Chapitre 14 : Pacte

Kana commençait à se rétablir peu à peu. Tout le monde s'en réjouissait de cette très bonne nouvelle sauf que la concernée n'arrivait pas à l'être. Quelque chose taraudait ses esprits, elle-même ne savait pas quoi, un mauvais présentiment...

La Sanzu devait subir toute la journée des examens dans le but de la guérir le plus rapidement possible, Shinobu prenait en compte tous ses symptômes nouveaux ou qui ont disparus. Elle allait la guérir, la Kocho en était convaincue.

Chenko était alors avec Izumi, elles s'entraînaient ensemble dans la salle d'entraînement du Domaine des Papillons. Les sessions devenaient moins intenses au fur et à mesure des jours, la Hinasukana se montrant moins concentrée sur le combat. Izumi le remarqua rapidement et cessa le combat aussitôt.

— Il se passe quelque chose ? demanda-t-elle.

— Non, ça va, rétorqua-t-elle sur un air neutre.

— On dirait que tu as vu un fantôme. Tu es en colère pour ce que j'ai fait l'autre jour ?

La bleue secoua la tête, il ne s'agissait pas de ça et voir Izumi faire mine de rien la rendait plus en colère qu'autre chose, serrant fortement les poings tremblants.

— On dirait vraiment que quelque chose ne va pas, fit la rouge. Ne me mens pas, dis-moi tout.

— Oh, c'est bon, arrête de faire l'innocente !! s'écria Chenko avec rage.

Izumi écarquilla les yeux et se figea sur place, elle avait l'air de ne rien comprendre et ses sourcils se courbèrent dans une expression déçue et attristée.

— Pourquoi t'en prends-tu à moi soudainement ? demanda la pourfendeuse aux yeux grisâtres.

— Je sais ce que tu as fait à Kana et je ne te le pardonnerais jamais ! Tu as intérêt à aller voir Madame Kocho pour tout lui expliquer !!

— Mais de quoi parles-tu ?! Je n'ai rien fait à ta copine !

— Arrête de mentir ! Je sais bien que tu l'as empoisonnée pour la seule raison que tu es jalouse d'elle !

Le silence régna, Izumi et Chenko se regardaient avec défi. Cette première prit un air calme et agacé, elle soupira avant de dire :

— Je n'ai rien fait. Tu as des preuves de ce que tu avances, Chenko ?

— Lorsqu'on s'était absenté de table tu étais la seule à rester. Tu as sûrement eu le temps de mettre un produit dont le goût a été dissimulé.

— Et comment aurais-je pu avoir un tel produit ? Madame Kocho garde ses produits en lieu sûr où seule elle connait l'endroit pour justement éviter ce genre de choses. Même toi, tu devrais le savoir.

Chenko se retenait de se jeter sur elle et lui faire subir une ruée de coups. La rage montait en elle, le besoin de vengeance et de justice se faisait ressentir. Alors que la tension était à son comble, quelqu'un entra dans la salle. Il s'agissait de Kana, elle s'avança vers elle, un sourire enjoué sur le visage.

— Chenko, j'ai enfin fini mes examens médicaux. Ça te dit qu'on aille manger ensemble ?

L'air colérique de la bleue se dissipa pour sourire doucement à sa petite amie. Elle ne voulait pas l'inquiéter et surtout ne pas raconter la vérité pour le moment, il était encore trop tôt pour cela.

— Bien sûr, allons-y.

La brune-violette attrapa la main de la Hinasukana afin de la tirer en-dehors de la salle d'entraînement. Chenko tourna le visage vers Izumi afin de lui jeter un dernier regard noir qui était synonyme d'une menace de mort.

Le soir arrivait, Izumi était dans sa chambre et semblait pensive, le regard rivé vers son katana. Son corbeau de liaison entra par la fenêtre, un papier dans le bec qu'il déposa sur le lit avant de dire :

— Il veut te voir.

La rouge prit le bout de papier et l'ouvrit pour le lire attentivement. Elle hocha la tête avant de le ranger dans sa poche dans un soupir.

— Je vais y aller de ce pas. Ça commence à être risqué pour moi de rester ici, autant en finir directement...

— Fais tout de même attention à ta blessure, tu n'es pas guérie à cent pour cent.

— Je suis tout de même en mesure de me battre, ma blessure est mineure dorénavant. Je vais aller le voir tout de suite même si ça prouverait mon implication dans l'empoisonnement de cette pauvre gamine.

Sans attendre plus longtemps, la pourfendeuse attrapa son katana puis s'en alla en sortant par la fenêtre. Personne n'était dehors à cette heure-là, personne ne la verrait s'enfuir telle une voleuse. Le Pilier de l'Insecte remarquerait sûrement sa disparition le lendemain matin...

Kana se réveilla dans son lit, elle entendit des voix dans le couloir qui parlaient avec inquiétude. Se levant, la Sanzu ouvrit discrètement la porte de sa chambre afin d'écouter la conversation, elle pouvait y reconnaître la voix de Chenko et Shinobu.

— Elle s'est enfuie dans la nuit, dit le Pilier aux cheveux violets. J'aurais dû agir plus tôt...

— Ce n'est pas de votre faute. Maintenant, nous savons que c'est bien elle qui est dans le coup.

— Je vais demander au Maître Ubuyashiki d'envoyer des troupes à la recherche d'Izumi. Elle doit être arrêtée et mise derrière les barreaux.

— Oui, on va la retrouver. Je veux bien me charger de partir à sa recherche, je veux lui faire payer ses crimes.

La conversation était surprenante pour Kana, elle n'était au courant de rien et maintenant tout s'éclairait pour elle. S'approchant, les deux interlocutrices remarquèrent la présence de la brune-violette.

— Donc c'était Izumi la responsable... fit Kana tristement.

— Oui, on ne voulait pas te le dire avant d'en être sûres, expliqua Shinobu.

— Je ne vous en veux pas, je suis seulement déçue... Je pensais qu'Izumi était une amie sincère...

Ayant mal au cœur de la voir ainsi, Chenko vint serrer Kana dans ses bras. L'étreinte ne dura pas longtemps puis la Kocho poursuivit :

— Je vais aller de ce pas prévenir le Maître. Kana, ne te mets pas la pression et continue de te reposer, d'accord ?

— D'accord, faites attention à vous.

Shinobu s'en alla aussi vite, ne voulant plus perdre de temps et laissant la Sanzu seule avec sa copine. Le Pilier de l'Insecte arriva au Domaine Ubuyashiki après une heure et, lorsqu'elle se trouva face à lui, elle s'abaissa poliment devant lui.

— Bonjour, Maître. Allez-vous bien aujourd'hui ?

— Bonjour, Shinobu. Je vais bien, je t'en remercie. Et toi, comment te portes-tu ?

— J'aimerais bien vous répondre que ça va, mais ce serait vous mentir. Nous sommes dans une situation délicate...

— Je t'écoute.

— Izumi a empoisonné Kana et, cette nuit, elle est partie en douce. Je me demandais si c'était possible d'envoyer des pourfendeurs la ramener afin de la punir comme il se doit ?

L'Ubuyashiki semblait pensif. Malgré son sourire attendrissant, son cœur se remplissait de désolement et de regret. Il se sentait fautif d'avoir dans son armée une pourfendeuse avec un tel comportement aussi inacceptable.

— Oui, ça me semble être la meilleure chose à faire. Je vais même demander aux Pilier de participer à sa capture.

— Merci infiniment, Maître.

— Ne me remercie pas. C'est à moi de te remercier pour m'en avoir parlé. Je vais faire tout mon possible pour qu'Izumi soit sévèrement punie. Je vais aller convoquer un maximum de pourfendeurs. En attendant, tu peux déjà parler du projet aux autres Piliers.

— D'accord, Maître. Je vais y aller de ce pas.

Après les sincères salutations, Shinobu se releva et s'en alla afin de convoquer tous les Piliers. La réunion se fit à proximite du Domaine Shinazugawa, tous étaient présents à l'appel par le plus grand soulagement de Shinobu.

— Si tu nous as convoqué, c'est que l'heure est grave, dit Tengen qui se doutait bien que quelque chose se passait.

— En effet. Je vais vous raconter ce qui se passe...

Toutes les explications se suivirent, chaque Pilier était attentif au récit horrible de la Kocho. Celui qui réagissait le plus était Kyojuro. De son tempérament optimiste et enjoué, il sentait son sang bouillonner dans ses veines. Il était rare de le voir en colère, ça pouvait en être effrayant.

— Retrouvons-là, dit Kyojuro en faisant de son mieux pour contenir sa haine.

— C'est pour cela que je vous ai convoqués. Le Maître Ubuyashiki se charge déjà de former des troupes, il souhaite aussi qu'on en fasse partie. Ce serait mieux, on serait encore plus efficaces et ça donnera moins de chance à Izumi de s'enfuir pour de bon. Nous saurons facilement la battre.

— Commençons sans tarder, ajouta Obanai en croisant les bras.

Soudainement, le corbeau de liaison du Pilier de l'Insecte arriva rapidement en crôassant comme pas possible. Il y avait urgence, Shinobu le sentait et son cœur se resserrait.

— Urgence au Domaine des Papillons ! Il y a une attaque !

— C'est peut-être Izumi, allons-y ! s'exclama Shinobu aux Piliers.

Tous se rendirent au lieu indiqué par le corbeau, ils courraient tous à une allure hallucinante, la main sur le katana, prêts à le dégainer en cas de besoin. Lorsqu'ils arrivèrent, des patients ainsi que des médecins s'enfuyaient en courant. Shinobu ne voyait ni Chenko ni Kana. Son rythme cardiaque s'accélérait.

— Kyojuro, Tengen, venez avec moi à l'intérieur ! Les autres, veillez les alentours du Domaine !

Les trois entrèrent dans le bâtiment, ils cherchaient dans toutes les pièces les pourfendeurs en question. Après huit pièce de fouillées, ils trouvèrent les filles dans la salle d'entraînement. Kana tenait son sabre tout comme Chenko, elles avaient diverses plaies sur le corps et semblaient se battre avec un inconnu masqué. Il n'était pas un démon, ce n'était pas Izumi. Qui était-il ?

Alors que l'inconnu allait asséner un coup à la Sanzu, le Pilier de la Flamme s'interposa entre eux et repoussa l'ennemi qui n'avait pas eu le temps de remarquer la présence des Piliers.

— Tu es là ! fit Kana à son mentor avec soulagement.

— Nous sommes là, fit Tengen prêt à attaquer.

— Qui est-il ? demanda Kyojuro aux deux disciples.

— On ne sait pas, rétorqua Chenko. Il est arrivé de nulle part et a attaqué le Domaine. Il semble en avoir après Kana en particulier, il a sûrement un lien avec Izumi.

— Bien vu, fit l'inconnu. J'aide Izumi à abattre Kana car elle n'en est pas capable toute seule. Elle me paie très cher et elle ne savait même pas quel sort je lui réservais pout la fin...

Un rire sadique se fit entendre de la part de l'homme, les Piliers froncèrent les sourcils et Shinobu reprit la parole pour lui demander :

— De quoi parles-tu ?

— Pour faire court, j'avais aidé Izumi dans l'empoisonnement de Kana et je l'ai récemment éliminée. Je vais maintenant massacrer un maximum de pourfendeurs en commençant par la protégée du Pilier de la Flamme !!

— N'y pense même pas !!! s'écria le Rengoku qui se plaça devant sa fille adoptive.

Tengen observait de haut en bas l'ennemi, quelque chose l'intriguait. Sa tenue, ses armes, tout lui rappelait quelque chose et il ne prit pas longtemps à avoir une révélation.

— Tu es un shinobi, n'est-ce pas ? interrogea-t-il.

— Tu as bon œil, Tengen.

— Donc tu connais mon nom. Je voudrais bien savoir ce que tout cela signifie.

— Tu veux vraiment le savoir ? Bien, je vais te le dire...

Le mystérieux ninja retira lentement son masque. Il n'avait pas peur de se révéler, rien ne lui faisait peur et tout était synonyme d'amusant à ses yeux, même le meurtre. Tout le monde était attentif à connaître son identité et, lorsque le masque tomba, le Pilier du Son se figea sur place. Sous le choc, bouche-bée, il pensait halluciner et croyait devenir fou.

— Tengen, que se passe-t-il ? Qui est-il ? demanda le Pilier aux longs cheveux or.

Les mots semblaient ne pas sortir de la bouche du concerné, il se sentait pris au depourvu, retourné dans un cauchemar horrible. Ses mains tremblaient et il les ferma dans un poing afin de se calmer. Tout le monde attendait sa réponse. Tengen connaissait très bien cette personne, beaucoup trop bien même. Dans une voix brisée et remplie de colère, il rétorqua :

— C'est mon grand frère... Il s'appelle Kotae...

— Content de voir que tu te souviens de moi, petit frère...

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Coucou, j'espère que ça vous aura plus !

On se revoit bientôt pour le prochain chapitre !

Bye !

Chapitre final : Frères Pour Toujours.

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