroger, lui faisant confiance et me fiant à son jugement.
Après Israkt, Kagy restait le deuxième Royaume le plus dangereux ; si ce n'est fourbe. Le peuple vivait au gré des humeurs de son Haut-Maître et les déboires des assassins se répercutaient partout en Zharroh, se frayant même un passage dans Archdragon.
En nage, je finis par m'installer sur un banc en pierre, quelque peu à l'écart de toute cette agitation, observant les gens et les enfants se faufilant avec une aisance due à leur petite taille et à leur agilité surtout. Je m'éventai à l'aide de ma main, me demandant comment chercher quelqu'un dont j'ignorais tout dans une Cité si... vivante. Le soleil, déjà haut dans le ciel, me fit comprendre que je n'avais que trop traînée, que je m'étais laissée engloutir par le marché, sans espoir dans réchapper dans la foulée. Toute cette agitation me laissait pantelante, mais c'était tout à la fois édifiant pour moi. Néanmoins, cela m'effrayait ; trouver quelqu'un en Gylf me paraissait être une tâche ardue, si ce n'est perdu d'avance. Comment m'y prendre ?
Je n'avais aucun indice. Zexrandra avait laissé sous-entendre que lorsque je croiserais cette personne, je comprendrais, je le sentirais. Sur le coup, ça m'avait suffi, mais maintenant, quand je voyais les badauds aller et venir, grouillant autour de moi, je me sentais aspirée par une énergie qui m'échappait. Je ne pouvais pas m'avouer vaincue avant même d'avoir commencé, mais quand bien même je cherchais, par où commencer ?
Je lâchai un profond soupir et regardai un instant la place vide à mes côtés. Sekhir me manquait et son absence me tiraillait un peu plus à chaque minute. J'avais passée le plus clair de ma vie avec lui et dès lors que je devais me débrouiller, la panique s'insinuait là où je ne voulais pas d'elle. Lui non plus n'aurait pas su par où commencer, mais deux valaient mieux qu'un. Et avant de penser à chercher qui que ce soit, autant me familiariser avec les lieux. Je frottai mes paumes contre mes cuisses et me relevai. Oui, c'était un bon début. L'esquisse d'un plan malhabile, certes, mais que pouvais-je faire d'autre ?
Je voulais être utile.
Je voulais pouvoir compter sur moi et non pas toujours me reposer sur Sekhir.
Bientôt, la faim s'invita et mon ventre ne cessa de gronder, mécontent de ne rien recevoir. Je tâtai mes poches, trop consciente de l'absence d'argent en leur sein. Et pour l'heure, il me parut impossible de retrouver le domaine, quand bien même je me hissai sur la pointe des pieds. Ces derniers me ramenèrent du côté de la nourriture à profusion et j'en salivai à chaque inspiration. J'aurais pu me contenter de peu, quand bien même je n'aurais pas su ce que j'avais dans mon assiette.
La chaleur ne m'aidait pas à gérer mon soudain appétit vorace. L'ombre miroitait par-dessus nos têtes, mais avec la foule, la température semblait grimper à chaque minute. La soif assécha ma gorge et je me hâtai de rejoindre l'une des nombreuses petites fontaines, y plongeant les mains et les portant à mes lèvres. Je bus goulûment de longues minutes, fatiguée et agacée.
Il fallait que je rentre. Que je regagne le domaine Solari, mais mon sens de l'orientation dans une ville inconnue semblait foutrement compromis. J'aspergeai mon visage d'une vigoureuse claque d'eau fraîche et croisai le regard d'un garde, ou du moins de ce qui semblait l'être. Homme de haute stature, le bas de son visage se trouvait camoufler par un linge et il tenait une lance aiguisée dans sa main gauche. Il fronça des sourcils broussailleux et fit un pas dans ma direction. Tout de suite, les gens s'écartèrent de son passage et je filai sans me retourner, ne souhaitant pas avoir de problèmes avec un garde dont je n'aurais rien compris à ses propos. Quelqu'un me poussa sans ménagement et je faillis tomber. Je me rattrapai au bord d'un étal gorgé de nourriture et hésitai un instant. Un infime moment. Prendre et partir ? Mais alors, une petite main se glissa dans la mienne et je baissai les yeux sur une fillette vêtue de haillons, au visage sale, mais aux yeux d'une douceur qui contrastait affreusement avec la dureté de son apparence tout entière.
Elle secoua la tête, comme pour me contraindre à ne pas assouvir mon brûlant besoin de voler pour manger. Je clignai des yeux et elle me tira à sa suite, minuscule parmi les hommes et femmes. Je la laissai faire, ne sachant trop pourquoi. Mon ventre se tordait encore et encore et lorsque j'osai un regard derrière moi, le garde venait d'apparaître là où je m'étais tenue quelques secondes plus tôt. La fillette nous fit emprunter une ruelle, laissant le marché derrière nous, avant de s'engager dans un cul-de-sac à l'odeur nauséabonde. Sa main glissa de la mienne et elle disparut dans un trou du mur, me laissant seule et quelque peu essoufflée. Hébétée, même.
Je fis un tour sur moi-même et cru discerner des ombres en hauteur. Du bruit sur ma droite et lorsque je baissai les yeux, la fillette se tenait là, une grosse miche de pain dans la main. Elle le coupa en deux avec des ses mains et me tendit l'autre moitié.
J'hésitai un instant, en voyant ses loques envelopper son corps chétif, sachant pertinemment que cette enfant ne devait pas se nourrir à sa faim tous les jours. Pouvais-je lui prendre cette portion qui devait lui être vitale ? Alors même que j'avais de quoi me nourrir au domaine ?
— À ta place, je ferais pas la fine bouche, s'exclama une voix, me faisant sursauter.
Un garçon sauta de je ne sais où, retombant avec aisance sur ses deux pieds et se redressa. Il ne devait pas avoir plus de douze ans, peut-être même moins. Cheveux blonds hirsutes, des taches de rousseur piquetant son visage et son cou, un simple pantalon retroussé et rien pour dévoiler sa maigreur, cette dernière soulignée par l'apparition de ses cotes. Il avait de vilaines marques et cicatrices un peu partout, s'étalant de son ventre à ses épaules et il lui manquait même un téton. Deux yeux vairons et un bec-de-lièvre évident.
— Ce n'est pas... ça, dis-je.
— Quoi ? T'as pitié de Tatini ? cracha le garçon, me fusillant de ses pupilles. Elle te l'offre, alors la moind' des choses, c'est de prendre !
— C'est une coutume ?
Des rires fusèrent tout autour de moi.
— Que les pauvres donnent aux riches et aux étrangers ? Tu viens d'où, l'idiote ?
Ses yeux glissèrent sur mes vêtements et une espèce de tic le trahit. Savait-il d'où je venais ?
— T-t-tu e-es mé-méch-mé-méchant, souffla difficilement la petite Tatini, dont l'effort venait de faire rougir les joues.
— Et toi, tu es stupide ! cingla le garçon. On s'approche pas des Ksari et tu le sais !
— Je ne veux pas créer d'histoires, soufflai-je, dépitée, comprenant très bien que ses enfants devaient se débrouiller pour survivre, et non vivre.
— Alors prend ce foutu bout de pain et casse-toi.
— A-am-amaru !
Le garçon grogna et fourra ses mains dans sa poche devant l'invective de la fillette, pourtant bien plus jeune que lui. Il grommela dans sa barbe et secoua la tête, assurément mécontent de ma présence. Je m'accroupis devant la petite fille et finis par accepter son offrande.
— Is'la zora, dis-je avec un accent affreux, mais qui fit sourire la petite fille, dévoilant une douceur infinie.
Je savourai l'odeur du pain et sa chaleur, croquant dedans à pleine bouche. Un pur régal.
— La prochaine fois, ce sera à moi de t'offrir quelque chose.
— Fais attention à toi, Ksari, gronda le garçon. Ici, les promesses valent plus que tu peux l'imaginer.
Tatini s'avança et entoura mes jambes de ses petits bras.
— On se casse. Tini ?
Elle me relâcha et les deux s'évaporèrent, emportant avec eux les autres dont je n'avais fait qu'entrevoir des ombres. Je souris et me retournai, prête à retrouver mon chemin jusqu'au domaine, mais le garde se tenait à l'entrée de la ruelle, ses yeux posés sur moi. Cette fois, pas moyen de me faufiler loin de lui. Je fourrai le morceau de la miche dans les plis de mon vêtement, ne souhaitant pas me le voir dérobé.
À mon avis, j'allais avoir quelques problèmes.
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