Chapitre 7 : La Pause
Plusieurs semaines de passées et l'entraînement continuait, les deux adolescentes s'entraînaient dorénavant à grimper sur toutes sortes de surface différentes. Elles commencèrent par des arbres, c'était facile au début puis l'Uzui leur faisait aller sur des arbres plus grands et avec le moins de points d'appuis.
Chenko arrivait à grimper plus haut que Kana, cette dernière n'en pouvait plus mais elle ne lâchait rien. Alors que la Sanzu essayait de grimper encore, elle tomba de l'arbre. Avant qu'elle n'atterisse violement au sol, Tengen la ratttapa dans ses bras.
— J'ai eu la peur de ma vie... soupira la brune-violette. Merci, Monsieur Uzui.
Le blanc la reposa au sol et dit :
— Je suis là pour ça ! Ce serait dommage que vous mourriez en plein entraînement !
— Ça, c'est sûr...
Les deux au sol regardaient la Hinasukana qui arrivait à s'en sortir de mieux en mieux. Kana était heureuse que son amie réussisse. Chenko était pour elle une motivation à continuer. Alors que la bleue a atteignit le haut de l'arbre, elle s'assit sur une branche pour admirer la vue.
— Woah ! C'est super haut !! s'exclama la plus jeune.
— Tu sauras redescendre ? demanda le Pilier du Son.
— Oui ! Si je peux monter, je peux descendre !
Chenko se remit à s'accrocher au tronc et elle descendit. Au bout de quelques minutes elle fut de retour sur la terre ferme. Un léger tournis la rattrapa et son corps ne tenait plus debout.
Kana se mit derrière elle, posant ses mains sur ses épaules dans le but de l'empêcher de tomber. La Hinasukana rougit légèrement ce que Tengen remarqua mais ne voyait pas pourquoi elle réagissait ainsi.
— Ça va aller ? questionna gentiment Kana.
— Oui, je suppose que c'est l'adrénaline qui redescent...
— Bon, commença le blanc, vous pouvez faire une pause, les filles.
Tengen rentra à l'intérieur de son Domaine tandis que Kana et Chenko restaient dehors. Cette dernière s'assit contre un arbre et son amie lui passa une gourde d'eau.
— Merci, remercia la bleue.
Kana, qui était debout, se dirigea vers l'arbre auquel elle avait échoué. Elle avait envie de retenter le coup, ce que Chenko remarqua. Celle-ci demanda :
— Tu ne vas pas quand même réssayer ?
— Si.
— Monsieur Uzui n'est pas là. C'est mieux d'attendre son retour pour si tu tombes. Moi, je ne suis pas aussi rapide que lui pour rattraper les gens dans une telle chute.
— Je ne tomberai pas ! Je vais grimper et redescendre ni vu ni connu.
La disciple du Rengoku se remit à grimper. La bleue se leva et tentait de l'en dissuader temps qu'elle était encore à un niveau bas mais la plus âgée n'écoutait rien.
— Tu vois, commença Kana, tout va bien !
— Tu devrais vraiment descendre...
— Mais non, mais non.
La pourfendeuse aux yeux violets continuait de grimper, étant en toute confiance. Elle était persuadée que cette fois serait la bonne et elle voulait tellement rendre Tengen et Chenko fiers d'elle.
Alors qu'elle continuait, sa main se mit à déraper quand elle voulut s'accrocher plus haut et ne pouvait plus tenir au tronc. Elle tomba d'assez haut, la chute était violente tandis que Chenko avait un regard apeuré. Quand Kana s'écrasa au sol, elle était inconsciente et ne bougeait plus. La bleue se mit à courir vers elle, vérifiant son état avant d'aller chercher Tengen.
Le temps passait si rapidement pour la Sanzu. Elle avait l'impression que son réveil était à peine quelques secondes après sa grosse chute. Elle était dans un lit, au Domaine des Papillons. Les rideaux étaient fermés dans la chambre et Shinobu se trouvait à côté de son lit. Le Pilier de l'Insecte remarqua son réveil et demanda doucement :
— Kana, comment te sens-tu ?
La brune-violette ne répondait pas tout de suite, semblant encore un peu sonnée tandis que la Kocho lui laissait du temps. Kana arriva à répondre et dit :
— J'ai mal à la tête...
— Tu as dû avoir une commotion. Repose-toi bien, je vais m'occuper de toi.
La plus jeune ne disait rien, elle avait envie de dormir et rien d'autre. Rien que bouger les yeux était un gros effort pour elle. Shinobu comptait surveiller son sommeil car, si elle dormait trop longtemps, son corps risquerait de se mettre en état de coma.
Des voix se firent entendre dans le couloir, la femme au papillon dans les cheveux sortit tout en refermant la porte de la chambre. Elle voyait Kyojuro et Tengen parler ensemble tandis que Chenko était en retraite derrière eux.
— Les garçons, fit Shinobu, pouvez-vous parler moins fort, s'il-vous-plaît ?
— Shinobu ! s'exclama le Rengoku. Comment va Kana ?!
— Elle va bien, elle s'est réveillée mais elle a besoin de repos. Lors de sa chute, le choc a principalement atteint sa tête alors elle a une commotion. Nous allons surveiller régulièrement son sommeil.
La Hinasukana s'avança et demanda à son mentor :
— Est-ce qu'on peut aller la voir ?
— Pas tout de suite, refusa le Pilier de l'Insecte. Je vous laisserai y aller dans environ une petite heure.
Les trois voulaient à tout prix aller la voir mais ils comprirent les dires de Shinobu et attendaient dans le couloir.
Quand ce fut le moment d'aller voir Kana, Kyojuro se précipita en courant rapidement pour entrer dans la chambre tandis que Tengen et Chenko marchaient pour éviter de déranger les autres chambres.
— Kana, tu vas bien ?! demanda le Rengoku.
La brune-violette observait les deux hommes ainsi que la Hinasukana. Elle ne disait rien pendant plusieurs secondes et semblait surprise de les voir surgir comme ça.
— Kana ? répéta le Pilier de la Flamme.
— Ça va... répondit-elle. Mais... C'est juste que...
Tout le monde l'écoutait patiemment, lui laissant le temps. L'adolescente continua sa phrase :
— Qui êtes-vous ?
Restant figés, les visages de tout le monde se décomposaient lentement. Se rendant compte de l'état de la jeune Pourfendeuse. Riant nerveusement, Kyojuro dit :
— Tu blagues, n'est-ce pas ?
La concernée secoua la tête, son regard montrait qu'elle était sérieuse. Elle ne savait vraiment pas qui ils étaient.
— Tu... Tu es ma fille ! répliqua le Rengoku. Ne te souviens-tu pas ?
— Vous êtes mon père ? interrogea-t-elle avec confusion.
— En quelques sortes, oui. Je t'ai recueillie quand tu étais petite et je t'ai fait devenir une pourfendeuse talenteueuse !
— Je ne me souviens pas... Désolée...
Croisant les bras tout en soupirant, Tengen ajouta :
— Tu étais partie en entraînement avec moi et Chenko. Tu as fait ta tête de mûle et voilà que tu as perdue la mémoire.
— Tengen ! s'exclama Shinobu en fronçant les sourcils.
— Ce n'est pas pour être méchant, et c'est ce qui s'est réellement passé. Elle n'aurait pas dû grimper sans que je soies là.
S'asseyant au bord du lit, le Pilier de la Flamme regardait sa disciple avec inquiétude. Il voulait tenter de lui faire revenir ses souvenirs.
— Est-ce que tu te souviens de Senjuro ? interrogea-t-il. C'est mon petit frère.
— Non... Si c'est ton frère, ça veut dire que c'est mon oncle ?
— Votre relation n'était pas comme ça. Il a quatorze ans et tu le traitais comme ton petit frère.
Kana baissa les yeux, le nom de Senjuro ne lui disait rien du tout. Elle n'arrivait à l'associer à aucun visage, aucune voix, rien. C'était comme si elle ne l'avait jamais connu.
— Je suis désolée...
— Non, non, ne t'excuses pas. Prenons notre temps pour t'aider, rassura-t-il.
Chenko s'approcha à son tour de la Sanzu. Quand cette dernière la vit, elle se mit à légèrement rougir sans s'en rendre compte.
— Tu te souviens de ta chute ? demanda la bleue.
— Non plus...
— Tu avais grimpé sur un arbre presque parfaitement lisse. Tu voulais réussir cet exercice de Monsieur Uzui et tu es tombée. Je t'avais demandé de descendre mais tu ne voulais pas.
Kana semblait réfléchir mais elle ne se souvenait pas non plus de cela. Elle savait seulement certaines petites choses sur elle comme son prénom et son âge.
Ensuite, Tengen demanda au Rengoku de le suivre à l'extérieur de la chambre, ce qu'il fit sans broncher.
— Qu'y a-t-il ? questionna le blond.
— J'ai remarqué depuis le début de l'entraînement que Kana semble avoir pleins de bleus sur le corps.
Surpris, le Pilier aux yeux rouges dit :
— Autant que ça ?
— Oui. Mais ce n'est pas le genre d'hématome que tu as quand tu te cognes. Ce sont des bleus presque noirs et ça fait deux fois la taille d'une balle de tennis.
La bouche-bée, le regard figé sur son meilleur ami, Kyojuro ressentait un gros choc en entendant cela.
— Mais comment peut-elle s'être fait cela ?! demanda-t-il avec effroi.
— Je n'en sais rien. En tout cas, ce n'est pas tout de suite qu'on le saura vu son état mental.
— Tu as raison. Une chose à la fois, occupons-nous d'abord de sa mémoire même si ce que tu viens de me dire me préoccupe énormément.
Les hommes retournèrent dans la chambre, le Rengoku se tourna vers Shinobu et lui demanda :
— Quand pourra-t-elle sortir du Domaine des Papillons ?
— Dans deux semaines si tout va bien. Il faut que je la surveille et que je m'assure que la situation ne s'agrave pas.
Kyojuro posa ensuite les yeux sur le Pilier du Son et dit :
— Elle rentrera à mon Domaine, d'accord ?
— Ça me va, mais si tu veux on peut s'occuper tous les deux d'elle. Je peux prévoir des exercices de rééducation.
— Ça marche. Tu viendras alors loger au Domaine Rengoku ?
— Si cela ne te dérange pas, oui.
— Il n'y a pas de problème.
Chenko, s'approchant des Piliers, demanda avec préoccupation :
— Moi aussi, je veux aider Kana ! Est-ce que je pourrais passer de temps en temps au Domaine Rengoku ?
Le Pilier de la Flamme acquiesca d'un hochement de tête, il ne voyait aucun inconvénient à ce que la bleue vienne soutenir son amie. Sur ce, l'homme aux cheveux blancs s'en alla tandis que le Rengoku restait aux côtés de sa protégée. Chenko et Shinobu quittèrent aussi la chambre pour les laisser seuls ensemble.
— Tu m'avais dit que tu m'as recueillie... commença Kana doucement.
— Oui, quand tu avais dix ans.
— Et... Qu'en est-il de ma famille biologique ?
Redoutant cette question, Kyojuro ne pouvait pas lui cacher cela, il se mit à expliquer tout en restant doux et bienveillant :
— Ta famille te faisait beaucoup de mal. Elle a fait une tentative de meurtre envers toi. Je t'ai sauvée à la dernière minute, je t'ai soignée et ensuite je t'ai élevée et entraînée pour devenir pourfendeuse de démons.
— Pourfendeuse de Démons...?
Kana semblait choquée, perturbée et dans l'incompréhension. Elle ne savait plus que les Démons existaient et ce qu'étaient les pourfendeurs. Le Rengoku lui expliqua alors tout, prenant son temps et la Sanzu comprenait.
— Je vois...
— Ça va ? demanda le plus âgé.
— Oui, ça ira. Je crois... Tout ça me semble iréel... Je n'étais pas désirée dans ma famille, c'est ce qui me choque le plus... Mais toi, tu es là...
Quand elle dit cela, la jeune adolescente se blottit dans les bras du Rengoku. Elle se sentait déjà à nouveau en confiance avec lui ce qui rassurait l'homme. Il lui rendit son étreinte, passant sa main dans ses cheveux.
— Je peux te poser une autre question ? interrogea le blond.
— Oui ?
— Te souviens-tu d'où viennent tous tes échymoses ?
Kana avait l'air de ne pas savoir de quoi il parlait alors elle regarda sous son haut, remarquant que sa peau pâle à la base était presque entièrement violacée voir noircie. C'était une vision horrible et elle écarquilla les yeux.
— Que m'est-il arrivé ?!
— Calme-toi... Tengen m'a dit avoir remarqué cela dès le début de ton entraînement avec lui. Ce n'est alors pas à cause de ta chute. Ça m'inquiète mais si tu ne sais pas ce qui t'est arrivé, alors personne ne le saura avant que tu ne retrouves la mémoire.
— P-Peut-être que je l'ai dit à quelqu'un...
Hochant la tête, l'homme embrassa le front de sa protégée en lui répliquant d'une douce voix remplie de réconfort :
— Je vais chercher, ne t'en fais pas. Tu peux compter sur moi.
◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇
Coucou, j'espère que ça vous aura plus !
On se revoit bientôt pour le prochain chapitre !
Bye !
Chapitre suivant : Une Lettre.
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