Chapitre trente-cinq
KEZAR
Je m'étirai longuement, roulant dans mon lit avant de me pousser aux fesses pour m'en extirper. La nuit avait été longue et à la douleur de mes côtes, je me rappelais vaguement m'être un peu trop emballé sur les quelques courses poursuites que j'avais tentées. En voyant la course du soleil, je me fis la réflexion que j'avais vraiment tardé à me lever.
J'enfilai un sarouel léger et m'aventurai, torse nu, dans les couloirs. Je me grattai les côtes, conscient que le domaine était en ébullition à cette heure de la journée. Qu'ensuite, viendrait le moment de calme quand le soleil serait au plus haut, puis quand il nous laisserait respirer à nouveau, les vagues de nos gens reprendraient. Je n'avais pas vraiment de grosses tâches à gérer aujourd'hui.
En premier, je passai par la chambre de Sekhir. Je contrôlai son état et le découvris endormi profondément, son corps très calme. Au moins, il récupérait.
Je ne trouvai pas Renfri. Elle devait sûrement être avec mon frère ou en train de traîner dans les pattes de Baba. Elle adorait faire ça. Je fis une rapide prière protectrice au-dessus de Sekhir et me figeai quand sa main se referma sur mon poignet.
Il cligna des yeux, son regard dans le vague et marmonna quelque chose. Je me penchai pour tenter de comprendre, mais sa prise se relâcha et il retomba dans l'inconscience. Je soupirai et me redressai.
Il allait vraiment falloir trouver une solution à tout ça. Je ne pouvais pas patienter plus longtemps. Je n'allais pas pouvoir les garder en sécurité encore des jours et des jours, même si concrètement, l'endroit le plus en sécurité était ici. Le domaine était grand et même si des gardes venaient pour faire une ronde, je pouvais toujours les planquer dans les souterrains. Je ressortis de la chambre en fermant doucement la porte.
— Il se remet bien, m'avoua Baba en apparaissant au bout du couloir avec un tas de linge.
J'avais remarqué que Sekhir dormait dans des draps propres. Baba avait dû lui changer ses draps. Cet homme était bien trop gentil et serviable, franchement.
— Avez-vous bien dormi, Maître Solari ? s'enquit-il en avançant dans la même direction que moi.
— Baba, grognai-je, je crois que je me suis fait mal. Tu pourrais me faire le même breuvage que la dernière fois ?
— Non. C'était exceptionnel, car vous deviez aller au palais. Je vous laisse prendre conscience que ces rudes nuits que vous imposez à votre corps ne sont pas bonnes.
Je fis la moue et voulus l'arrêter, mais il prit à gauche pour se diriger vers l'endroit où on nettoyait les vêtements et les draps. Je grommelai sur les gens irresponsables en arrivant dans la cuisine. J'y trouvai un peu de monde qui préparait déjà le repas pour le midi. Je dus mettre une peu la main à la patte et une heure de plus passa avant que tout le monde ne se réunisse ou passe chercher à manger.
Quand j'aperçus mon frère seul, je lui fis remarquer de trouver Renfri pour lui donner à manger. Qu'elle ne fasse pas l'idiote sous le soleil sans avoir rien dans le ventre. J'étais quand même un hôte responsable et elle ne savait rien de la vie ici. C'était dur de se prendre un coup de chaud dehors et surtout un coup sur la tête. Même les meilleurs finissaient toujours par vomir. Je ricanai d'un souvenir quand on me désigna officiellement pour nettoyer toute la vaisselle. Là, je rigolai moins.
Je réussis à m'en sortir après une heure supplémentaire coincé dans l'eau jusqu'aux coudes. Même si la préparation des gâteaux était très alléchante, je laissai tomber et me faufilai hors des cuisines. Dans un domaine pareil, il y avait tout le temps de l'agitation.
Quand j'entendis des ricanements et des cris un peu plus à l'avant de la villa, je me fis la réflexion que ces idiots de gamins étaient encore venus. Comme si Baba ne leur donnait pas assez quand il allait au marché, il fallait que ces idiots reviennent ici dans la journée.
Qu'avais-je fait pour qu'on me ruine ma journée à ce point-là ? Surtout qu'il fallait que j'avance sur la nouvelle tenue de ma sœur. Je ne pouvais pas franchement perdre mon temps à gérer des mioches qui n'avaient aucun endroit où vivre. Ce n'était pas porte ouverte chez moi non plus. Quoi que... Quand je voyais ce que j'avais récupéré l'autre soir, je ne pensais pas être complètement hors défi. N'est-ce pas ?
Je me rapprochai des quelques gardes que nous avions pour empêcher les idiots de la sorte de faire n'importe quoi à l'intérieur du domaine. J'avisai mes quelques hommes sur un côté de la façade qui était plus bas que les autres et que je ne me faisais un devoir de surveiller un peu plus que les autres remparts qui entouraient le domaine. Si vous étiez un bon grimpeur, vous pouviez facilement crapahuter jusqu'eu haut de la façade et passer de notre côté.
— Qu'est-ce que vous fichez encore ici ? criai-je en sifflant fortement.
Mon sifflet attira les regards d'une dizaine de gosses, dont deux qui courraient vers le mur pour repartir vers leur porte.
— Maître Maître ! s'écria un des garçons.
Je reconnus sans mal la tête du gamin. Il faisait partie du petit gang de gamins qu'on appelait « le gang des dix doigts ». Tous des voleurs, mais des voleurs avec tous leurs doigts. Nous n'étions pas dans le coin le plus agréable du continent, donc vous vous doutiez bien que les voleurs ne gardaient pas leurs droits, a fortiori leurs mains très longtemps par ici.
— Amaru qu'est-ce que tu fiches ici ? Je t'ai dis quoi la dernière fois ?
— Que vous seriez le premier à m'les couper mon bon Maître ! ricana le gamin en agitant ses doigts.
— Baba vous donne assez au marché, je vois pas pourquoi tu viendrais en réclamer ici.
— C'est que j'vous aime bien, Maître. Paraît que vous avez de jolies choses ici. On aime bien regarder quoi !
Je soupirai et les deux gardes avec moi retinrent quelques ricanements. Je leur fis signe de retourner à leurs affaires. Je m'approchai du mur et une petite frimousse apparut à côté des hanches du gamin. Comme si quelqu'un la soulevait de l'autre côté.
— Tatini, la saluai-je, la reconnaissant immédiatement.
Cette petite fille était encore vivante, malgré la violence, la peur et la faim dans ces rues malfamées. Je ne pouvais sauver tout le monde. J'en avais douloureusement pris conscience quand des hommes riches étaient allés se plaindre à Ergo pour tout ce que Baba donnait aux enfants. C'étaient des restes de chez nous et ce n'était pas grand-chose, mais on l'avait vu faire et cela avait suffi à créer des problèmes.
Depuis, Baba faisait ça plus discrètement. Et les gamins passaient un peu plus ici dans l'histoire de pouvoir récupérer un peu plus de nourriture ou simplement trouver un coin pour dormir la nuit. Néanmoins, les aider nous faisait passer pour des parjures aux yeux du Haut-Maître.
Parce qu'on n'aidait pas la vermine.
— Ma-Maî-tre K-K-Ke-zar, bredouilla-t-elle avec ses quelques petites dents qui dépassaient de sa bouche.
— Je suis curieux de savoir ce qui vous amène ici, si loin de la ville, remarquai-je. Tu as quelque chose pour moi ?
Tatini tourna son regard vers le gamin, Amaru, qui semblait se demander s'il devait dire ou non le renseignement qu'il possédait pour moi. D'ordinaire, je ne trafiquai pas avec eux sous cette identité. Je le faisais durant la nuit, quand ils cherchaient à récupérer un peu d'argent pour avoir entendu des ragots ou des informations importantes parmi les conversations des passants.
Je croisai mes bras sur mon torse, ébloui momentanément par le soleil qui traversait le palmier à côté de nous, nous offrant un peu de fraîcheur.
— Si tu n'as rien, alors vous repartez et je vais continuer de vivre ma vie dans ma petite villa pendant que vous vous en sortirez dans la rue. Compris ? C'est comme ça que ça fonctionne entre nous, gamin.
— Di-Dis l-l-le l-lui, grommela Tatini en tapant la hanche de son camarade.
— J'ai p'têtre une info, admit enfin Amaru.
Je m'arrêtai dans mon geste, prêt à pivoter. Je penchai ma tête et attendis.
— Je t'écoute, soufflai-je.
— Savez ce qui se passe avant de donner l'info, hein ? grommela-t-il en faisant un petit geste de la main.
Je soupirai et retournai vers la villa. Baba apparu à la fenêtre vers laquelle je m'étais penché et me donna une petite bourse en hochant la tête. Je la soupesai et lui demandai aussi un bout de pain. Il me tendit deux grosses miches fraîches et je retournai vers les gamins. Plusieurs têtes apparurent autour des fesses d'Amaru et lui-même se frotta le ventre en voyant la nourriture.
— J'espère que l'information est assez croustillante, dis-je en faisant craquer un peu le pain sous mes doigts.
Il déglutit et observa ses camarades autour de lui. Des petits visages émaciés qui n'attendaient que le prochain repas pour survivre. Je devais me le répéter souvent : je ne pouvais pas sauver tout le monde. Je pouvais à la limite, faire en sorte d'apaiser les plus gros maux qu'ils semblaient porter eux-mêmes à bout de bras.
— Je pense qu'elle l'est, lança Amaru. Je pense que vous allez être content que j'vous la donne. Sinon, ça fera une journée en plus là-bas.
Je fronçai les sourcils et m'approchai de la façade. Tatini, la petite fille, me tendit ses deux mains pour attraper la première miche. Je donnai la seconde à Amaru qui s'empressa de la passer à ses camarades. Je les entendis manger immédiatement la miche et ne doutais pas une seule seconde qu'ils se partageaient ce festin.
— Savez la nouvelle Keneyf de votre palais, marmonna le gamin. Bah, elle est pas là où vous l'avez laissée la dernière fois.
Je me figeai complètement, observant Amaru d'un œil mauvais.
— Tu sais ce que je fais des mauvaises informations, gamin, grognai-je.
— Pour sûr qu'elle est bonne, Maître. D'mandez à Tini. C'est elle qui voulait vous l'dire. Mais savez que j'ai pas beaucoup de patience et c'te gamine elle aurait mis du temps à vous l'dire.
Il ricana quand la gamine en question lui mit un petit coup avant de lui tendre une miche de pain.
— Où est-elle ? grognai-je.
— La Cage, cria le gamin en bondissant de l'autre côté, disparaissant de ma vue.
— Maî-Ma ... Maî-Maître K-Ke-kezar... vo-vous a-al-allez l'ai-l'aider ?
La voix douce de Tatini me tira une grimace.
Comment Renfri avait pu se retrouver en prison ?
— El-elle vou-voul-lait j-jus-juste me do-do-donner à... man-manger, m'expliqua difficilement la gamine.
C'était pas foutrement possible, n'est-ce pas ? C'était une mauvaise blague ?
D'après mon petit frère, Renfri n'avait pas été vue depuis ce matin très tôt. Elle avait dormi ici, certes, et puis pas de nouvelles. En posant quelques questions au Keneyf du domaine, je compris qu'elle était partie ce matin au marché, en portant des habits d'esclaves.
Mais elle ne portait pas notre marque. Elle ne portait pas le sceau des Solari. C'était brutal, mais c'était la seule façon pour nous, les riches, d'avoir notre bétail comme certains l'appelaient.
La seule chose qui aurait pu la sauver, elle ne l'avait pas.
Et maintenant quoi ? J'attendais qu'on la relâche avec quelques doigts en moins ? Une main complète ?
Bordel. Ce n'était pas possible qu'on m'inflige cette punition. C'était une vraie punition, hein. De celles qu'on ne voulait pas. De celles qu'on évitait absolument parce que sinon on se prendrait le retour de bâton comme jamais et on n'avait pas envie de se prendre le retour de bâton.
Surtout pas par Ergo lui-même. Or, notre Haut-Maître adorait faire des petits passages dans les cachots pour s'occuper lui-même des punitions.
Donc, parfois, si l'envie lui en prenait, il bougeait et il allait couper des doigts, des mains, des bras, selon la gravité du vol.
Il s'occupait même des coups de fouet parfois.
Baba grommela dans sa barbe à côté de moi. Je portai un sarouel, mais aussi un haut joliment ouvragé et un caftan. Je devais de bien me présenter en allant vers le palais. C'était dans les souterrains du palais qu'il y avait les cachots et ce n'était pas beau à voir. Vraiment pas beau.
Du genre que vous ne vouliez pas vous y retrouver.
Ça sentait la pisse, le sang et les excréments.
Je ne savais pas quelle ingénierie était à l'œuvre pour ne pas laisser les odeurs remontées vers le palais, mais c'était la cour de jeu du Haut-Maître, alors il fallait bien que ce soit à proximité.
Je serrai ma canne dans ma main, ne voulant pas croiser le Haut-Maître en allant chercher cette maudite femme là-bas. Et en même temps, je ne pouvais pas l'y laisser.
Elle me mettait dans une position atroce et n'en avait presque aucune idée. Qu'est-ce qui lui avait pris d'y aller seule ? Sans connaître nos coutumes ? Sans connaître la vraie vie dans nos rues sales et dangereuses ? Qu'est-ce qui lui avait pris bon sang ?
— Ne soyez pas trop énervé contre elle, Maître, souffla Baba. Elle a voulu découvrir par elle-même.
— Je ne suis pas là pour rattraper ses erreurs, sifflai-je. Elle me met en danger simplement en se mettant en danger et elle n'en a aucune sainte idée.
— Je pense que vous devriez prendre le temps de discuter avec elle sur ses attentes et ses désirs pour la suite des jours à venir, Maître, tenta de me calmer Baba.
Je lui jetai un coup d'œil, serrant un peu plus ma canne.
— Je pense qu'elle devrait apprendre à poser des questions et à apprendre les mouvements pour nager avant de sauter dans l'océan. Je pense qu'elle devrait savoir les risques d'une tempête de sable avant d'en croiser une parce qu'elle sera allée faire une petite balade dans le désert.
Le carrosse dans lequel nous étions eut une légère secousse qui nous annonça que nous étions arrivés. Baba sortit en premier et prit le pas de jouer son rôle quand nous étions à la vue de tous. Il me tendit sa main que je pris et m'appuyai sur ma canne de l'autre côté. Je fis en sorte que mon dos soit un peu courbé comme si le poids de ma maladie continuait de me ravager. Je ne pouvais pas perdre la face.
Il y eut beaucoup de gens à nous observer nous approcher du Palais, mais pas du tout par la bonne entrée. Nous arrivâmes assez rapidement à l'entrée des cachots. Je posai un foulard contre mon nez, pour tenter d'apaiser l'odeur qui se trouvait ici, mais c'était répugnant et dégoutant.
— Maître Solari aimerait récupérer une de ses Keneyfs qui aurait été emprisonnée aujourd'hui, annonça Baba aux maîtres des lieux visiblement.
L'énorme homme qui s'avança vers nous ne portait qu'un sarouel usé et sale, avec quelques armures sur les poignets et le haut de ses bras, laissant apparaître le gras de son ventre et la sueur de sa peau. Son odeur était aussi attrayante que la merde d'un dromachaire. Je pris le temps de le dévisager comme tout bon aristocrate l'aurait fait.
Avec dédain et dégoût.
Dédain et dégoût.
— J'ai rien à vot'nom, Maître Solari, remarqua le maître des Cages.
— Maître Solari est indisposé et ne peut s'exprimer normalement aujourd'hui. Vous l'en excuserez. Cependant, je me dois de vous informer que cette Keneyf ne possède pas la marque Solari, expliqua Baba, chagriné.
Je pris une petite inspiration avant de soupirer ostensiblement, comme si je perdais mon temps.
— Une jeune femme, ajouta Baba. De cette taille environ.
— Ah. Elle. (Son visage rougit gigota quand il ricana.) Pourquoi elle porte pas son sceau ?
— Problème de gestion, admit Baba en haussant ses épaules.
Je me raclai la gorge et Baba baissa la tête en signe de soumission. Puis il se tourna de nouveau vers l'horrible homme.
— Mon Maître aimerait savoir si vous pouviez nous l'amener ou s'il devait en référer au Haut-Maître.
— Bougez pas, j'vous la renvoie, grogna le Maître des Cages.
Je fus presque soulagé de ne pas devoir me balader dans ses couloirs horribles.
Dans quel état allais-je récupérer Renfri ? Comment diable pouvais-je expliquer que la Princesse Dragnir avait été enfermée dans un cachot comme si elle était véritablement une esclave ?
Je retins mon souffle, mon cœur se serrant, en apercevant le petit corps fragile de Renfri au bout de la patte immense et immonde du Maître des Cages. J'entendis même le souffle de Baba qu'il retint dans sa poitrine.
Le Maître des Cages balança une Renfri tremblante et sale à nos pieds. Je déglutis, à deux doigts de vomir à présent.
— Mon Maître vous remercie. Combien vous doit-on ?
— Mille, grogna l'homme.
Baba s'occupa de notre dette et aida Renfri à se relever. Je ne croisai même pas son regard, ne supportant pas tout ça.
Sur le trajet du retour, aucun son ne sortit de sa bouche.
Pas plus que de la mienne. Elle regarda la canne, beaucoup.
En arrivant au domaine, je mis la canne de côté et agrippai son poignet. Elle poussa enfin un cri quand je l'extirpai du carrosse et la traînai vers le coin d'eau le plus proche.
— Kezar ! s'écria-t-elle en trébuchant un peu.
Je pris le seau du puits et le lui vidai à la figure.
Elle cligna des yeux, la bouche grande ouverte.
— Es-tu complètement folle ? hurlai-je. As-tu une idée de ce que tu viens de faire ? De ce qu'ils auraient pu te prendre ?
Ses yeux écarquillés étaient à deux doigts de laisser un flot de larmes s'écouler. Je le voyais bien.
Tout comme la rage et la honte se disputaient en elle.
Le souffle court, je tentais de reprendre mes esprits.
— Une inconsciente ! sifflai-je.
Le cœur dans la gorge, je ne comprenais pas pourquoi j'avais l'impression d'être à bout de souffle et pourquoi j'éprouvais une telle peur face à cette possibilité qu'on ait pu la blesser.
Cette fille aurait ma mort sur la conscience.
Ça devenait une évidence, non ?
**
Une petite case à retour par ici. Vous en pensez quoi jusque là de nos héros et notre héroïne ? Ça vous plaît ? Ça vous plaît pas trop ? ➡️➡️
Plein de bisous. Et surtout hésitez pas à venir sur Instagram (#lisabarthelet) discuter avec nous ❤️
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