T2 | 27 ∞ RENZO

∞ RENZO 

∞ On sera bien ici, chez nous, rien que tous les deux dans cette maison qui lui plaît pour construire notre nouvelle vie de couple. On sera si heureux, ensemble, dans ce cocon qui nous représente tant et nous protège du monde extérieur. Je pourrai veiller sur elle, la protéger pour que rien ne lui arrive avant qu'elle ne reparte. 

Merci isabelleboissonnot orrace57 Dulce1503 bamboue o_loveaddict_ anarsis FIBULON mimiminou54 pour avoir participé à ce prélude.

Décembre 2018 | Manufacture BARRESI & CO Florence - Italie.

∞ ∞∞ ∞

La manufacture est fermée pour cause de décès. Ma mère a décrété que nous devions respecter trois jours de deuil envers son défunt mari. L'enterrement a lieu mercredi et les employés sont formellement priés de s'y rendre.

Pour autant, je n'ai pas annulé la réunion avec Salomé et Perle.

Je dois m'occuper l'esprit, car ma mère me met la pression pour que la succession se fasse au plus vite. Alors, pour la tenir éloignée de moi, je lui ai proposé d'organiser les obsèques - avec une joie à peine feinte. Et il vaut mieux sinon ça aurait été rapide avec moi. Pour ma part, c'est ainsi que je veux que se passent les miennes. Un cercueil à petit prix, il paraît qu'ils en font de très bien en carton maintenant et c'est plus écologique. Une bénédiction au lieu d'une messe de trois heures et l'on termine par la crémation. Tu es né poussière, tu redeviendras poussière.

Ma mère a été horrifiée quand je lui ai parlé de mon choix pour la cérémonie d'adieu. Elle n'a pas arrêté de tourner son fichu chapelet en récitant des prières pour soi-disant sauver mon âme. Si elle savait...

J'en ai profité pour dire à Perle mes dernières volontés, au cas où. C'est souvent le genre de discussion que l'on remet à plus tard et, quand le jour J arrive, on est pris au dépourvu. Tout comme je l'aurai prévu pour mon père, je veux que mes cendres soient jetées dans la rivière qui coule à l'arrière de ma propriété.

Car oui, j'ai décidé de l'acheter. Mon Ange s'y trouve bien, elle l'adore tout comme je l'espérais. Alors, que je décide de m'y installer définitivement ou pas, j'aurais un pied-à-terre en Italie. Il faut investir dans la pierre, me disait souvent mon grand-père. Et quand on voit ce qu'il m'a légué, son conseil est forcément bon.

Un message arrive et je m'empresse de le lire. Je suis sûr que c'est ma belle Italienne.

PERLE : On sera là d'ici vingt minutes.

RENZO : D'accord, je vous attends à la manufacture. Tu me manques.

PERLE : Idem 😍

Elle m'énerve quand elle me répond ça et elle le sait.

RENZO : Espèce de peste !

Perle n'a pas besoin d'être à côté de moi pour savoir qu'elle est en train de rire. Parce que c'est certain, elle doit se marrer. Cette femme me rend dingue.

Ce matin, après un réveil extrêmement torride, nous avons prolongé notre plaisir sous la douche avant de prendre un petit-déjeuner digne de ce nom. Perle a adoré mon assortiment de confitures. Puis je l'ai conduite chez elle. Ma belle Italienne avait besoin de voir sa famille et de discuter avec Nelo du retour de ce monstre dans leur vie.

Au premier coup d'œil, j'avais bien décelé qu'ils entretenaient un lien unique. Ce qu'ils ont vécu les a forcément rapprochés, soudés même. Au point où l'un veille sur l'autre pour qu'il tienne le coup. Cet événement aurait pu détruire mon Ange sans l'aide de Nelo, mais il lui a apporté cette force de vivre et de se battre. J'entends du bruit dans l'atelier, ce qui me sort de mes pensées.

— Vous ne devriez pas soutenir votre mère au lieu de vous trouver ici ?

Je me pensais seul dans la fabrique de tissus puisque les locaux sont fermés. J'ai reconnu cette voix, qui me donne envie de grincer des dents sans que j'aie eu besoin de me retourner. J'inspecte une étoffe encore sur le métier pour détecter le moindre défaut, quand je rétorque sur un ton sec.

— Dois-je te rappeler qui est le patron ?

— Non.

— Tu es venue vider ton bureau ?

— Je ne vois pas pourquoi, je ferais ça.

Pacôme se place en face de moi et inspecte à son tour le tissu à la recherche d'un défaut. Je dois lui reconnaître qu'elle fait bien son boulot.

— Parce que je t'ai viré !

— Oh, ça ? Je n'ai pas besoin d'en tenir compte.

Je relève mon regard vers elle pour voir si elle se fout de ma gueule.

— Je suis ton Boss !

— C'est là que tu commets une grossière erreur. Mon seul et unique patron, c'est Tonio Barresi.

— C'est ballot, ça ! Dois-je te rappeler qu'il est mort ?

— Aucunement, elle me rétorque en souriant. Son décès m'octroie 51 % de la société.

— C'est du grand n'importe quoi !

L'outil que je tenais dans la main traverse la pièce et va terminer son vol contre un mur de l'atelier avant d'achever sa course au sol dans un bruit métallique. Je vais péter un câble. Il n'a pas pu m'infliger cet affront. Ce n'est même pas une, Barresi.

Mon téléphone sonne pour m'annoncer un message que je n'ai pas besoin de lire. Mon Ange vient d'arriver.

Je sors le plus rapidement possible de cette bâtisse, qui m'étouffe. Elle est là – toujours aussi élégante et solaire – dans la tenue, que je lui ai choisie ce matin. Tout en avançant vers le trio, je fixe du regard ma belle Italienne. Je tente d'établir le lien avant même de me trouver devant elle. Mon Ange a tout de suite capté l'urgence et s'avance vers moi. Je salue brièvement Salomé et Nelo et les invite à nous attendre dans la boutique.

— Ton bureau se trouve où ?

— C'est celui de Tonio.

Elle s'empare de ma main et nous nous dirigeons vers le bâtiment assez rapidement sous le regard perçant de Nelo. La porte claque derrière moi et je prends Perle dans mes bras. Elle m'imite sans rien ajouter. Elle a compris que j'étais sur le point de craquer. Sa main longe ma nuque, parcourt mes boucles brunes avant d'incliner ma tête pour que ma joue se colle contre son palpitant.

— Respire calmement. Calque-toi à mon métronome.

Sans arrêter de me parler de sa voix douce et posée, elle commence à tourner ses bracelets, qui tintent à proximité de mon oreille. Ce son est mélodieux, envoûtant et je me laisse happer par ce chant, qui m'ensorcelle tout comme mon Ange. Elle arrive à accomplir des miracles.

— Tiens.

Ma belle Italienne me tend deux bracelets qu'elle passe à mon poignet.

— Au cas où... Tu n'auras qu'à les faire tinter pour penser à moi et te focaliser sur leurs sons apaisants.

— Merci, mais ils sont précieux pour toi.

— Pas autant que toi, mio Tenebroso.

Mia Perla preziosa.

Nos fronts se rencontrent tandis que nos souffles chauds dégagent une buée blanche due au froid de ce mois de décembre.

— Un chauffage dans ton bureau ne serait pas de trop.

— Il y en a un, mais le dimanche il n'est pas allumé.

D'un regard circulaire, Perle prend en compte les modifications que j'ai opérées dans cette pièce.

— Tu as réalisé du bon boulot dans ce local. Il te ressemble, entre la modernité et ton besoin de tout contrôler. Tout est bien rangé et rien ne dépasse.

Elle s'approche de mon bureau, le contourne et va s'asseoir sur mon fauteuil. Je souris en la voyant installée dans ce siège. J'ai passé du temps à me l'imaginer assise sur le plateau, les jambes écartées pour que je lui apporte du plaisir. Mais je ne pensais pas que cette envie soit aussi forte en la découvrant à ma place.

— Ce fauteuil me va bien, je trouve.

Je m'approche d'elle avec une démarche rapide. Je la fais pivoter pour me placer face à elle avant d'entourer les accoudoirs de cuir noir de mes mains. J'incline le buste vers elle.

— Il pourrait devenir le tien, si...

— On en a déjà parlé, Renzo. Tu sais bien que j'ai mon travail à Paris. D'ailleurs en parlant de mon boulot, Salomé doit nous attendre.

— Elle est en bonne compagnie avec Nelo.

— Ne dis pas n'importe quoi !

— Tu verras que j'ai raison. L'œil de ton frère pétille quand il la regarde.

— C'est impossible.

— Et pourquoi, elle n'est pas le style de ton frangin ?

Perle relève son regard triste vers le mien. Je m'accroupis devant elle en attendant qu'elle se livre.

— Nelo a été violé...

— Je comprends que ça complique son rapport aux autres. Toi aussi tu as été...

— C'était des attouchements.

— Ne minimise pas ce que tu as vécu. C'est tout aussi traumatisant que ce que ton frère a subi.

— Nelo a veillé sur moi.

— Tout comme toi, tu prends soin de lui ou des personnes que tu aimes.

— Tu ne comprends pas...

— Explique-moi. Je suis là pour toi mia Perla preziosa.

— Il m'a sauvé. J'ai voulu en finir...

Perle dégage son poignet de ses bracelets et le retourne pour me montrer les marques. Une dizaine de lignes plus ou moins fines. Je passe mon index dessus et m'arrête sur un trait plus épais, plus profond.

— Tu as voulu te suicider ?

— Oui. Je n'arrivais pas à gérer mes crises d'angoisses, je grandissais et mon corps me dégoûtait. Je me suis allongée dans la baignoire où tout avait commencé. Où pour la première fois, il m'a caressée où il m'a pénétrée de son doigt en me disant qu'il allait me donner du plaisir. Que j'allais aimer, et même en redemander.

Je resserre mon bras autour de son corps tremblant sans lâcher sa main. Sans relâcher son poignet. Sans arrêter de caresser cette ligne, qui aurait pu lui coûter la vie.

— Mon Ange, je suis tellement désolé que tu aies subi sa perversion.

— Nelo m'a sauvé la vie. Il veillait tout le temps sur moi. Sa vie tournait autour de la mienne. Il passait son temps libre avec moi. Tu comprends pourquoi il n'a jamais eu de petite amie.

— Il s'est pourtant engagé dans l'armée en te laissant...

Une voix d'homme me coupe la parole.

— Je gâchais sa vie. Je voulais tellement la protéger que j'étais en train de l'étouffer. Je faisais en sorte que les mecs ne s'approchent pas d'elle.

— Nelo, tu ne m'as pas empêchée de vivre. Au contraire, tu m'as sauvée.

Il s'approche de Perle comme s'il ne voyait qu'elle. Je me relève et lui laisse ma place. Mais pas question que je lâche la main de mon Ange. Il se saisit de l'autre et il commence à longer les bracelets avec le bout de son index.

— Regarde, ta vie est belle. Tu avais besoin que je te laisse t'envoler. Tu devais sortir de ta cage. Je ne pouvais pas continuer de te garder près de moi, de peur qu'on te fasse du mal. Je devais apprendre à vivre de mon côté. Grâce à l'armée, j'ai pu acquérir cette force de caractère, qui me permet de devenir un homme qui veut se donner une chance de s'ouvrir aux autres.

— Je suis tellement heureuse pour toi.

Salomé, suivie de Pacôme, entre dans mon bureau. Nelo se tourne avant de se lever sans quitter la Boss de ma belle Italienne du regard.

Perle cette fois-ci s'en aperçoit et serre ma main en laissant un sourire s'afficher sur son visage plus détendu.

D'avoir écouté mon Ange parler de ce qu'elle a vécu m'a permis d'oublier pourquoi j'étais monté dans les tours. Mais voir Pacôme face à moi qui me défit me rappelle la trahison de mon père.

Je ne serais jamais le patron de BARRESI & CO. Je voulais prouver que j'en étais capable, mais, encore une fois, mon géniteur vient de me démontrer que je n'étais plus rien pour lui.

Il a préféré une étrangère pour diriger notre entreprise familiale.

∞ ∞∞ ∞

Perle découvre le nouveau bureau de son amant. Elle s'installe dans son fauteuil, ce qui donne des idées à Renzo, qui insiste pour qu'elle reste vivre avec lui en Italie. Quel choix doit-elle faire ? Retourner à Paris et diriger la boutique ou rester à Florence et prendre la place de Victor ?

Perle avoue à Renzo qu'elle a fait une tentative de suicide. Il a su trouver les mots pour la rassurer, non ?

Nelo commence à aller mieux et se sent capable de nouer une relation. Vous pensez que ça peut être possible avec Salomé ?

Pourquoi le père Barresi aurait-il confié 51 % de la manufacture à Pacôme ?

∞ ∞∞ ∞

📍 Demain, on pourra lire le chapitre de PERLE :

🎭 Pour qui Pacôme se... 

∞ ∞∞ ∞

🐞 Bonne journée, mes Sexys Love, gros bisous 🐺

🎉 Kty.Edcall.Autrice 🎉


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