Chapitre 2 : Crow

Kana s'était très rapidement remise sur pieds, ce qui rassurait énormément Kyojuro qui la considérait comme sa propre fille. La Sanzu continuait de s'entraîner tout en retenant la leçon qui était de faire des pauses et de ne pas réaliser de sessions trop intensives. La pourfendeuse de rang kinoe voulait progresser rapidement, mais seules la patience ainsi que la détermination l'aideraient dans cette voie.

Chenko, elle, était comme toujours au Domaine des Papillons avec sa mentor, Shinobu. Cette première était déçue que la pourfendeuse aux cheveux bruns-violets soit partie, mais elle était également heureuse que Kana aille mieux ! Alors que la Hinasukana nettoyait du matériel médical, le Pilier de l'Insecte arriva. Shinobu lui sourit agréablement.

— Tout va bien de ton côté ? demanda la plus haute gradée avec douceur.

— Oui, rétorqua la bleue.

Il y eut un court moment de silence avant que l'adolescente ne reprenne la parole :

— Maître, êtes-vous amoureuse du Pilier de l'Eau ?

Rougissant fortement tout en se mettant à glousser agréablement, la Kocho répondit avec gentillesse :

— Nous sommes des coéquipiers, rien de plus. Pourquoi me poses-tu cette question de manière si soudaine ?

Chenko secoua sa tête, ne lâchant toujours pas du regard les outils qu'elle était en train d'entretenir.

— Non, c'est rien, fit la Hinasukana. Je trouvais juste que vous sembliez proches alors j'étais curieuse.

— Je comprends. En tout cas, si toi tu as quelqu'un dans ton coeur, ne ressens aucune gêne pour m'en parler ! Je suis ton Maître, mais mon rôle n'est pas que de t'entraîner. Je suis surtout là pour prendre soin de toi et t'écouter.

— Merci beaucoup. Je vous en parlerai si un jour je trouve une personne qui me plaît. Même si je doute que ça arrive... Personne n'a su faire battre mon coeur depuis ma naissance...

En disant cela, le ton et le regard de la bleue restaient calmes et sereins. Chenko était une personne difficile à cerner mais Shinobu se montrait très patiente envers elle.
Par la suite, les deux femmes entendirent la voix d'Aoi qui appelait Shinobu. Celle-ci regarda une dernière fois Chenko avant de dire :

— Si tu as besoin d'aide, n'hésite pas à en demander, d'accord ? Je sais que tu as souvent l'habitude de vouloir te montrer très autonome mais il ne faut pas avoir honte d'avoir besoin d'aide ! Tout le monde en a besoin dans la vie !

La disciple hocha la tête, elle ne savait pas quoi dire à part un doux "Merci" et la Kocho s'en alla. La pourfendeuse au Souffle de la Lumière terminait sa tâche, le matériel devant être prêt le plus vite possible pour si il y aurait besoin d'une intervention en urgence.

Quand tout cela fut enfin terminé, l'adolescente aux yeux émeraudes se dirigea vers le jardin du Domaine. Dans celui-ci, il y avait un sac de frappe orangeâtre dans lequel Chenko passait beaucoup de temps à frapper. Ça l'aidait à se décompresser tout en gardant la forme.

Garder la forme était très important pour un Pourfendeur, alors elle ne se laissait qu'un seul jour de repos toutes les deux semaines. Shinobu insistait souvent pour qu'elle fasse d'avantage de pauses mais, comme la Hinasukana n'a jamais eu de problème, la Kocho la laissait faire.

Le Pilier de l'Insecte avait déjà fait faire des examens médicaux plusieurs fois à sa disciple dans le but de s'assurer de si elle ne présentait aucun problème de santé à cause du comportement rude de la bleue envers elle-même.
Shinobu ne voyait rien d'anormal, Chenko avait une santé très robuste. Ça lui semblait si normal que, quand elle avait appris que Kana s'est effondrée en entraînement, la jeune pourfendeuse était étonnée. Malgré cela, elle ne trouvait pas la Sanzu faible, sachant que chaque individu avait ses propres limites.

Les heures passèrent puis Chenko se décidait à arrêter. Tout son corps était fatigué et dégoulinant de transpiration. La jeune femme s'était vraiment donnée à fond et ça se voyait physiquement. Elle prit la décision de rentrer et de prendre un bain. La bleue se détendait dans l'eau, fermant les yeux et ne pensant à rien. Ça lui procurait toujours une sensation agréable et satisfaisante de prendre un bain à la suite d'un gros effort physique.

Le temps passa et elle sortit du bain, se changeant dans une tenue autre que son uniforme de pourfendeuse. Alors qu'elle venait de terminer d'enfiler son kimono jaunâtre, un corbeau arriva en entrant par la fenêtre ouverte. C'était celui de Chenko.

— Croa ! Croa ! Le Maître Ubuyashiki te demande ! Tu dois être présente pour dans vingt minutes !

Soupirant, l'adolescente dit :

— Tu n'aurais pas pu me le dire avant que je mette autre chose que mon uniforme ?

— Croa ! Je n'ai eu l'information seulement maintenant ! Croa !

Le volatile s'envola dehors, laissant sa propriétaire seule. Cette dernière n'eut pas d'autres choix que de se changer de nouveau. Elle ne pouvait pas se permettre d'aller à la rencontre de Kagaya Ubuyashiki dans n'importe quelle tenue.

Du côté de Kana, elle était avec Senjuro. La femme venait de préparer du thé et elle donna au jeune garçon sa tasse. Le Rengoku lui sourit agréablement, il appréciait beaucoup la kinoe.

— Merci, Kana !

— De rien.

Les yeux rougeâtres du plus jeune se posaient sur les mains de la femme qui étaient bandés. Ils n'étaient pas encore rétablis sauf que la brune-violette ne semblait pas en souffrir.

— Comment vas-tu ? demanda Senjuro avec préoccupation.

— Bien, c'est gentil de t'inquiéter ! Mais, franchement, tu n'as aucune raison de t'en faire. J'ai seulement fait un petit malaise de rien du tout.

— Je sais que tu me dis ça pour me rassurer. Si ce n'était rien, Kyojuro t'aurait seulement emmenée dans ta chambre à la place du Domaine des Papillons.

La plus âgée lâcha un doux rire, elle trouvait Senjuro adorable et surtout quand il se montrait aussi prévenant avec elle. Kana tapota gentiment sa tête d'une main.

— Tu es un garçon vraiment aimable.

Le Rengoku sourit encore plus, appréciant le contact ainsi que le compliment. Ça lui faisait chaud au coeur et il ne se lasserait jamais des petites attentions de la Sanzu.

Ensuite, Kyojuro entra dans la pièce et regardait sa disciple avec son cadet. Il s'approcha d'elle et lui retira doucement sa tasse des mains pour la déposer sur la table basse. Étonnée, Kana fit :

— Je ne peux plus boire de thé, maintenant ?

— Si, je veux juste vérifier tes mains.

Le Pilier de la Flamme retirait les bandages avec délicatesse et examinait ses paumes. Elles étaient encore rouges et à certains endroits la peau a été arrachée. Heureusement, ça ne saignait plus. Du bout du doigt, Kyojuro touchait sa peau tout en lui demandant :

— Tu ne ressens rien ?

— Non, ça va !

— Tu dis ça pour me faire plaisir ou c'est la vérité ? interrogea-t-il d'un air sérieux.

Étant souvent si jovial, ce n'était pas tout le temps que Kana pouvait voir ce regard rempli de sériosité. Le Rengoku agissait vraiment comme un bon père aimant envers sa disciple, celle-ci aimait le fait qu'il prenne si bien soin d'elle de la sorte.

— Je suis sincère, ça ne me fait plus mal du tout ! rassura la Sanzu.

— Je te crois, n'oublie juste pas de mettre un peu de crème tous les soirs. Compris ?

— Pas de soucis !

L'homme remit les bandages à ses mains avant de caresser tendrement la joue de l'adolescente. Kana était surprise de son geste, ne s'y attendant pas, mais ça lui réchauffait le coeur. La Kinoe se sentait si heureuse d'avoir croisé sa route, elle ne voudrait jamais être séparée de lui.

— Je connais une bonne recette pour une crème cicatrisante, informa Senjuro. Je pourrais te la faire, Kana !

Hochant la tête, la jeune femme accepta avec grand plaisir.

— J'en serai vraiment ravie !

Le plus jeune se leva en déposant sa tasse et partit de ce pas pour préparer sa fameuse recette, laissant son grand frère avec la Sanzu.

— J'aimerais que tu te reposes, Kana, d'accord ? demanda le Rengoku.

— Quoi ? Mais je veux continuer à m'entraîner !

— Je comprends mais tu t'es trop surmenée. Même si tu vas mieux, je préfère prendre des précautions.

Kana baissa la tête, elle ne trouvait pas cela juste même si elle savait que son mentor voulait seulement l'aider. Kyojuro se rendait compte qu'elle était déçue.

— Je suis désolé, Kana. Je ne fais pas cela pour t'embêter, tu le sais ?

— Oui...

— Bon, si ça peut te faire plaisir, je t'accorde tous les jours un entraînement de maximum vingt minutes. Ça te convient ?

Le Pilier de la Flamme lui souriait avec enthousiasme, espérant que sa disciple serait en accord avec cette proposition. Celle-ci releva le visage vers le plus haut gradé.

— Ça me va, rétorqua-t-elle.

Le blond se montrait heureux de cette réponse, satisfait d'avoir trouvé un terrain d'entente avec la plus jeune. Ensuite, le corbeau de Kana arriva et se déposa sur sa tête.
Kana trouvait que son oiseau faisait parfois des choses bizarres mais elle trouvait cela drôle.

— Le Maître Ubuyashiki te demande pour dans dix minutes !

— Ah bon ? Pourquoi ?

— Tout te sera expliqué sur place, mais il s'agira très certainement d'une mission !

Les yeux de la pourfendeuse se mirent à avoir des étoiles dans les yeux. L'adolescente espérait qu'il dise vrai, elle aimait beaucoup quand il y avait de l'action.

— D'accord, j'arrive ! fit la brune-violette.

Le corbeau prit son envole et s'en alla. Kana regardait son Maître avec optimisme. Le Rengoku lâcha un rire tout en lui disant :

— Tu es bien servie ! Bon courage pour ta mission !

— Merci, Maître ! J'y vais maintenant. Tu diras à Senjuro que je prendrai sa crème à mon retour.

— Bien sûr.

Sur ces paroles, la jeune fille au Souffle du Renard quitta le Domaine Rengoku en courant. Elle voulait se dépêcher de se rendre au Q.G. des pourfendeurs car elle n'aimait pas faire attendre les autres. Encore moins le chef.

Alors qu'il restait plus que deux minutes, Kana fut arrivée à destination. Ubuyashiki n'était pas encore là mais la Sanzu apercevait une autre personne, Chenko. Quand elle la vit, la brune-violette s'approcha d'elle avec joie.

— Coucou, Chenko !

La bleue se tourna vers Kana, surprise de la voir là. Cette première se sentait heureuse de la revoir même si elle ne le montrait pas. La disciple de Shinobu se contenta d'agiter lentement sa main en signe de salut.

— Je suis vraiment contente de te retrouver ! fit Kana.

— Moi aussi.

— Tu crois que le Maître nous a appelé pour une chose qui nous concerne toutes les deux ? demanda la Sanzu. Ou peut-être que c'est juste un hasard qu'on soit toutes les deux ici...

— Je ne sais pas, nous verrons lorsqu'il sera présent.

Justement, le Maître arriva dès que Chenko termina sa phrase. Les deux femmes s'inclinèrent poliment face à lui. Kagaya avait un doux sourire apaisant comme à son habitude.

— Bonjour, mes enfants. J'espère que vous vous portez bien. Comment vont tes mains, Kana ?

— Bonjour, Maître, rétorqua la Sanzu. Je vais bien, merci beaucoup ! Vous avez également l'air de bien vous porter, ça fait plaisir à voir !

Ubuyashiki ne cessait pas de sourire, il trouvait que Kana était une fille vraiment adorable.

— Je vous ai convoquées car j'aimerais vous donner une mission. J'ai préféré vous le dire en personne plutôt que de faire passer le message via vos corbeaux.

Les deux pourfendeuses restaient à l'écoute, alors Kagaya poursuivit calmement :

— Kibutsuji Muzan a été repéré dans un village du nord-est. Je voudrais que vous y alliez enquêter. Je ne vous demande pas de le rechercher et de l'éliminer, ce serait trop risqué à vous seules. Si vous vous trouvez quelque chose, n'hésitez pas à demander du renfort parmis les Piliers.

Chenko et Kana s'échangèrent un regard, elles étaient conscientes que Muzan était l'être le plus dangereux qui puisse exister. Rien que de s'imaginer face à lui, elles ressentaient des frissons leur parcourir le dos.

— Je vous ai choisies car vous êtes les deux pourfendeuses les plus discrètes. J'ai confiance en vous et je sais que vous saurez nous trouvez des informations ne serait-ce que toute petite.

Le chef des pourfendeurs ne leur mettaient pas la pression. Souvent, ce sont les choses les plus insignifiantes qui se révèlent être les plus importantes alors il exprimait clairement qu'une petite piste ferait grandement l'affaire. Les deux concernées ne ressentaient pas de pression en particulier à part de se dire qu'elles risquaient de croiser le Roi des démons.

Kagaya leur laissait le temps de se préparer pour leur mission et les deux camarades se rejoignirent à un point de rendez-vous dans le but de partir ensemble. Cette mission se montrerait révélatrice pour divers points et leur réserverait des surprises. Chenko Hinasukana et Kana Sanzu se lancèrent dans une aventure !

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Coucou, j'espère que ça vous aura plus !

On se revoit bientôt pour le prochain chapitre !

Bye !

Chapitre suivant : Mission Qui Commence Bien ?

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