Deux jours que je n'ai plus de nouvelle de mon frère. Je me coltine Ley sur le dos, collée à moi comme une huitre à son roché. Je ne la supporte plus. Déjà qu'à l'académie je la supportais à peine... Chuck est là, restant en retrait mais je sens en lui de l'inquiétude pour Eden. Je reconsidère en quelque sorte sa façon de traiter ses loups. Je m'inquiète aussi pour les filles et Kay dont on a plus de nouvelle.

Pendant ces deux jours, les personnes employées par ma famille nous ont forcés à creuser un tunnel dans ce qui ressemble de loin à une petite montagne. Pendant les temps de pause nous étions tous regroupés dans la cours de se semblant de camp de travail, type seconde guerre mondiale.

Aujourd'hui, pendant qu'une autre équipe nous relais et qu'on est mit sur la touche, je regarde le paysage à travers le grillage en appréciant les rayons de soleil sur mon visage en réfléchissant à ce que Ley a dit. Eden serait un hybride... mais c'est incohérent ! Nous n'avons jamais rien décelé chez lui et pourtant Ley a tous compris en simplement cinq jours, ça me tue. Je ne savais même pas que c'était possible.

Un bruit dans mon dos me sort de mes pensées et de mon combat intérieur. Quand je me retourne, je découvre la petite tête rousse qui fait chavirer le cœur de mon frère. Elle est habillée d'une simple brassière de sport et d'un leggins. Je vois à des kilomètres les frissons et la chair de poule sur sa peau. Malgré ses pouvoirs, elle n'a pas la capacité de réguler sa chaleur dans le froid. Quand elle me voit, elle se déplace aussitôt vers moi et s'assoit sur la table de pique-nique avec moi.

- Où... où est Eden ?

- Il a disparu il y a deux jours maintenant.

- Ça... ça veut dire qu'il était ici ?

- Oui et je me suis prit une bonne raclée.

Elle sourit légèrement mais le froid l'emporte sur l'amusement.

- Je suis désolé. Je ne peux pas te réchauffer, mon corps ne produit plus de chaleur.

Elle me sourit tristement puis regarde le paysage avec moi. Chuck vient vers nous quand il revient du boulot forcé. Quand il remarque le mal être de Lydia, il lui propose de la prendre dans ses bras et elle accepte sans rechigner. L'alarme caractéristique du couvre-feu nous sort d'une discussion longue et entrainante. Je me dirige aussitôt vers ma cellule tellement confortable. Un vampire prend le bras Lydia et la boucle dans la cellule d'Eden, celle qui est juste à côté de la mienne.

Je m'assois sur le sol au fond de la pièce et pose ma tête contre le mur en fermant les yeux. Je ne sais pas comment et en combien de temps je m'endors mais le cri de Lydia me réveil en sursaut. Je regarde tout autour de moi avant de me relever à toute vitesse pour me jeter contre la grille. Tout ce que je réussis à voir, c'est la queue touffue de mon frère puis le dos plaqué de Lydia sur sa propre grille.

- Lydia !

Ley se relève et regard en direction de mes amis. Je vois rouge et tente de fondre les barreaux. Je ne sais pas ce qu'à Eden mais je sais que quand il reviendra à lui, il s'en voudra énormément s'il lui fait du mal.

- Eden... Eden je t'en pris reprends-toi.

- Lydia, à quoi il pense ?

Ley tourne le regard vers moi d'un air interrogateur.

- La chienne lit dans les pensées ?

Je la dévisage sans répondre.

- Tu savais que ton frère peut lire dans les pensées lui aussi.

- Comment...

- Je lis dans les pensées des humains, je te rappelle. Je sens quand quelqu'un essaye de lire mon esprit.

Je reste un instant à réfléchir.

- Jayden !

- Lydia, utilise tes pouvoirs. Ils ont un effet sur Eden d'habitude.

J'attends un certain momeng alors qu'elle reste silencieuse. Puis je l'entends marmonner qu'elle n'y arrivera pas, qu'elle ne sait pas comment faire. Je m'appui contre les barres en fer forgé en écoutant les grognements de mon frère, de plus en plus rapproché alors que Lydia s'enfonce de plus en plus dans la porte de leur cellule.

- Lydia !

- Eden !

Les grognements se calment d'un coup et les murs tremblent quand Lydia hurle le patronyme de mon frère.

- Jay... il s'est calmé... son esprit aussi mais il me semble complètement confus, il ne sait pas qui je suis. Ses yeux ne change pas de couleur non plus, ils restent dorés.

Elle reste un instant silencieuse et je ne rajoute rien. Ley retourne au fond de sa propre cellule alors que je me laisse glisser contre le mur qui me sépare de mon frère et de sa petite amie. Je pose mes avant-bras sur mes genoux et pousse un soupire. Je deviens vraiment trop sentimentale. Eden a raison, je n'aurais jamais dû revenir. Dans cette école, je ne pensais à rien, je m'amusais avec mes camarades et me jouais des autres, c'était vraiment le pied. Je pensais revenir dans le but de persécuter mon frère et je ne me suis attaché à lui et à ses amis... à Alice.

- Lydia...

Je rouvre les yeux et me concentre sur le mur.

- Eden. Ha... habille-toi.

Des froissements m'indiquent qu'il s'exécute avant de se rassoir le dos contre le même mur que moi.

- Tu te rappelles de tout ?

- Je suis un peu perdu à vrai dire. Mais... tu grelottes, viens.

Je suppose qu'il la prend dans ses bras. Et avant que j'aie envie de mourir ou de vomir, je décide qu'il est tant que j'aille dormir.

Le lendemain, je surveille mon frère dans la cours. Eden ne semble pas dans son état normal tant par la couleur de ses yeux qui ne change pas, ainsi que par son comportement méfiant. Dès qu'une personne passe près de lui il regarde partout et semble complètement sur ses gardes. S'il lit vraiment dans les pensées, il y a peut être une partie de ça dans son comportement. Mais il porte à son poignet le bracelet qui bloquait ses pouvoirs et je me demande si ça bloque ou pas cette capacité ? Ou si c'est efficace sur un hybride ?

Je commence à paniquer lorsque je vois un cercle se former autour du petit couple et que Chuck n'est pas dans le coin. Eden sens la tension et le malaise qui se crée autour de lui et il prend Lydia dans ses bras en regardant les alentours. Des murmurent s'élèvent tournant autour du fait qu'Eden est mordu Ley.

- Ne vous-approchez pas...

- Eden...

- Ne vous-approchez pas...

La tension monte et la colère d'Eden aussi. Avant même que je fasse un pas, Eden hurle.

- Ne vous-approchez pas !

La neige à nos pieds se soulève et vient à hauteur de poitrine. Elle se gèle en une multitude d'aiguille et une salve puissante entre foudre et eau s'abat sur tout ce qui les entours. Le grillage cède et Eden, dans sa folie entraine Lydia à sa suite. Je m'apprête à le suivre quand une main se pose sur mon épaule.

- Jayden...

Je me tourne vers Ley qui semble fatigué avant qu'elle ne s'effondre dans mes bras. Je la porte jusqu'à ce que je trouve une table dans les locaux pour l'allonger. Deux des vampires qui l'encerclent d'habitude sont sur mes talons. Lorsque je la dépose l'un de nos détenteurs fait irruption et commence à l'ausculter. Il déchire son tee-shirt révélant de la pourriture sur tout son corps. Seul son bras gauche est encore sain ainsi que son visage et son cou.

- Qu'est ce qui lui arrive ?

- La morsure de loup-garou.

L'odeur me répugne mais je fais un effort pour rester dans les parages. Je remarque que les deux vampires sont eux aussi gênés car ils reculent d'un pas. Je me tourne de nouveau vers le geôlier qui regarde mon ami, impuissant.

- On ne peut rien faire ?

- Pas le moins du monde.

- Même avec... je ne sais pas... le sang de mon frère.

- Nous ne sommes pas dans Vampire Diaries, rien ne peut soigner ça. Les morsures de loup-garou sont fatales pour les vampires et les morsures des vampires rendent fou les loups-garous.

La pourriture continue, sous nos yeux, à recouvrir son corps et je commence à désespéré. C'est alors que Ley se réveille et me regarde.

- Jayden... ne me laisse pas...

- Bien sûr que non. Je ne bouge pas.

Je prends sa main dans la mienne malgré la moisissure, le pue et l'odeur qui se dégage d'elle. Son cou commence à se recouvrir de cette substance et c'est alors qu'elle perd de nouveau connaissance. J'écoute alors son cœur battre dans sa poitrine et puis, quelques minutes plus tard, il s'arrête et ma meilleure amie meurt en se décomposant sous mes yeux.

Une vague de colère m'envahi sans que je ne puisse la contrôler. Dans les yeux des vampires, je vois les miens se transformer et mes crocs poussent dans mes gencives.

Je me précipite hors de ce camp. La colère que je ressens pour mon frère est aussi puissante que celle qu'il a envers moi et notre affrontement risque de devenir épique. Mais à cet instant, je m'en moque et tout ce que je veux, c'est le retrouver et lui mettre une raclée. Je marche dans la forêt enneigée sans but précis à la recherche de l'odeur caractéristique du loup et le parfum fleuris de Lydia. Plus je me rapproche et plus j'entends les cris de mon frère et les pleurs de sa petite amie.

- Eden calmes-toi.

- Tu devrais t'éloigner de moi, j'ai peut être retrouvé mes esprits mais ça ne va pas durer.

Je m'approche en restant caché sachant qu'Eden est trop instable pour me détecter. Il se retourne vers Lydia et donc vers moi. Je remarque alors que ses yeux sont redevenus gris. Mais la couleur ne dure pas et ses yeux reprennent leur couleur dorée et je sens la tension régner autour de nous. Et c'est alors qu'il pose les yeux sur moi. Il n'est plus humain à présent et comme moi, il n'aspire qu'à une chose, m'arracher la tête.

Lydia se retourne mais elle n'a pas la même vu que nous et elle se demande ce que fixe mon frère. Quand elle se retourne, troublée, je m'avance et fait mon apparition avant de me jeter sur mon frère et de prendre son visage entre mes mains le front plaqué contre le sien. Lydia s'agite dans mon dos.

- Jayden arrête ! Ils l'ont... c'était horrible. Il était entrain de me raconté ce qu'il s'était passé et je ne sais pas ce qu'ils lui ont fait Jayden mais c'est ce qui à conduit son comportement.

Je lâche mon frère et me retourne vers elle. Elle à un mouvement de recule en voyant mes yeux.

- Mais il été parfaitement conscient quand il a mordu Ley...

Je me retourne de nouveau vers mon frère.

- ... Et à cause de ça elle est morte ! Tu as tué ma meilleure amie !

Un sourire presque imperceptible se dessine sur ses lèvres avant d'être remplacé par l'expression de colère.

- Par ta faute je me suis fait insulter, elle n'a eu que ce qu'elle mérite. Tu n'as fait que me pourrir la vie, Jayden, depuis que tu es un vampire. Tu m'as laissé en plan quand tu es devenu populaire et tu m'as renié quand je me suis fait mordre.

- Mais réveil toi, Eden.

Je reprends la même position plongeant mes yeux dans les siens. Mais il me repousse et projette son bras en avant pour me frapper mais je l'esquive et reprends son visage.

- Eden, reprends-toi ! Ce n'est pas toi ça ! Tu fais peur à Lydia, la prunelle de tes yeux !

Sans attendre je lui mets un coup de poing au visage. Ça me défoule et je continue par des coups bien placé dans l'estomac et dans les genoux. Il s'affale sur le sol et se met à vomir du sang et des sucs digestifs.

Quand il relève le visage vers moi, ses yeux scintillent de deux couleurs. C'est alors qu'il devient plus rapide, son poing fuse avant de me griffer tout le coté droit du visage en épargnant mon œil. Je reste figé un instant quand ma vue se brouille de sang. Un coup de poing me transperce l'estomac et je me retrouve à genoux devant mon frère. Je reprends son visage et lui hurle son prénom jusqu'à ce que ses oreilles saignent et que ses yeux reprennent cette couleur caractéristique que nous partageons.

Je le lâche. Il semble totalement désorienté et quand il pose ses yeux sur moi, sa bouche s'ouvre de surprise. Je comprends alors. Je ne cicatrise pas, ou pas complètement en tout cas. Il prend son visage entre ses mains.

- Qu'est ce que j'ai fait ? Qu'est ce que j'ai fait ?...

- Eden...

Lydia vient prendre mon frère dans ses bras et elle le berce en regardant mon visage.

- Au moins, maintenant on pourra vous différenciez sans avoir à vous déshabillez.

- C'est si moche que ça ?

- Nan, tu as bien cicatrisé, il ne reste qu'une belle cicatrice verticale qui barre ton œil.

Je touche mon œil et sans un léger creux tout le long de mon visage. Eden relève la tête vers moi, les larmes baignant son visage. Il a l'air tellement vulnérable à ce moment.

- Je... j'ai besoin de parler de ce qu'il s'est passé.

- Et moi, j'ai besoin de te faire confiance.