T2 | 26 - PERLE

∞ PERLE 

∞ Nelo doit savoir que cet enfoiré est de retour et qu'il est prêt à leur faire vivre un enfer encore une fois. Le diable est sorti de sa cachette et je compte sur lui pour m'aider à trouver une solution pour nuire à Placido et ainsi le rayer de la carte. Même si je suis en capacité de la protéger maintenant que je sais ce qu'il s'est passé avec ce que je prévois de faire à ce fils de pute, on encourt un danger. 

Merci Dulce1503 vero1370 bamboue rosnaly2 orrace57 mimiminou54 isabelleboissonnot StephOBV FIBULON pour avoir participé à ce prélude.

Décembre 2018 | Aéroport de Florence - Peretola, 50 127 Firenze, Italie

∞ ∞∞ ∞

Nous venons d'atterrir sans encombre, contrairement à ma tête, qui va finir par exploser. Je suis morte de trouille de savoir que ce monstre refait surface dans ma vie. Je m'écarte un peu de Renzo et Gianni, qui attendent nos valises sans que pour autant Renzo ne me lâche du regard alors que je passe un coup de téléphone à Nelo. Je jette un coup d'œil à l'heure, il est 04 h 47. J'hésite quelques secondes, mais je lance tout de même l'appel, je sais qu'il ne m'en voudra pas de le réveiller.

Ciao, Piccola !

Mon frère décroche après la première sonnerie, ce qui ne me rassure pas sur son état.

— Tu étais réveillé ?

— Non, mais, si ta musique résonne en pleine nuit, c'est forcément important.

Mon frère reste toujours sur le qui-vive depuis notre enfance et son engagement dans l'armée n'a rien arrangé. J'arrive à lui révéler l'objet de mon appel, même si ma voix subsiste quelque peu coincée dans ma gorge.

— Il est de retour.

— Tu en es sûre ?

Je sens l'affolement dans son timbre grave. Tout comme moi, il ne peut s'empêcher de revivre à la vitesse de la lumière les images de ce que l'on a subi.

— Oui, c'est bien lui, même s'il a changé physiquement.

— Ça remonte à vingt ans, forcément son apparence est différente.

Vingt et un ans pour être plus précis. Et malheureusement, rien ne s'efface, pas plus ses gestes que ses mots. Pourtant sa voix a changé, elle est bien plus caverneuse que dans mes souvenirs. Je touche mes bracelets, qui tintent pour endiguer cette nouvelle vague d'angoisse. Forcément, mon frère a dû les percevoir. Il augmente ma collection à chacun de ses retours. Il est à l'origine de cette idée de tromper ma peur par le bruit des bijoux, qui s'anime entre eux.

Piccola... Respire, ça va aller. Nous sommes des adultes, on sait se défendre maintenant.

C'est une évidence pour lui, il est entré dans l'armée en partie pour ça. Pour devenir plus fort et s'éloigner de ce monstre, de cette ville, de ce que nous avons vécu. Mon silence doit l'inquiéter, je le ressens dans sa question.

— Où te trouves-tu ?

— À l'aéroport de Florence, nous attendons nos bagages.

— Tu veux que je vienne te chercher, Piccola ?

— Ça va aller, merci.

— Tu es avec Barresi, c'est ça ?

— Oui. Son père vient de mourir. Je reste avec lui, il a besoin de moi.

— Toujours à te soucier des autres avant de penser à toi, me gronde-t-il gentiment. Si ça ne va pas, tu m'appelles. Tu me le promets, Perle ?

— Ne t'inquiète pas, Nelo. Renzo sait tout et il veille sur moi.

En même temps que je le lui affirme, Renzo entoure ma taille de ses bras. Il pose son menton sur mon épaule avant de parler à Nelo.

— Ta sœur ne risque rien avec moi. Je prends soin d'elle.

— Je te préviens, Barresi, tu n'as pas le droit à l'erreur.

Son ton militaire - qui a l'habitude de donner des ordres et d'être entendu - résonne dans mon portable.

— Je le sais, Marcillac.

— Très bien !

Sa voix claque et, avant que ça ne tourne à l'affrontement d'autorité entre eux, je m'adresse à mon frère avec le plus de douceur possible.

— Nelo, tu dois veiller sur les petits.

— J'informerai Mattéo et Tara. Ils sont à la maison. Je vais voir avec les parents s'ils ont eu vent de son retour.

— D'accord, tiens-moi au courant et sois prudent, Nelo.

— Je n'ai plus neuf ans. Il va trouver à qui se frotter s'il s'approche de moi ou de notre fratrie.

Je raccroche en sachant très bien qu'il sera capable de se défendre. En sera-t-il de même pour moi ?

— Tu vas rester avec moi, je ne te laisse pas le choix, cette fois-ci !

Je me tourne vers Renzo tout en étant toujours encerclé dans ses bras puissants.

— Ça t'arrange bien, hein ?

— Je ne vais pas dire le contraire, mais il n'est pas question qu'on prenne des risques maintenant que l'on sait qu'il est dans les parages. Allez, rentrons !

— Tu viens finir ta nuit chez mes parents ?

— Non, j'ai une tout autre idée, Angelo mio.

Ses doigts crochètent les miens et c'est main dans la main que nous rejoignons Gianni. Le taxi dépose son meilleur ami chez lui et nous reprenons la route sans savoir où nous allons.

— Bon, tu me dis où tu m'emmènes ?

— Un endroit que je veux que tu découvres. Je pensais attendre un peu... Mais rien ne sert de prévoir les choses avec toi.

Son sourire m'assure qu'il va mieux et que cette décision lui permet d'atteindre une plénitude intérieure qui m'émeut. J'effleure juste ses lèvres pour l'embrasser pour lui témoigner ma reconnaissance d'être là pour moi.

— Merci, Mio Lupo.

— De quoi ? D'être présent pour toi ? De veiller sur toi comme tu le fais avec moi depuis que l'on se connaît ? De te prouver que je tiens à toi et que ton bien-être m'importe ?

Cette fois-ci, il prend le relais et m'embrasse comme lui seul en a le pouvoir. Il me chamboule parce qu'il y a ajouté ce qu'il ressent pour moi. Ce ne sont pas juste des mots pour m'apaiser. Il le pense vraiment.

— Oui, Angelo mio, ti amo.

Il m'entraîne à le chevaucher pour pousser un peu plus loin cette inspection de nos sentiments. Mais nous arrivons bien trop vite à destination. Le taxi se stoppe devant une maison à un étage dont le jardin est éclairé à plusieurs endroits.

— Bienvenue chez moi, Angelo mio.

— La demeure de tes parents est magnifique.

Renzo sourit, paye le chauffeur et me tend la main pour sortir du taxi. Il récupère nos valises pendant que je regarde les lieux, malgré la nuit, les contours de la maison se dessinent. Elle est imposante avec une série de volets en façade. Il me semble en distinguer quatre au rez-de-chaussée ainsi qu'à l'étage.

Le haut portail en fer forgé s'ouvre après que Renzo ait appuyé sur une télécommande.

— Viens.

Il me tend la main et je m'empresse de la saisir. Son sourire est tellement lumineux que je suis submergée par une vague de bonheur qu'il me communique. Nous avançons dans une allée éclairée au sol qui nous guide vers cette maison au charme Toscan. Le jardin a l'air luxuriant pour ce que je peux en voir.

Renzo ouvre la porte d'entrée et m'incite à franchir le pas de la maison qu'il vient d'allumer. Il dépose ma valise et son sac dans cette première pièce.

— On ne va pas déranger ta mère ?

— Ça ne risque rien. Donne-moi ton manteau.

La chaleur est tout aussi accueillante que cette entrée. Le sol recouvert d'un mélange de carreaux de ciment ancien est juste parfait.

— Tu aimes ?

— J'adore ce patchwork de motifs noir, blanc et gris. Je ne m'imaginais pas ta maison familiale ainsi.

— C'est normal. Viens, mon Ange.

Il m'entraîne vers un vaste salon aux poutres blanches, aux canapés imposants qui ont l'air très confortables. Je suis sûre que si je me pose dans un des deux je pourrais m'y endormir aussitôt. Un buffet, une grande cheminée rend l'ensemble chaleureux. Une décoration à l'esprit de campagne chic.

— J'adore.

— Je suis heureux que tu apprécies MA maison.

Je pivote d'un quart de tour vers mon amant qui irradie de bonheur ne pouvant arrêter de sourire.

— TA maison ?

— Oui, c'est la mienne. Je la loue pour le moment. Mais elle est en vente. J'étais sûr que tu l'aimerais.

L'interrogation doit se lire sur mon visage parce que Renzo ajoute.

— À la base, je cherchais juste un endroit pour partir rapidement de chez mes parents. Et l'agent immobilier m'a proposé cette maison. Dès que je l'ai découverte, j'ai eu un coup de cœur. Je nous y ai vus. Ne me demande pas de t'expliquer. C'était une évidence.

— Tu m'as imaginée ici, alors que tu n'étais même pas sûr que nous allions nous remettre ensemble.

Il rit et se dirige vers la cheminée. L'âtre est rempli de bois prêt à être embrasé. Renzo s'accroupit, craque une allumette et le papier s'enflamme aussitôt. Je me cale contre son dos, ceinture sa taille et regarde le feu prendre.

— Tu n'as jamais douté ?

— Si bien sûr, mais au fond de moi, j'ai toujours su... C'est juste que j'avais trop peur de me l'avouer et puis, avec ma maladie, je devais te tenir à distance. Mais tout comme tu le réalises là, tu t'es accrochée à moi. Tu as su voir au-delà du connard que je maintiens en façade pour me protéger.

Je garde le silence, car je suis chamboulée par ses mots, par cette magnifique maison, par mes sentiments, les siens. Par ce bonheur, qui me semble presque irréel.

— On continuera la visite demain, allons dormir un peu.

— Ce n'est pas de refus, je suis épuisée.

Un large escalier en pierre nous mène à l'étage. Un long couloir nous fait face et je me demande combien de pièces il distribue.

— Il y a quatre chambres, deux salles de bains et mon studio.

Renzo s'avance et, après avoir dépassé deux portes, il en ouvre une troisième. Il l'allume et se dégage de l'embrasure pour me laisser entrer.

— Waouh ! Elle est immense et tellement belle.

J'avance et instinctivement je passe ma main sur le matelas recouvert d'un ensemble de draps écru sur lequel sont posées trois rangées de coussins gris. La tête de lit a été réalisée avec des portes anciennes dans les mêmes tons que les oreillers. Sur un côté, je découvre une belle commode ainsi que deux fauteuils crapauds en velours grège qui se font face. Ils sont juste séparés par une table ronde et patinée où je remarque un joli bouquet de fleurs.

— Tu l'aimes ?

— Elle est... Magnifique...

Mon regard se perd sur le mur de côté recouvert de plusieurs photos prises par Renzo et de miroirs de différentes tailles. Quant à celui qui se trouve à l'opposé, j'y aperçois un nouveau triptyque qui me représente.

— J'ai passé toutes mes nuits avec toi, mia Perla preziosa.

— Je n'en reviens pas... Je dois rêver.

Renzo m'embrasse dans le cou, mordille la ligne reliant mon épaule en déclenchant un bien-être ainsi qu'une série de frissons.

— C'est bien la réalité. On va dormir ?

Renzo nous entraîne vers le lit et commence à me déshabiller. Puis il en fait autant et, même si les draps sont un peu froids, son corps collé au mien me réchauffe instantanément. Le confort du lit associé au rythme régulier de sa respiration sur ma nuque m'entraîne rapidement vers le sommeil et je l'entends juste me dire.

— Dors, mon Ange. Je veille sur tes songes.

Je me sens glisser vers ce bien être ouaté sans y opposer de résistance. Je suis si bien dans ses bras protecteurs, qui m'entourent.

Si c'est un rêve, je ne veux pas me réveiller...

∞ ∞∞ ∞

Perle prévient son frère que le monstre qui a volé leurs enfances est de retour. Nelo est surpris, mais pas impressionné par la nouvelle. Il saura se défendre cette fois-ci, non ?

Nelo met en garde Renzo, il va devoir bien veiller sur Perle ou il aura affaire à lui. Il est sérieux ou c'est juste pour l'impressionner ?

Renzo lui présente la maison qu'il a choisie en songeant à Perle. On dirait bien – que même séparés – il n'a jamais cessé de penser à elle, non ?

La décoration de la maison est à son goût et Perle découvre que Renzo a exposé dans la chambre un nouveau triptyque qu'il a réalisé d'elle. Ce qui confirme qu'il n'a cessé de penser à elle et d'espérer plus...

∞ ∞∞ ∞

📍 Demain, on pourra lire le chapitre de RENZO :

🎭 On sera bien...

📍 On se retrouve à 14 h 00 pour lire le prologue de Connor sur mon histoire de Noël.

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🐞 Bonne journée, mes Sexys Love, gros bisous 🐺

🎉 Kty.Edcall.Autrice 🎉


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