Chapitre 26,5 : Alice
- Début d'audience, Jayden et Eden Carter contre la partie civile.
Eden lève succinctement les yeux au plafond avant de se prendre une remontrance du regard de la part du juge. Et pourtant, Eden ne comprend pas vraiment ce qu'il fait là. C'est vrai quoi, ils ont sauvé la ville de Paris comme des justiciers. Les Avengers ont toujours échappé à la prison. Bon, non sans mal et avec beaucoup d'argent.
Le loup-garou d'origine remarque enfin que son avocat lui fait les gros yeux et que tout le monde autour de lui est debout. Même Jayden qui est mort de rire. L'hybride alfa se lève donc, en lâchant un long soupir que tout le monde peut entendre.
- Bien. Maintenant que monsieur Carter s'est décidé, que plaide la défense ?
Leur avocat les regarde quelques secondes avant de se concentrer de nouveau vers le juge. Leur plaidoirie ne tient pas la route mais qui ne tente rien n'a rien.
- Non coupable.
Le juge fixe Eden avec un air faussement surpris. Le loup n'est pas décidé d'aller en prison. Quand à Jayden, il doit être là pour sa fille, qui n'a plus de mère. Eden ne revient pas qu'après tant de temps, je ne me sois toujours pas réveillée.
Pendant leurs réflexions à tous les deux, l'accusation demande la réclusion à perpétuité. Le juge met l'affaire en suspend et la pièce se vide. Jayden et Eden se regroupe dans un petit coin en attendant que la séance reprenne. Kay, habillé dans un très beau costume, au contraire des deux garçons qui n'ont fait aucun effort vestimentaire, au grand damne de tout leur entourage. Il ne parle pas mais leurs visage trahis toutes leurs émotions.
Ils sont très vite rappelés. Eden est déçu que Lydia ne soit pas venue, mais il comprend qu'elle doive rester avec sa nièce, avec sa filleule. Elle est sa marraine après tout, Kay étant le parrain.
- Maitres, avancez vos arguments.
S'en suit une bataille féroce entre les deux avocats. Kay est convoqué à la barre et répète tous les mensonges qu'ils ont convenue de dire pour que lui et Lydia reste en dehors de cette affaire.
Les jours passent et les différentes audiences se suivent où des dizaines de témoin viennent corroborer les dires de l'accusation. Ils savent tous que cette histoire traine juste pour la forme. Dès la première entré dans la salle, Jayden avait remarqué que les jurés sauf un ainsi que le juge étaient tous des êtres surnaturels. Rien n'avait été fait au hasard pour que nos jumeaux se retrouvent derrière les barreaux.
Au bout de deux semaines, le juge leur demande de se lever. Jayden semble nerveux alors que pourtant ils savent tous quel sera le verdict. Eden, lui, est décontracté et prend son sort avec beaucoup de détachement.
- Quel est votre verdict ?
L'un des jurés se lève et dit d'une voix vive et forte :
- Coupables.
Lydia pince les lèvres alors qu'elle tient Rosalie dans ses bras. La petite n'a pas dit un mot. Kay lui ne semble pas surprit bien qu'il aurait préféré autre chose. Les garçons se retournent rapidement. Jayden attrape sa fille dans ses bras pour lui dire quelques mots tandis qu'Eden étreint Lydia avec force. Il ne comprend pas pourquoi la jeune femme a les larmes aux yeux mais il lui promet de sortir très vite.
Des gendarmes viennent leurs passer des menottes. Kay récupère la petite princesse puis prend Lydia dans ses bras. Eden se maudit de ne pas pouvoir lire l'esprit de sa petite copine pour trouver ce qui lui arrive. Il lui sourit une dernière fois avant de suivre Jayden dans une pièce attenante.
Les deux hybrides du même sang et du même âge se retrouvent devant une grille en métal qui va bientôt les enfermer. Jayden se tourne vers Eden sans grande détermination avec un air dégouté sur le visage.
- Je crois qu'on n'est jamais tombé aussi bas.
- Bah au moins on ne risque pas de se faire mal.
Le vampire d'origine pousse son frère par l'épaule avec un petit air amusé. Il se demande comment son jumeau peut être aussi débile, ce à quoi Eden répond d'un haussement d'épaule. Ils sont vite réprimandés par un gardien en uniforme qui n'a visiblement pas envie d'être là.
Eden rentre le premier et prend le lit du haut tandis que Jayden pose son paquet de fringue sur celui du bas. En plus d'être prisonnier dans cet enfer, ils doivent porter des uniformes mal proportionnés.
- Tu m'expliques pourquoi on prend perpétuité ?
- Peut être parce qu'on est en France.
- Oui enfin, le juge et les jurés étaient tous des créatures surnaturelles.
Jayden vient s'appuyer sur le lit de son frère qui est allongée, les mains sous sa tête, le regard vissé au plafond.
- Je n'en sais rien. Peut être qu'ils savent pour l'immortalité.
Eden fronce le nez dans une mimique hilarante qui arrache un sourire à son jumeau. Sortant de leur rêverie, ils prennent tous les deux leurs vêtements hideux et les enfilent à la place de leurs vêtements de ville.
De nouveau, le même gardien vient frapper la grille de son bâton électrique. Eden trouve ça bizarre dans une prison où normalement ils sont armés de matraque. Pourtant il ne relève pas et attend patiemment que le gros plein de soupe ouvre leur cage.
Les jumeaux se suivent tranquillement, comme si le temps les forçait à ralentir leur marche, dans un dédale de couloir dans les tons gris où des dizaines de geôles trouent les murs. Ils débouchent finalement dans une grande cour. Tous les regards convergent vers les deux frères et c'est à ce moment là qu'Eden comprend qu'ils ne sont pas n'importe où. Toutes les pensées résiduelles qu'il capte, vont toutes vers le même point : tous les hommes de cette prison les ont reconnues. Mais surtout, Jayden qui n'ose pas ouvrir la bouche lui confirme une chose : se ne sont que des créatures.
Ils se regardent dans le blanc des yeux alors qu'une évidence leur saute au visage : les humains sont bien plus au courant que ce qu'ils ne pensent.
D'un coup, on aperçoit des yeux colorés dans tous les coins, allant du vert au bleu et passant par le rouge et le violet, caractères respectifs des Alfas et des vampires. Mais pas un seul n'est doré, si ce n'est que les iris des deux frères répondent à la provocation, des sourires malsains sur le visage. Même s'ils ne font sûrement pas le poids contre une armée sans avoir accès ni à l'eau ni aux plantes, ils ne se défilent pas.
Après tout, ils ont une réputation à tenir.
Pendant ce temps-là, dans une salle plongée délibérément dans le noir, des dizaines d'ordinateur s'alignant sur des tables. Des garçons pianotent à des vitesses folles sur les claviers devant eux, alignant chacun des dizaines de lignes de code dont certain ne comprendrait même pas une ligne.
Un homme d'une quarantaine d'année entre dans la pièce en même temps qu'un fin rayon de lumière, très vite étouffé par le claquement de la porte. Malgré le bruit, aucune de toutes les créatures qui pianotent ne relève le regard, ne serait-ce qu'une seule petite seconde. L'homme marche nonchalamment entre les allées afin d'étudier les visages concentrés des garçons assis légèrement voutés sur leurs chaises de bureau.
Mais son regard s'attarde sur un seul d'entre eux. Dans cette organisation, il est très connu pour son talent sur les ordinateurs. Il n'a pas une très grande force physique pour un vampire mais sa grande rapidité est utile pour écrire des programmes en quelques secondes.
L'homme s'arrête devant son bureau sans déranger la plénitude du hacker. Il y a quelques temps, il a mit en ligne un message à l'attention de certain de leur adversaire, ce qui a fait très polémique dans le monde la nuit mais qui à l'inverse, à fait beaucoup rire les membres de leur organisation.
- Caleb.
Le vampire émet un petit grognement à l'intention de son supérieur. L'homme le trouve légèrement insolent mais il comprend qu'il prenne de la confiance après les exploits qu'il a engendrés. Après un certain temps, les doigts magiques du jeune s'arrêtent et il relève des yeux chocolat vers son patron. Il ne semble pas lui démontrer du respect mais l'homme ne semble pas s'en soucié. Caleb bouge légèrement la tête pour faire disparaitre la mèche qui lui tombe devant les yeux.
- Viens avec moi.
- J'ai quelque chose à me reprocher ?
Il parle en se levant avant de ranger méticuleusement sa chaise sous son bureau.
- Non, on a besoin de toi.
Le jeune vampire bombe le torse, heureux qu'on remonte son égo surdimensionné et suis son supérieur. Il s'arrête un instant quand il revient enfin à la réalité pour s'habituer à la lumière aveuglante. Après avoir passé des heures dans le noir, il lui faut quelques longues secondes pour que son regard voit enfin comme il faut.
L'homme en costume le guide jusqu'à un bureau très ouvert et entouré de vitre. On lui désigne une chaise où il s'assoit en suivant des yeux l'homme qui lui tourne autour. Le président de leur « association » est lui aussi assit, en face de lui, tandis que le vice-président s'appuie sur le bureau qui les sépare pour être lui-même face à lui.
- Des éclaireurs nous ont rapportés la preuve de l'existence d'un élixir d'immortalité.
- D'accord... mais qu'est ce qui requière mon aide ?
L'homme aux cheveux grisonnant joint les mains pour augmenter sa prestance, ce qui n'échappe pas au vampire.
- On ne sait pas où il se trouve. Nous avons besoin de ton aide pour trouver tous ce qui peut nous en faire approcher.
Caleb acquiesce, comprenant l'enjeu de la requête. Un sourire amusé barre quand même ses lèvres. Une idée germe dans son esprit. Qu'est-ce qu'une chasse au trésor sans adversaire à coiffer au poteau. Le premier indice sera pour les Wizard Wolf.
- A vos ordres.
Je me fige, comme si Caleb pouvait me voir alors que personne n'en ait capable. Je ne sais même pas comment moi-même, j'arrive à projeter mon regard à travers l'immensité de la Terre ni même comment j'arrive, par intermittence, à entendre leurs pensées. Ma déesse m'a appris il y a peu, comment m'en servir et c'est tellement plus simple pour pouvoir être avec mes amis malgré mon état d'immobilité. Je passe la plupart de mon temps à regarder mon bébé dormir.
Mais le vampire n'a pas tort, qu'il nous le donne ou pas, je suis maintenant au courant de l'existence de cet élixir, et je compte bien tout faire pour en informer Lydia.
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