Chapitre 4 : Eden

- Qu'est ce que je fais là ?

- Les chasseurs sont revenus. Ils en ont après moi. si tu ne veux pas que les gars s'occupent de ta petite copine, tu vas me défendre.

Les chasseurs ? Je n'ai pas eu de nouvelle. Enfin pourquoi j'en aurais eu ? Depuis que je suis un loup, ils ne m'en ont plus donnés. Pourquoi aujourd'hui ça changerait ? Chuck admire mon trouble avec beaucoup de contentement.

Sans plus attendre il me conduit jusqu'à la mairie. Nous écoutons attentivement la discussion entre le maire, un chasseur dans l'âme qui a des idéologiques radicaux, et les chasseurs, tous fraichement revenus. Je reconnais l'une des voix et je suis même surpris que se soit lui qui prenne la parole.

- Nous devons tous les tuer !

- Je suis totalement d'accord avec toi.

- Non. Nous avons un code.

- Et crois-tu qu'ils le respectent, eux ?

Je ne pensais pas qu'il prendrait notre défense. Contrairement à celui que j'avais reconnu et au maire, il semble toujours d'une façon, encore pacifiste. Chuck me regarde.

- Te battras-tu contre eux pour me défendre ?

- Je suppose que je n'ai pas le choix.

- Non, mais je dois savoir si tu seras capable de les tuer.

La porte de la mairie s'ouvre et je les vois sortir. Ils n'ont pas changé. Ça ne fait que quatre mois, mais je pensais que la chasse les aurait changés.

Je récupère mes vêtements sous un buisson et rentre chez moi. Je ne pensais pas que Lydia m'aurait attendue.

- Tu peux m'expliquer, Eden.

Bizarrement mon père et Lydia parle d'une seule voix.

- Euh... je te présente mon père. Lydia, papa.

- Tu as perdu le droit de m'appeler comme ça quand tu es devenu un monstre.

- Je suppose que Jayden, lui, n'a pas perdu ce droit.

Lydia se lève et vient vers moi.

- C'est de ça dont je parlais.

Mon frère déboule de la cuisine, un sourire espiègle sur le visage. Il tient un couteau à la main, ce qui n'est pas franchement rassurant.

- Bonjour, petit frère.

- Venant du gars qui est né cinq minutes après moi, je ne trouve pas ça très malin.

- T'as copine est mignonne.

Je me tourne vers Lydia qui s'accroche désespérément à mon bras.

- Tu devrais rentrer chez toi.

- Mais non, Eden. Nous allons faire connaissance.

- Laisse tomber, papa, Lydia est humaine.

- Et elle a intérêt à le rester.

J'accompagne Lydia à la porte. Elle ne semble pas à l'aise et je me vois mal l'embarquer dans cette histoire. Elle m'embrasse et s'en va me disant par la pensée qu'elle voudrait en parler demain après les cours. Je retourne dans le salon où mon père est assis sur le canapé et Jayden adossé aux barreaux de l'escalier. Il s'approche de moi, toujours le couteau à la main.

- Fais attention à toi. Je suis déterminé à te tuer au moindre faux pas. Si ça ne tenait qu'à moi, tu serais déjà mort...

- Jay, je suis convaincu qu'Eden n'a pas envie d'entendre ça.

- Depuis qu'en tu t'inquiètes de mes sentiments ?

Jayden sourit et retourne à la cuisine alors que je monte dans ma chambre. Je m'effondre sur mon lit mais mon portable vibre dans la poche de mon jean.

Lydia « depuis quand tu as un jumeau ? »

« Depuis que je suis né »

Lydia « Ah ah ah ! Pourquoi tu ne me l'as pas dit ? »

« Parce que je n'ai plus d'affinité avec eux. Ça fait quatre mois qu'ils ne veulent plus entendre parler de moi. »

Lydia « Pourquoi ? »

« On en parle demain, je suis fatigué »

Lydia « Ok... »

Alors que je commence à me déshabiller, mon abruti de frère entre sans frapper, en caleçon, son tel à la main. Je lève les yeux au ciel et continu mon affaire. Quand j'enlève mon tee-shirt, il avise les nombreuses blessures et mon tatouage.

- Tu essayes de ne plus être comme moi ?

- Pas vraiment. Les blessures je m'en serais passé.

- C'est ton alpha ?

- Il ne l'es pas. Je reste avec lui pour de bonne raison, si je pouvais l'éviter, je le ferais.

- Tant que tu ne fais rien de répréhensible, je n'ai rien contre toi.

- Je ne comprends pas. Un coup tu me dis que tu voudrais me tuer, et juste après tu me dis que tu es déçu de penser à me tuer. Tu es aussi bipolaire que moi, ça doit être un truc de jumeau.

Il rigole. Je ne pensais pas revoir Jayden rire en ma présence. Je suis pris de nostalgie et je suis heureux de revoir mon frère aussi complice avec moi. Nous étions tellement fusionnels avant ma morsure. J'aurais tellement aimé ne jamais perdre cette complicité.

- Je n'ai jamais voulu être un loup-garou.

- Je sais, j'en suis désolé.

- Je n'aurais jamais cru t'entendre dire ça.

- Ne t'y habitue pas, je ne serais pas tout le temps aussi gentil. Je dois couver quelque chose.

C'est à moi de rigoler. Il se lève, me sourit et quitte ma chambre. Je ne reviens pas du changement de destin qu'on a vécu tout les deux. Je ne pensais pas qu'un jour on verrait l'autre comme le jumeau maléfique. Même si je ne voyais pas devenir un chasseur, je ne pensais pas que ma relation avec mon frère se détériorait aussi facilement.

Un bruit dans ma chambre me réveille. Alors que je cherche la lumière de ma table de chevet, deux mains me plaquent au lit et deux orbites violettes me surplombent. Un vampire ! Jayden. J'essaye de le repousser mais peine perdue, il est très fort.

- Jayden ! Réveille-toi !

J'arrive à atteindre la lampe et l'allume. Les crocs de mon frère sont très proches de mon visage et j'ai peur qu'il me morde en voyant son sourire sinistre.

- Je vais te tuer ! Je-vais-te-tuer ! Je-vais-te-tuer !

Sa voix n'est qu'un lointain souvenir de ce que nous partageons tout les deux. Son visage est déformé par la possession que prends ses pouvoirs sur lui. Il ne ressemble plus à mon frère, mon miroir, mon double. Je commence ma transformation et sors les griffes. Je l'atteins au visage et il recule aussitôt. Il tient son œil et juste après ses yeux perdent leur couleur violette radioactive. Il s'écroule au sol.

- Jayden ?

- Qu'est ce qu'il s'est passé ?

- Tu as essayé de m'attaquer. Je t'ai griffé.

Il se relève. Je vois ses plais au visage se refermer. Il s'approche de moi et me prend par la gorge. J'attrape son poignet pour qu'il me lâche mais peine perdue.

- Si tu en parle à père, je te jure que je te tue.

Et il s'en va aussitôt en un coup de vent. Je m'allonge de nouveau, reprenant ma respiration. Je regarde mon plafond.

- Alors ?

- Quoi ?

- Tu vas m'expliquer ce qu'il se passe à la fin ?

- Mon frère et mon père sont des chasseurs d'êtres surnaturels. Ils m'ont laissés tomber à la minute où je suis devenu un loup-garou.

- Ton frère est un être surnaturel.

- Je n'en suis pas sûr.

Elle reste fixée à la contemplation de mon frère de l'autre côté du couloir. Je ne sais pas quoi en penser moi non plus et pour tout dire j'ai du mal à réfléchir avec toutes les pensées qui m'entourent.

- Ce n'était pas une question.

- Comment ça ?

- J'entends ses pensées, comme j'entends les tiennes et celle de Chuck. Je n'entends les pensées que des créatures surnaturelles, si j'entends celle de ton frère c'est qu'il en est une.

J'ai donc raison. Il est un vampire, mais pourquoi je ne l'ai jamais su. Je savais qu'il en est une, mais je ne me rappelais pas qu'il était un buveur de sang. Je ferme mon casier alors que Lydia me regarde en m'analysant. J'écoute alors ses pensées « il faut vraiment que tu m'expliques certaines choses ». J'acquiesce quand Kay arrive à notre hauteur et nous sourit de toutes ses dents. Jusqu'à ce qu'il voit nos têtes. Il se demande ce qui nous met dans tous nos états. Il suit alors nos regards et découvre Jayden. Puis il se retourne vers nous l'air horrifié.

- Qu'est... qu'est ce qu'il fait là ?!

- Ils sont rentrés.

- Je suis content que tu n'ais mordu personne.

Je souris alors que Lydia me regarde sans comprendre. Je la regarde et lui dit « je t'expliquerais » par la pensée. Elle acquiesce à son tour. Malakay nous regarde dans l'incompréhension. C'est alors que Lydia m'embrasse. Je lui rends ce baisé si attife et si empli d'amour qui me réchauffe le cœur. c'est alors que je sens mes crocs sortirent. Je la repousse violemment et me retourne vers les casiers.

- Que t'arrive-t-il ?

- Je n'arrive pas à me retenir. Je perds tout mes moyens.

Elle me regarde dans les yeux et un sourire satisfait s'affiche sur son visage. Je lui tire la langue. Je sens mes crocs râper ma langue.

- Tu ne devrais pas ouvrir la bouche.

- Calme-toi, Eden. Et on doit aller en cours les gars.

Après les cours, je pars main dans la main avec Lydia. Nous nous dirigeons vers la forêt où je dois l'attendre alors qu'elle marche difficilement avec ses boites à talons. Je rigole à la voir galérer. Elle me lance un regard noir et je me retiens de pouffer.

- Ne te moque pas de moi. Pourquoi tu ne te transforme pas, on irait plus vite !

- Parce que j'ai détruit assez de vêtements comme ça.

- Bah déshabille-toi.

Je rougis automatiquement. Elle se rend compte de son erreur et rougit à son tour.

- Désolée.

- Ce n'est pas grave. Tu as raison, il ne manquerait plus que tu te casse l'autre cheville.

Je commence à enlever mes vêtements alors qu'elle plaque ses mains sur son visage. Elle est trop mignonne comme ça. Une fois sur quatre pattes je jappe pour qu'elle ouvre les yeux. Elle ramasse mes vêtements en restant bloquée sur mon caleçon alors que je rigole intérieurement. Lydia finit par monter sur mon dos avec nos deux sacs et s'accroche à mon pelage. Je nous amène chez moi où personne n'est encore rentré.

- Euh... tu vas te retrans... former...

Bah oui. Je ne vais pas rester un loup éternellement.

- Sinon on peut aller s'assoir dans la forêt.

Je sortis la langue avec un semblant de sourire espiègle. Mais après tout, je fais ce qu'elle veut et m'enfonce dans la forêt. Elle me suit après avoir posé nos sacs devant ma bai-vitrée. Elle s'assit au pied d'un arbre avec son calepin à dessin. Je m'allonge près d'elle et regard ce qu'elle dessine. Moi et encore moi.

« C'est une vrai obsession ma parole ! »

- Ça va ! J'aime bien te dessiner. Tu as de bonnes proportions.

« C'est bizarre ! »

- Je t'aime, il n'y a rien de mal à ça.

Je la regarde dans les yeux. Je n'arrive pas croire ce qu'elle vient de dire. On se parle depuis quelques jours et je ne pensais pas que ses sentiments pouvaient monter aussi vite. Elle m'a quand même embrassée deux fois et j'ai faillis la tuer à chaque fois. Comment peut-elle me faire confiance alors que je suis un monstre ?

- Tu n'es pas un monstre. Tu es juste différent.

« Je suis dangereux pour toi »

- Je m'en fou. Temps que t'es sentiments sont vrais, il n'y a rien qui ne me fera changé d'avis.

Je replonge mes iris dans l'océan vert des siens.

- J'adore tes yeux.

« Je sais »

Je pose ma tête sur sa cuisse et ferme les yeux. Elle continue de dessiner, et quelques fois elle caresse mon dos.

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