cinq
BRANDER
lost on you -
lp (slowed down)
✧༄✧
C'était lorsque leur professeur avait appelé son prénom que Brander s'était rendu qu'il était dans sa classe. Au début, il ne l'avait pas reconnu. Tout avait changé chez lui... sa voix qui avait mué, son style vestimentaire et bien entendu son physique qui s'était plus qu'embelli. Mais il avait espéré secrètement qu'Emrys se souvienne de lui lorsque son propre prénom sortirait de la bouche du professeur.
Mais même si Emrys avait posé ses yeux sur lui, Brander avait bien remarqué que rien ne s'était passé dans son regard. Cela n'avait duré que quelques secondes, mais cela avait été suffisant pour qu'il le comprenne.
Il avait été surpris de le voir dans sa classe.
Honnêtement, quelle avait été la probabilité qu'Emrys, son ancien meilleur ami de l'époque où Brander vivait en Belgique, se retrouve dans le même lycée que lui, en France ?!
Brander ne savait pas le résultat, mais visiblement, cette probabilité existait. Sans que cela ne le déplaise.
C'était donc sans surprise que le jeune homme avait ressassé pendant leurs heures de cours chaque moment qu'il avait passé avec Emrys lorsqu'ils étaient plus jeunes. Pour Brander, c'était évident que c'était bien son Emrys. Même s'il avait changé, il l'avait reconnu. Il n'avait aucun doute. Dès qu'ils avaient eu quelques minutes de pause, Brander était allé le voir, le cœur battant.
« Hey » lui avait-il dit presque timidement.
Ledit Emrys avait relevé son regard vers lui et pour le coup, Brander avait très bien vu que son interlocuteur avait été surpris, voire même intrigué par lui. Alors c'était évident que Brander avait espéré pendant une seconde que son ancien meilleur ami se rappelle de lui. Mais encore une fois, Emrys n'avait rien dit.
« Emrys c'est ça ? »
Un léger sourire s'était glissé sur les lèvres de celui-ci. Visiblement, il avait eu l'air soulagé que quelqu'un de sympa vienne lui parler dans ce nouvel environnement. Brander espérait toujours qu'il le reconnaisse.
« C'est ça. Il me semble que toi c'est Brander ? »
Il avait acquiescé vivement en souriant, passant ses mains dans les poches de son jean. Pendant un petit instant, Brander avait remarqué le brun se bloquer, comme s'il avait tenté de déchiffrer quelque chose. Brander avait froncé les sourcils en ayant un mouvement de recul mais sans qu'il ne perde son sourire.
« Quoi ? J'ai un truc entre les dents ? » avait-il demandé.
Emrys était revenu sur terre. La remarque de Brander l'avait fait rire et celui-ci pouvait jurer que son rire n'avait pas changé.
« Non ! Non ! Pas du tout ! Emrys s'était arrêté de rire mais avait gardé un sourire sincère sur ses lèvres, c'est juste que... j'ai l'impression de t'avoir déjà vu. Ton visage me dit quelque chose. »
Le cœur de Brander avait loupé un battement et son sourire s'était agrandi.
« Mais c'est pas possible, le mec que je connaissais s'appelait Jaden et pas Brander. »
Emrys avait haussé les épaules alors que le sourire de Brander avait perdu de son éclat. Merde.
Merde, c'était vrai.
Avant, Brander avait toujours utilisé son deuxième prénom, Jaden. L'époque où il n'aimait pas trop le prénom "Brander" et qu'il pensait que "Jaden" était beaucoup plus stylé. Quel crétin. S'il avait su...
Voyant son visage changer, Emrys avait froncé les sourcils.
« Qu'est-ce qu'il y a ? C'est moi qui est un truc entre les dents ? »
Un petit rire était venu accompagner sa remarque, comme pour détendre l'atmosphère alors que Brander avait simplement secoué la tête, un peu tendu. Le garçon n'avait jamais réfléchi à comment est-ce qu'il aurait pu dire qu'il était Jaden. Qu'il était bien son ancien meilleur ami de Belgique. Qu'il était toujours le même.
« C'est... C'est moi. »
Brander avait senti ses mains devenir moites. Il ne savait pas pourquoi est-ce qu'il avait autant bloqué sur cette situation. Rien n'était compliqué. C'était même plutôt beau ; il avait retrouvé son ancien meilleur ami qu'il avait perdu à cause de ses nombreux déménagements. Jamais il n'aurait cru cela possible. Alors pourquoi est-ce que cela lui avait -il autant tiraillé le ventre ?
Sûrement parce qu'il avait eu peur qu'Emrys ne veuille pas de lui.
Emrys avait froncé une nouvelle fois les sourcils, pour le coup vraiment intrigué malgré son incompréhension. Brander avait commencé à regretter sérieusement d'être venu le voir. S'il l'avait fait c'était parce qu'il espérait qu'Emrys se jette dans ses bras en lui criant à quel point il l'avait manqué. Pas pour qu'il lui fasse un simple haussement d'épaules.
Rassemblant un peu de courage, Brander avait reprit la parole :
« Emrys, c'est moi Jaden. Ton ancien meilleur ami. De Belgique. C'est moi. »
Brander avait remarqué le regard d'Emrys faire des allers-retours entre ses yeux ; cherchant à savoir s'il avait dit la vérité. Le jeune homme aux cheveux colorés avait sorti rapidement ses mains de ses poches ; prêt à dire n'importe quoi pour stopper ce silence qui avait commencé à être pesant pour lui. Mais avait même qu'il eut dit quoi que ce soit, Emrys lui avait sauté dessus, le serrant dans ses bras. Brander avait été surpris de cette soudaine réaction. Sans qu'il n'ait pu le serrer en retour dans ses bras, Emrys s'était écarté de lui.
Son sourire était immense. Et communicatif. Si bien que Brander avait souri aussi.
« Je savais bien que tu me disais quelque chose ! J'étais sûr de t'avoir déjà vu quelque part ! Mon dieu... ça fait tellement longtemps ! Attends, mais pourquoi Brander ? Là tu vas devoir m'expliquer... et puis tes cheveux ! J'adore ! Tu as vraiment changé... »
Brander avait explosé de rire. Mais c'était surtout pour évacuer la pression et pour pouvoir exprimer à quel point il était heureux de retrouver son meilleur ami. Cela avait donc été totalement normal qu'ils passent la journée entière ensemble, à parler de tout et de rien. Se remémorant de bons moments qu'ils avaient vécus ensemble, riant des mauvais.
Pour tout dire, Brander n'aurait pas pu rêver mieux comme rentrée des classes.
Elle avait été plutôt bonne.
Mais maintenant il retrouvait le même tableau que ce matin ; lui, seul dans le bus. Bien évidemment c'était le bus du retour mais c'était pratiquement le même que celui de l'aller. Les mêmes mélodies qui tournaient dans ses oreilles. Les mêmes personnes qui prenaient en général les mêmes places. Et les mêmes musiques de sauvages qui retentissaient dans les enceintes des plus jeunes.
Brander avait l'impression que seules ses pensées changeaient. Durant le trajet, il rêva des nouveaux moments avec Emrys. Il rêvait déjà les mauvais jours de novembre venir ; là où il faisait froid toute la journée et là où il faisait nuit à dix-sept heures.
Il préférait rêver de ce genre de choses, car il était sûr qu'elles allaient se réaliser.
Seul lui pouvait décider de la tournure qu'elles prendraient.
✧༄✧
ALISON
somewhere only we know -
keane
(glee cast & slowed down version)
La jeune femme avait été ravie de sa classe et ravie de sa journée. Les premiers jours de classe la stressaient particulièrement mais visiblement, cette année s'était plutôt bien passée pour elle. Elle s'était retrouvée avec sa sœur. Et c'était le plus important. C'était tout ce qui comptait pour elle. Bien sûr, elle ne négligeait pas le fait d'être avec Diana, sa meilleure amie. Au contraire, cela lui donnait une raison de plus pour aimer sa classe.
Mais il y avait une dernière chose qui la faisait l'aimer.
C'était Léo.
Alison se sentait un peu stupide de penser cela, mais elle n'avait pas pu s'empêcher d'être un peu plus heureuse lorsqu'elle avait entendu le prénom de Léo retentir dans la salle lorsque le prof avait fait l'appel. La jeune femme n'était pas particulièrement proche de lui, mais assez pour vouloir plus.
C'était loin d'être dans ses priorités, mais elle aimerait bien que le garçon s'intéresse un peu plus à elle.
Alison aimerait bien que ça s'arrange cette année, vu que Léo était dans la même classe qu'elle, il fallait en profiter et-
« Ali', j'y vais ! »
La jeune fille releva son regard en face d'elle, trouvant celui de sa sœur. Elle fronça les sourcils ; elle avait été un peu trop perdue dans ses pensées les dernières minutes pour comprendre ce qu'il se passait autour d'elle. Sam, comprenant visiblement la situation, soupira et leva les yeux au ciel.
« Je vais aller faire les courses, elle s'empressa de rajouter avant qu'Alison ne la coupe ; je sais que c'est pas mon tour ni le bon jour ! Mais j'ai le temps et je préfère y aller avant que l'on soit assiégés de devoirs. Okay ? »
Alison fronça encore plus les sourcils en se relevant du tabouret où elle était installée depuis déjà de longues minutes.
« Non pas 'okay' ! Ça va plomber tout notre programme, en plus c'était à moi de le faire ! Tu sais très bien que j'aime pas passer mon tour !
— Mais Alison ! Le 'programme' comme tu dis, on peut le refaire ! On aura juste à tout décaler de quelques jours et c'est bon... j'ai rien à faire alors j'y vais !
— Sam tu- »
Mais avant même qu'elle puisse finir sa phrase, sa sœur sortit de l'appartement en claquant la porte, faisant taire Alison. La brune soupira et se rassit sur le tabouret, prenant sa tête entre ses mains pendant quelques secondes. Elle regarda les fiches administratives et finit par secouer la tête. Non, il fallait qu'elle finisse ça et ensuite elle referait le programme qu'elle avait établi il y a quelques semaines. Cela faisait bientôt deux ans qu'elles vivaient ainsi et Alison se demandait comment elles avaient fait pour tenir aussi longtemps.
Après de longues minutes à remplir plusieurs papiers concernant sa sœur et elle, Alison signa la dernière fiche et elle put enfin se lever pour aller prendre sa douche avant que Sam ne revienne. Alors qu'elle allait rentrer dans la salle de bain, elle entendit la sonnerie de son téléphone résonner depuis sa poche.
« Maman ? demanda-t-elle après avoir décrocher.
— Samuel ? Tu peux me passer ta sœur s'il te plait ? »
Alison sentit ses sourcils se froncer et tout de suite, elle sut que la douche allait devoir attendre.
Cela faisait longtemps que leurs parents n'avaient pas appelé. Mais peu importe la date à laquelle ils l'avaient fait ; c'était toujours pour prendre des nouvelles d'Alison et savoir si elle avait bien reçu le chèque pour payer le loyer.
« C'est moi maman, dit-elle finalement en s'adossant contre le mur.
— Parfait, c'était à toi que je voulais parler ! Alors comment tu vas ? »
Alison respira longuement pour paraître aimable. Elle aimait ses parents, oui, elle en était sûre. Mais parfois c'était difficile de le montrer quand on connaissait toute l'histoire.
« Ça va plutôt bien. On arrive encore à s'organiser. J'ai bien reçu l'appel de la banque me prévenant que vous avez bien donné le chèque.
— Et la rentrée alors ? »
Alison sentait parfaitement l'excitation de sa mère à travers le téléphone, mais ce n'était pas pour autant partagé.
« Bien, dit-elle finalement.
— Et Samuel ? »
La lycéenne sentit directement que la discussion prit un autre tournant. C'était assez clair vu l'indifférence avec laquelle elle avait sorti son prénom. Rassemblant du courage, Alison répondit aussi naturellement que possible :
« Elle va bien aussi. On est une nouvelle fois dans la même classe, ça m'arrange. »
Comme elle s'y attendait, sa mère ne dit. Alison ne savait pas si c'est parce qu'elle regrettait sa question ou si c'était parce qu'elle avait ignoré la réponse. Un silence s'installa entre les deux femmes. Alison savait très bien comment cela allait se terminer. Alors voulant arriver au plus vite à la fin de cette histoire, elle décida de la répéter.
« J'ai encore pas mal de choses à faire maman... »
Comme si elle venait de se faire réveiller, sa mère s'exclama :
« Oh oui bien sûr ! Je ne vais pas te déranger plus longtemps.
— Merci, fais de gros bisous à papa de ma part !
— Bonne soirée ma chérie.
— Bonne soirée à vous... »
Elle raccrocha en soufflant. Alison resta une petite minute contre le mur, à serrer son téléphone dans sa main et à essayer de soulager son cœur qui lui s'était serré depuis bien longtemps. Chaque appel était comme ça. Chaque appel lui faisait plus de mal que le précédent. Et malgré tout, elle n'avait jamais rien fait pour que ça change.
Aimait-elle juste souffrir ?
Elle se redressa soudainement en entendant la porte s'ouvrir et se refermer.
« Ali' c'est moi ! J'ai pris des nouilles pour ce soir, tes préférées en plus, si c'est pas beau ! Je vais les préparer. »
Non. En fait, elle aimait juste sa sœur.
✧༄✧
ELIO
unsaid emily -
sunset curve (jatp)
Elio attendait déjà depuis un moment à son arrêt de bus. Le garçon rentrait seul le soir et il prenait le bus de la ville. Il n'aimait pas vraiment prendre celui qui était spécialement réservé pour les lycéens. Car à chaque fois qu'il montait dedans, il avait l'impression d'être encore dans l'ambiance du lycée. Il n'aimait pas ça. Prendre le bus de la ville lui permettait de s'échapper de cet univers qui était bien trop présent dans sa vie.
Cela allait certainement paraître illogique dit comme ça, mais cela lui permettait de se fondre dans la masse, il n'était jamais avec les mêmes personnes qui disaient savoir qui il était. Non, il était juste quelqu'un qui prenait le bus pour sûrement rentrer chez lui.
Il était cette personne aux yeux des autres.
Il était quelqu'un de passage, qu'on ne gardait pas en tête.
Et cela lui suffisait largement.
Elio décida de rester debout, écouteurs dans les oreilles, regard vissé sur le paysage urbain qui défilait devant ses iris. Il ne décrocha pas ses yeux de là un seul instant. Sauf lorsqu'il dut descendre à son arrêt. Le jeune homme salua le conducteur et sortit du bus, les mains dans les poches de son jean. Elio se rappela que bientôt, dans quelques mois, il allait devoir affronter chaque soir la nuit plus tôt que prévu. Un frisson parcouru ses bras, comme s'il sentait déjà le froid.
Elio arriva enfin vers sa grande et pleins d'autres adjectifs mélioratifs maison. Il soupira de soulagement en remarquant qu'il y avait juste la voiture de sa mère hors du garage ce qui signifiait que son père était encore à l'autre bout de la France ou quelque part d'autres.
« C'est moi ! » cria t-il en ouvrant la porte.
Alors qu'il entrait, il entendit la voix de sa mère se déplacer dans la maison. Il enleva ses écouteurs et s'avança dans leur entrée, les sourcils froncés. Florence apparut dans son champ de vision, encore habillée de sa tenue de travail. Elio remarqua qu'elle avait son téléphone qui était porté à son oreille, expliquant pourquoi est-ce qu'elle avait l'air d'une folle à parler toute seule.
Elle n'eut nul besoin de dire quoi que ce soit que son fils comprit directement avec qui elle parlait ; son très cher père. Qui visiblement avait trouvé du temps pour les appeler. Florence lui fit signe de venir, Elio écarquilla les yeux comprenant directement ce qu'elle voulait. Il secoua vivement la tête. Mais sa mère n'était pas de cet avis, elle lui lança un regard noir en répétant son geste de manière un peu plus dure.
Elio n'aimait pas créer de la tension entre lui et sa mère. Alors c'est en soufflant qu'il s'approcha du téléphone que lui tendait celle-ci.
Il inspira et se lança :
« Allô ? »
Florence abaissa ses épaules. En passant, elle embrassa le front de son fils et repartit vers son bureau, laissant un peu d'intimité à celui-ci.
« Alors cette rentrée, comment ça s'est passé ? Ta mère était plus qu'émotive ! »
Elio pouvait être sûr que son père souriait. Le garçon sentit ses lèvres s'étirer à son tour en se rappelant ce qu'avait dit sa mère ce matin.
« C'était bien, une rentrée plutôt basique je dirais, dit-il en haussant les épaules pour lui-même.
— C'est super ça ! Tu te rends compte, ta dernière année ? Et dire que dans quelques mois tu auras ton bac. On fêtera ça ! »
Son père, Antoine, avait toujours été du genre joyeux. Quelque part, Elio appréciait bien ce trait de caractère. Il n'était pas sûr d'en avoir hérité. Et à cet instant, il ne put s'empêcher de vouloir gâcher cela.
« Je fêterai ça avec maman et quelques amis. Mais ça sera sans toi. Oh ! À moins que tu aies décidé de trouver du temps pour ton fils, tu sais, celui que tu as ! Tu t'en rappelles ou faut que je t'envoies une photo ? »
Elio serra le téléphone dans sa main sous le silence. Il n'aimait pas dire ce genre de choses. À vrai dire, Elio serait certainement le dernier à provoquer les gens. Sauf que concernant son père, c'était différent. À chaque fois qu'il avait l'occasion de lui parler, il ne pouvait s'empêcher d'être aussi insolent et provoquant. Il n'arrivait pas à retenir cette rage, cette frustration, cette tristesse qui ne demandait qu'à sortir.
« Elio.. s'il te plaît, ne commence pas. Je vous ai appelé pour prendre de vos nouvelles, pas pour que mon fils me crache encore dessus. »
Un nouveau silence s'installa. Elio retenait comme il pouvait toutes les phrases de reproches qui se battaient dans sa tête.
« Tu pourrais faire un effort, essayer d'être aimable lorsque l'on se parle. »
Elio s'empressa de répondre.
« Tu pourrais faire l'effort d'être plus présent.
— Ta mère l'a très bien accepté. Tu ne pourrais pas en faire de même ?
— Non, parce que maman elle a eu le temps de te connaître. Mais visiblement, moi j'ai pas ce privilège. »
Sans hésitation, Elio raccrocha. Il regarda l'écran du téléphone, la respiration lourde, prêt à lâcher toutes les choses horribles auxquelles il pensait si son père venait à le rappeler. Mais l'écran du téléphone ne se ralluma pas. Il resta noir. Elio ne savait pas combien de temps il était resté planté dans l'entrée à regarder l'objet électronique mais il eut le temps de se calmer.
D'un geste lent, il posa le téléphone sur la console de l'entrée. Sa mère réapparut. Elle se rapprocha de son fils d'un pas hésitant, comme si elle avait peur de l'effrayer.
« Ça va ? » demanda-t-elle prudemment.
Elio tourna son visage vers elle. Cela ne se voyait pas systématiquement, mais le jeune homme savait parfaitement que cette situation faisait souffrir sa mère, presque autant que lui. Elio se contenta d'hausser les épaules. Ce n'était pas si différent de d'habitude même s'il aurait aimé que ce soit le cas. Florence afficha un air désolé.
Comme si elle y était pour quelque chose...
Elio secoua directement la tête en voyant déjà sa mère s'approcher de lui. Il réagit rapidement. Le lycéen s'empressa de s'écarter d'elle et de se diriger vers les escaliers pour rejoindre sa chambre. Il avait besoin d'être un peu seul. Pour pouvoir oublier un petit instant ce qu'il venait de dire à son paternel et pour oublier le regard de sa mère.
Antoine ne les rappela pas de la soirée.
✧༄✧
LÉNA
positions -
ariana grande
Léna ouvrit prudemment la porte du bureau de son père. Elle le vit installer sur sa chaise, des feuilles éparpillées devant lui et l'ordinateur allumé sur le côté. Elle commençait à regretter de le déranger. Mais ses doutes s'envolèrent directement quand son père releva le regard vers elle en lui souriant.
« Qu'est-ce qu'il y a ? » demanda t-il.
La jeune fille s'avança tout en fermant la porte derrière elle.
« J'ai une question...
— Eh bien je t'écoute, dit-il en s'adossant correctement contre la chaise sur laquelle il était installé.
— Tu ne connaîtrais pas, par hasard, Antoine Mardenne ? »
Daniel, son père, fronça les sourcils tout en joignant ses mains devant lui, sur le meuble.
« Pourquoi tu t'intéresse à lui ?
— Donc tu le connais ? » s'empressa de demander Léna.
Dan pinça ses lèvres entre elles et il finit par soupirer en acquiesçant. Léna fut tout de suite plus attentive à la discussion. Pour une raison qui lui était inconnue, Elio l'intriguait à la différence de l'intéresser. Elle voulait en savoir plus et cette histoire de nom de famille la rendait confuse. Léna aurait forcément su qu'il y avait dans son lycée le fils d'une star, non ? Ce genre de choses se savaient rapidement.
« J'ai eu l'occasion de lui parler quelques fois. Et François veut que je travaille avec lui pour organiser une de ses prochaines tournées. »
Léna avait donc confirmation que son père connaissait un certain chanteur nommé Antoine Mardenne. Mais elle bloqua sur la dernière partie de sa phrase, cet homme était encore actif ? Après tant d'années ?
« Il va faire une tournée ? »
Daniel soupira en croisant les bras.
« Pourquoi ce chanteur t'intéresse tant ?
— Je crois que son fils est dans le même lycée que le mien. Elio, c'est son nom. »
Léna n'aimait pas mentir de manière générale mais cela était inconcevable lorsque cela concernait son père. Daniel devint un peu plus intéressé, néanmoins, Léna sentait qu'elle commençait à légèrement l'agacer avec ses questions.
« C'est possible oui, il a un fils unique qui doit avoir ton âge. »
Léna savait parfaitement que son père en savait plus sur le sujet, mais elle savait aussi parfaitement qu'il se retenait d'en dévoiler car cela lui était interdit. Le fameux 'secret professionnel'. Elle acquiesça et remercia Daniel après avoir décidé de le laisser tranquille pour ce soir. Son père la remercia par le regard.
Mais avant qu'elle ne ferme la porte, elle entendit la voix de son père lui indiquer :
« Oh et au fait ! Tes sœurs rentrent ce week-end avant de reprendre sérieusement les études ! »
Léna ferma la porte. Mais elle ne fut pas plus rassurée que lorsqu'elle y était entrée il y a seulement quelques minutes. Elle savait que cette tranquillité n'allait pas durer. Et pourtant, elle aimait se bercer d'illusions.
✧༄✧
Bonjour à tous :)
Désolé pour de retard mais je me répète ; je suis vraiment mauvaise pour tenir un rythme de publication. J'espère néanmoins que ce chapitre beaucoup plus long vous aura plu ! ✨
Je verrai si je garde cette longueur pour les prochains chapitres, j'ai encore pas mal d'insécurité par rapport à ça, mais ça va forcément se décider 😂
Je n'ai pas relu ce chapitre, désolé pour les fautes d'orthographe :(
Je les corrigerai plus tard ! ^^"
Merci de lire ❤️
mots : 3657 mots
date de publication : 12/11/2020
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