T2 | 37 - RENZO

∞ RENZO 

∞ L'idée que Charlotte soit une traîtresse, une manipulatrice, ne m'avait pas effleuré. Organiser toute cette machination par ambition, pour le pouvoir de l'argent est véritablement insensé et me révolte au point de flirter avec mes ténèbres. Sa vengeance me sidère, mais c'est tout à fait son genre quand on y réfléchit bien. Elle s'est servie de moi puis elle a manipulé mon père, elle a couché avec lui puis avec Pacôme pour atteindre son but. Elle m'a utilisé, ça me révulse au plus haut point et me donne envie de gerber mes tripes. La savoir derrière ce plan machiavélique me dégoûte, m'horripile. Heureusement, mia Perla et ses bracelets me raccrochent à ma réalité. Vivement que tout ça soit passé qu'on pense à notre avenir avec mon ange. 

Merci orrace57 bamboue o_loveaddict_ celenalana vero1370 Dulce1503 rosnaly2 isabelleboissonnot eloloflower FIBULON mimiminou54 d'avoir participé au préambule.

Décembre 2018 | Via di Piazza Calda, 12, 50 125 Piazza Calda FI, Italie

∞ ∞∞ ∞

Je tente de me concentrer sur l'écran de la télé pour garder loin de moi l'idée de ce plan machiavélique qu'ils ont mis en place pour s'approprier nos entreprises. Autant Coco Charnel que BARRESI & CO. Une attaque simultanée. Leur folie prenant racine dans celle bien atteinte de Charlotte. Cette femme – que j'ai cru aimer – pendant deux ans n'était autre qu'une arriviste qui en voulait à ma société familiale, et surtout à mon fric. Elle pensait que j'aurais repris le flambeau après la mort de mon grand-père.

L'idée de la manipulation que j'ai subie pour revenir à Florence venait de Charlotte, et pas de mon père. Bon, il ne s'est pas gêné pour la mettre en application. Ils ont même été de mèche au point de devenir amants. Cette garce était prête à tout pour obtenir les rênes de la manufacture.

Ce que je ne comprends pas, c'est qu'elle en est la vraie raison. Je veux bien que l'entreprise soit florissante, qu'elle génère de l'argent en étant une des plus grandes sociétés d'Italie, je ne trouve pas ça suffisant comme mobile.

— Renzo, tu souhaites m'en parler ?

Je sursaute presque et me reconnecte aussitôt en entendant sa voix si douce et sa main qui cajole la mienne.

— Le film ? BOF ! Ce n'est pas le meilleur que j'aie vu.

— Moi non plus. Mais je ne posais pas la question à ce sujet.

— Sur quoi, alors ?

Je me redresse légèrement pour boire ce qu'il reste de mon verre de vin obligeant Perle à bouger du canapé par la même occasion, l'ayant délogée de sur mon corps, sur lequel elle était appuyée.

— Je t'en ressers ?

— Je veux bien. Si tu n'as pas envie d'en parler, il suffit de me le dire directement.

— Tu souhaites que je te dise quoi ? Je ne comprends pas pourquoi elle a agi ainsi.

— Pour te faire mal. Par vengeance ?

Je relève mon regard perdu vers mon Ange, qui tente avec douceur de m'expliquer la situation.

— Elle l'aurait accomplie parce que je n'ai pas voulu la suivre ?

— Je pense.

— Pourtant elle savait que j'étais en profond désaccord avec mon père. Je lui ai raconté pourquoi on en était arrivé là. Il n'était pas question que je retourne à Florence.

— Elle a dû croire que tu l'aimais assez pour passer outre ta décision.

Je maintiens ma tête entre mes mains pour cacher ma détresse, mais Perle n'est pas dupe. Elle s'accroupit devant moi, s'insinue entre mes jambes pour enserrer ma taille et plaquer ma joue contre son buste. Tout en câlinant mes cheveux, elle me confie d'une voix douce.

— Tu as le droit de pleurer.

— Non... Je ne peux pas me le permettre.

— Je suis là, Renzo, je ne te lâche pas. Je serai ton garde-fou.

Perle me le prouve, ce ne sont pas des paroles en l'air. Ses bras se contractent autour de mon buste. Elle y met toute sa force, sa volonté, mais, malgré la chaleur de son étreinte, mon corps tremble et la peur colonise mes muscles qui entrent en résonance à leur tour. Les frissons se répandent sur mon épiderme et je bloque ma respiration pour contrôler cette déferlante.

Si je cède, c'est la porte ouverte aux ténèbres qui reviendront prendre leur place.

Je les sens gagner du terrain. Les picotements grignotent la moindre parcelle de ma carcasse voûtée par la colère. J'ai tenu bon jusque-là. Pendant le kidnapping de Perle, pendant la tentative de Charlotte de voler mon entreprise. J'ai serré les dents parce que l'on comptait sur moi. Perle avait besoin que je sois fort. Mais, là, au calme. À l'abri dans ma maison, je n'arrive pas à tromper cette putain de maladie. Elle me bouffe de l'intérieur depuis des années.

Mais elle s'est aggravée depuis la mort de mon grand-père. Depuis la trahison de Charlotte. Le choc émotionnel a déclenché en moi un bordel sans nom. Cette peur d'être abandonné. Ce sentiment de ne pas être aimé, de ne pas être assez bien pour mériter de l'attention. Cette putain de maladie, qui m'a rendu borderline.

— J'ai peur... Je ne veux pas...

— Tu dois les affronter.

— Bordel ! Tu ne piges pas ? Je vais te...

Je tente de la repousser, mais Perle s'accroche à mon corps de toutes ses forces.

— Parle-moi, tu sais que je peux tout entendre et tout comprendre.

— Ne m'oblige pas à les affronter.

Je serre les dents et la pression qu'exerce ma mâchoire pourrait me les péter. Le mécanisme se met en place.

Clic... Clac...

Non, putain, je ne veux pas que les ténèbres m'ensevelissent. Je dois me contrôler pour ne pas lui faire de mal. Pourtant je les sens gagner du terrain. Mon cœur accélère son métronome et je manque d'air.

— Lâche-moi, je dois sortir, tu m'étouffes.

— Renzo, regarde-moi.

— Tu te prends pour ma psy ? Relâche-moi, ne m'oblige pas à te virer !

— Je reste là.

— Arrête de faire ta chieuse, j'ai besoin d'un verre et d'un joint.

— Pas question. Tu ne bouges pas et tu m'écoutes.

Mais comment fait-elle pour rester calme alors que je la malmène ?

— Pour la dernière fois, dégage ! Laisse-moi avec mes ténèbres... Elles ne me trahissent pas, elles. Charlotte va pourrir en enfer, je hurle à m'en briser les cordes vocales.

— Elles te détruisent. Tu dois les repousser. Tu n'es plus tout seul pour les affronter et, si je dois plonger avec toi, je le ferai.

Perle croit vraiment que j'en suis capable avec son aide ? Elle veut m'accompagner jusqu'au tréfonds de mon âme pour s'enfouir dans les méandres tentaculaires de ce monde tortueux. Je ne peux pas l'accepter. Elle doit rester du côté de la lumière... Mon Ange ne peut plus perdre ses ailes.

Je lève mon regard sur cette femme si forte malgré tout ce qu'elle a vécu. Et pourtant au lieu de penser à elle et à ce qu'elle a subi, elle tente de me sauver. Perle a l'air d'y croire.

— Je ne sais pas comment faire...

— Laisse-moi t'aider. À deux, on est plus fort.

Mon Ange tient à me ramener vers sa lumière. N'importe quoi, elle ne peut pas. Elle est forte, elle va y arriver. Tu vas encore être déçu. Son regard est si pur, si confiant, si aimant... Tu vas tomber de haut. L'intensité des iris de ma belle brune ne faiblit pas. Elle s'en fout de toi, elle en a après... Ta gueule la voix !

— Cale-toi sur ma respiration.

Loin de s'affoler après m'avoir entendu crier après cette voix dans ma tête, son intonation est posée. Elle me demande de l'écouter. J'essaye de me concentrer sur ses mots, qu'elle distille d'un ton calme. Je ne dois pas obéir à cet autre qui vit dans les ténèbres. Je dois me focaliser sur sa chaleur qui tente de repousser le froid glacial, qui recouvre une partie de mon être.

— C'est ça, calque-toi sur la fréquence de ma voix. Inspire, bloque, souffle... Fais-le en rythme avec moi.

Perle se met à compter en gardant le même tempo. C'est précis. Contrôlé. Millimétré. Monocorde.

Inspire... Un... Deux... Trois... Quatre...

Bloque... Un... Deux... Trois... Quatre...

Souffle... Un... Deux... Trois... Quatre...

— C'est bien, mio Lupo. On continue.

Je ne sais pas combien de fois, Perle m'a répété cette litanie envoûtante, mais je dois reconnaître qu'elle a permis à mes ténèbres de battre en retraite. Je sens qu'elles restent tapies dans l'ombre, mais pour le moment la crise est jugulée. Perle me tend ses mains et me demande tout aussi paisiblement.

— On va prendre une douche.

— Tu crois que...

— Tu me fais confiance ?

— Oui. Aveuglément, Angelo mio.

— Alors, lève-toi.

Je ne sais pas si mes jambes vont me porter, je les sens encore toutes tremblantes.

— Je suis là, je ne te lâche pas.

Elle dit vrai, elle m'aide à me lever, à marcher en supportant une partie de mon poids sur ses épaules. Elle me parle avec ce timbre mélodieux, en me listant ce qu'elle va me prodiguer sous la douche.

— Tu ne veux pas y ajouter une pipe ?

— Te revoilà, enfin, mio uomo.

— Il suffisait de me le demander.

Je tente une ébauche de sourire auquel Perle répond. Sans lâcher ma taille, elle allume l'eau et la chaleur se répand dans la pièce pendant qu'elle nous déshabille.

— Tu es sûre ? Normalement, Gianni me balance de la flotte glacée.

— Il a sa méthode et j'ai la mienne. Elle a marché l'autre jour. Viens.

Elle m'entraîne sous cette pluie limite brûlante. Une vapeur suffocante comme des charbons ardents rendant l'air asphyxiant.

— Respire. Accueille cette chaleur qui va te détendre.

Dans sa main, elle déverse du gel qu'elle s'applique à réchauffer entre ses paumes avant de l'étaler sur mes pectoraux. Je sursaute face à ce premier contact, mais elle ne s'arrête pas et la chaleur se répand. L'odeur en fait de même. Ce parfum est aussi envoûtant que sa propriétaire. Un savoureux mélange d'essences de fleurs d'oranger et de jasmin. Un vrai délice qui contribue à m'apaiser. Mes poumons s'en remplissent à chaque inspiration.

— Retrouve le rythme. Reprends le contrôle. Compte. Un... Deux...

Je répète après elle, et elle me laisse faire pendant qu'elle continue de masser mon corps avec douceur. Mon dos. Mes jambes. Ma nuque. Mes cheveux. Mon crâne. C'est divin. Mes bras. Mes mains. Chaque membre reçoit cette détente qu'elle m'offre.

— Tu es une magicienne.

— Pourtant, je n'ai pas de baguette magique.

Son sourire devient éclatant, amusé et j'ajoute.

— Si tu veux, je te prête la mienne.

— Et en quoi est-elle magique ?

— Elle peut t'envoyer au septième ciel.

— Septième ? C'est tout ?

Perle éclate de rire et je la bade. L'eau ruisselle sur ses courbes généreuses si tentantes. Cette femme est la plus belle, la plus douce et la plus merveilleuse que je connaisse. Et elle m'aime.

— Fais-moi l'amour, mia Perla preziosa.

Son rire s'arrête net. Elle me regarde surprise avant que son sourire ne reprenne le dessus. Sans un mot de plus, elle ferme l'eau. Éponge nos peaux avec les draps de bain chauds puis elle nous guide jusqu'à la chambre.

On se couche l'un à côté de l'autre et elle recouvre nos corps nus de la grande couette.

— Tu n'as pas froid ?

— Colle-toi un peu plus contre moi.

Ce que Perle réalise aussitôt en s'allongeant carrément sur ma carcasse. Elle épouse mes formes et devient comme une seconde peau.

— Tu es unique.

Elle m'embrasse avec une infinie douceur en cajolant mes joues de ses mains. Ses hanches commencent à se mouvoir de haut en bas dans une lenteur insoutenable. Puis elle se stoppe en ajustant son entrée devant mon érection.

— Pénètre-moi.

Ma virilité n'attend même pas ma réponse et franchit déjà l'orée de sa féminité.

— C'est divinement bon, Angelo mio.

— Tentons d'atteindre le huitième ciel alors...

La nuit a été tout aussi douce que la façon dont ma belle Italienne m'a fait l'amour. Niché dans ses bras, qui ne m'ont pas lâché, j'attends qu'elle se réveille.

Une longue journée se profile...

∞ ∞∞ ∞

D'après, Perle, Charlotte aurait voulu se venger parce que Renzo n'a pas repris la société. Est-ce suffisant comme motif ?

Renzo repense aux agissements de Charlotte et la crise qu'il avait contenue jusque-là se déclenche. Il sera tout de même arrivé à la repousser un temps. Il progresse, on dirait ?

Perle, toujours aussi douce, a pu canaliser Renzo sans avoir à passer par l'eau gelée avant. Qu'en pensez-vous ?

Perle est venue à bout de sa crise en lui faisant l'amour. Il n'y a pas meilleure méthode, non ?

∞ ∞∞ ∞

📍 Demain, on pourra lire le chapitre de PERLE :

🎭 Je peux aussi l'aider...

∞ ∞∞ ∞

🐞 Bonne journée, mes Sexys Love, gros bisous 🐺

🎉 Kty.Edcall.Autrice 🎉


Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top