T2 | 34 - PERLE

∞ PERLE 

∞ Pourvu qu'il me trouve, me sauve et me sorte très vite de cet enfer ! Qu'il me libère de l'emprise de Placido pour qu'il arrête de me toucher, car ça ne présage rien de bon. Pourvu qu'il me comprenne avec les yeux et que je le calme malgré ma peur, nous devons nous coordonner pour ne pas qu'il vrille et ne retombe dans son côté obscur et dans ses ténèbres. Je veux la fin de ce monstre, mais pas la perte de mon Loup. J'ai confiance en lui, en nous ; on va sortir de cet enfer pour qu'ils terminent tous en taule. On n'en est pas arrivé là dans notre relation pour tout perdre... Le destin ne peut pas être si cruel. 

Merci Djibelle Dulce1503 orrace57 bamboue eloloflowerisabelleboissonnot lilynorte FIBULON celenalana mimiminou54 pour avoir participé à ce préambule de haut vol !

Décembre 2 018 | Manufacture BARRESI & CO Florence FI, Italie

∞ ∞∞ ∞

Nous sommes garés depuis quelques minutes dans la cour de la manufacture, mais pourquoi ne m'autorise-t-il pas à descendre ? Je me tourne vers Victor, qui aide Salomé à sortir de la voiture. Je tente d'ouvrir la porte se trouvant de mon côté. Elle est verrouillée. Je ne dois pas paniquer. Respire.

Un... Deux... Trois... Quatre... Souffle.

Mes bracelets tournent autour de mes poignets, mais la vitesse est bien trop élevée pour m'accorder l'apaisement recherché. Alors je tente de me concentrer sur ceux que j'ai donnés à Renzo. Il doit lui aussi avoir besoin de les entendre tinter pour arriver à calmer ses angoisses et ne pas partir en vrille. La seule chose, qui me rassure, c'est de savoir que Gianni se trouve à ses côtés au cas où il déclencherait une nouvelle crise. Ce n'est pourtant pas le moment.

Je tente de croiser les yeux sombres de Victor. Après tout ce qu'il s'est passé entre nous ces derniers temps, je n'aurai pas cru avoir besoin qu'il me porte de l'attention. Mais là, je la recherche et la sollicite, même. Il fuit mon regard, il n'écoute pas les supplications de Salomé de m'apporter de l'aide. Malgré l'angoisse qui tente de me noyer, je l'entends lui répondre d'un ton neutre.

— Chacun sa merde !

— Tu ne peux pas...

— J'ai bien assez à m'occuper avec toi et ton père.

— Mais qu'est-ce qu'on fout ici alors ? Pourquoi n'est-on pas resté au Manoir pour discuter de la situation ?

— Parce que le plan a changé entre-temps. Placido, ramène-toi !

J'ai encore un espoir en me disant que je vais pouvoir descendre et permettre à Renzo de me sauver des griffes de mon bourreau. Pourtant, quand je croise le regard de ce monstre, je m'aperçois qu'il ne compte pas écouter Victor et suivre leur nouveau plan.

— C'est toi et moi, mon petit oiseau.

— Nooooon !

Je repousse son corps en lui infligeant des coups de pied et de poings.

— Je ne te demande pas ton avis. On va se rendre chez moi, je vais bien m'occuper de toi. Je vais te faire couler un bain... Tu te souviens de notre première fois. Ta peau est toujours aussi douce.

— Ne me touche pas !

Mes ruades reprennent, mais comme, quand j'avais sept ans, ses immenses mains me bloquent et m'empêchent de me défendre. Le cauchemar ne peut pas recommencer.

— Tu sais bien que ça va être torride entre nous. Tu as apprécié que je te caresse au club. Ça t'a excitée de me voir baiser cette nana dans cet hôtel de Montmartre ! Tu as aimé les coups de reins brutaux que je lui ai infligés. Tu sais à qui je pensais en m'enfonçant dans ses chairs ? À toi, mon petit oiseau. Tu es devenue une vraie chaudasse. Et ça, c'est grâce à moi. J'ai su préparer ton petit corps aux plaisirs sexuels des adultes.

J'ai envie de gerber en l'entendant me confier sa perversité.

— Tu n'es qu'un pédophile. Un dépravé. Tu n'avais pas le droit de me toucher, de m'obliger à te caresser. Je n'étais qu'une enfant. Une gamine que tu as agressée sexuellement par trois fois. Alors, ne viens pas te vanter de m'avoir préparée à devenir une adulte. Espèce de malade, je n'avais que sept ans. Tu es un pervers et je ne me laisserai pas faire.

— Tu es à moi. On n'oublie jamais son premier...

Le monstre est coupé dans sa phrase par Victor, qui vient de l'assommer avec une pierre qu'il a ramassée dans le massif de fleurs. Il s'écroule au sol, un filet de sang coule de derrière sa tête. Mais mon ancien Boss ne s'en préoccupe pas.

— Il t'a violée ?

Je secoue la tête. Je n'ai plus aucun tonus. J'ai tout donné pour jeter ma haine à la face de mon agresseur. Mes jambes flageolent et ne me portent plus. Victor me rattrape avant que je ne m'écroule au sol. Il me porte dans ses bras en mode princesse tandis que sa voix douce me recouvre.

— Excuse-moi, Perle. Je ne savais pas ce que tu avais subi et qui en était le coupable. J'ai été aveuglé par ma vengeance. Je vais tout réparer, je te le promets.

Il m'embrasse sur le front et se tourne vers Salomé pour ajouter.

— Je reviens, ma Chérie. Je vais emmener Perle dans la boutique et ensuite je te libère.

— C'est bon, Victor, je vais mieux. Pose-moi, je peux marcher toute seule.

Je le repousse légèrement, car je ne veux pas le froisser. Je n'oublie pas qu'il vient de me sauver des griffes de ce monstre.

— Merci de m'avoir aidée. Tu dois t'occuper de Salomé, maintenant. Relâche-la, tu ne peux pas agir ainsi. Ce n'est pas toi. Reprends-toi, Victor.

J'ai l'impression que mes mots le touchent. Il me repose et s'approche de son ex-fiancée. D'un coup de canif, il coupe le scotch et la libère. Salomé frotte ses poignets et, dès qu'elle est sur ses pieds, elle recule de quelques pas pour mettre de la distance entre Victor et elle.

— Allons retrouver Barresi !

Salomé me presse d'avancer vers la boutique. Quand on entend des insultes, une bagarre. Deux corps qui se malmènent, se frappent, roulent au sol. Entre Victor et mon agresseur, je ne saurais dire qui l'emporte sur l'autre. Jusqu'au moment où l'arrière de la tête de Placido heurte à nouveau la pierre après avoir reçu un coup de poing de mon ancien Boss. Le monstre s'immobilise, cette fois-ci, le liquide s'écoule rapidement autour de son crâne, créant une auréole ensanglantée.

— Tu l'as tué ?

Salomé, choquée, s'avance et rejoint Victor, toujours assis sur les jambes inertes de mon agresseur. Il ne bouge pas. Figé, il regarde le corps sans vie sans montrer la moindre réaction.

— Victor.

Salomé le secoue pour qu'il reprenne ses esprits. Je sors mon téléphone et appelle les secours. Je pense que c'est inutile, mais...

— Mon Ange !

Je me détourne de cette scène macabre pour courir vers l'homme que j'aime. Il est suivi par Gianni et par la mère de Renzo qui tient un fusil dans les mains. Je me stoppe en ne sachant pas qui elle vise. Renzo, lui, ne se pose pas autant de questions. Il continue de se diriger vers moi sans ralentir jusqu'à percuter mon corps. Il ceint aussitôt ma taille et m'embrasse avec la fougue du désespoir. Ses mains entourent mon visage pour me fixer et demander fébrilement.

— Tu vas bien, Angelo mio ?

Son regard balaye rapidement mon corps alors que je le rassure.

— Maintenant que je suis dans tes bras, je peux respirer.

— Tu es sûre ? Amore mio...

Même si les circonstances sont dramatiques, ses mots trouvent directement le chemin de mon cœur qui se met à battre au rythme de l'amour. Bien trop fort, trop vite, trop intensément. Mais terriblement bon.

Les personnes s'agitent autour de nous comme au ralenti, alors qu'on a la sensation ultime d'être seul au monde protégé par notre bulle. Tous les sons sont déformés, entourés d'une ouate épaisse, tandis que les palpitations de nos cœurs sont amplifiées par l'étreinte que ni l'un ni l'autre ne veut relâcher. Au contraire...

— J'ai eu tellement peur de te perdre, Angelo mio.

Les sirènes déchirent l'enveloppe de notre bulle, nous ramenant à la tragique vérité du moment. Celle de la mort de ce monstre qui a volé notre innocence. Nelo se rapproche de moi et Renzo relâche son enlacement autour de mon corps pour laisser la place à Nelo. Le soulagement est commun.

— Il ne pourra plus jamais nous faire de mal, Piccola.

Ses bras me serrent puissamment tandis que le corps recouvert d'un drap blanc est transporté vers l'ambulance.

— C'est moi qui les ai prévenus.

Mon frère répond à mon questionnement silencieux en voyant deux policiers entourer Victor. Il est menotté et monte à l'arrière de la voiture bleue. Son regard croise le mien et quelque chose se brise en moi. Mon ancien Boss ébauche un sourire tendre avant que la porte se referme. Il m'a sauvée...

Et sans aucun doute aimée.

Salomé – chamboulée par la scène – lâche un sanglot et des pleurs avant de retrouver les bras de mon frère. Je l'entends lui dire.

— C'est fini, mon Coquelicot.

Renzo en profite pour entourer les siens autour de mon corps tremblant.

— Ça va aller, Angelo mio.

Deux autres flics négocient avec la mère de Renzo pour qu'elle leur donne son fusil, alors qu'elle s'y agrippe comme si c'était sa planche de salut.

— Mamma soit raisonnable.

— Tant que ces deux vermines ne seront pas arrêtées par ces messieurs, je le garde.

— De qui parle-t-elle ?

— De Charlotte et Pacôme. Elles sont dans la boutique attachées à des chaises.

Renzo termine de me raconter ce qu'il s'est passé et dit lorsqu'elles sortent menottées à leur tour.

— Ils ne sont pas venus pour rien.

Gianni a raison. C'est un sacré coup de filet. Un moment que l'on n'oubliera jamais. Celui où ce plan machiavélique a tourné à notre avantage. Celui où tout se termine bien. Gloria ayant même accepté d'abandonner son arme.

Nous sommes tous sonnés. Nous tenant au milieu de cette cour, nous peinons à bouger, à parler.

— Allez, les enfants, profitez de la vie et d'être sortis sains et saufs de cette mésaventure.

Sa mère s'approche de Renzo et je me détache du corps de son fils. Elle l'embrasse sur une joue sans que Renzo comprenne ce qu'il lui arrive. Il n'ose pas bouger face à cette marque d'affection.

— On se voit demain, mio figlio.

— D'accord, mamma.

Une fois Gloria partie, nous nous regardons tous les cinq sans trop savoir quoi faire ou dire tant nous sommes sonnés. C'est Salomé qui rompt le silence.

— Nous allons rentrer au Manoir avec Nelo. Je vais rassurer mon père et voir comment gérer la presse avec l'arrestation de Victor.

— Ça ne va pas être simple. Si tu as besoin de moi...

— Tu dois te reposer, Perle, après cette journée éprouvante. Si tu veux, on se voit demain pour travailler sur les nouveaux ensembles.

— Faisons comme ça.

— Ça vous embête de me déposer chez moi ? demande Gianni. C'est sur votre route.

— Pas de soucis, lui répond mon frère.

Ils partent donc tous les trois, alors que Renzo me propose.

— On rentre chez nous ?

— Chez nous ?

∞ ∞∞ ∞

Victor prend la défense de Perle et n'hésite pas à frapper le monstre. Sa mort est accidentelle d'après vous ?

Perle et Renzo se retrouvent enfin et une bulle d'amour se crée pour les protéger pendant quelques minutes précieuses. Ils en avaient besoin, non ?

Le cauchemar est terminé. Placido est mort, c'est confirmé par Nelo. Cette embrassade entre frère et sœur met un point final à toutes ces années d'angoisse et de peur...

Victor est arrêté ainsi que Charlotte et Pacôme. Voilà qui clôt leur vengeance ?

∞ ∞∞ ∞

📍 Demain, on pourra lire le chapitre de RENZO :

🎭 Un bain qui...

∞ ∞∞ ∞

🐞 Bonne journée, mes Sexys Love, gros bisous 🐺

🎉 Kty.Edcall.Autrice 🎉


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