Chapitre 12 : Jayden

- Jayden...

Une voix criarde essaye de me sortir du monde des rêve et je me promets de lui refaire le portrait une fois avoir ouvert les yeux.

- Jayden !

- Ta gueule, Lydia...

- Eden... Eden a...

J'ouvre les yeux et me retourne vers elle. La vue est plutôt belle. Lydia est habillée seulement d'un petit débardeur bien moulant et une petite culotte. Si elle n'était pas la copine de mon frère... mon frère ? Mais elle me parlait d'Eden, c'est pourquoi je me suis relevé à la base.

- Qu'est qu'il a ?

- Eden à disparu.

Je me laisse retomber sur le lit et prenant un cousin pour me le plaquer sur le visage et hurler de toutes mes forces.

- T'es sûr qu'il n'est pas allé se balader ?

Je retire le cousin et regarde Chuck et sa carrure d'athlète dans l'embrasure de la porte. Lui aussi en sous-vêtement mais impossible de fantasmer.

- Tu n'as qu'à aller voir par toi-même.

Ils sortent de ma chambre, je passe un jogging et les suis jusqu'à la chambre de mon frère. Je ne comprends pas alors comment Lydia n'a rien entendu. Les vitres de la baie-vitrée sont explosées et le verre s'est répandu dans toute la pièce, même sur le lit. Les draps sont déchirés et du sang est visible en petite quantité. Je m'approche en fronçant les sourcils et je récupère la petite fléchette sur le lit. Elle porte l'odeur de Lydia et d'un produit anesthésiant.

- Vous devriez partir.

Ma grand-mère vient décrocher ce qu'il reste des rideaux et des draps.

- Les chasseurs sont là. Ce que je ne comprends pas c'est pourquoi Eden ? Et pourquoi que lui ?

Une tablette apparait devant mes yeux. Je regarde ma grand-mère de nouveau alors qu'elle agite la tablette pour que je la prenne. Je regarde l'article qu'elle me tant et alors je comprends. Les recherches poussées sur les auteurs du massacre ont permis de trouver l'identité de l'un d'eux. Il ne recherche que Chuck mon frère et moi, et c'est lui qu'ils ont trouvé, en temps que loup-garou. Bientôt se sera moi car ils vont faire le lien. Pourquoi, lui ?

- Jayden ?

Ma mâchoire se contracte.

- Faites vos sacs.

- Mais et pour Eden ?

Lydia a les larmes aux yeux et ce que je vais lui dire ne lui ferra pas plus plaisir qu'à moi.

- On le retrouvera quand on sera en sécurité.

- Quoi ? Nan, je ne suis pas d'accord, je ne vais pas l'abandonner !

- On n'a pas le choix. Si on se fait tousse prendre, on ne lui sera d'aucune utilité.

- Mais...

- Lydia ! Fait ton sac !

Elle me fusille du regard avant de se diriger dans la salle de bain. Chuck me regarde les bras croisés avant de me proposer de le pister. Je ne refuse pas alors qu'il s'élance déjà vers la baie fracturée. Je retrouve la maitresse de maison dans la cuisine. Je m'assois au comptoir et la regarde s'affairer.

- Tu sais où ils l'ont emmené ?

- Nan. Je ne m'intéresse plus vraiment à ça. Mais ce n'est pas vraiment la question que tu voulais me poser, non ?

Je prends mon visage entre mes mains.

- Est-ce que c'est toi qui leur a dit où nous étions ?

Elle ne me regarde pas mais elle s'arrête dans ses mouvements. C'est alors que je comprends. Ma colère monte et mon poing s'abat sur le marbre de l'îlot. Je ne ressens pas la douleur et une fissure apparait. Je retourne dans ma chambre, range rapidement mes affaires et me rappelle l'existence d'Alice. Je me dirige vers sa chambre et toque légèrement. Elle ne répond pas alors j'entre-ouvre la porte. Son cœur bat lentement et elle dort profondément.

Je m'assois au bord du lit en regardant son visage endormit. Elle papillonne et me regarde de ses grands yeux bleus. Elle fronce les sourcils en me voyant.

- Qu'est ce que tu fais là ?

- On s'en va.

- Pourquoi ?

- On a été vendu, il faut qu'on dégage d'ici.

Je me lève et me dirige vers la porte.

- Jay.

Elle s'est relevée et je n'ai pas le courage de me retourner même si j'adorerais savoir comment elle dormait. Je suis vraiment un obsédé mais quand il s'agit de la fille que j'aime, je suis incapable de me comporter comme d'habitude.

- Tu es jolie quand tu dors.

Je retourne dans ma chambre et m'habille avant d'attendre les autres. Je récupère les affaires de Chuck qu'il n'avait pas l'air d'avoir défait. Je jette nos sacs à l'arrière de la voiture et monte côté conducteur. Les filles et Malakay, réveillé préalablement par Lydia, montent dans la voiture peu de temps après moi et Lydia aide Chuck à monter encore transformé en loup. Il regarde Lydia jusqu'à ce qu'elle retranscrive ses pensées. Il a perdu la trace, il n'a pas pu retrouver mon frère. Je frappe le volant, le tordant légèrement. Alice, assise à côté de moi, me regarde avec tristesse.

- Je vais peut être prendre le volant ?

Kay me regarde dans le rétroviseur et j'hoche la tête. C'est la première fois depuis environ quatre à cinq mois que je m'inquiète pour mon frère. Je commence à faire des sentiments. Je ne dois pas, tout ça c'est de sa faute ! Il veut tellement renouer avec moi que je commence à avoir des sentiments pour lui, pour la fille que je veux tellement voir dans ma vie alors que j'ai tout fais pour l'en faire partir.

Malakay démarre et s'élance aussitôt sur la route. Je regarde alors mes amis... enfin ce qui ressemble à l'idée qu'on se fait des amis. Kay porte un manteau noir rembourré avec une moumoute sur la capuche, assez similaire avec celui que je porte. Chuck est toujours un loup sur la banquette des sixièmes et septièmes places, la tête posée sur la jambe de Lydia qui regarde par la fenêtre avec de silencieuses larmes qui dévalent ses joues. Elle porte un pull en laine couleur lilas avec un manteau kaki par-dessus. Qu'en à Alice, elle porte un manteau bleu marine et à la tête posée sur la fenêtre les yeux fermés.

C'est quand je décide de fermer les yeux que je trouve que quelque chose cloche. La voiture est trop calme. Je rouvre les yeux mais je ne trouve rien d'anormale à part le silence de mort et la tension déprimante qui l'empli. Je me concentre sur mon ouïe. Tout ce que j'entends sont les battements des cœurs et les hoquets de Lydia.

C'est alors qu'un bruit d'accélération, un moteur poussé à une vitesse extrême, se fait entendre alors que Kay est à peine à quatre-vingt kilomètres heures. Mais quand je réagis, il est trop tard. Lydia hurle avant même que la voiture ne heurte la notre. Je me rends alors compte que Chuck s'est jeté contre la porte pour protéger son ex petite-amie. C'est alors que les bouts de verre explosent dans la voiture et que je prenne Alice dans mes bras.

Quand je reviens à moi, la voiture est sur le dos et Alice à une plaie ouverte sur le front. Ma tête me fait souffrir et en touchant ma tempe je remarque du sang sur mes doigts. Je n'y prête pas grande attention, étant donné que ma capacité de régénération est hors du commun. Je détache ma ceinture et tombe sur le dos. Chuck est sur le toit presque mort avec des éclats de verre et de métal dans le corps. Lydia est inconsciente mais elle respire, ce qui est bon signe. Qu'en à Kay, il gémit sans discontinuer et j'en déduis que ça va aussi.

Une pression s'exerce sur mon pied et je suis tiré en dehors de la voiture. Une main vient enserrer ma gorge et me plaque sur ce qu'il reste du véhicule. Le tatouage sur la main du vampire en face de moi fait tilt. Elle me sourit de toutes ses dents. Mon grand-père fait partie des Blacks Rosies, et le vampire qui me dévisage avec envie a marqué mon ange-gardien.

- Ta copine est une bonne balise GPS.

- Comment vous avez su ?

La rousse d'une demi-tête de plus que moi se décale et c'est alors que je vois mon père et le sien s'approcher de moi.

- Jayden.

- C'est toi qui nous as vendu à la congrégation de chasseur ?

- Comment crois-tu qu'ils ont trouvé le loup noir ?

- Qu'allez-vous faire de nous ?

- D'abord, un questionnaire.

Mon grand-père s'avance vers moi avec un couteau de chasse dans la main. Il me le plante dans le ventre et recommence attendant que je grimace ou me plaigne.

- Tu es trop bien entrainé.

- Je suis surtout un vampire qui ne peut pas mourir.

Il se tourne vers la rousse et lui plante le couteau. Elle se cambre et un gémissement lui échappe. Il me regarde et hausse un sourcil.

- Elle a peur de mourir.

- Bon, Jayden. Qui a tué tous ces concitoyens ?

- Moi.

Un sourire se dessine sur ses lèvres puis il regarde mon traitre de père.

- Trop héroïque, ton fils.

- Répond à la question, Jay.

- C'est moi.

- On a retrouvé la salive de ton frère avec des gènes de loup, au cas où tu voudrais utiliser le coup du jumeau maléfique. Nous avons aussi retrouvé ta salive et celle de Chuck Hanson.

La porte du conducteur tombe au sol en un fracas assourdissant laissant apparaitre la jambe de notre humain.

- Pour continuer, nous avons trouvés un autre ADN sur les lieux, mais impossible de l'identifier.

- C'était peut être un autre loup de passage, vous y avez pensés ?

Je tourne la tête malgré l'étranglement et remarque la deuxième jambe de Kay alors qu'il tente de s'extirper de la voiture. Au bout de quelques minutes il sort, une batte de baseball à la main, tremblant de la tête aux pieds, la tête en sang. Une batte de baseball, sérieusement ? Comment compte-t-il combattre autant de créature avec une seule batte et alors qu'il ne tient même pas sur ses jambes ?

- Kay, retourne dans la voiture.

- Non, je... je ne vais pas te laisser tout seul.

- Tu ne tiens même pas debout et la perche rousse peut te torde le cou en une seconde.

Il semble réfléchir quelques secondes avant de s'écrouler sur le sol. J'espère franchement qu'il n'est pas mort, sinon je vais me faire tuer par mon frère. Le vampire en face de moi me regarde avec un air mauvais et je comprends qu'elle n'a pas franchement apprécié ma remarque. J'attrape alors sa gorge et commence à augmenter ma chaleur. Elle tente de résister mais quand, dans ses prunelles, je vois mon reflet et mes yeux changer de couleur, elle me lâche et s'écarte de moi pour soulager sa douleur. Aucune résistance à la douleur.

Une fois guérit, elle relève la tête et ses yeux sont similaires aux miens. C'est alors qu'elle lève sa main et une violente douleur dans ma tête se fait ressentir, malgré toute la bonne volonté du monde, je plaque mes mains sur mes tempes et commence à hurler de douleur. La pression se relâche et c'est alors qu'elle plante ses crocs dans ma jugulaire. Ma douleur disparait, un sentiment de plénitude m'assaille et je me laisse faire.

- Lisa, arrête maintenant.

Quand elle me lâche, je tombe sur le sol, complètement vidé de toutes mes forces.

- Aller ! On embarque le loup et mon fils, on décampe. Appelez les urgences et mettez le téléphone dans la main du garçon.

On me prend sous les aisselles et on me jette à l'arrière d'un fourgon où un homme me pique avec un produit qui me shoot littéralement. Je reste malgré tout éveillé et je sens toutes les bosses de la route quand ma tête heurte le sol. Mon grand-père explique qu'on va avoir cinq jours de route comme on ne pourra pas prendre l'avion, avec nous serait trop compliqué. Mon père demande où en est le déport d'Eden. On lui répond que l'avion vient d'atterrir et qu'il l'emmène au camp. Quel camp ?

Regarder Chuck se faire retirer les bouts de verre et de métal un par un afin qu'il est le temps de guérir. Je trouve bizarre qu'il n'est pas reprit forme humaine avec toutes les blessures qu'il a. ce qui me choque vraiment, ce sont les larmes qui s'échappe de ses yeux quand il cligne devant moi.

Au bout d'une bonne heure, je pense, je m'endors. Je me réveil par intermittence entre la nuit et le jour. Je ne pense pas spécialement que plusieurs jours se sont écoulés mais je n'ai plus la notion du temps. C'est quand la voiture s'immobilise pour la quinzième fois et que tout le monde descend en même temps que je comprends. Nous sommes arrivés au moment où je reprends la mobilité de mon corps. Chuck est toujours couvert de son sang mais ses blessures sont toutes résorbées.

La porte arrière s'ouvre.

- Aller ! Descendez !

Je ne me fais pas prier et descends, suivis du loup noire. Ce que je découvre est très surprenant. Le paysage est totalement blanc, constellé de tache verte foncé. Les sapins sont immenses mais rien n'indique que nous sommes dans une montagne. Le pire, je crois que c'est l'énorme complexe pénitencier ressemblant plus à un camp de concentration de la seconde guerre mondiale plutôt qu'à une prison.

Nous entrons par un porte blindée et débouchons sur un couloir plutôt récent et nous sommes poussés dans une salle avec un seul petit banc miteux. Dessus sont posées des tenues pour chacun de nous. Elles se résument à un pantalon et des chaussures, ainsi qu'un caleçon pour Chuck. Il se transforme et se change en même temps que moi.

- Enlève ton tee-shirt !

Je me retourne vers Chuck qui est déjà torse nu. Il hausse les épaules alors que je retire mon tee-shirt. Il nous emmène ensuite dans une cours rempli de différentes créatures avec une majorité de vampire et de loup-garou dont la plupart que j'ai envoyé ici. Je ne pensais pas que ce camp existait vraiment mais la je risque de me faire tuer.

- Jayden !

Je me retourne. Mon frère avance très vite dans ma direction. Il avance même trop vite et me lance son poing dans la figure.

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