Chapitre 31 : Eden
Je me réveille ligoté à mon lit par une espèce de lierre grippant particulièrement robuste. Je n'aurais pas du jouer avec l'eau hier et mes pouvoirs ne vont pas m'aider à me défaire de mes liens. Je place alors ma paume vers la porte où je vois mon frère appuyé contre celle-ci une pomme à la main. Il la mange pendant qu'une grosse masse d'eau passe devant lui. Je la façonne à l'image que je veux lui donner avant de la gelé pour qu'elle retombe dans ma main. Je commence à déchiqueté le lierre qui cède finalement. Quand je me relève, Jayden a disparu et je suis à la bourre, comme tous les matins.
Quand je retrouve Kay à l'entré du lycée, un petit sourire espiègle barre son visage d'ange. Des fois je me demande s'il à vraiment dix-sept ans et je ne le laisserais jamais dans de mauvaises mains, je me le promets. C'est un gars génial, il mérite le meilleur.
- Je me disais aussi qu'hier c'était trop beau pour être vrai.
- Si Jayden ne m'avait pas ligoté à mon lit, J'aurais eu mon bus. Je n'aurais pas dû l'aspergé et lui couper l'eau chaude hier.
Il rigole avant de me prendre par les épaules, une chance qu'on fasse la même taille et m'entraine à sa suite jusqu'à nos éternels casiers en ferraille dont le mien est légèrement cabossé par mes soins.
- Je suis content que tu n'ais pas changé de comportement envers moi.
Il prend ses livres et referme son casier en s'appuyant dessus pour me regarder.
- Pourquoi j'aurais changé de comportement ?
- Parce que peu de gens comprenne les gens comme moi.
Un petit rire sort de ma gorge et je referme à mon tour mon casier.
- Les gens comme toi ? En quoi tu es différent de moi ou d'un humain lambda. Je suis un homme qui se transforme en loup à l'occasion, je n'ai pas le droit de te juger.
- Ta raison.
Nous sourions tous les deux avant de rejoindre notre salle de cours.
Vers dix-huit heures, Alice, Jayden, Kay et Lydia sont à la maison. Les filles parlent distraitement dans le salon alors que Jayden prend sa douche et Kay sort tout son foutoir sur la table.
Quand Jayden redescend, nous nous rassemblons dans un silence de mort. On est beaucoup trop sérieux, ça devient stressant. Kay nous repartit les fioles et nous empressons de les avaler. Contrairement à hier, Alice ne recrache pas le contenue de la fiole. Nous nous asseyons tous.
Lydia et moi attendons tous les deux que notre histoires semble plus claires alors que l'autre couple tente de retrouver ses souvenirs. L'effet sur moi n'est pas aussi violent que pour Kay.
Alice et Jayden semblent totalement décontenancés et reste un moment le regard dans le vide, ne faisant pas attention à ce qui se passe autour d'eux.
- Je ne pensais pas que ça marcherait.
Malakay dévisage Lydia.
- La confiance règne.
Alice et Jayden semblent revenir sur terre et se regardent comme s'ils se redécouvraient. Ils se sourient puis Jayden prend la jolie blonde dans ses bras pour lui embrasser le front. Je suis un peu jaloux, j'aurais aimé que ça se passe comme ça pour moi. J'en regarde mes mains.
- C'est que tu semblerais utile en fin de compte.
- Merci, ça fait plaisir.
Alice se tourne vers Jayden.
- Il me fait penser à Malachai Parker dans Vampire Diaries.
Lydia rentre dans son jeu.
- C'est vrai mais ça voudrait dire qu'il est méchant, nan moi il me fait penser à Bonnie Bennett.
Comparer mon meilleur ami à une fille c'est légèrement humiliant, mais bizarrement il encaisse sans rien dire. Ça a l'air de l'amuser.
- Nan j'ai pire : Ron Wesley.
Jayden, Alice et Lydia rigole et j'ai du mal à m'en empêcher. Lydia se tourne vers nous deux et plisse les yeux.
- J'ai une autre idée : Eden c'est Scott McCall et Kay c'est Styles Stilinski.
- J'adore la comparaison.
- Que des allusions à des séries de fille.
On dirait un conflit entre deux groupes d'amis.
- Bon c'est finit avec vos allusions aux sorciers et meilleurs amis.
Nous rigolons un bon coup avant de tous trouver des occupations différentes. Je parle de tout et de rien avec notre sorcier, quand je vois du coin de l'œil un bleu sur les côtes de Lydia quand elle retire son pull. Je laisse Kay en plan et au milieu de sa phrase pour me diriger vers elle.
- Depuis quand ça a reprit ?
- De quoi tu parles ?
Je relève son tee-shirt puis ses manches pour y voir d'autre bleu. Sa mère est vraiment un monstre.
- Depuis le rêve, le début de cette réalité alternative.
Je reste silencieux à réfléchir jusqu'à ce qu'un bruit à l'extérieur m'interpelle. Lydia aussi l'a entendu ainsi que Jayden. Nous restons sur nos gardes. Mon frère protège sa petite amie derrière lui en faisant rempare de son corps et j'en fais de même avec Kay, qui n'est pas à l'épreuve des balles.
La porte sort de ses gonds dans un grand fracas alors que le père de Kay entre l'arme au poing avec une expression grave sur le visage. Ayant récupéré mes facultés mentales, je lis dans son esprit qu'il cherche Lydia, nous ayant entendu, son fils et moi, lorsque j'ai parlé de sa tuerie de la pleine lune. Lydia semble le lire aussi car elle me lance un regard assassin.
Quand il la repère, il braque le canon de son pistolet sur elle. Je fais un pas mais il m'arrête de la main. Je reste pourtant sur mes gardes, près à attaquer s'il commence à s'en prendre à elle.
- Tu dois être trainée en justice pour le meurtre que tu as commis.
- Comment voulez-vous leur expliqué qu'un loup-garou qui a perdu conscience à tué cette femme.
Charles ne faiblit pas mais tourne son regard vers moi.
- Tu es l'alpha de cette meute. Pourquoi tu ne les tiens pas en laisse ?
- Parce qu'à cause de ma mère, je ne m'en rappelais pas.
Il tilt. Il vient de comprendre que nous avons retrouvé la mémoire. Il jette un coup d'œil à son fils puis au vestige de potion sur la table.
- Je ne pourrais pas leur expliqué l'histoire du loup-garou, mais je peux trouver une autre explication qui a du sens.
- On ne vous laissera pas faire.
- C'est bien dommage...
Je vois son doigt approcher de la détente. Lydia ne réagit pas, figé sur place. Je cours alors entre elle et la balle. J'ai l'impression d'aller au ralentis tellement j'ai peur que la balle la traverse. Je vois la détonation et il me reste encore un mètre à parcourir et pourtant tout est encore si lent.
Quand je reviens à la réalité, je suis en face du policier et la balle atterrit en plein dans le côté droit de ma poitrine et m'envoie en arrière. Je m'écrase sur le sol quelques secondes plus tard sous les cris de mes amis.
Je suffoque et sens la balle logé dans ma côte arrière mais surtout le troue béant qu'elle a laissé dans mon poumon. Du coin de l'œil, je vois l'homme qui m'a tiré dessus s'enfuir, très vite remplacé par les visages horrifiés de Kay et Lydia.
- Il suffoque.
- La balle est toujours à l'intérieur. Jayden, tu veux bien le mettre sur la table. Il faut qu'on la retire avant le processus de guérison accélérée.
Jayden passe son bras sous mes genoux et dans mon dos avant de me soulever. C'est atroce. J'ai l'impression de ressentir chaque parcelle de mon corps et je n'arrive pas à respirer. Jayden n'est pas du tout doux et me dépose sans aucune délicatesse sur la table en granite.
- Quelqu'un peut me donner une pince à épiler.
Alice sort de son sac une petite boite d'où elle sort ce que demande mon meilleur ami. Il force son ouverture pour qu'elle soit à la taille d'une balle.
- Les loups vous pouvez le tenir. Je suis désolé, Eden, ça va être extrêmement douloureux.
J'acquiesce, les lèvres pincées alors qu'Alice me fourre un torchon entre les dents et caresse mes cheveux. Je la remercie d'un regard.
- Aller, j'y vais.
A peine a-t-il introduit la pince, que la douleur irradie tout mon corps et que je hurle de douleur. Une chaleur sourde s'insinue dans mon cerveau et j'ai l'impression de surchauffer. Je me débats pour retrouver la mobilité de mes bras pour faire reculer Malakay mais Jayden me tient trop bien.
- Les tissus cicatrisent déjà. Eden, le calvaire n'est par terminer, il faut que je dégage la voie pour attraper la balle. Je douleur sera pire.
Je marmonne quelque chose qu'il ne peut pas comprendre alors Alice retire le torchon.
- J'ai... l'impression... que tu prendre... ton pied...
- Ce n'est pas faute d'essayer.
Il trifouille je ne sais quoi mais ça fait toujours un mal de chien. Je sens la sueur perler sur tout mon corps et je commence à perdre la notion d'espace. Mon corps ne supporte plus les messages d'alarme de mes récepteurs à la douleur et commence à passer en situation de défense : l'évanouissement. Je ne perçois presque plus les sons pour finir par ne plus entendre ma propre voix. Ma vue se brouille jusqu'à ce que m'enfonce dans le noir complet.
Je reviens à moi, la douleur est toujours présente mais dix fois plus supportable et j'arrive enfin à respirer. J'ouvre les yeux et tombe sur le visage baigné de larmes de Lydia. Je tente de me relever mais elle me plaque violemment contre la table.
- Désolée, je métrise plus ma force mais il faut que tu reste allongé.
J'acquiesce avant d'avancer une main pour essuyer les larmes qui coulent toujours sur ses joues. Pourtant il n'y pas de détresse ni de tristesse dans sa voix.
- Pourquoi tu pleurs ?
Par contre je ne reconnais pas la mienne.
- Parce que... j'ai eu peur de te perdre. Malgré mon rejet tu m'as sauvé la vie. Parce que je t'aime toujours.
Je cligne plusieurs des paupières, et rejette la tête en arrière. Elle essuie ses joues et se relève pour examiner ma blessure. Elle décolle le pansement pour inspecter.
- C'est presque entièrement cicatrisé. Kay a dit que la douleur persisterait encore comme une courbature.
Je me relève et passe les jambes autour de son corps, elle qui est debout. Elle a une sale tête mais est toujours la plus jolie fille que je connaisse. Je suis vraiment fou d'elle c'est indéniable.
- Je le sais tout ça.
Je la regarde, exaspéré. Pourquoi faut-il toujours qu'elle lise dans mes pensées quand je m'y attends le moins ?
- J'ai besoin de temps, Eden.
- Je sais...
Je descends de l'îlot plus très grise mais rouge de mon sang, comme le sol autour de la table et aux abords du salon. Kay se réveille de sur le canapé. J'en déduis que Jayden et Alice sont à l'étage.
- Je vais nettoyer.
Je m'apprête à refuser mais il met déjà ses mains devant lui, ses yeux se voiles d'une couleur noire profonde. C'est alors que les serpillères sortent de leur placard et se mettent tranquillement au travail. J'ai l'impression d'être dans Fantasia de Walt Disney.
- Je sais à qui tu me fait penser : Mickey ou l'apprenti sorcier.
Kay lève ses yeux, redevenus normaux, au ciel avant de les reposer sur moi. Une fois le sol et la table propre comme un sous neuf, les serpillères retournent tranquillement à leur place. Manquerait plus que la musique entrainante de Fantasia.
Lydia me regarde avant de tourner la tête vers la baie-vitrée où le ciel est déjà noir. La nuit a dû tomber lorsque je dormais sur le plan de travail de ma cuisine.
- Je devrais rentrer avant de me faire tuer.
- Je viens avec toi.
- Ce n'est pas une très bonne idée, elle ne t'aime pas vraiment.
Je la suis jusqu'à la porte de ma maison qu'elle ouvre pour sortir. Je la referme derrière nous.
- Est-ce que ton frère est là ?
- Non. Il est repartit à l'université jusqu'aux vacances.
Je serre les dents en regardant sa maison. Je ne supporte pas la savoir avec cette tortionnaire. Elle continue de marcher et je la suis encore.
- Il reste deux semaines, Eden. Je survivrais et après mon frère sera là. Au fait, tu n'as pas à t'en faire pour le policier, je l'ai reformaté.
- Ça ne me plait quand même pas. Je ne me vois pas te laisser avec elle. Je pensais que le but de ma mère c'était de faire en sorte que la vie soit plus facile, et en famille. Au lieu de ça, tu vis la même chose qu'avant qu'on se parle la première fois.
Elle me regarde les yeux humides. Ça me brise le cœur.
- Tu as été mon souffle de vie, ma liberté. Tu as été la plus belle chose qui m'est arrivée dans la vie.
Une larme coule sur sa joue.
- Pourquoi tu parles au passé ?
Elle ne me regarde plus dans les yeux et j'ai peur de ce qu'elle va me dire. Je suis tellement mal avec tout ce j'ai fait il n'y a pas si longtemps que ça. Si elle m'abandonne...
- Parce que je n'ai plus confiance en toi, Nial devrait arriver d'ici quelques jours... je suis désolée...
Je recule d'un pas alors qu'une boule se forme dans ma gorge et qu'un étau m'enserre le cœur.
- Je suis en concurrence avec le vampire ou c'est déjà perdu d'avance ?
J'ai soudainement envie de vomir. Elle ne répond pas. Je rejette la tête en arrière, avant de reposer mon regard sur mes chaussures.
- Eden.
Je relève les yeux vers elle et l'arrête d'un geste de la main avant de me retourner vers ma maison. Je sens que la suite de cette histoire va peser sur mon cœur, encore plus d'être à la tête d'une meute où mon ex est sous mes ordres. S'en est presque ironique.
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