Chapitre 15 : Eden
Lydia et Jayden me fixe en attendant que je commence à récité mon histoire. J'en ai déjà dit une partie à ma petite amie mais je n'arrive plus à ouvrir la bouche, ne voulant pas me replonger dans mes souvenirs. Tout ça m'arrive par flash et quand je commence à en parler, j'ai l'impression de me noyer dans ses moments là.
Je me réveille dans une pièce que je ne connais pas, attaché par les mains et les pieds à un siège de dentiste. Je regarde autour de moi, mais rien d'autre n'est présent dans la pièce jusqu'à ce qu'un homme d'une quarantaine d'années fasse son entré dans la pièce, avec un petit chariot à plat où est posé un tas de fiole rempli d'un liquide rouge.
- Qui êtes-vous ?
- Tu dois savoir pourquoi tu es là ?
- Pas du tout.
L'homme ne répond pas, se contentant de préparer ses affaires. Il incline le siège afin que je sois allongé et sort de sous une serviette une énorme aiguille. Je commence à paniqué n'aimant pas du tout les aiguilles. Je tente de me dégager en tirant le plus fort possible sur mes liens sans avoir de pouvoirs.
- Si tu arrête de bouger, ça fera moins mal.
Je me fige les yeux écarquillés.
- Et bien voilà. Le venin de loup-garou est très prisé.
Il m'ouvre de force la bouche et introduit l'aiguille dans ma gencive. C'est alors que je hurle de toutes mes forces.
Je reviens à la réalité et je remarque que Jayden et Lydia se bouche les oreilles.
- C'est des malades !
Je me tourne vers ma petite amie qui est verte de rage. Jayden m'incite à continuer mais je ne suis pas sûr de le vouloir. Ce n'est pas le plus douloureux de toute cette histoire.
- Nous sommes là pour toi, Eden. Ne t'inquiète pas.
Je regarde mon frère et acquiesce malgré ma peur.
La douleur me lance toujours dans la gencive mais ce n'est rien en comparaison de ce qui m'attend quand je vois le pistolet à injection que tien mon agresseur.
- Qu'est ce que c'est ?
- Ta punition.
- Et dans les grandes lignes ?
- Une expérience. Tu es le sujet 327 injection 84b qui n'a eu aucun résultat pour l'instant.
Mon angoisse monte d'un cran alors qu'il prépare l'injection dont il parle. Je tente de nouveau de me libérer.
- Pourquoi vous faites ça ?
- Parce qu'on cherche à ne plus tuer les monstres, on cherche à les rendre humain.
Mon corps se fige de nouveau (je plonge mon regard dans les iris gris de mon frère et il comprend ma réaction). J'ai toujours voulu redevenir humain, ne plus avoir peur de mordre des gens, de mordre ma petite amie. Comprenant ça, mon corps semble accepter de souffrir pour la rédemption des crimes que j'ai commis.
Mais quand je vois une nouvelle aiguille s'approché de moi, tous mes muscles se tendent et je ferme les yeux jusqu'à ce que l'aiguille rentre dans mon cou et que je sente le liquide se répandre dans mes veines. Une fois à mon cœur, la douleur est fulgurante, comme si je recevais une dose d'adrénaline tellement forte pour avoir une crise cardiaque. Une fois à mon cerveau, j'ai l'impression de brûler sur place. Je tente de mettre mes mains autour de mes tempes mais elles sont attachées au siège, et je hurle tout ce que je peux.
Quand je rouvre les yeux, j'ai toujours la sensation de brûlure dans mon crâne. Mes mains entour ma tête et je n'arrive même plus à me lever, à penser. Je n'entends même pas mon frère et Lydia m'appeler et essayer de me ramener à la réalité. Je sens mes griffes sortirent ainsi que mes crocs. Mon loup essaye de me protéger, de prendre la place pour se défendre, mais rien à faire. Les flashs de la suite me reviennent en mémoire.
La douleur est tellement atroce que ma force se décuple malgré le bloqueur à mon poignet, je sens l'air se charger d'électricité tout autour de moi et l'humidité s'élevé dans la pièce. La température chute et mes liens cèdent. L'homme s'échappe par une porte et la ferme derrière lui à double tour.
Je me rappelle que ce calvaire dur les deux jours qui suivent et qu'à la fin de la troisième journée, je suis recroquevillé dans l'un des coins de la pièce, que mes yeux ont pris leur teinte dorée et qu'il me présente un nouveau docteur qui me force à me transformer. Pour finir, je perds tout contrôle pour ne plus me rappeler de rien.
- Eden ! Réveille-toi !
J'ouvre les yeux et remarque le sang tout autour de moi qui macule la neige. Mes mains en sont recouvertes mais je ne sais pas d'où ça vient jusqu'à ce qu'un goutte tombe de ma tête. Jayden apparait dans mon champ de vision et me regarde, réellement inquiet.
- Ça va ?
Je le regarde avec tristesse quand une larme s'échappe de mes yeux.
- Qu'est ce qu'ils m'ont fait ?
- Je ne sais pas, mais il est temps qu'on déguerpisse d'ici.
Jayden se tourne vers Lydia.
- Tu sais où se trouve Kay et Alice ?
- S'ils ne les ont pas kidnappé comme moi, oui.
- D'accord. Retrouvons Chuck et cassons-nous.
J'arrête Jayden quand il essaye de me relever.
- Si je me transforme je peux l'appeler sans qu'on ais à bouger d'ici.
Mes deux coéquipiers se regardent dans le blanc des yeux. En ayant marre d'attendre qu'ils se décident je me transforme faisant peur à Jayden qui tombe sur le cul et je pousse un hurlement à l'attention de Chuck. Lydia me fusil de regard et je m'assoie devant elle, l'air boudeur. Quelques minutes plus tard, Chuck apparait, lui aussi sous forme lupine et me demande pourquoi nous sommes tous là. Lydia lui explique toute l'histoire et nous partons aussitôt à la recherche d'une ville.
Après des heures et des heures de marche dans la neige nous avons finit par trouver une ville. Pendant tout le chemin, Lydia n'avait pas arrêté de se plaindre du froid et de ses pieds endoloris. J'entendais les plaintes silencieuses des garçons pour qu'elle se taise et je pense qu'elle les entendait aussi. Chuck ne rêvait qu'à la faire taire de différente façon toutes plus folles les unes que les autres alors que Jayden pensait à une manière plus rigolote. Il imaginait que Lydia se prenne les pieds dans une racine recouverte de neige et qu'elle s'étale de toute sa longueur, face contre terre. Je ne pouvais m'empêcher de pouffer intérieurement, réprimandé très vite par ma copine. Après un temps plutôt long, elle décida de s'arrêter et de ne plus bouger.
- J'en ai marre. A ce train là, on ne trouvera jamais une ville.
Les garçons et moi nous regardâmes.
- Avec ta vitesse d'escargot, c'est sûr.
- Excusez-moi de ne pas être comme vous.
Je baissais la tête avant de la relever vers elle et de lui proposer de la prendre sur mon dos.
Nous avons prit deux chambres dans un hôtel miteux, dont nous n'avions pas les moyen de se payer. Une fois arrivé je me suis empressé d'enlever mes vêtements. Lydia dans mon dos ne se gêne pas de me reluquer. Je me tourne vers elle.
- Je sais que je t'ai manqué, mais de la à me dévorer comme ça...
Elle plaque sa main sur ma bouche et je ne peux m'empêcher de sourire. Je décale sa main.
- Je vais prendre une douche... tu veux venir ?
Elle écarquille les yeux, gênée, mais l'idée lui travers l'esprit.
- Je crois que le manque de toi me consume tellement que je n'ai plus envie de te lâcher une seconde. Mais...
- En sous-vêtements, ça me va très bien.
Elle me sourit. A vrai dire, je n'ai pas du tout envie de me détacher d'elle une seule seconde. Je l'ai déjà perdu une fois, je ne veux plus que ça arrive. Je l'entraine à ma suite et entre dans le bac de douche en fermant le rideau pour qu'elle se déshabille sans que je ne la regarde. Je commence à faire couler l'eau alors qu'une main se pose sur mon dos.
Je me retourne et regarde ma petite amie. Quand je la vois, je ne reviens pas de la chance que j'ai. Elle est tellement magnifique, parfaite et fragile que ça en devient déconcertant. J'ai tellement peur à cet instant, qu'elle prendrait presque le pas sur mes instincts primitifs. Lydia passe ses mains derrière ma nuque et passe sous le jet d'eau avec moi en posant ses lèvres sur les miennes. Mon désir accroit seconde après seconde, réveillant beaucoup de chose en moi, dont le loup. Je me détache d'elle et pose mes mains sur le mur en face et à côté de moi. Je ferme les yeux afin de me calmer. Mais Lydia pose ses mains sur mes épaules.
- Ne me touche pas s'il te plait.
Ma voix est tellement rauque qu'elle a un mouvement de recule.
- D'accord.
J'ouvre les yeux et regarde ma copine dans les siens où mon reflet me renvois mes yeux dorés. Mais ne pouvant plus me retenir, je l'embrasse de nouveau en n'enlevant en aucun cas mes mains des murs. Je force Lydia à reculer contre celui du fond sans décoller ma bouche de la sienne. Je sens son désir à travers son baisé, son corps qui réagit au mien et ses pensées divagantes qui ne m'aide pas à me calmer.
- Tu m'as manqué...
Sa supplique me prend de court faisant trembler tout mon corps. Quand elle plaque ses mains sur mes pectoraux, mes mains se contractent et je casse deux carreaux de la mosaïque de la salle de bain. Elle rigole alors que je grimace. On a déjà pas l'argent pour payer les chambres, encore moins pour les dégradations.
- On y va à ton rythme, hein ?
- Dans cette tenue, c'est compliqué.
- C'est flatteur.
- C'est dangereux.
Lydia fronce les sourcils avec son petit air de défit.
- Eden...
- Non... je ne peux pas. Je ne veux pas te faire de mal...
Elle se renfrogne en grelottant. Je la ramène vers moi pour la pousser sous l'eau chaude. Je regarde les gouttes d'eau roulées sur son corps, mon désir revenant au galop. Lydia s'en rend compte alors qu'elle regardait ses pieds. Un sourire se dessine sur ses lèvres alors que je regarde le plafond, exaspéré.
- Ecoute, Eden... il faut que je t'avoue un truc.
Mon cœur s'arrête de battre une seconde.
- J'ai perdu une grande partie de mes pouvoirs. En gros, tout ce qui me reliait à l'Inugami. Je ne peux que lire dans les pensés. Il est arrivé la même chose à Alice. Elle pense que quelque chose lors de l'accident, quelque chose nous...
- Attends, attends. Quel accident ?
Elle reporte de nouveau son attention sur moi. Elle semble surprise.
- Jayden ne t'a pas dit...
- Il faut dire que je ne l'ai pas vraiment laissé parler. Alors ?
Sa bouche fait une mimique mignonne qui me donne envie de la croquer. Dans le bon sens du terme, bien entendu. Je reviens tout de suite à la réalité et la coupe avant même qu'elle commence à parler.
- Ça... attends... ça veut dire que tu es humaine, maintenant.
Elle se mord la lèvre inférieure. Je recule en prenant mon visage entre mes mains.
- Eden, ça ne change rien à notre relation. A l'époque on pensait tous les deux que je n'étais qu'humaine.
- Mais je suis dangereux pour toi, Lydia. Encore plus maintenant que je suis instable et que tu ne peux plus te protéger.
Elle s'avance vers moi.
- Eden !
Mon corps se raidit, bizarrement je ne peux plus bouger.
- Tu vois, j'ai encore un certain pouvoir sur toi. Notre lien n'a pas disparu et je peux encore m'en servir pour que tu ne me fasses pas mal.
- Mais... j'ai peur... essaye de me comprendre.
Elle attrape mes bras pour me forcer à la regarder.
- Dans ce cas il n'y a qu'une seule solution.
Je fronce les sourcils, confus, jusqu'à ce que ses pensées traversent les miennes. Mes yeux s'ouvrent grands.
- Non. Non ! Je refuse ! Ce n'est pas une option !
- Eden, je suis prête à tout pour passer ma vie avec toi, pouvoir vivre vraiment notre relation sans que tu n'ais peur de me faire la même chose qu'au mur.
Je coupe l'eau de la douche, à peine lavé. J'ouvre énergiquement le rideau et prends une serviette pour la passer autour de ma petite amie avant de la porter et la reposer en dehors de la baignoire. Je me dirige ensuite vers notre chambre pour faire les cents pas. Je ne peux pas faire ça. Je ne veux pas que le destin que j'ai, retombe sur mes amis et encore moins sur ma petite amie. Lydia me suit pour finir par s'assoir sur le lit.
- Eden, je ne veux pas qu'on s'en fasse toute notre vie pour savoir si un jour on pourra enfin se toucher sans risquer de réveiller la bête qu'il y a en toi. Ce n'est pas que je suis en manque, mais un jour je voudrais fonder une famille. Si mes parents ont réussi, pourquoi pas nous ?
Des larmes roulent sur ses joues et les miennes s'inondent peu de temps après. Je m'assois près d'elle pour la prendre dans mes bras. Je m'en veux mais j'ai tellement peur de ce qui pourrait lui arriver, de ce qui pourrait m'arriver si je la mordais.
- Je ne peux pas te mordre. Je me mettrais encore plus à dos la communauté des chasseurs.
- Alors Chuck pourrait le faire.
Un rire s'échappe de ma gorge.
- Je n'ai pas vraiment envie d'une telle proximité entre toi et ton ex.
Elle rigole. Je préfère l'entendre rire plutôt que pleurer. Son sourire me rend tellement chose. Cette fille me rend dingue au point de faire de moi son chien fidèle qu'elle tien en laisse.
- On va voir les garçons ?
- Tu veux faire ça maintenant ? Tu vas souffrir le martyre toute la nuit et les jours qui suivront ne serons pas de tout repos non plus. Tous tes sens vont se démultiplier et tu ne sauras pas où donner de la tête.
Elle me regarde dans les yeux avec un petit sourire.
Les garçons nous regardent complètement perdu. Mon frère me fixe, presque à m'en trouer la cervelle, se demandant ce qu'il se passe dans ma tête. Je ne réussis qu'à hausser les épaules. Chuck s'en fou légèrement, il ne veut juste pas que ça lui retombe dessus. Lydia continue de déblatérer sur les raisons qu'il lui pousse à vouloir ça malgré que les garçons ne l'écoute que d'une oreille.
- Et tu veux vraiment, ça ?
Chuck la coupe, lasse de l'écouter.
- Oui. Je ne veux plus être un fardeau.
Le regard de son ex se pose sur moi, pour me demander mon approbation. Il finit par enlever son tee-shirt et son pantalon alors que je fixe Lydia pour être sûr qu'elle ne le reluque pas. Une fois sous forme lupine, il lui demande où elle voudrait être mordu. J'écarquille les yeux quand elle retire son jogging et montre le haut de sa cuisse, mais ne dis rien. Je me contente de serrer les dents, tellement fort qu'elle grince jusqu'aux oreilles des garçons. Chuck me redemande une approbation visuelle que je donne malgré moi. Mais quand je vois sa gueule ouverte vers la cuisse de ma copine, la colère bout en moi.
- Arrête !
Chuck sourit presque en se rasseyant.
- Comment ça, arrête ?
- Je... je ne veux pas d'une vie comme ça pour toi.
- C'est ma vie, je fais ce que je veux à ce que je sache.
Je me renfrogne.
« Lydia retourne toi ».
L'apostrophé ne comprend pas tout de suite avant d'obéir. Chuck reprend forme humaine et passe un caleçon avant de se tourner vers moi.
- Viens avec moi.
Il m'entraine à sa suite sur le balcon à l'extérieur de la chambre. Je regarde le paysage et respire l'air frais.
- Tu as peur.
- Je ne veux pas qu'elle subisse ce que je subis tous les jours.
- Je comprends mais je suppose que tu en as marre de la situation que vous vivez.
- Ce n'est pas une raison...
Il se tourne comme moi, vers le paysage mais je reviens vers lui.
- Comment tu fais toi... pour...
Un sourire se dessine sur ses lèvres alors qu'il tourne son regard vers moi.
- T'es trop mignon !
- Vas-y, laisse tomber.
Il me rattrape avant que je ne retourne à l'intérieur.
- Je suis transformé depuis mes cinq ans, Eden. J'ai eu le temps de me contrôler. Toi ça fait cinq mois. Je pense que le fait que tu sois un hybride exacerbe encore plus toutes tes émotions et tes sens.
Je lui souris, tristement, avant de retourner dans la chambre où ma petit amie à disparu. Je retourne alors dans la chambre où elle est couchée sur le flan, toujours sans son pantalon, me tournant le dos.
- Lydia...
- Laisse-moi.
- Je suis désolé...
Elle se retourne vers moi les larmes aux yeux.
- On était d'accord ! Pourquoi tu as fait ça ?
- Parce que... parce que j'étais jaloux !
Elle essuie ses yeux et son maquillage dégoulinant. Elle finit par se lever et m'enlacer dans un câlin que je lui rends.
- Je vais le faire.
- Tu es sûr ?
- Je ne supporterais pas qu'il y ait un lien aussi intime entre vous.
Je passe mon tee-shirt au-dessus de ma tête et commence à déboutonner mon pantalon quand elle pose sa main manucurée sur mon pectoral. Je sais ce qu'elle pense et j'en ai très envie mais je ne pensais pas que nous devions aller jusque là pour avoir une vrai relation. Je descends mon pantalon et me transforme sous ses yeux alors que ses bras tremblent.
« N'est pas peur »
- Je n'ai pas peur pour moi, j'ai peur pour toi.
Je m'approche d'elle doucement en regardant sa cuisse en alternant avec son visage. Je crois que c'est la première fois que je vais être aussi près d'elle.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top