T2 | 28 - PERLE
∞ PERLE ∞
∞ Pour qui Pacôme se prend-elle ? On va la faire redescendre de son piédestal, la moufette. Elle a su satisfaire le père de Renzo, mais il n'est plus là pour qu'elle continue à se conduire comme si elle était la patronne. Ce n'est pas parce qu'il lui a accordé 51 % de la boîte qu'elle doit se comporter de la sorte. Surtout qu'on ne sait pas si c'est avéré ou si ce n'est pas un autre de ses fantasmes. Alors il est temps que Renzo retrouve sa place et je vais l'y aider de son mieux. ∞
Merci Dulce1503 orrace57 anarsis rosnaly2 isabelleboissonnot bamboue eloloflower celenalana
Décembre 2018 | Manufacture BARRESI & CO Florence FI, Italie
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Tenir la main de Renzo me permet de mieux apprécier le regard tendre que Nelo dépose sur Salomé. Il se sent enfin capable de s'ouvrir aux autres. J'ai tellement attendu ce moment, que je n'arrive pas à réaliser que c'est en train de se produire devant mes yeux. Renzo se glisse dans mon dos et me chuchote.
— Je te l'avais dit. Certains regards ne trompent pas.
Il a raison. Mais toutes les œillades ne produisent pas le même effet et n'obtiennent pas un résultat équivalent. Celles de Pacôme sont lapidaires et pas seulement envers moi. Elles le sont surtout par rapport à Renzo. Je le sens se tendre dans mon dos. Les bracelets que je lui ai offerts tintent. Signe qu'il tente de calmer une montée de crise.
C'est vrai qu'avec la découverte de son bureau et la discussion sur mon passé, on a perdu de vue la raison pour laquelle on est venu jusqu'ici. Renzo s'est tendu en apercevant Pacôme, donc je suppose qu'elle en est la cause. Je ne la lâche pas du regard et celui qu'elle octroie à Renzo me glace le sang. Je resserre ses bras autour de ma taille autant pour le rassurer que pour m'y accrocher.
Salomé a dû sentir cette montée de tension et nous propose.
— C'est bon pour vous si l'on va choisir les tissus ?
— Oui, Salomé. On vous suit.
Nelo se retourne vers moi. Il a sans doute décelé une faille dans ma réponse. Pourtant j'ai tenté mon possible afin que ma voix soit posée. D'un coup de tête imperceptible pour les autres, je l'assure que tout va bien. Pourtant il pose son attention sur mes poignets. Il est surpris de voir que le léger tintement ne vient pas des miens. Il inspecte Renzo puis d'une main assurée – calée dans le dos de ma Boss – il la pousse vers la sortie et entraîne Pacôme dans son mouvement.
Je pivote aussitôt dans les bras de l'homme que j'aime pour savoir ce que cette peste a pu commettre pour qu'il soit dans cet état.
— Il lui a accordé 51 % de la manufacture.
— Il n'a pas pu...
Son rire glacial et sans joie m'assure pourtant de la véracité de cette annonce.
— C'est elle qui te l'a dit ?
— Oui, juste avant votre arrivée.
— Elle a peut-être voulu te causer du tort. Tu devrais en parler avec ta mère avant de te persuader que c'est vrai.
Renzo est perdu. Il est tellement fragile à ces moments-là. Bien loin du mec sûr de lui qui maîtrise tout.
— Allons choisir les tissus et l'on avisera ensuite.
Sans me répondre, il scelle nos lèvres avec l'énergie du désespoir. Il s'octroie la part de calme dont il a besoin. Mais au-delà de ça, il m'embrasse avec amour. Son baiser est à la fois tendre et renversant.
— Maintenant, on peut y aller.
Il me tend sa main, que je saisis en souriant. Le Renzo fier de lui revient à la surface. Ça doit être épuisant pour lui de passer d'un état à un autre. Les cernes sous ses yeux me le confirment. Cette nuit, je vais tout mettre en œuvre pour qu'il prenne du repos.
On rentre dans l'atelier pour trouver Pacôme à l'œuvre. Elle a étalé des échantillons qu'elle présente à ma Boss en lui rappelant la sélection réalisée lors de leur dernière réunion.
— Nous étions restés sur le choix de cette dentelle...
Salomé la coupe en nous voyant arriver.
— Nous n'avons pas encore entériné cette décision. Perle, qu'en penses-tu ? Renzo, tu lui montres tes créations.
Cette femme doit avoir un pouvoir de discernement aigu pour avoir compris ce qui se joue entre Renzo et Pacôme. Mon homme saisit cette opportunité pour reprendre le dessus. Pendant une heure, nous débattons de ce qui correspond le mieux pour nos nouveaux modèles.
Du temps que la blonde range les rouleaux de tissu qui n'ont pas été sélectionnés, je félicite Renzo pour ses créations.
— Tu as accompli un boulot de dingue en très peu de temps.
— Merci, Perle.
— Et bien sûr, vos choix l'ont été en toute objectivité.
La façon dont Pacôme m'attaque, alors qu'elle a attendu que Salomé et Nelo sortent de la pièce, déclenche en moi une vague de colère que je laisse éclater. Elle n'aurait pas dû s'en prendre à l'homme que j'aime.
— Parlons-en. Contrairement à vous, je suis professionnelle et je sais faire la part des choses entre le travail et le privé. Ce qui n'est pas votre cas.
— Vous insinuez quoi ?
— Que, pour être arrivée à obtenir ce poste, vos compétences n'ont pas été suffisantes !
— Je ne te permets pas de...
— On passe au tutoiement ? Preuve supplémentaire de votre immaturité et manque de discernement. Ce qui renforce mon idée sur vous.
— Et tu parles en connaissance de cause. Salomé est au courant que tu te tapes son fiancé ?
Renzo me retient de lui sauter à la gorge. Il ceinture ma taille et me tire vers l'arrière. Tandis que la voix de ma Boss tonne dans l'atelier.
— Je le suis. Et je vais apporter une rectification importante à votre accusation. Quand on lance de telles calomnies, on vérifie qu'elles soient toujours d'actualité. Perle n'est plus l'amante de mon EX-fiancé. Quoi qu'il en soit, cette histoire est du passé et ne vous regarde en rien.
Cette garce accuse le coup et en perd sa verve, le temps de quelques secondes.
— Même si c'est terminé, cela n'empêche que...
— Rien du tout. Vous outrepassez les prérogatives qui vous ont été accordées par Monsieur Barresi père. Je mets en doute d'ailleurs sa clairvoyance à vous avoir proposé un tel poste de responsabilités. Aussi, je conseille à Monsieur Barresi fils de vérifier si vous n'avez pas commis un abus de faiblesse envers son père.
— Je n'ai pas eu besoin d'y recourir, mes compétences sont largement à la hauteur...
— Ça suffit !
La voix sèche et dure de Renzo a cloué le bec de ce pivert peroxydé.
— Sors de chez moi !
— Je le suis tout autant que toi. Et même plus. S'il y en a un qui doit s'en aller, c'est toi. Tu n'as aucun moyen de me virer.
— C'est ce qu'on va voir. Tu ne vas pas t'en sortir comme ça.
Cette fois-ci, c'est moi qui tente de le retenir. Mais Renzo est bien trop puissant pour moi. Heureusement, Nelo prend le relais. Tout en lui bloquant les bras, il lui parle. Je ne sais pas ce qu'il lui dit, mais Renzo capitule et accepte de sortir de la pièce. J'en profite pour me rapprocher de cette garce et lui signifie tout en la toisant.
— Tu te crois forte, mais la bataille ne fait que commencer.
Salomé pense comme moi et elle ajoute sans se départir de son rôle de patronne.
— Les avocats de Coco Charnel vont passer au peigne fin ton contrat, tes agissements et ce que tu crois t'appartenir. Ce sont de vrais pitbulls qui ne vont rien t'épargner. Alors, un conseil. S'il te reste un minimum de jugeote, fais tes valises et pars loin d'ici et des Barresi.
— Vous n'avez pas à vous en mêler.
— Tu aurais dû y réfléchir avant de t'attaquer à eux. On ne touche pas aux personnes que j'estime. Viens, Perle. Laissons-la à ce qu'elle pense être une victoire.
Salomé crochète mon bras et nous sortons de l'atelier. Nous rejoignons Renzo et Nelo, qui sont en pleine discussion. Celle-ci s'arrête dès qu'ils nous aperçoivent. Je me demande s'ils parlaient toujours de Pacôme ?
Nelo est le premier à nous rejoindre, suivi de près par Renzo. Mon frère remplace son masque tendu par un beau sourire adressé à Salomé, qui le lui rend comme si nous n'étions pas là.
— Et si nous allions à la Trattoria de nos parents pour manger ? Notre père cuisine les meilleures pâtes de Florence.
— Avec plaisir, Nelo. C'est si gentiment proposé.
Elle s'approche de mon frère, qui lui offre son bras pour se diriger vers sa voiture. Tandis que je m'adresse à Renzo.
— Partant pour un bon repas ?
— Je n'ai pas particulièrement faim, mais, tant que je suis avec toi, tout me va.
Renzo me le confirme en m'embrassant goulûment avant que l'on rejoigne Salomé et mon frère. Qui aurait cru qu'ils s'entendent aussi bien ? Ils parlent entre eux, tandis que nous nous installons sur la banquette arrière sans qu'ils se préoccupent de nous. Alors je confie à cet homme qui me serre contre lui.
— J'ai l'impression d'être devenue invisible.
— Profitons-en, mon Ange.
Sa main se cale sur ma joue et tourne ma tête dans sa direction pour noyer son regard dans le mien. Son message est clair. Je viens de devenir le plat principal de son repas.
— Je croyais que tu n'avais pas faim, mio Lupo ?
— J'ai une soudaine faim de loup !
La voiture démarre et Renzo en profite pour me picorer le cou. Il dévore mon décolleté avant de grignoter ma mâchoire pour terminer de s'abreuver sur mes lèvres.
— Tu es un vrai délice. Bien meilleure que n'importe quel repas.
Nous arrivons chez mes parents et c'est dans la bonne humeur que nous entrons dans la Trattoria.
— Mes enfants !
Ma mère nous prend dans ses bras pour nous embrasser comme si nous avions encore dix ans. Cette femme déborde d'amour et je peux voir l'œil envieux de Renzo qui tente de regarder ailleurs.
— Je vais vous préparer une table de quatre, pendant que vous allez saluer votre père.
— Mais, mamma, on s'est déjà vu ce matin.
— Ma fille... Chaque instant est précieux.
Ce n'est pas la peine de discuter avec mamma. Depuis ce que nous avons vécu – Nelo et moi – elle s'est transformée en mère louve et n'a eu de cesse de se rattraper de ce qu'elle pense être la plus grande erreur de son existence. Malheureusement, son amour débordant ne pourra jamais effacer ce que nous avons subi.
Salomé et Renzo se dirigent vers la table au fond de la salle, tandis qu'avec mon frère nous rejoignons la cuisine. Je le stoppe dans le couloir pour demander.
— Tu as l'air de bien t'entendre avec Salomé.
— Oui.
— Elle te plaît ?
— Beaucoup.
— Dis donc tu étais plus bavard avec elle.
— Normal, je la découvre.
— C'est la première fois que je te vois aussi heureux avec une autre femme.
— Elle est différente... Ça ne s'explique pas.
— Je suis contente pour toi si tu savais.
Mon frère me prend dans ses bras. Il pose son menton sur le haut de mon crâne comme il en a toujours eu l'habitude.
— Je vais avoir besoin de toi Piccola.
Je relève mon visage vers mon frangin. Je le retrouve en plein doute.
— À quel sujet ?
— Je ne sais pas comment agir ou comment me conduire avec Salomé.
— Tu t'en sors pourtant très bien. Continue à suivre ton instinct.
— Si, par cas, je...
— Tu vas gérer et puis fais confiance à Salomé. C'est une belle personne.
— J'ai peur de tout faire foirer.
— Écoute ce que tu ressens quand tu la regardes, quand tu plonges tes yeux dans les siens, quand tu tiens son bras, quand vos corps se frôlent. Je suis persuadé que tu vas y arriver.
— Elle vient de rompre ses fiançailles, ce n'est peut-être pas le bon moment pour...
— C'est à Salomé d'en décider. Elle a du caractère et ne fera rien qui ne lui convient pas.
Après avoir salué notre père, nous rejoignons nos crushs respectifs, qui sont en pleine discussion. Nelo dispose un plat de cannellonis sur la table et moi de lasagne avant de prendre place à côté de Renzo. Il me sourit et saisit aussitôt ma main pour déposer un baiser au creux de mon poignet. C'est fou comme je chéris cet homme si doux, attentif et aimant. Je ne laisserai personne le renvoyer vers ses ténèbres. Pacôme, tiens-toi à carreaux ou tu auras affaire à moi.
— Ça va, mon Ange ?
— Oui. Et toi ?
— Salomé m'a proposé l'aide de ses avocats pour confirmer ou infirmer les dires de Côme.
— Tu devrais en parler avec ta mère pour savoir si elle est au courant de ce partage.
— Elle a beaucoup trop à organiser pour les obsèques de son mari.
— Perle a raison, il vaut mieux que tu lui en parles avant que ça soit mes hommes de loi, qui le fassent.
Renzo sort son téléphone en râlant, qu'on est toutes les mêmes avec nos fichus caractères. Il écrit un message court et concis.
« RV à 18 h 00. Urgent »
Ça va me laisser le temps de passer à l'atelier de Coco Charnel avec Salomé pour travailler sur les nouveaux modèles. Il n'est pas question qu'il affronte sa mère tout seul...
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➥ Perle félicite Renzo pour la fabrication des nouveaux tissus. On dirait qu'il assure dans son job de création, non ?
➥ Pacôme tient tête successivement à Perle, à Salomé et à Renzo. Elle détient un sacré caractère ou bien se sent-elle forte pour agir ainsi ?
➥ Nelo a l'air moins confiant quand il parle de Salomé avec sa sœur. Pourtant il s'en sort bien, non ?
➥ Perle a-t-elle raison de vouloir l'accompagner au rendez-vous que Renzo a fixé à sa mère ?
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📍 Demain, on pourra lire le chapitre de RENZO :
🎭 Je n'ai pas l'habitude...
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🐞 Bonne journée, mes Sexys Love, gros bisous 🐺
🎉 Kty.Edcall.Autrice 🎉
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