Chapitre 13 : Eden

Les jours passent et Lydia et mon meilleur ami tiennent leur promesse. La journée, Kay bosse à la fac pour sa quatrième année, et la nuit, grâce à une projection astrale, nous bossons sur ma nouvelle magie.

- Bon alors, peux-tu m'expliqué ce qui est arrivé avec cette magie étrange.

Je fixe Malakay. Je n'ai pas franchement envie de me rappeler de ce moment de ma vie. Lydia vient me serrer la main avec force pour me montrer qu'elle est avec moi.

- Je voulais faire sortir de mon corps de l'électricité. A la place, il aura d'énergie a brillé autour de moi pour grossir et exploser tout autour. Les loups qui m'attaquaient sont morts sur le coup.

Kay positionne son doigt sur son menton pour réfléchir. Ça fait bizarre de le voir aussi translucide. Lydia quant à elle, elle se lève précipitamment et attrape le grimoire qui m'intrigue depuis qu'elle est revenue dans ma vie. Elle commence à le feuilleter.

- Ça me dit quelque chose.

- A moi aussi. J'ai lu énormément de grimoire de magie et ce type revenait régulièrement.

- On a dû lire les mêmes car j'ai aussi l'impression d'en avoir beaucoup entendu parler. J'ai tout un chapitre sur les différentes magies.

Elle continue de chercher alors qu'ils se parlent sans vraiment faire attention aux pensées de l'autre. Moi, je fais des allés retour entre l'un et l'autre. J'ai l'impression d'être invisible tandis qu'il parle délibérément de moi sans pour autant faire attention à moi.

Lydia s'arrête sur une page écrite de sa main et lit attentivement ce qui y est écrit. Kay s'élève au dessus d'elle comme un fantôme et lit en même temps qu'elle.

- Je vois. Tu as regroupé tout les types de magie et de sous-magie dans ton livre.

- Oui. La nouvelle magie d'Eden est extrêmement puissante mais elle est décrite comme une magie blanche. La couleur que je perçois dans son esprit me rappelle une magie ancestrale.

- Celle des corps célestes.

Lydia se retourne vers Kay dans son dos en fronçant les sourcils.

- Tu supposes bien. Comment tu le sais ?

Il commence à parler sans moi. Je décide de m'allonger à même le sol, n'écoutant que d'une oreille ce qu'ils blablatent entre eux.

- Par déduction. Elle est très rare, puissante et dangereuse mais comme tu le dit, elle fait partie des magies blanches. C'est l'une de leur magie offensive.

- Oui. Alice possède presque entièrement toutes les magies blanches, mais elles sont toutes défensives.

Kay acquiesce mais fronce presque aussitôt les sourcils dans une mimique de réflexion.

- Oui, les anges n'ont pas la possibilité de faire du mal. Ce que je ne comprends pas, c'est que seuls les sorciers blancs peuvent développer ce genre de magie.

- La mère d'Eden est une sorcière. Peut être que ça vient de là.

- Non. La magie de leur mère a fait d'Eden et Jayden des vampires, pas des sorciers.

Lydia hoche la tête et reprend ses réflexions interne en même temps que Kay et le silence vient à nouveau nous envelopper. Je me dis qu'au lieu de se demander d'où me vient ces pouvoirs, il faudrait peut être pensé à comment je pourrais faire pour les contrôler.

- Les gars, réveillez-vous. Je ne veux pas savoir comment je les ais développé, je veux savoir comment les contrôler.

Ils me regardent tous les deux comme si un troisième œil avait poussé sur mon front. Je lève les bras au ciel avant de retombé sur le sol, les mains derrière la tête. C'est horrible d'avoir des amis avec de gros cerveaux, ils prennent trop facilement la grosse tête.

- Eden a raison.

Je souris. Lydia a enfin reprit ses esprits.

- Dans ce cas, on verra ça demain. Moi je vais me coucher.

Kay disparait pour rejoindre son corps. Je suis heureux de le voir comme ça et non aussi dépité qu'il y a presque quatre mois à la mort de Thomas. J'aurais eu peur que mon meilleur ami m'abandonne. Mais pourtant je suis un peu déçu qu'on ne commence pas ce soir. Quand je regarde l'heure sur ma montre, je remarque qu'il est quatre heures du mat. Le temps à passé vite.

- Dis. Demain tu reprends le boulot, non ?

- Si.

- Je viendrais te voir dans la journée.

Je lui souris avant de commencer à me déshabillé. Reprendre le boulot est une illusion. Je passe un entretient pour convaincre mon patron que je suis toujours aussi déterminé pour le boulot. Il m'en veut d'être partie comme un voleur.

Mon entretient c'est assez bien passé. J'ai inventé un bobard sur ma famille et ce crétin de patron y a cru. Détrompez-vous, j'adore mon boulot mais le patron est un peu idiot. Je commence ma première tache en nettoyant les enclos des lapins. C'est tellement divertissant de tenter de les attraper alors qu'ils sautillent partout. Leurs poils sont tellement doux et soyeux. Une fois dans mes bras, ils se tranquillisent et se laissent cajoler.

Après les lapins, je m'occupe des chiens. Ils sont tellement contents de me voir qu'ils ne tiennent pas en place et sautent dans tout les sens pour avoir une chance d'avoir mon attention. Quand vient le tour des chats, ces petites teignes ne daigne pas vouloir bouger de leurs cages et s'accroche de toutes leurs forces à leurs couvertures à l'aide de leurs griffes.

J'ai toujours eu beaucoup d'affinité avec les animaux. Je me rappelle d'une fois où de vrais loups m'avaient laissés me promener à leur côté. De même que quand j'étais petit, nous avions un chien qui ne supportait personne à part moi.

Lydia me rejoint vers quatorze heures alors que je prends ma pose, un lapin dans les bras, un livre dans une main.

- T'es mignon comme ça.

- C'est ça.

Je pose mon livre et sort du bureau derrière leurs enclos, toujours le lapin blanc et marron dans les bras.

- En tout cas, lui il est content de te revoir.

Je fronce les sourcils alors qu'elle commence à lui caresser les oreilles.

- Comment tu peux savoir ce qu'il pense.

- Parce que j'entends ses pensées. Toi, t'entends les hommes et les créatures, moi, j'entends les créatures et les animaux. C'est assez bizarre. Leurs pensées vont directement à l'essentiel avec des mots simples.

J'acquiesce en lui souriant.

- J'ai toujours voulu un animal de compagnie mais ma mère n'a jamais voulu.

- On pourrait en prendre un.

Lydia me sourit en faisant plisser ses yeux. Elle est merveilleuse.

- Se serait génial mais nous bougeons beaucoup trop souvent pour pouvoir avoir un animal avec nous.

- Tu as raison.

Mon regard est attiré par du mouvement dans les étales un peu plus loin. Un garçon encapuchonné marche ça et là. Une impression bizarre me prend aux tripes. Il dégage une aura angoissante. Je fourre le lapin dans les bras de Lydia que je ne regarde même pas en face. Elle l'attrape de justesse alors que je me dirige vers la personne que j'ai remarquée. Je joue la carte du vendeur.

- Bonjour. Vous avez besoin de quelque chose ?

Il ne se retourne même pas, comme s'il ne m'avait pas entendu. Je pose alors ma main sur son épaule mais la retire aussitôt avec force comme si je m'étais brûlé. J'ouvre de grands yeux. Mais qui est ce garçon. Lydia me rejoint avec le lapin toujours dans ses bras.

- Qui es-tu ?

Il se retourne sans me montrer son visage, toujours caché par son énorme capuche noire.

- Et toi, es-tu bien Eden Carter, l'hybride que tout le monde craint ?

- Pourquoi me cherches-tu ?

Il relève légèrement la tête et ce que j'aperçois est une vision d'horreur. La moitié de son visage est nécrosée et complètement déformée. Lydia et moi avons tous les deux un mouvement de recule. Je regarde autour de moi pour être sûr que personne n'est dans les parages.

- Parce que j'ai besoin de toi.

- Euh... mais en quoi...

Il sourit, ce qui accentue la déformation de son visage. J'ai vraiment mal pour lui. Je me demande quand même ce qui lui est arrivé.

- Je... euh... je ne peux pas t'aider maintenant, je travail. Rejoins-moi devant le magasin à dix-huit heures. Tu es d'accord ?

Il acquiesce et s'en va sans dire d'autres mots. Lydia me regarde avec appréhension.

- Tu es sûr que tu veux lui faire confiance ?

- Ce n'est pas de la confiance. Mais tu as bien vu, je veux voir ce qu'il a à me dire.

- Tu es beaucoup trop gentil avec tout le monde.

- C'est dans ma nature. On se voit tout à l'heure.

Elle me sourit en me rendant la petite boule de poils qui en a marre de passer d'un protagoniste à l'autre.

Dix-huit heures arrive vite, et je sors du pets-shop avec mon sac. Le garçon m'attend adossé au mur les bras croisés. A l'autre bout du parking, Lydia, habillé d'une jupe plissée et d'un débardeur s'approche de nous à grand pas.

- Alors ? Vas-tu nous expliquer ce qui t'es arrivé ?

Au moins, elle ne passe pas par quatre chemins. Lydia n'est pas du genre à être gentil avec les gens qu'elle ne connait pas.

Le garçon ne se laisse pas démonter et nous fait signe de le suivre dans un bar à l'ambiance très sombre. Je suppose qu'il ne veut que personne ne voie son visage. Il reste silencieux un moment avant de souffler. Ça doit être un truc d'être surnaturel étant donné que nous y avons recourt assez souvent.

- Je vais commencer par le début. Je m'appelle Joshua Asimov.

Lydia lâche son verre qui vient se déverser sur la table. Ma bouche, elle, s'ouvre comme dans les cartoons.

- Je ne suis pas votre ennemi. En fait, si mon visage est ainsi, c'est à cause du sérum. Une partie de mon corps a subit la même nécrose. Mon père à en fait utilisé le sérum quand il n'était pas encore au point sur moi.

Il joue avec son verre. Il ne semble pas à l'aise de nous parler de son histoire. Lydia s'en rend autant compte que moi et lui tend la main.

- Est-ce que tu me laisserais lire tes souvenirs. Se sera plus claire pour Eden et moi. Tu n'auras surtout rien à nous dire.

Le garçon relève des yeux suppliants sur nous. Sa jeunesse me frappe que maintenant. Il doit n'avoir que dix-sept ans pas plus. C'est là que je comprends son mal être. Je me reconnais en lui. Au même âge, mon père aussi à fait des expériences sur moi. Le sérum n'a pas eu le même effet mais j'en fais encore des cauchemars. Lui ne doit plus pouvoir se regarder dans le miroir. Je m'en veux, même si je suis sûr que je n'aurais pas pu l'empêcher, mais j'ai mal pour lui.

Il donne sa main à Lydia et celle-ci ferme les yeux pour se concentrer. Je me concentre, moi, sur la projection qu'elle donnera dans son esprit des souvenirs de Joshua.

Un an plus tôt...

- Lexa !

Je cours dans tout les sens dans ce complexe. Des bâtiments de pas plus de deux étages me cernent de toutes parts et pourtant je n'arrive pas à sentir son odeur. Je suis cependant sûr qu'elle m'a rejointe ici.

- Lexa ! Réponds-moi, je t'en pris.

Je mets délibérément mes mains sur ma bouche. Je suis complètement débile. Si jamais il me trouve, nous sommes foutus tous les deux. Je marche doucement en regardant tout autour de moi. Je passe en dessus d'un arc d'un des bâtiments en arrivant dans une nouvelle cour. Il n'y à personne ici non plus.

C'est alors que des bras viennent entourer mon corps, pour me propulser derrière des poubelles. L'odeur est tellement nauséabonde que je suis obligé de tenir mon nez entre mes doigts. L'odorat des loups-garous peut être une vraie malédiction des fois.

Lexa est devant moi. Elle regarde par-dessus les poubelles pour voir si notre ennemi vient vers nous. Quand elle repose son regard sur moi, je me sens défaillir. Elle est toujours si belle. Elle a un tel pouvoir sur moi.

- Qu'est ce qu'il y a ?

- Je suis content de te voir.

Elle se sourit et ses yeux bleus clairs s'illuminent. Sa chevelure châtain vole autour d'elle entourant son buste. Ses boucles d'oreilles argentées bougent en même temps que ses mouvements.

- Joshua !

Elle arrête soudainement de sourire et me force à me coller plus proche encore des poubelles. Elle n'a pas tord. Il ne nous sentira pas, l'odeur de pourriture masque nos odeurs particulières de créatures de la nuit.

Nous attendons pendant ce qu'il me semble être une éternité. Lexa qui regarde toujours au dessus des poubelles est tendu comme un arc. Quand elle bouge de nouveau, je relâche ma respiration et nous sortons de notre cachette. Nous nous retrouvons dans un jardin aménagé en espace vert. La vaste étendue d'herbe parfaite qui s'offre à nous est magnifique sous le soleil de la fin de journée.

Je m'apprête à prendre sa main quand je suis projeté contre le sol par un violent coup dans le dos. Je pensais qu'on l'avait semé. Lexa reste pétrifié sur place alors que je sens tous le poids du corps de mon père sur moi.

- Lexa ! Enfuis-toi !

Elle réagit enfin mais trop tard. Mon père me lâche et lui lance un violent coup de poing dans la figure. Elle s'écroule à quelques mètres de moi. Elle a une véritable puissance magie mais aucune force physique. Elle ne gagne jamais au corps à corps.

- Non !

- Tu pensais pouvoir m'échapper, Joshua ? Je te retrouverais toujours. En tout cas, merci de m'avoir amené à cette prodigieuse magicienne.

Je reçois un dernier coup dans la mâchoire et m'évanouie avec le visage de Lexa peint sur les paupières.

Lydia retire sa main de celle du garçon. Elle a les larmes aux yeux. Pour ma part, je me sens encore plus perdue qu'avant. Il nous a mit dans le contexte, mais je ne sais pas qui est Lexa et je me demande comment Frankenstein les a retrouvé ?

- Qui est Lexa ?

Il relève les yeux vers moi. Il ne s'attendait visiblement pas à ce que se soit moi qui parle mais Lydia n'est plus dans son état normale.

- C'était ma petite amie. Un hybride entre une sirène et une sorcière. Elle avait un énorme potentiel magique.

- Comment Asimov vous a retrouvez ?

- Comment peux-tu savoir ce que j'ai montré à ta copine ?

Je me renfrogne dans ma chaise avec un petit sourire. Il a l'impression que je me fou de lui mais à vrai dire ça m'amuse.

- Je lis dans les pensées.

Il plisse les yeux avant de répondre à ma propre question.

- Après avoir appris ce que ton grand-père à fait, mon père à décidé de devenir un chasseur. Je ne sais pas si tu le sais, mais les humains devenant chasseurs subissent un rituel qui les rendent surnaturels. Certain gagne des pouvoirs en rapport avec la destruction des créatures. Il peut percevoir notre odeur corporelle spécifique.

Lydia sort de sa torpeur et tremble de peur. Au moins maintenant je sais qu'elle nous écoutait.

- Qu'est devenue la sorcière ?

Joshua se rattache à la contemplation de son interlocutrice. Mais dans son regard je vois toute la puissance de ses sentiments. Il est triste.

- Il l'a tué quand il n'a plu eu besoin d'elle.

Je reste bouche bée encore une fois. Ce garçon à trois ans de moins que moi et pourtant il n'a pas eu une vie facile. Je prends conscience que je n'ai pas eu une vie normale et qu'elle est dramatique et catastrophique. Et par la faute de ma famille, Joshua à vécu la même pourriture qu'on m'a fait subir il y a trois ans. Je m'identifie à lui. Il est comme le souvenir de mon passé, il est comme moi, il est comme le petit frère que je n'ai jamais eu. En excluant Jayden.

Joshua nous explique ce que lui a fait subir son père. Mes poings se serrent quand il détaille ce que moi-même j'ai ressenti, quand il nous éclaircit sur la torture qui la subit et alors même qu'il lui a révélé le bonheur d'avoir tué sa petite amie.

Je me lève précipitamment et sort du pub pour prendre l'air. Je n'ai pas envie d'ouvrir une porte à mon alter ego ou de me transformer devant un tas de personne. Ne n'arrive pas à croire que quelqu'un ais pu subir les mêmes horreurs que moi. Je m'engouffre dans une ruelle déserte et déverse ma haine contre un mur qui se fissure jusqu'à son sommet.

- Eden ?

Lydia débarque suivit du garçon toujours caché sous sa capuche. Je me retourne vers lui les poings serrés et le visage emplit de rage. Je pointe un doigt vers lui qui le fait trembler.

- Josh !

- Euh... oui.

Je reprends ma respiration, sifflant entre mes dents serrées.

- Je suis extrêmement désolé pour tout ce qui t'est arrivé. Tout est de ma faute dans un sens car tout a commencé avec ma famille. Je te fais la promesse de te venger.

Il me regarde avec des larmes ruisselantes. Je crois qu'il ne s'attendait pas à ce que j'allais dire ou que je prenne part à son combat. Lydia me sourit avec fierté.

- Je vais te dire, tu me rappelle moi il y a trois ans. J'ai vécu exactement ce que toi-même tu as vécu. Je ne le souhaite à personne. Tu n'aurais pas dû vivre une telle expérience.

- Toi non plus.

Il me sourit. Je crois que c'est la première fois que je le vois sourire et ça lui va bien. Je lui rends sa démonstration de joie.

- Je ne te laisserais pas tomber.

Lydia se tourne vers notre cadet.

- Es-tu sûr que Lexa est morte ?

- Il avait l'air sincère. Mais je n'ai pas vu son corps.

- Si elle est encore vivante, on la sauvera.

- En fait...

Il se tord les mains avec gêne, un peu comme Lydia.

- Je pensais venir avec vous.

Je montre très sérieusement que ça ne me plait pas du tout mais Lydia change de discussion en l'invitant chez nous. Je ne peux plus en placer une alors que nous retournons à la voiture.

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