Diamant mémoriel #1
Du diamant mémoriel une jeune âme s'éprit, qui vit gésir de cruelles et anciennes paroles. Deux âmes nues, adossées l'une à l'autre, parmi les ténèbres et le tourment, laissent à leur voix le pouvoir de naviguer dans les flots de l'austère horizon:
– Tu es de retour.
– Oui.
– De retour pour me parler ?
– Oui
– Encore à essayer ?
– Oui.
– Ne t'arrêteras-tu donc pas ?
– Non.
– Me hais-tu ?
– Non.
– Tu devrais, par amour pour la vie, éprouver le mépris de ma vie. Et tu ne veux toujours pas ?
– Non.
– Dis-moi, âme, ce qui t'anime.
– L'embrasement et le quotidien. La solitude et la modestie, ta voix et ton regard.
– Tu es aveugle...
– Tu es belle, je ne t'ai jamais vu, mais je le sais.
– Tu es aveugle. Comment peux-tu le dire et le soutenir ?
– L'apparence n'est pas leur unique charme, n'est-ce pas ? La complexité est ce que nie par confort et conformité toute âme pensante qui s'épuise au travail de la réflexion rien qu'à l'apparition du terme générique. Mes yeux ne sont pas. Mais mes sentiments, chassant tous préjugés, persistent à me faire entendre que la différence te lie au monde comme la Lumineuse nous lie aux étoiles.
– Ma belle âme. Tu te méprends. Une femme ne peut-être de la sorte.
– Toutes les femmes, en vérité, le sont. Mais toi, d'entre toutes, tu souffres autant qu'elles, voire davantage. Pas comme moi, qui n'a rien pour me plaindre, qui ne veut de querelle, ni de plainte, qui n'y a le droit, car tout le monde se plaint et se lamente.
– Encore ce sourire ? Quand l'as-tu enlevé pour la dernière fois ?
– Je l'ignore.
– Ton excessive modestie, ta prolixe gentillesse, que j'apprends à connaître depuis le temps te trahissent ; tu essaies de me faire représenter dans l'imaginaire un toi sans malheur, tu es le plus mélancolique, le plus malheureux de tous. Je ne te connais pas. J'aimerai, et j'aime encore l'inconnu. Ton inconnu
– Je suis heureux d'être triste, mais triste d'être heureux.
– Sois heureux, sans tristesse.
– Impossible. Mes larmes solitaires en apparence ne sont pourtant pas sans motivation.
– Sois un homme, gentil garçon. Sois un homme, et éprouve de la joie, car tu as cet avantage. N'oublie pas que la femme n'a jamais le droit de perdre. Jamais.
– Je ne suis pas homme. Je ne suis pas homme, car je n'y trouve rien. Toi-même, par la haine des hommes, tu comprends. Et pourtant ne suis-je pas femme. Je suis donc un monstre.
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