T2 | 33 - RENZO

∞ RENZO 

∞ Je dois être à la hauteur, fort, courageux, garder mon calme, avoir l'esprit clair et être attentif aux moindres détails pour tout ce qui va suivre. Malgré ce que je peux voir ou entendre, je dois rester concentré à 100 % sur mon objectif. Je suis un Putana de poissard, alors je dois éviter de partir en vrille pour ne pas laisser la noirceur m'envahir afin de ne pas foirer le sauvetage de mia Perla. Et ne pas replonger dans mes ténèbres. Je dois être prudent et attendre le bon moment pour la sortir de là, heureusement je peux compter sur mon meilleur ami. Je dois protéger ma Coccinelle et en finir avec cette noirceur autour de nous, mais surtout, je dois penser à sauver mon Ange. 

Merci Djibelle isabelleboissonnot LucieOnkra anarsis Dulce1503 bamboue celenalana vero1370 rosnaly2 StephOBV orrace57 FIBULONeloloflower mimiminou54 pour avoir participé avec brio au préambule !

Décembre 2018 | Manufacture BARRESI & CO Florence FI, Italie

∞ ∞∞ ∞

À une centaine de mètres avant d'arriver à la manufacture, j'ai une idée que je communique au chauffeur.

— N'entre pas par la porte principale, contourne les bâtiments.

— Tu veux qu'on les épie depuis la remise ?

— Oui, si elles bougent, on pourra les suivre. Si quelqu'un arrive, on les verra aussi.

Mon téléphone sonne et je plonge rapidement ma main dans ma poche. Voir le prénom de mon Ange s'afficher sur mon écran accélère mon cœur après qu'il est marqué un temps d'arrêt. Elle me contacte enfin...

— C'est Perle ?

Mon meilleur ami penche sa tête pour lire le message avec moi.

— Elle confirme bien que l'autre connard est avec elle.

— Mon Ange doit être pétrifié par la peur. Putain ! Il n'a pas intérêt de la toucher.

Mes mains commencent à trembler de façon irrationnelle. La boule d'acidité qui s'est aussitôt formée dans mon bide explose en provoquant une déflagration qui se déplace à la vitesse du son dans tout mon être.

— Ressaisis-toi ! Perle compte sur toi. Si tu veux lui prouver à quel point tu tiens à elle, c'est maintenant ! Les mots n'ont de l'importance que s'ils sont suivis d'actes forts.

Gianni a raison. Comme souvent.

Je caresse les bracelets en métal que m'a donnés mon Ange. Je puise de la force dans ce cercle, que j'incite à tourner. Je dois lui répondre, Perle doit savoir que je suis là pour l'aider malgré mes ténèbres.

RenzoTu vas bien ? On est planqué à l'arrière de la manufacture avec Gianni. 

Perle : Oui. Et toi ?

Renzo : J'ai eu très peur pour toi. Ti amo, mia Perla preziosa. Active le GPS. Fais attention à toi. 

Je fixe mon téléphone en espérant lire une nouvelle réponse, mais rien.

— Elle prend des risques en échangeant avec toi. Elle sait qu'on l'attend et regarde, elle a enclenché sa position.

— Perle est forte...

— Elle ne lâche rien et, toi, non plus.

Mon téléphone émet une sonnerie à nouveau, mais c'est avec déception que je vois que le message vient de son frère.

Nelo : Des news ?

Je lui réponds rapidement en fournissant un résumé de l'échange avec sa sœur. Il m'informe qu'il arrivera d'ici quinze minutes.

L'auto se gare à côté de la remise et de là où nous sommes on peut voir le parking. Les voitures de Pacôme et Charlotte sont toujours dans la cour.

— Tu as un plan, Lorenzo ?

— Non.

— C'est rassurant, ça...

J'ai bien conscience que c'est flippant, mais rien ne sert de mentir. Je ne sais pas comment vont se dérouler les choses ni pourquoi ils viennent tous les quatre ici. On va devoir improviser et ce n'est peut-être pas le meilleur procédé. Alors en attendant qu'ils arrivent, j'occupe mon esprit en cherchant d'autres solutions.

— Et si on les retenait prisonnières ?

— Tu veux t'en servir de monnaie d'échange ?

— Pourquoi pas ?

— Après tout... Qu'est-ce qu'on risque ?

Nous sortons de notre cachette et à pas de loup nous nous dirigeons vers l'atelier. Au passage, je récupère ma batte de baseball dans mon bureau et Gianni, une grosse paire de ciseaux qui se trouve sur une table de découpe de tissus. On improvise aussi au niveau des armes, mais on n'a pas vraiment le choix.

Après avoir vérifié qu'elles se trouvaient toujours dans la boutique, je fais signe à Gianni, que je vais entrer en premier. Je mime un décompte silencieux et à trois, Gianni ouvre la porte et je pénètre aussitôt dans la pièce.

— Pas un geste !

Les deux femmes surprises arrêtent de s'embrasser. Pacôme tente aussi vite qu'elle le peut de baisser sa robe tandis que Charlotte se tourne vers moi après avoir lâché l'intimité de sa compagne.

— Que fais-tu là, Lorenzo ?

— On sait que vous attendez Victor. Gianni ! Attache-les.

— Avec plaisir !

Pacôme – comme à son habitude – tente une manœuvre pour échapper à mon meilleur ami, mais ce dernier est resté vigilant. Il la plaque au sol et, tout en la chevauchant, il lui noue les mains derrière le dos. Il la relève et l'oblige à s'asseoir sur une chaise en fer. Il fixe ses chevilles aux pieds du siège, puis il s'occupe de Charlotte qui ne montre aucun signe de rébellion.

Gianni se place derrière elles et moi à côté de la porte de sorte que lorsque l'autre quatuor entrera dans la boutique on pourra les encercler. Je compte sur l'effet de surprise.

J'envoie un message à Nelo et lui relate notre prise d'initiative. Il approuve, même s'il ne sait pas non plus si ce sera suffisant pour négocier l'échange de prisonnières. Il sera là dans quelques minutes. Pourvu que ça marche.

L'attente me paraît interminable et je commence à désespérer de voir arriver mon Ange. Je ne quitte pas mon écran des yeux afin de regarder avancer ce point de localisation sur cette ligne droite. Ils ne sont plus très loin.

— Pourquoi ?

Pacôme et mon ex se regardent pour savoir si elles doivent me répondre.

— On vous a entendus parler de vengeance, précise Gianni.

— C'est quoi, votre but ? Me prendre l'entreprise ? En quoi ça te concerne Charlotte ?

Pacôme monte au créneau et m'invective.

— Tu n'es pas légitime à la tête de la manufacture.

— Parce que, toi, tu l'es peut-être ?

— Elle me revient !

Cette furie bien qu'elle soit attachée me hurle ses mots tout en avançant son buste comme pour m'attaquer.

— Mais de quel droit ?

Du bruit provient du côté gauche de la pièce et la porte s'ouvre. Tout se passe très vite et avec Gianni nous n'avons pas le temps de comprendre, ce qu'il se trame, que je me retrouve face au canon du fusil de ma mère. Ce n'est pas une première depuis que je suis revenu vivre à Florence. Elle a développé une peur panique lorsqu'elle se retrouve seule dans cette trop grande bâtisse, qui est leur maison. Une prison, plutôt, où elle va finir par s'enterrer. Je dois arriver à la convaincre maintenant qu'elle est veuve de vendre et de se trouver un bel appartement ou une villa. Elle fera son choix, mais un truc de taille humaine et qui soit suffisant pour une personne seule.

La voilà donc qui pointe le canon de son arme dans la direction de Pacôme et Charlotte, alors qu'elle s'adresse à cette dernière.

— Je ne suis même pas surprise de te trouver là. D'abord, mon fils, puis mon mari et enfin son assistante. Tu auras couché avec les trois pour un résultat identique. C'est-à-dire, rien ! Aucun d'eux ne t'aura accordé d'avoir l'accès à la manufacture.

Pacôme se tourne avec stupéfaction vers mon ancienne compagne.

— Comment ça ?

— Tu vois Pacôme, tu n'es pas aussi clairvoyante que tu le crois. Charlotte n'agit que dans son intérêt.

— C'est vrai ? Tu m'as utilisée ?

— On forme un duo, ma chérie, aussi bien dans la vie que dans le privé. Ne l'écoute pas.

— Quel est ton intérêt, Charlotte ?

Elle me regarde fixement pour que ses iris déversent toute cette haine viscérale, qu'elle ressent profondément, avant de me jeter à la gueule ce qu'elle éprouve comme un sentiment d'injustice.

— Tu croyais quoi ? Que je rêvais de vivre avec un mec sans le sou ? Il t'aurait suffi de bosser ici pour rouler sur l'or. Mais non, Monsieur, a préféré jouer les rebelles.

— Tu veux dire que pendant deux ans...

— J'ai attendu que tu te décides à revenir à Florence. Tu étais la poule aux œufs d'or. En acceptant ma place aux beaux-arts, je voulais t'obliger à revenir à Florence.

— Toute cette manipulation vient de toi ?

— Oui ! Ton père avait beau me dire que j'allais te perdre en restant sur mes positions, je ne l'ai pas écouté. J'étais persuadé que tu m'aimais assez pour tout lâcher et me suivre.

— Grossière erreur. Ce qui prouve que tu ne me connaissais pas.

— J'ai essayé de te comprendre pendant deux ans. Mais il y a un truc en toi que je n'ai jamais pu cerner.

— Pour cela, il aurait fallu que tu m'aimes...

Le silence aurait pu s'imposer, mais ma mère ne compte pas s'arrêter là.

— Donc après le refus de Lorenzo, tu t'en es pris à mon mari ?

— Il n'a pas été difficile à convaincre, vu la femme avec qui il partageait sa vie. Aussi austère que sa maison.

— Je ne te permets pas.

Ma mère la vise et j'ai juste le temps de lui arracher le fusil avant qu'elle ne tire. Ça a été un pur réflexe. Je n'ai pas eu le temps de me demander si Charlotte méritait que je l'épargne. Même si au fond de moi, je l'aurai bien rayé de ma vie, je n'ai aucune envie que ma mère finisse ses jours en prison.

— Je savais bien que tu tenais toujours à moi.

L'envie de la gifler me démange, mais je me retiens, il n'est pas question que je m'abaisse à frapper une femme même si elle le mérite au centuple.

— Si tu savais ce que j'éprouve pour toi, tu la fermerais. S'il existe quelque chose de plus fort que la haine, c'est ce que je ressens envers toi depuis des années. Mais tu vois, moi, j'avance, j'arrête de vivre dans le passé...

— Grâce à ce mannequin sans intérêt ? Laisse-moi rire. Elle ne m'arrive même pas à la cheville.

— C'est là que tu te trompes. Perle possède bien plus d'amour que tu ne pourras jamais en envisager. Elle est pure, me connaît mieux que moi-même et contrairement à toi, elle, elle a su découvrir qui je suis vraiment !

— Alors, j'espère que tu en as profité parce qu'elle va devenir qu'un lointain souvenir. Placido va se charger d'elle et ça ne va pas être beau à voir quand il en aura terminé avec elle.

Cette fois-ci, je ne retiens pas la haine qui vient de se déverser dans mes veines comme un feu attisé par des vents violents. J'agrippe le col de son chemisier et sous une puissante impulsion provenant de ma rage, j'arrive même à faire décoller son corps de la chaise sur laquelle elle est attachée.

Gianni intervient aussitôt pour éviter que je déverse tout ce brasier, qui me consume.

— Elle ne mérite pas que tu te salisses les mains. Tu as besoin de réponses, alors calme-toi.

Je baisse la tête et tente de réguler ma respiration. Savoir mon Ange aux mains de ce monstre me fait vriller. Je vais le tuer de mes mains, s'il ose toucher un seul de ses cheveux.

— D'où connais-tu ce fumier ?

— La vie est bien faite parfois et nous permet de rencontrer les bonnes personnes au bon moment.

— Vous vous êtes sans doute retrouvés dans un dépotoir, alors !

— Une exposition de photos et de peinture, plutôt.

Mon sang ne fait qu'un tour en pensant qu'il a pu assister à la mienne et ensuite au défilé de Perle.

— Je vois que tu commences à comprendre.

— Le riche collectionneur, c'était lui ?

— Il a voulu acheter ton triptyque à prix d'or, mais n'a pu obtenir que certaines photos et une peinture que j'ai pu acquérir pour lui. Si tu voyais la chambre qu'il a aménagée pour recevoir cette femme, c'est à la limite de la vénération.

Tout ce qui se trouve sur la table de la boutique vole aux quatre coins de la pièce. Je tape mes poings sur cette dernière jusqu'à ce que Gianni ceinture mes bras.

— Je savais bien que je ne devais pas le vendre, mais je n'aurais jamais pu penser que mes photos allaient alimenter la folie de ce pervers.

J'ai une furieuse envie de boire, de noyer mes peurs les plus profondes et la culpabilité que je ressens. Sans le vouloir, j'ai exposé mon Ange à cet être corrompu et je l'ai ramené dans sa vie. Je ne me le pardonnerai pas.

— Si tu veux tout savoir, c'est à ton exposition que nous avons élaboré ce plan machiavélique avec Placido, Victor et Tessa.

Les bras m'en tombent alors que les pièces du puzzle viennent enfin de se mettre en place.

∞ ∞∞ ∞

La mère de Renzo nous en apprend plus sur Charlotte. Une femme arriviste qui en voulait au fric des Barresi apparemment, non ?

La fin de l'histoire s'approche à grands pas et l'on obtient pas mal de réponses aux questions que vous vous êtes posées au fil des chapitres. Vous ai-je apporté toutes les explications ?

Charlotte, Placido, Victor et Tessa étaient donc de mèche pour faire tomber Renzo, Perle et Salomé. Chacun trouvait son compte dans cette vengeance à multiples facettes. Aviez-vous deviné ce plan machiavélique ?

Ne reste plus qu'à découvrir ce que Pacôme vient faire dans l'affaire, une idée ?

∞ ∞∞ ∞

📍 Demain, on pourra lire le chapitre de PERLE :

🎭 Pourvu qu'il me...

∞ ∞∞ ∞

🐞 Bonne journée, mes Sexys Love, gros bisous 🐺

🎉 Kty.Edcall.Autrice 🎉


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