Chapitre 15 : Tout Finit Bien ?

— C'est mon grand frère... Il s'appelle Kotae...

— Content de voir que tu te souviens de moi, petit frère...

— Qu'est-ce que tu fous là ?! Je te pensais mort !

— Personne ne m'a officiellement déclaré mort à ce que je sache. Notre père nous a poussé à nous entretuer et tu es parti du village lorsque tu étais le seul debout. Je n'étais pas mort, je simulais pour ne pas crever comme nos autres frères et puis j'ai été me soigner par mes propres moyens. Tout ce massacre m'a fait ouvrir les yeux... Tuer, torturer ses victimes, les vider de leur sang et voir la vie quitter leurs yeux... C'est tellement exaltant ! Il n'y a rien de mieux comme sensation ! Maintenant je ne vis que pour ça, j'en fais mon métier et j'ai bien manipulé Izumi pour arriver à mes fins sans l'avoir dans les pattes !

— Tu es devenu fou ! s'exclama le Pilier du Son. Avant, tu savais faire la différence entre le bien et le mal, tu savais prendre les bonnes décisions ! Tu étais digne d'un leader ! Je ne te reconnais plus... Tu n'es pas mon frère, tu es maintenant devenu un monstre...

— Un monstre ? Oui, je l'avoue. Et j'adore en être un, ça me fait me sentir puissant et supérieur à tout le monde.

Dégainant ses doubles lames, l'Uzui était prêt à se battre avec son grand frère sans aucune hésitation dans le regard. S'il devait le tuer pour en finir, il le ferait.

— Tu ne seras jamais supérieur à qui que ce soit ! fit le blanc.

Le ninja aux cheveux brunâtres riait au nez de son cadet, le prenant clairement de haut.

— Tu as l'air décidé à te battre. Sache que ça te conduira à ta perte, Tengen.

— Ne jamais crier victoire avant que le combat ne commence.

Les deux frères s'engageaient dans un combat féroce. Shinobu se rapprocha de Chenko, Kana et Kyojuro afin de vérifier l'état de ces deux premières. Elles étaient bien amochées physiquement et Kana devait sûrement être fatiguée à cause de son empoisonnement pas encore totalement guéri. La Sanzu avait eu un remède, mais il fallait deux semaines d'attente avant d'aller mieux à cent pour cent.

— Les filles, sortons d'ici. Je vais soigner vos blessures.

— Moi, commença le Rengoku, je vais donner un coup de main à Tengen. Il n'a pas à faire tout cela tout seul.

La Kocho hocha la tête et emmena les deux adolescentes malgré les protestations de la brune-violette qui voulait elle aussi aider Tengen.
Se retrouvant dans le bureau de Shinobu, celle-ci prit rapidement de quoi désinfecter et recoudre les plaies.

— Kana, tu es inconsciente de te battre avec le poison, fit la femme aux cheveux violets. Tu aurais pu empirer ton état et même mourir !

— Pardon ?! Je n'allais pas quand même laisser Chenko se battre toute seule et se sacrifier pour moi ! Je ne pouvais pas la regarder prendre le risque de mourir pendant que j'étais tranquillement dans mon coin !

Malgré la remarque de Shinobu, celle-ci pouvait comprendre le point de vu de Kana. Elle aurait fait pareil pour Kanae si les rôles étaient inversés. Elle ne pouvait pas juger quelque chose qu'elle aurait fait elle aussi, ça n'aurait pas été juste. La femme se contenta de faire son maximum pour soigner les disciples le plus vite et le plus efficacement possible. Il ne fallait pas traîner pour ne pas laisser ses collègues en galère.

Les coups s'enchaînaient, aucun des trois combattants ne se fatiguaient, leur énergie semblait se décupler de plus en plus au fil du combat. Le Rengoku ne connaissait pas totalement les techniques ninja et encore moins celles du frère de Tengen qu'il n'avait jamais connu. Il allait devoir l'analyser sans relâcher sa garde afin de ne pas périr.

Tengen réussit un moment donné à couper la lèvre de son aîné, celui-ci cracha du sang au sol dans un sourire sadique et amusé. Il dit sur un rire hautain :

— Tu t'es amélioré, je dois l'admettre. Mais tu n'es pas encore en mesure de me battre, tu es encore bien trop faible, Tengen, et c'est à cause de tes émotions ! Il faut les effacer, c'est un frein pour toi ! Personne ne devrait compter, il ne devrait y avoir que toi-même qui compte à tes yeux !

— Je ne vais jamais faire une telle chose ! Mes amis, les pourfendeurs, ceux dans le besoin... Ils me sont une motivation inébranlable qui me rend bien plus fort ! Tu ne pourras jamais comprendre ça, tu es seul !!

— Tu es sur le chemin de la mort, Tengen ! Je vais te faire tomber, tu verras !!

Aussitôt dit, la lame du Pilier de la Flamme s'empoigna dangereusement dans le ventre de Kotae. Celui-ci cracha encore plus de sang, il venait de se faire distraire par les belles paroles de l'Uzui qui n'étaient pas un mensonge pour autant.

— Ngh...! gémit le brun de douleur.

— C'en est fini de toi... dit Kyojuro sérieusement en le fusillant d'un regard digne des Enfers.

— Tu le crois vraiment...? Il ne faut pas crier victoire aussi vite...

— Quoi ?

D'un geste de main de la part du grand frère, un bruit se fit entendre. Un bruit aiguë, constant et désagréable. C'était un bruit que le Pilier du Son reconnaissait bien, il l'avait déjà entendu et ça ne voulait rien dire de bon.

— Kyojuro, sortons ! Ça va exploser !!!

Aussitôt entendu, ils coururent dans tout le Domaine des Papillons. La technique d'explosion des shinobi était redoutable mais le seul défaut était qu'il fallait deux minutes pour que ça explose. Les deux Piliers pouvaient avoir le temps d'aller chercher les deux disciples ainsi que Shinobu avant de sortir.

Ils le firent sans tarder, courant plus vite que jamais et étaient obligés d'interrompre les soins. Les filles les suivirent en-dehors du Domaine et, pile à ce moment-là, l'explosion se fit. Tous les Piliers voyaient le Domaine de Shinobu réduit à néant, leurs yeux écraquillés et la chaleur désagréable provenant des flammes. Tengen observait attentivement les débris enflammés, il se demandait si Kotae était assez fou pour se faire exploser ou s'il avait un autre plan derrière la tête.

— Est-ce que quelqu'un voit quelque chose ? demanda le ninja.

— Non, nous sommes censés voir quoi ? interrogea Sanemi.

— C'est mon grand frère qui a attaqué le Domaine des Papillons. Il s'est fait sauté.

Tous semblaient désolés d'apprendre cela, se sentir trahir par un membre de sa famille était quelque chose d'horrible. Malgré tout, aux yeux de l'Uzui, sa vraie famille était ses camarades ainsi que ses femmes. Cela lui suffisait. Il n'avait jamais eu besoin de Kotae dans sa vie pour se sentir aimé et entouré, Tengen avait déjà fait une croix sur ses frères et son père depuis bien longtemps.

Les corbeaux survolaient le Domaine – ou du moins ce qu'il en restait – et aucun signe de Kotae. C'est qu'il était bel et bien mort, il ne s'en irait pas comme ça sans avoir terminé le combat. Le grand frère devait penser sur le moment de l'explosion qu'ils n'étaient pas sortis à temps. C'était inconscient de sous-estimer un ninja comme Tengen : Rapide, vif et intelligent.

— Tout est fini alors ? fit Obanai qui ne voyait rien d'étrange, lui non plus.

Soupirant, le blanc aux doubles lames rétorqua :

— On dirait bien... Nous devrions faire notre rapport au Maître. Shinobu, si tu le souhaites tu peux héberger chez moi. C'est mon frère qui a fait ça, je me sens responsable.

— Ne te sens en aucun cas fautif, répondit-elle. Tu n'as aucune part de responsabilité et tu ne pouvais pas savoir ce qui arriverait.

— J'insiste quand même. Il faut bien que tu dormes au chaud. Et je me chargerai aussi des réparations du Domaine ainsi que du matériel médical.

La Kocho rit doucement et agréable avant de répondre avec reconnaissance :

— Je ne saurais pas te faire changer d'avis, je parie. Merci beaucoup, Tengen. Je vais aussi trouver un nouvel abris pour les autres qui y vivaient, notamment pour Chenko.

— C'est vrai que je n'y avais pas pensé...

Kana se décida à prendre la parole :

— Chenko pourrait venir chez nous ! N'est-ce pas, père ?

— Bien évidemment ! accepta Kyojuro. Chenko est la bienvenue parmis les Rengoku !

Alors que tout le monde repartait, Shinobu termina en priorité les soins des filles après avoir rapidement été se procurer du matériel – car celui-ci ayant été détruit par l'explosion. Suite à cela, les Piliers purent faire ensemble le rapport au Maître Ubuyashiki qui ne tarda pas à demander des mains d'œuvre dans la reconstruction du Domaine des Papillons.

Chenko avait reçu un très bon accueil chez les Rengoku, notamment Senjuro qui était heureux d'avoir une nouvelle grande sœur, il serait encore plus chérit. Pour les autres personnes qui résidaient dans le Domaine des Papillons, ils avaient tous su trouver un nouveau logement et, heureusemet qu'il n'y avait aucun patient durant l'attaque, car ça aurait été difficile de trouver un domicile pour chacun d'entre eux.

— Pour fêter la nouvelle venue dans la famille, que voulez-vous manger ? proposa Kyojuro déjà habillé de son tablier.

Levant la main avec excitation, Senjuro semblait avoir une idée qui le tentait énormément :

— De bons ramens, ça faisait longtemps !

— Des ramens, c'est partit !

Aussitôt dit, il s'en alla dans la cuisine en laissant Senjuro, Chenko et Kana dans la salle à manger. Ces trois-là riaient face à l'énergie incessante du Pilier de la Flamme mais qui faisait toujours du bien au moral.

— C'est une sacrée journée remplie d'émotions, dit la Sanzu en soupirant sans perdre son sourire.

— Je suis d'accord. Mais, maintenant, tout va bien, rétorqua sa copine.

— J'espère seulement que Maître Uzui n'est pas boulversé par ces évènements. Il s'agissait tout de même de son grand frère, ce n'est pas rien... On devrait lui rendre visite de temps en temps pour s'assurer de s'il va bien !

— Tu as raison, nous ferons ça. Peut-être une fois tous les week-ends ? Ça me semble raisonnable.

— Moi aussi, ça m'a l'air d'être un bon plan.

Les deux s'échangèrent un doux regard. Tout était enfin fini. Elles allaient pouvoir vivre leur petite vie amoureuse sans plus d'accroc que le danger des démons, ce qui était plus reposant que de devoir s'occuper des traitres parmis l'armée des pourfendeurs. Kana pourra guérir complètement de son empoisonnement, tout le monde reprendrait le cours normal de leur vie. Comme quoi, tout est bien qui finit bien, non ?

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Coucou, j'espère que ça vous aura plus !

Cette histoire est fini après 6 mois d'écriture ! J'espère que ça vous aura plus malgré que ça m'ait pris autant de temps, l'inspiration n'était pas toujours facile à avoir mais j'ai fait de mon mieux et c'est tout ce qui compte.

On se revoit bientôt dans une nouvelle histoire.

Bye !

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