Chapitre 22 : Jayden

Quatre mois plus tard...

Je suis enfermé dans une cellule moite, les pieds et poing liés. J'attends, depuis quelques jours qu'Eden bouge ses fesses pour venir me sortir de là mais il semble prendre son temps. Au moment où je pense ça, la porte sort de ses gonds et mon frère adoré apparait tout sourire. Une gigantesque masse d'eau le suit à la trace.

- Alors, on se la coule douce ?

- Je me demandais si c'étais pas toi qui avais pris des vacances.

- Je ne te ferais jamais ça, voyons.

Je lève les yeux au ciel alors qu'il s'approche de moi en faisant approcher quatre bulles d'eau qui gèle sur mes menottes. Il les casse ensuite avec un peu de force brute.

- Aller, petit frère, on doit rentrer à Seattle.

Je lui frappe l'épaule avant que nous prenons la fuite. Ça me fait encore bizarre de voir mon frère courir comme moi sans avoir besoin de sa transformation. J'imagine que pour lui ça doit être pareil dans l'autre sens.

Nous nous arrêtons à laurée de la forêt, un sourire pervers sur nos visages. Je suis ensuite mon frère dans les rues de Los Angeles, jusqu'à un petit café dans l'un des boulevards huppé. Nous nous asseyons à l'une des tables extérieures et commandons des cafés. Depuis qu'Eden boit du café, il semble tellement surexcité. Une fois notre commande entre les mains, nous regardons chacun dans le fond de notre tasse, comme si une révélation allait en sortir.

- Ça fait bizarre.

- Moi j'ai peur.

Je relève la tête. Eden regarde les passants autour de lui. Nous avions repris nos identités pour que tout le monde sache que nous allions venir, comme des fossoyeurs de la mort. A vrai dire, après les multiples meurtres que nous avions commis, tout le monde a peur de nous.

- Tu crois que Lydia me pardonnera ?

- Et toi ? Tu as réussi à lui pardonner ?

Il reconnecte son regard au mien. Je sais qu'il lui à pardonné, il l'aime beaucoup trop pour ça. Il parle d'elle en dormant, je crois qu'il ne peut pas rester fâché contre elle.

- On devrait aller prendre le train.

- Tu as raison.

Nous finissons nos boissons en quatrième vitesse avant de nous diriger vers la gare. Une fois sur place, nous nous dirigeons vers le guichet, nos cartes d'identités originelles en main.

- Deux billets, allée simple pour l'Etat Washington.

- Quelle ville ?

- Seattle.

Il prend nos cartes l'une après l'autre.

- Eden Ca... Jayden Carter...

Il relève un regard horrifié vers nous alors que mon frère lui lance le plus grand regard machiavélique qu'il a en réserve en illuminant ses iris.

- Oh mon dieu !

- Du calme, on n'est pas en service, redescends et donnes-nous nos billets.

Eden se retourne vers moi avec une moue de bébé.

- Tu n'es pas drôle.

Le gars nous donne nos billets en tremblant. Nous attendons alors patiemment notre train sans rien dire, moi penché sur mon portable à regarder les nouvelles sur internet. Nous faisons encore la une pour la dernière attaque du QG de LA où mon frère m'a sortit de ma cage. Je ne comprends pas l'attachement des médias pour les noms débiles. Depuis quelques temps nous sommes nommé « Les deux frères » sur le journal Le Chasseur et relégué à « Tueur en série » sévissant au Etats-Unis, différemment en France et dans bien d'autre pays comme la Russie, le Soudan (Un peu trop chaud à mon goût), le Brésil (super vacance d'ailleurs), le Japon (Pays magnifique, à visiter) et encore plus.

Quelques heures plus tard nous entrons en gare de Seattle où la pluie ne m'avait pas manqué. Nous mettons à peine un pied dehors, que nous sommes déjà trempés jusqu'au os. Dire que nous devons paraitre normale sinon Eden aurait pu nous éviter ça.

Un taxi nous ramène dans le petit quartier tranquille que nous avions quitté il y a de ça quatre mois maintenant. J'ai l'impression que ça fait des années. Peut être parce que d'ici le dix-sept Avril, nous aurons, Eden et moi, dix-huit ans. Plus qu'un mois et demi. Le temps passe tellement vite. Nous avons fêté Noël au milieu du désert sous un ciel étoilé, le nouvel an en Sibérie à la poursuite d'une très jolie louve au pelage immaculé et aux yeux jaunes. Et on ne parle pas des fêtes commerciales telles de que la saint Valentin. Enfin, c'était drôle de pourchasser un couple de voleurs vampires assoiffés de sang humain. Comme quoi, les fêtes ont un certain charme quand il s'agit de s'amuser.

Une fois à l'extérieur de la maison, je ressens une pointe de stresse mais quand nous essayons de rentrer la porte est fermé à clé. Je regarde la date et l'heure : dix heures, le 2 mars 2019, un samedi. Eden me propose alors de faire un tour en ville. Nous y arrivons en moins de deux minutes inspectant les endroits habituels des filles.

Après une demi-heure de recherche, mon regard se pose sur une scène que j'espère qu'Eden ne verra jamais. Mais il est trop tard. Il se retourne vers moi pour me parler puis suit le chemin de mes yeux pour se poser sur l'horrible vision que j'ai sur Lydia entrain d'embrasser Nial. Une pointe au cœur m'atteint quand j'imagine Alice dans les bras d'un autre.

Je reviens très vite à la réalité quand Eden serre les poings, que ses yeux virent à l'orange et au rouge et qu'il commence à traverser la rue sans faire attention aux voitures. Je lui attrape le bras pour le retenir.

- Eden !

- Lâches-moi !

Sa voix sort des très fond de sa gorge comme s'il était possédé. Il se défait de mon emprise et reprend sa course, les yeux toujours rivés sur les deux bouches l'une contre l'autre.

- Eden !

Je n'arrive plus à le retenir et ma voix n'a aucun effet. Nous ne sommes plus qu'à cinq mètres du couple et quand ma voix perce le bruit incessant de la circulation, Lydia arrête sa conversation pour se tourner vers nous. Quant elle remarque notre présence et surtout la fureur d'Eden, elle écarquille les yeux avant de se concentrer de nouveau sur Nial. Mais avant même qu'elle n'ait le temps de le prévenir les phalanges de mon frère s'écrase sur la joue du vampire. Un horrible craquement retentit à mes oreilles, incapable de savoir s'il vient d'Eden où du nouveau copain de sa petite amie.

- Eden !

- C'est quoi ce bordel ?!

Nial semble désemparé. Quand je regarde son visage, j'ai l'impression qu'il à prit dix ans de rides et de pâleur. Il n'est plus qu'un sac d'os sur pattes.

- Eden calmes-toi !

Mon jumeau ne l'écoute pas et frappe de nouveau Nial en plein visage. Lydia prend alors le choix de s'interposer.

- Tu m'explique ce que tu fais à embrasser cette pourriture de vampire ?!

- Tu te fous de moi ! C'est toi qui est partie et qui m'a abandonnée ! Nial était là pour moi !

- Arrête de faire la victime ! Tu te servais de moi pour oublier ton ex mort ! J'avais besoin de me recentrer sur moi-même !

- Ça fait quatre mois, Eden ! Quatre putains de mois !

Eden avance, de plus en plus énervé mais c'est alors que je le vois se figer, littéralement. La main de Lydia est levée au niveau de son visage et ses yeux brillent. Quand je fais un pas, elle me déconseille en hochant la tête à la négative.

- Qu'est ce que tu me fais ?!

La voix d'Eden est bizarre, comme sil ne pouvait pas bouger les lèvres.

- J'ai pris le contrôle de ton cerveau. Tu n'es pas le seul à avoir fait joujou avec tes pouvoirs.

- Je suis ton alpha, Lydia, obéis-moi.

Le contrôle physique d'Eden m'atteint moi aussi, m'incitant à baisser la tête, je résiste temps que je peux pour voir Lydia baisser la main et la tête. Quand la pression sur mon corps s'arrête, je remarque que toute la colère d'Eden à disparue.

- Tu m'expliques.

- Nial était gentil et il a abandonné son clan, pour rester avec moi. Il ne boit plus de sang humain depuis deux mois maintenant. Il veut changer.

Je plisse les yeux à l'intention de l'ami de Caleb.

- Vous avez couchés ensemble ?

- Non ! Grand dieu non, Eden ! Ca fait trop peut de temps que je sors de ma dépression.

Les épaules d'Eden se relâchent d'un coup et je sens son soulagement à des kilomètres. Je m'approche un peu plus d'eux.

- Qu'est ce que tu espères avec ton régime drastique ?

Nial se relève de toute sa hauteur et me regarde de ses grands yeux bleus.

- Je ne veux pas mourir.

- Un sevrage ne t'aidera pas. On ne peut pas changer sa nature.

- Dans ce cas laissez-moi vivre. Sous votre surveillance s'il le faut, mais je ne veux pas mourir.

Sa voix m'implore moi plus que mon frère qui ne doit penser qu'à le tuer. Comme dans l'avion. C'est fou comme le temps est cyclique. Par contre Nial n'est plus du tout ce qu'il était. Il me fait pitié.

- Les poches de sang, ça marcherait.

Eden tourne son regard noir vers moi.

- Depuis quand tu fais dans le sentimentale ?

- Depuis quand tu es aussi froid que de la glace ? C'est la première fois qu'on nous implore sincèrement la vie sauve, pourquoi ne pas faire une exception.

Eden ne semble pas du tout convaincu, ce que montre son expression faciale mais accepte quand même le deal. Il regarde une dernière fois Lydia avec un éclat de tristesse au fond des yeux avant d'annoncer :

- Je rentre. Est-ce que tu peux me donner tes clés ?

Lydia les sort de son sac et les lui donne avant qu'il ne parte en marchant, les mains dans les poches.

- Je vais aller faire des emplettes dans le premier hôpital du coin. A tout à l'heure.

Nial déguerpit à toute vitesse ne laissant sur le trottoir que Lydia et moi. Elle me sourit tendrement surement heureuse de me voir.

- Je dois m'attendre aussi à un nouveau petit ami ?

- Non, rassure-toi. Alice s'avait que tu reviendrais, elle ne t'en veut pas. Elle a l'habitude. Elle et Kay sont allés au cinéma on devait les attendre ici.

- Je vais attendre avec toi alors.

Je rentre pour la deuxième fois en peu de temps dans un café et suis Lydia jusqu'à une table collée à la fenêtre. J'en avais même oublié la pluie jusqu'à ce que je repose de nouveau les yeux sur la vitre constellée de gouttelettes. Lydia semble perdue dans ses pensées et la serveuse lui redemande à deux fois ce qu'elle voudrait prendre. Une fois celle-ci partie, elle plonge son regard émeraude dans le mien.

- Comment il va ? J'ai l'impression que tout est de ma faute.

- Ce n'est en aucun cas ta faute. Eden a été très affecté par la mort de Chuck et par ta dépression. Il a changé Lydia. Je ne sais pas si on retrouvera le Eden conciliant, incapable de faire de mal à une mouche, un jour.

Lydia semble prendre mes paroles comme une gifle.

- Il est animé par la rage et la vengeance.

- Vous n'avez pas retrouvé Kyle ?

- Non. Lui et notre père ainsi que notre grand-père on disparu de la circulation. Nous pensons qu'ils sont tous ensemble. j'ai peur de ce qui arrivera quand nous les retrouverons.

Lydia hoche la tête avant de rediriger son attention sur les rues grisées par le mauvais temps. Quelques minutes plus tard, la serveuse nous ramène nos boisons et la porte du café claque à cause du vent. Quand je me retourne, je reste un instant figé en voyant Kay et Alice entrés tout sourire. Ma petite amie pose ses yeux sur moi et son sourire laisse place à une expression de surprise avant de reprendre une expression de joie. Elle finit par se jeter dans mes bras en m'étranglant de ses petits bras.

- Tu m'as manqué.

- Toi aussi.

- Ne repart plus jamais sans moi. Ou sans me donner de nouvelle, j'étais super inquiète. Tout ce que j'avais c'était vos crimes dans le journal et à la télé quand ils étaient orchestrés aux USA.

- Je suis désolé.

Elle s'écarte, me regarde sincèrement soulagée et plaque ses lèvres sur les miennes. Qu'est ce qu'elle m'avait manqué. Kay rompt nos retrouvailles.

- Où est Eden ?

Lydia et moi nous regardons dans le blanc des yeux avant de nous tourner de nouveau vers son meilleur ami.

- Je vois. Il a vu Nial.

- Il est rentré.

Kay souffle.

- Dans ce cas on devrait rentrer.

J'hausse les épaules et suis notre petit groupe en dehors du café. Alice et Kay se jettent dans le premier taxi alors que Lydia et moi faisons la course jusqu'à la maison. Une fois arrivés, nous trouvons la porte de la maison ouverte. Je rentre avant Lydia, sondant chaque pièce. Nous retrouvons les pièces sans dessus dessous. Dans le salon, les canapés son renversés et les cousins éparpillés dans toute la pièce. Des débris de vaisselle jonchent le sol de la cuisine ainsi que des flaques d'huile et d'eau.

Lorsque nous faisant attention de ne pas marcher sur des éclats, nous entendons les escaliers grincer. Au même moment, Alice et Kay débarquent. Nous relevons tous les deux le regard quand Eden fait son apparition au pied des escaliers. Il retire son tee-shirt avant de nous regarder les uns après les autres en restant plus longtemps sur sa petite amie.

Lydia reste fixée sur les abdominaux de mon frère alors je lui donne un coup dans les côtes. Elle se débloque en me lançant un regard avant de se concentrer de nouveau sur mon frère. Eden détourne les yeux et sort par la porte de derrière. Lydia le rattrape et je les suis discrètement.

- Eden !

- Quoi ?

- Qu'est ce qui t'arrive ?

- Qu'est ce que tu veux que je te dise ? Avant que je parte, tu te servais de moi, je reviens, je te retrouve dans les bras d'un autre.

Lydia à un mouvement de recule et je vois les larmes baignées ses joues.

- Tu n'as pas le droit de me reprocher ton départ.

- Et toi tu n'as pas le droit de me reprocher la mort de Chuck !

La bouche de Lydia s'ouvre pour se refermer aussitôt. Eden lève les bras au ciel et se retourne pour se débarrasser de son jean. Il se transforme, émet un dernier regard vers nous et s'en va en trottinant.

- EDEN !

Les yeux de Lydia s'illuminent et elle se transforme presque aussitôt partant à sa recherche à une vitesse folle.

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