Chapitre 18
M A Ë L Y S S
La nuit était tombée sans que je ne me rende compte. Malgré le fait qu'Evan vivait dans un minuscule espace, il souriait. Il me présenta ses parents qui m'accueillirent à bras ouverts... Je veux dire qu'ils m'ont vraiment serré dans leur bras. Ils s'excusèrent pour le peu de nourriture mais je les rassurai immédiatement.
- Je suis désolée ma fille, commença la mère, si j'avais su que mon fils ramènerait une fille qui fête son anniversaire aujourd'hui, je t'aurais acheté un cadeau aussi...
- Vous rigolez!? Evan vient de me faire le plus beau cadeau de toute ma vie: fêter mon anniversaire en "famille". Bon, là c'est plus entre amis mais la chaleur que ça me procure... Vous êtes vraiment adorables.
Evan ouvrit son paquet et trouva un téléphone portable. Le dernier qui était sorti. Evan resta bouche bée, ne sachant pas quoi dire. Finalement...
- Rendez-le!
- Pardon? demanda le père.
- Ce truc est méga cher!! Pourquoi...
- Ça montre ta valeur à leurs yeux Evan, intervins-je. Ils sont prêts à se sacrifier pour te rendre heureux. Tout ce que tu peux faire c'est les remercier et les rendre heureux à ton tour!
- Oui mais...
- Ils seront très triste de voir que tu refuses leur cadeau. Ils ont dû faire beaucoup d'efforts pour te l'offrir!
- Je sais mais...
- Il n'y a pas de mais, jeune homme!!
- Tu ne peux pas comprendre! Avec cet argent, on peut se nourir pendant un an!
Il avait haussé le ton sans trop le vouloir.
- Peut-être, mes ils voulaient que tu te sentes comme les autres enfants...
- Tu parles comme si tu savais!
- Même un aveugle pourrait le voir! fis-je remarquer. J'avoue que je suis très mal placée pour intervenir dans cette réunion familiale. Mais je pense qu'accepter ce cadeau est la moindre des choses.
Il hésita. Il semblait embêté. Il finit par soupirer.
- Tu as raison. Merci beaucoup papa, maman!!
Toute la soirée, je lui avais appris comment l'engin fonctionnait. J'enregistrai par la même occasion mon numéro de téléphone.
- Appelle moi si tu fais encore un tour à la grande ville. Ça me ferait plaisir de te revoir.
- Tu ne reviendras pas ici?
- Pas avant longtemps! Mon père va me punir de sortie alors qu'il ne fait rien pour me chercher.
Je soupirai.
- Laisse moi être un frère pour toi. Malgré la distance, je ferai tout pour être là si tu as besoin...
- Oh c'est mignon!!! Alors ne m'oublie pas hein!! Sinon je ne te pardonnerai pas! l'avertis-je. Et ne te fais pas voler!!! Ce portable est précieux.
Il sourit et me serra dans ses bras. Je lui rendis son étreinte, les larmes aux yeux. J'avais au moins un frère sur qui compter.
***
W E S L E Y
Je passai pour la énième fois devant mon miroir pour me contempler. L'uniforme m'allait à merveille. Savoir que je serai un élève de la plus grande académie du pays me procurait une grande joie.
- Wesley! Dépêche toi on va être en retard! me réprimanda Nathan désespéré.
- J'arrive!
Je dévalai les escaliers et empoignai mon sac à bandoulière.
- Fais attention dans les vestiaires! Personne ne doit voir ton code barre! m'avertit le médecin avant d'entrer dans sa voiture.
Il me conduisit à destination et me mit en garde une dernière fois.
- Et pour Mia et Sacha?
- Jean s'occupe d'eux. Ils sont trop jeunes pour comprendre les restrictions que je pourrais leur imposer.
Il fit une pause et remit les mains sur le volant.
- Bon courage Wesley pour ton premier cours! Ah, et rappelle toi, tu viens de l'académie Mason.
Je hochai la tête et fermai la portière derrière moi. Je fus ébloui par la grandeur de ce lieu. Je ne pouvais que me demander comment les élèves faisaient pour se repérer. Il y avait plusieurs salles, plusieurs étages, plusieurs bâtiments...
Je ne savais vraiment pas comment réagir. C'est alors que j'aperçus Maëlyss. Elle était de dos, mais j'avais reconnu sa chevelure. Je me précipitai d'aller vers elle et couvris ses yeux de mes mains. Elle stoppa sa marche, surprise, et essaya de deviner qui j'étais.
Elle toucha d'abord mes mains, puis attrapa mon visage, tira mon nez, m'arracha les cheveux...
- Aïe!! criai-je.
- J'ai trouvé! C'est Alex! déclara-t-elle pas très enjouée.
- De un c'est qui lui!? Et de deux, tu m'as fait super mal...
- Je ne crois pas te connaître. Il n'y a que lui qui pourrait me faire ça! annonça-t-elle en soupirant. À moins que... non c'est impossible. Tu m'aurais appelé sinon.
- Attends là! Tu es sérieuse?
Elle retira délicatement mes mains et se retourna vers moi. Elle portait un pansement sur le front, et un sur la joue. Elle avait envie de pleurer.
- Ah oui, c'est vrai! Tu es dans la même académie que moi maintenant! soupira-t-elle en se frottant le front.
Elle marqua une pause. Elle semblait désormais gênée. Elle s'éloigna de moi de quelques pas avant de me bredouiller qu'elle me ferait une rapide présentation des lieux.
- Qu'est-ce qui t'est arrivé? demandai-je alors qu'elle me montrait le réfectoire.
- Je suis tombée! annonça-t-elle en fuyant mon regard.
Je la forçai à me regarder en lui soulevant le menton. Elle tourna son visage, bien agacée.
- C'est le prix de mes actions!! céda-t-elle. Je n'aurais pas dû faire la maligne en blessant Diana...
- Tu l'as blessée!? la coupai-je.
- Ouais, soit disant mes mots l'ont heurté!! déclara-t-elle sarcastiquement. Je n'aurais pas dû claquer la porte et disparaître de chez moi pendant deux jours.
- Tu as fugué!? devinai-je.
Elle me jeta un regard noir et continua la visite après avoir soupirer.
- Tu n'as besoin de connaître que ce bâtiment. Il est réservé aux élèves de notre niveau, m'informa-t-elle en m'ouvrant la porte. À toi l'honneur!
J'entrai et fus émerveillé par la luminosité, les couleurs, la grandeur.
- Ce n'était pas comme ça dans ton ancienne académie? demanda-t-elle en fronçant les sourcils.
- Euh pas vraiment non!
Elle montait les escaliers deux à deux, m'invitant à faire de même. D'après elle, il ne nous restait pas beaucoup de temps avant la sonnerie.
- Les cours se passent essentiellement au premier et deuxième étage. Pour les TP c'est au quatrième...
Elle s'arrêta et regarda une bande au loin marcher au même rythme. Leur leader semblait être au centre, balançant ses cheveux noirs corbeau vers l'arrière. La jupe de son uniforme était très remontée à mon goût. Mais elle avait tout de même un corps de mannequin... donc ce n'était pas vraiment un crime. Je reconnus à ces côtés Sonia, qui marchait avec assurance. À gauche de la leader, il y avait un jeune homme à la démarche décontractée, la cravate desserrée. Il avait arrangé ses cheveux bruns avec du gel, lui donnant un certain style. Il y avait d'autres membres dans le groupe, cependant, ils n'étaient pas si imposants par rapport aux autres.
- Je n'aime pas du tout cette bande, avoua la brune en ne les quittant pas des yeux. Toujours à provoquer des histoires... mais bon, que serait cette académie sans eux!?
Elle se tourna vers moi en esquissant un sourire.
- C'est ce genre de personnes qui provoquent des rebondissements, si tu vois ce que je veux dire!
- Oooh, mais qui vois-je!? s'écria la fille aux cheveux noirs.
- Très bonne question, murmura Maëlyss plus pour elle que pour les autres. Oh Amélie! cria-t-elle un peu plus fort pour être entendue. Et... les autres...
La façon comment elle avait terminé sa phrase me fit sourire. Sa voix était devenue plus grave montrant bien le peu d'intérêt qu'elle leur portait.
- On fait son intéressante devant le nouveau!? se défendit le gars décontracté.
Sonia jeta un regard sur moi et je baissai immédiatement la tête. Ma couverture serait compromise si elle ouvrait sa bouche à mon sujet.
- Toi... Tu ne serais pas..., commença-t-elle.
- Ah Sonia! Je ne t'avais pas reconnu, mentis-je. On peut se parler deux secondes!?
Je ne lui laissai pas le choix car je la tirai avec moi.
- Mais qu'est-ce qui te prend? s'écria-t-elle en dégageant son bras.
- Ne dis rien à mon sujet et je ne dirais rien par rapport à toi!
- Je ne vois pas de quoi tu parles! annonça la brune en croisant ses bras.
- La cigarette est légale à partir de vingt et un ans Sonia. Que feront-ils s'ils l'apprenaient?
- Tu as ma parole que je ne dirais rien à ton sujet. Donc fais en de même! céda-t-elle en soupirant.
Elle rejoignit leur leader qui s'était mise en marche vers une des salles du couloir. Elle avait laissée Maëlyss perplexe. Elle se mordait la lèvre inférieure et avait les poings serrés.
- Ça va? demandai-je.
- Oui oui..., bafouilla-t-elle. Allons-y, le cours va commencer.
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