Chapitre 5 : Eden
- On devrait rentrer.
Je regarde les alentours et remarque que le soleil décline. Sa lumière dorée passe à travers les feuilles et les troncs réchauffant l'atmosphère. Je me lève et Lydia me suit du haut de ses talons. Arrivés devant chez moi, elle ouvre la bai-vitrée, j'attrape mon sac au passage et monte me changer. Pendant que j'enfile mes vêtements j'entends quelqu'un frapper à la porte et Lydia lui ouvrir. C'est quand elle m'appelle que je me précipite au rez-de-chaussée mon tee-shirt à la main. C'est là que je remarque la jeune fille blonde à la porte. Elle se tourne vers moi et j'admire ses yeux bleus nuits.
- Jayden ?
J'ai un mouvement de recule. Elle connait mon frère ? Lydia se tourne vers moi, les yeux noirs de colère. A ce moment là, j'ai plus peur de ma petite amie que de mon frère ou de cette fille mystérieuse.
- Non. Je m'appelle Eden, je suis son frère.
- Son frère ?
- On est jumeaux.
Elle écarquille les yeux. Une main vient se placer devant sa bouche alors qu'elle baisse les yeux pour réfléchir. Je n'arrive pas à savoir ce qu'elle pense.
- Savez-vous quand il va rentrer ?
- Je ne sais pas. Il avait des obligations extrascolaires. Tu peux attendre ici, si tu veux.
Le visage de Lydia se fait plus dur encore alors je lève les mains en signe de paix.
- Merci.
La jeune fille fait un pas à l'intérieur de la maison et regarde aux alentours. Lydia garde les bras croisés et sonde le petite blonde devant elle. Au final elle se tourne vers nous avec un léger sourire un peu forcé.
- Comment tu t'appelles ?
Je fusille Lydia du regard face à son ton froid et détaché. Elle peut être flippante quand elle le veut.
- Alice.
- Tu peux aller t'assoir sur le canapé en attendant... Alice.
Elle hoche la tête et se dirige vers le canapé. Lydia continue de me fusiller du regard alors je hausse les épaules en signe de paix. Je me dirige vers la cuisine et attrape un verre dans un placard. Lydia se place à ma gauche et continue de fixer Alice d'un mauvais œil. Je remplis le verre au robinet mais avant que j'aie le temps de couper l'eau, Lydia pose sa main sur mon avant-bras nu. Je frissonne à son touché mais elle n'y prête pas attention.
- Cette fille ne m'inspire pas confiance.
J'éteins l'eau et pose le verre entre nous puis je tourne mon visage vers la jeune fille.
- Je ne sais pas...
- Tu arrive à lire dans ses pensées ?
Je regarde ma copine avec les yeux plissés.
- Non. Et toi ?
- Je ne crois pas qu'elle soit un être surnaturel. Je vais essayer quelque chose.
Elle prend le verre et se dirige vers elle. J'essaye de lire dans ses pensées mais elle ne pense qu'à marcher. Au moment où elle donne le verre à Alice un flash apparait à mes yeux. Je vois Alice parler à Jayden qui porte un horrible uniforme d'école. Le flash disparait. Lydia me regarde pour savoir si j'ai vu. Je hoche la tête et elle revient vers moi.
- Depuis quand tu sais faire ça ?
- Peu de temps à vrai dire. J'ai touché une fille et j'ai vu un passage de son passé.
- Je me demande d'où te viennes ces pouvoirs...
La porte claque et nous nous retournons d'un seul homme. Jayden est sur le pas de la porte le regard figé sur Alice qui elle non plus ne détourne pas les yeux. D'un coup mon frère me fusil du regard avant de venir vers moi. Ça devient un habitude ma parole !
- Qu'est ce que tu lui as dit ?
- Que tu avais des obligations extrascolaires.
Il parait surprit. Je lis dans son esprit qu'il ne sait pas quoi faire d'Alice et qu'il ne s'attendait à ce qu'elle l'ait suivit. Mais suivit d'où ? Lydia pose ça main sur mon torse et me toise. Elle lit la même chose que moi dans l'esprit de mon frère.
- Qui est ce ?
- Ça ne te regarde pas.
- Eden, on devrait aller dans ta chambre.
Je plonge mon regard dans celui de ma copine. Je finis par acquiescer et me diriger vers le premier étage en prenant la main de la jolie rousse. Une fois dans ma chambre je me laisse tomber sur mon lit. Lydia s'assit près de moi et inspecte les murs de ma chambre. Celle-ci étant sous les combles. Un velux transperce de plafond et une fenêtre troue l'un des murs porteurs de la maison. Sur certain mur sont affichés des posters et certaines photos de mon frère et moi. La rousse à côté de moi se lève et prend l'une des photos ou nous sourions tous les deux à l'âge de dix ans.
- Qui est qui ?
- Je suis à droite.
- Vous sembliez tellement heureux. Qu'est ce qui a changé ?
- Je suis devenu un loup.
Je me rallonge alors qu'elle me regarde dans les yeux. J'ouvre les bras pour qu'elle me rejoigne. Elle se couche près de moi et pose ça tête sur mon torse. Une chaleur s'insinue en moi. J'ai toujours voulu qu'elle soit dans mes bras et maintenant c'est chose faite et je ne sais pas comment me comporter. Il faut dire que je n'ai jamais était très populaire au près des filles et que je n'ai donc jamais eu de relation. Ça me fait toujours aussi bizarre de l'avoir enfin près de moi...
- Arrête de penser à ça. Ça n'a plus d'important maintenant.
Ma bouche s'entrouvre légèrement. Elle s'était relevé et me regarde maintenant en tenant ses cheveux pour ne pas qu'il tombe sur son visage. Elle me fait tellement plus d'effet à ce moment là. Je me sens rougir. Un sourire se dessine sur ses lèvres face à mon trouble.
- T'es trop mignon quand tu rougis.
Je m'empourpre encore plus. C'est alors qu'elle pose ses lèvres sur les miennes et sa main retenant ses cheveux sur mon torse. Je suis surpris puis je ferme les yeux et la prends fermement dans mes bras une main sur sa joue pour retenir sa longue chevelure de feu. Je ne veux tellement pas qu'elle se décolle de moi. Je la serre plus fort jusqu'à ce que mes griffes et mes crocs sortent. Je la repousse et baisse la tête, les poings serrés.
- Je suis désolé.
- Regarde-moi.
- Non. Je ne veux pas que tu me vois comme ça. Je risquerais de te faire mal et si je te mords, ma famille ne fera qu'une bouchée de moi.
- Je ne les laisserais pas faire.
Elle pose sa main sur ma joue et me force à la regarder. Je garde les dents serrées.
- Tes yeux brillent comme de l'argent.
Je ferme les yeux essayant de me calmer. Il ne faut pas que je me transforme où que je la morde. Lydia plaque sa bouche sur la mienne et même si j'essaye de la repousser, elle s'agrippe désespérément à moi. J'écarte les bras pour ne pas m'approcher d'elle et je refuse d'ouvrir la bouche. Voyant ma réticence Lydia se détend et me parle par la pensée.
« Détends-toi. Ne pense plus à rien. Profite, calme-toi. »
Une main passe sous mon tee-shirt et je sens l'excitation monter en moi. Je fais tout mon possible pour me calmer mais elle a les mains si douce, je n'arrive pas à penser à autre chose. Quand elle passe au dessus de moi pour se mettre à califourchon je ne retiens plus rien. Ma tête part en arrière et je force mon corps à rester humain.
- Eden ?
- Je n'y arrive pas.
- Je sais que tu peux y arriver. Je crois en toi.
Mes yeux s'ouvrent aussitôt et je retourne la situation en passant au-dessus d'elle. Ses yeux s'écarquillent et ses joues prennent une jolie couleur rosée. Elle ne s'attendait pas à ça. Je vois mes griffes sur mes doigts. Je ferme les yeux pour reprendre mes esprits alors qu'une main chaude et rassurante se pose sur ma joue. Quand je la regarde enfin mon visage s'éclaire et je reste bouche bée. Elle pleur. Pourquoi Lydia pleur ?
- Je t'ai fait mal ?
- Non. Pas du tout. Je voulais juste que tu redeviennes toi-même et ça a marché.
Je regarde mes mains. Elles sont de nouveau normales, je ne sens plus mes crocs et mon cœur s'est calmé. J'essuis ses larmes avec mon pouce.
- Je suis trop sensible, je suis désolé.
Elle rigole avec un grand sourire. Je ne peux m'empêcher de le lui rendre, elle est tellement communicative cette fille.
- Mon petit loup-loup est trop sensible ?
- Ha ha très drôle.
Je me relève et m'assit en tailleur. Elle fait pareil et continue de rigoler. Je la prends dans mes bras pour qu'elle se calme mais ça ne sert à rien.
- Tu es méchante !
- Mais non, c'est de bonne guerre.
Je lui tire la langue alors qu'elle déposer un léger bisou sur mes lèvres.
- Je devrais rentrer chez moi. Sinon je vais subir les foudres de ma mère.
Je fronce les sourcils et la prends dans mes bras avant de me coucher sur le lit.
- Qu'est ce qu'il y a ?
- Tu n'as qu'à rester ici.
Je la vois sourire. Avant qu'elle ne s'installe confortablement dans mes bras.
- Tu as vu l'heure à laquelle tu rentres ?!
Lydia rentre la tête dans les épaules et fait un pas à l'intérieur de sa maison.
- Je suis désolé. C'est de ma faute, Lydia m'a aidée avec les cours.
La mère de ma copine lâche son bras qui avait déjà commencé à bleuté. Elle me regarde entre surprise et haine. Elle finit par me renvoyé méchamment et me refermer la porte au nez. Je retiens ma colère en rentrant. Quand je mets un pied dans le salon, mon père m'attend assit sur l'un des canapés.
- Comment s'est passé ta journée ?
- Ne fait pas semblant de t'intéresser à moi.
Je monte aussitôt à l'étage où je croise Alice en serviette. Elle me sourit avant de rentrer dans la chambre de mon frère. Je fronce les sourcils. Qu'est ce qu'elle fait encore là ? Je ne comprends pas ce qu'elle représente pour mon frère ? Qui est-elle ? Ne voulant pas perdre plus de temps je m'engouffre dans ma chambre où je trouve mon frère entrain de ronfler sur mon lit. Je le pousse violemment pour qu'il s'écrase sur le sol. Il se réveille désorienté avant de froncer à son tour les sourcils en me voyant.
- Pourquoi tu squattes mon lit ?
- J'ai laissé ma chambre à Alice.
- Je n'ai pas envie que tu me mordes pendant la nuit alors dégage. Et puis qui est cette fille ?
- Je n'en sais rien. Nous étions dans le même pensionnat. Mais je n'ai jamais réussi à la cerner malgré...
Il arrête de parler en regardant le plafond. M'immisçant dans ses pensées je vois les sentiments qu'il éprouve pour elle. Moi qui le croyais si cruel au cœur de pierre.
- Malgré que tu l'aimes ?
Il me renvoie un regard plein de haine. Je lève les mains en signe de paix alors qu'une tornade blonde entre dans la chambre. Sans nous regarder, les yeux sur son portable elle commence par appeler mon frère.
- Jayden comment...
Elle s'arrête nette en nous voyant tout les deux. Son visage traduit une émotion de pure lassitude. Je n'arrive pas lire ses pensées et ça m'énerve.
- Lequel de vous deux est Jayden ?
Je souris espiègle en regardant mon frère. Il comprend mon manège et nous nous exprimons en même temps.
- C'est moi !
Jayden me lance un regard noir avant de se tourner vers Alice.
- C'est moi Jayden !
- Non c'est moi, arrête de dire de la merde Eden !
- Mais c'est toi, Eden !
Jayden semble de plus en plus énervé et je m'amuse de son trouble. Alice semble de plus en plus lasse.
- Bon, Jayden qu'est ce que je t'ai dit la dernière fois qu'on s'est vu ?
J'entends les pensées de mon frère et je sais exactement ce qu'il va lui dire. Mais j'hésite à révéler mes capacités maintenant à mon frère.
- Tu m'as dit que tu m'aimais. Et j'ai disparu.
Je lui laisse la victoire. Je n'ai pas envie que mon frère sache ce que je peux faire. La jeune fille se tourne vers moi avec le visage déformé par la colère. Je passe une main dans ma nuque avec un grand sourire.
- Vous vous ressemblez beaucoup trop !
- Ah bon ? Je ressemble vraiment à cette énergumène ?
- Vous êtes tous les deux des garçons prétentieux et profondément exaspérants.
Nos visages se décomposent en même temps. Alice se met à rire à gorge déployée et je vois mon frère se frapper le front.
- Vous auriez dû voir vos têtes !
Jay se lève et pousse son amie en dehors de ma chambre en me faisant un clin d'œil.
- A tout à l'heure petit frère.
-Faudrait déjà que tu sois né en premier pour m'appeler comme ça.
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