Chapitre 3 : Mission Qui Commence Bien ?

Ça faisait maintenant deux jours que les deux Pourfendeuses marchaient en direction du fameux village dont leur avait parlé Ubuyashiki. Chenko et Kana ne s'étaient pas beaucoup parlées, elles en avaient envie mais aucune d'elles ne savaient quoi dire.

Un moment, le ventre de la Hinasukana se mit à gronder. Son visage rougit aussi vite et elle détourna silencieusement la tête afin de cacher son embarras. La Sanzu décida de sortir de son sac un bento et elle le lui tendit avec un doux sourire.

— J'ai fait quelques bento pour si besoin, mange !

— Tu es sûre ? demanda la bleue en la regardant.

— Oui, il y en a encore dans mon sac !

Chenko prit le bento et l'ouvrit. Cette première remercia son amie pour ce geste aimable et elle se mit à manger tout en continuant à marcher vers leur destination finale.

Au bout d'un moment, Kana aperçu un point d'eau. En s'approchant, elle vit qu'il s'agissait d'une rivière. La pourfendeuse au Souffle du Renard s'approcha et s'abaissa. Ses mains plongèrent dans l'eau qu'elle remonta pour les amener à son visage et ainsi se rafraîchir. Il faisait plutôt chaud et l'uniforme de pourfendeur n'aidait pas.

— Ça va ? interrogea la plus jeune.

— Oui, rétorqua la brune-violette. J'avais seulement besoin d'un peu d'eau fraîche.

— Je comprends, le soleil tape fort aujourd'hui.

Gloussant, la Sanzu répondit sur un ton amusé :

— J'en connais un qui n'aurait pas supporté ce soleil !

Chenko ne put s'empêcher de rire. Même si Muzan était un homme effrayant, rigoler de ce qui fait peur aidait à faire redescendre la pression. Sur cette note amusante, les coéquipières reprirent la route.

— Alors comme ça tu aimes défier les autres pourfendeurs ? interrogea Kana à Chenko.

— Oui, c'est ma manière de faire ami-ami et, en même temps, de mesurer ma force.

— Je vois ! Je n'ai jamais vu personne fonctionner de cette manière mais ce concept est intéressant ! Si tu veux, après la mission, nous pourrions nous battre dans un combat amical ?

— Oui, ce serait vraiment pas mal.

L'adolescente aux yeux violets remarquait que Chenko la fixait de haut en bas. Étonnée, Kana lui demanda :

— Il y a un problème ?

— C'est juste que... Tu es plus âgée que moi mais je suis plus grande en taille. J'y fais attention seulement maintenant.

La Sanzu ne savait pas quoi répondre à cela. Elle se contentait de rougir légérement et de regarder droit devant elle. Chenko eut une mauvaise impression de son attitude.

— Je m'excuse si je t'ai offensée. Je ne disais pas ça pour te blesser, c'est juste que quand je t'ai vue au Domaine des Papillons, je t'imaginais plus grande alors ça m'a fait bizarre de me rendre compte que j'avais faux.

— Je ne l'ai pas pris mal du tout ! Je sais que je suis petite et je vois ça plutôt comme un avantage lors des combats. Quand je me retrouve face à un ennemi, je peux plus facilement lui filer entre les doigts.

— Tu as raison, toutes les tailles ont leur avantage. J'aime quand les autres arrivent à faire de leurs faiblesses une force. C'est comme ça que l'on peut progresser plus rapidement et se distinguer des autres.

— Tout le monde est unique ! répliqua Kana.

Cette phrase fit rater un battement de coeur à Chenko. Kana semblait avoir une grosse joie de vivre et elle voyait du positif partout. C'était si agréable de se retrouver face à une personne ainsi. Et encore, la Sanzu ne se forçait pas du tout, ce qui plaisait encore plus à la bleue.

— Oui... fit doucement Chenko.

Elles ne s'arrêtèrent pas de marcher, le village en question étant de plus en plus proche à chaque pas. Un bruit se fit entendre dans la forêt et Kana s'arrêta net. Elle entendait le bruit dont Chenko ne percevait pas.

— Tu entends ? interrogea la brune-violette.

La Hinasukana tendit l'oreille en se figeant. Maintenant qu'elle était concentrée, elle pouvait l'entendre. Ça ressemblait à des grognements.

— Sûrement un animal, fit la bleue. Nous sommes en plein jour alors ce serait vraiment surprenant si il s'agissait d'un Démon.

Malgré ses paroles, la plus âgée ne fut pas rassurée. Elle posa une main sur son katana tout en regardant autour d'elle. Le bruit se rapprochait jusqu'à ce qu'elles puissent voir toutes les deux un chien. Il était grand, brun à taches noires et il montrait ses dents acérées. Le chien semblait vraiment n'avoir aucune confiance en les femmes.

Sur un sursaut, Kana se cacha derrière Chenko qui fut surprise de la réaction de cette première. La bleue réussit sans difficulté à faire partir le chien en lançant un biscuit qui était dans le sac de son amie. La Sanzu ne lui en voulait pas pour ça, lui disant :

— Tu m'as sauvée la vie !

— Je ne savais pas que tu avais peur des chiens, commenta Chenko.

— C'est ma plus grande peur. Je ne peux en approcher aucun, même pas des tout petits.

Les yeux émeraudes de la plus jeune exprimaient l'intrigue. Elle voulait connaître la raison de cette peur sauf qu'elle ne voulait pas avoir l'air indiscrète. La Hinasukana ne dit alors rien et se remit à marcher.

Kana lança un regard à sa coéquipière avant de demander :

— Tu crois que Kibutsuji est comment ?

Chenko se mit à réfléchir. Au final, elle haussa les épaules tout en répondant calmement :

— Je n'en sais rien. J'imagine qu'il fait peur vu qu'il est si craint de tous.

— Ça ne fait aucun doute !

S'arrêtant net, la femme aux cheveux bleus se plaça face à la Sanzu. Cette dernière avait également cessé de marcher, se demandant ce qu'il y avait.

— Chenko, tu...

La plus âgée n'eut le temps de parler que la Hinasukana dit :

— Battons-nous.

— Q-Quoi ?! s'exclama Kana avec surprise.

— Je veux me battre avec toi, répéta la plus jeune en se mettant en position de combat.

Agitant ses mains devant elle, la brune-violette refusa. Elle ne voulait pas s'en prendre à une camarade et encore moins durant une mission. Si elles se battaient, elles perderaient de l'énergie pour quand les deux seraient arrivées à destination. Les yeux verts de Chenko ne voulaient pas lâcher Kana, comme pour l'inciter à se battre sauf que la Sanzu ne se laissait pas se faire convaincre.

— Je n'ai jamais aimé me battre avec un autre pourfendeur, expliqua la brune-violette.

— Et pourquoi ? C'est amical, c'est pour s'entraîner ! Tu avais dit tout à l'heure qu'un jour tu voudrais m'affronter.

— Ce n'est pas le moment, nous sommes en mission... dit doucement la plus âgée.

Chenko leva les yeux au ciel, elle était déçue de la réponse et elle se remit à avancer normalement, après s'être retournée. Kana pouvait voir qu'elle serrait les poings, signe que la bleue était en colère.

— Tu m'en veux ? demanda la Sanzu.

— Je ne veux plus parler...

— Quoi ? Mais tu peux comprendre que je refuse une telle demande... Nous sommes...

— En mission, je sais, coupa Chenko avec énervement. Tu le dis beaucoup trop de fois, je connais la chanson ! C'est pas un entraînement qui va nuire la mission...

Les pas de la femme au Souffle de la Lumière se firent plus rapides, comme si elle cherchait à prendre de la distance avec la Sanzu. Celle-ci afficha silencieusement une mine triste. Kana ne voulait pas énerver Chenko, elle ne s'attendait pas à une telle réaction et elle ne savait pas comment y remédier.

Pendant le restant du trajet, Chenko marchait tout devant sans plus adresser la parole à son compagnon. Kana réfléchissait mais ne trouvait rien pour que tout rentre dans l'ordre. Un moment, elles arrivèrent au village, le soir commençait à s'installer alors la Sanzu dit :

— On devrait aller voir après une auberge.

— Si tu veux...

Les deux filles cherchèrent alors une auberge sans trop de difficulté. Une fois à l'intérieur, la disciple de Rengoku demanda une chambre à partager et elle eut la clé. Les pourfendeuses se rendirent dans la chambre et Chenko s'enferma directement dans la salle de bain.

— Chenko... fit Kana avec peine.

— J'ai besoin d'être seule.

— Qu'y a-t-il ? Tu vas pas rester fâchée contre moi durant toute la mission, quand même... Je veux repartir sur de bonnes bases... Si on continue ainsi, on ne saura pas faire la mission convenablement.

Il n'y avait aucune réponse. Durant trois longues minutes, seul le silence régnait. Alors que Kana était sur le point de sortir, la Hinasukana prit enfin la parole d'une voix basse :

— Je ne suis pas fâchée après toi...

S'arrêtant, la Sanzu se retourna vers la porte et s'y approcha de nouveau. Elle rétorqua :

— Que se passe-t-il alors ?

— Je m'en veux à moi-même. Pour la façon dont je me suis comportée envers toi...

Chenko ouvrit la porte et la plus âgée voyait son air dépité rempli de culpabilité. La brune-violette s'avança vers elle dans le but de la prendre dans ses bras. La bleue ne s'y attendait pas, elle était surprise de ce geste si affectueux mais elle ne la repoussa pas.

— Je ne t'en veux pas, dit Kana avec sincérité.

— Vraiment ?

— Oui, si je te le dis.

Souriant de joie, l'adolescente aux yeux émeraudes serra sa coéquipière en retour. Les deux se câlinaient durant plusieurs minutes, marquant la fin de cette "dispute". Kana était ravie que tout soit terminé tandis que Chenko était énormément rassurée que cette première ne lui en veuille pas. Au bout d'un moment, elles se séparèrent.

— Je te propose que nous prenions la soirée pour nous détendre, d'accord ? Demain, on commencera à vérifier le village et à questionner les habitants, dit Kana.

— D'accord, accepta Chenko.

Alors que la brune-violette balaya la chambre du regard, elle se rendit compte d'une chose. Ses joues se mirent à rougir, intriguant la plus jeune qui pencha doucement la tête sur le côté.

— Qu'y a-t-il ? demanda la bleue.

— Regarde, fit la pourfendeuse au Souffle du Renard qui pointait du doigt un endroit précis.

La Hinasukana regarda dans la direction et remarqua enfin le problème. Il n'y avait qu'un seul lit. Et encore, c'était un lit pour deux personnes. Kana n'avait pas pensé à demander une chambre contenant deux lits.

— On peut demander à changer de chambre, proposa la disciple de Shinobu.

— Ils vont vouloir qu'on repaye, informa Kana. Nous n'aurons plus d'argent si nous faisons cela. Gardons ce qui nous reste pour s'acheter de quoi manger et tout.

— Ce sont des rats, ici, commenta la Hinasukana tout en lâchant un lourd soupir.

Le soir commençait petit à petit à s'achever pour laisser place à la nuit. Les deux jeunes femmes étaient dans le même lit mais se tournaient le dos. Elles étaient toutes gênées de partager le lit mais aucune ne le montra, elles faisaient comme si ce n'était rien.

Du côté de Chenko, celle-ci se demandait pourquoi elle ressentait autant d'embarras. Dans son enfance, elle avait déjà dormi avec son Maître, Shinobu, alors elle n'était pas censée être mal à l'aise en la présence d'une femme. Malgré cela, elle ressentait tout de même ce désagréable sentiment dont elle ne connaissait pas l'origine.

Kana, elle, sentait son coeur battre très rapidement. Celle-ci avait toujours eu un penchant pour les femmes sans jamais l'avoir avoué. Seul Kyojuro connaît son orientation et, bien évidemment, il l'a accepté. Le Rengoku s'est toujours montré ouvert d'esprit, ce qui était une énorme qualité qui plaisait à l'adolescente. Malgré tout cela, la Sanzu ne pensait pas aimer Chenko, elle se sentait juste nerveuse de dormir avec elle.

Les deux jeunes femmes tentaient bien que mal de dormir, faisant chacune aucun bruit dans le but que l'autre pense qu'elles dormaient déjà. Sauf qu'aucune ne dormait, ça leur prendrait beaucoup de temps pour réussir à trouver le sommeil. Elles en auraient bien besoin pour être en forme le lendemain et enquêter convenablement.

Après cette nuit, les jeunes Pourfendeuses allaient devoir passer des nuits blanches dans le but d'être bien efficace. C'était seulement dans l'obscurité que les plus gros indices sur Muzan pouvaient surgir. En plein jour, elles ne trouveraient rien de très important.

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Coucou, j'espère que ça vous aura plus !

On se revoit bientôt pour le prochain chapitre !

Bye !

Chapitre suivant : Gravé Sur Ta Peau.

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