T2 | 24 - PERLE

∞ PERLE 

∞ Je vais pouvoir l'aider de mon mieux, le soutenir, être à l'écoute et avancer pour lui éviter ses crises maintenant que je connais la cause de son comportement odieux à certains moments. Je vais pouvoir agir en connaissance de cause en le comprenant et en l'acceptant dans son entièreté. Je dois contrer ses comportements destructeurs et surtout le soutenir avec la mort de son père. Trouverais-je la bonne méthode pour le soigner ? Pourra-t-il en guérir ? 

Merci orrace57 celenalana Georgette59 isabelleboissonnot bamboue rosnaly2 FIBULON eloloflower mimiminou54 ChrisBonna pour avoir participé à ce préambule.

Décembre 2018 | Appartement de Perle au 4 rue Dancourt, 75018 Paris

∞ ∞∞ ∞

Dans moins de trois heures, nous allons devoir prendre l'avion pour rentrer à Florence. Gianni sera du voyage pour soutenir et accompagner Renzo dans cette nouvelle épreuve. L'enterrement de son père. Nous ne serons pas trop de deux pour l'aider à gérer ce qui s'annonce comme un risque très élevé de partir en vrille à cause de sa maladie.

Installés sur mon canapé, Renzo a posé sa tête sur mes cuisses après avoir étendu son corps de tout son long sur le sofa. Je caresse ses cheveux tout en fredonnant. Cette action l'apaise et lui permet de rester calme après le cataclysme qu'il vient de vivre.

Gianni est rentré chez lui pour préparer sa valise et s'organiser pour que son second puisse le remplacer à la Trattoria pendant son séjour à Florence. Il ne voulait pas me laisser seule avec Renzo. D'après lui, son ami est calme, fatigué, mais on n'est pas à l'abri qu'une réplique – tout aussi violente que la crise elle-même – vienne ébranler cet apparent état de dormance sournoise. Je lui ai assuré que je pouvais gérer le temps de son absence.

— Est-ce que tu as faim, Renzo ?

— Seulement si tu manges.

— Je vais préparer un truc rapide.

— Je viens avec toi, ça m'occupera l'esprit.

Renzo se lève et attrape mes mains pour que j'en fasse autant. Mes bracelets tintent et il fronce les sourcils. Je dois vite trouver une parade pour éviter qu'il me pose des questions, alors qu'il les fixe intensément.

— Je vais préparer une salade avec une omelette. Tu l'aimes cuite ou baveuse ?

Je savais bien que d'employer ce terme allait titiller son imagination exaltée. Je dois détourner son attention de sur mes bracelets. Il n'est pas question d'aborder ce que j'ai vécu. Pas maintenant. Renzo est encore trop fragile. Il ne pourrait que mal réagir en apprenant leur fonction. Je lui en parlerai un jour, mais pour l'instant mon attention doit rester focalisée sur mon amant.

Il se colle à mon dos pour me susurrer à l'oreille d'une voix malicieuse.

— Tu parles toujours de la cuisson des œufs ?

— Bien sûr ! De quoi d'autre, sinon, mon Loup ?

— De ta chatte humide ! Je rêve de la lécher. Je pourrais t'asseoir sur le plan de travail à côté de la plaque de cuisson. Et pendant que tu t'occuperas de préparer à manger, j'en profiterai pour lécher avec gourmandise tes replis les plus intimes et l'on verra bien qui de l'omelette ou de ta chatte sera la plus baveuse.

— Quel programme ! Il est terriblement alléchant.

Je lubrifie mes lèvres en promenant ma langue dessus. Geste sensuel qui ne passe pas inaperçu aux yeux de mon beau brun. Ses iris peinent encore à retrouver l'intégralité de sa couleur bleue. Les cernes sous ses yeux – quant à eux sont bien présents.

— Arrête de me détailler ainsi. Je ne vais pas partir en vrille.

— Je cherche juste à reconnaître les signes avant-coureurs d'une future crise.

— Donc si je comprends bien, je ne vais plus pouvoir te parler crûment sans que tu prennes ça pour un de mes symptômes borderline ?

— Je suis novice, Renzo.

— Arrête, Angelo mio. Fais confiance à ton instinct. Jusqu'à ce que tu obtiennes la confirmation de ma maladie, tu as su repérer quand un truc clochait en moi, sinon tu n'aurais pas déployé autant de douceur et de gentillesse à mon égard. Je me trompe ?

— A certains moments, oui. Mais je me suis bien plantée aussi.

— Tu penses à la fois où je suis resté de marbre devant ta boutique.

Renzo me balance ça en me scrutant pour ne pas rater ma réaction. Je grimace bien malgré moi et je ne peux qu'approuver le choix de son exemple.

— Je n'ai pas su voir au-delà de ta souffrance, de ta froideur. J'aurais dû comprendre – tout de suite – qu'un truc clochait dans ta façon de me repousser.

— Mon Ange, n'inverse pas les rôles. Je t'ai blessée, humiliée, rejetée. Et même si c'était pour te préserver de ma noirceur, je n'ai aucune excuse.

— Si tu en as une, ta maladie. Tu ne contrôles pas tes trop-pleins d'émotions, de colère, de peur...

— Qu'est-ce que j'ai pu accomplir de bon par le passé pour mériter qu'un ange tel que toi vienne embellir ma vie ?

— Tout le monde a le droit de goûter au bonheur, à l'amour. De trouver du réconfort auprès de la personne qui redonne un sens à sa vie. N'oublie jamais que je t'aime, mio Lupo.

Ti amo mia Perla preziosa.

Après avoir mangé l'omelette trop cuite, je vous laisse deviner qui a eu le bonheur de rester bien baveuse. Nous sommes dans mon dressing afin de terminer ma valise.

— Tu en penses quoi ?

Renzo assis dans mon fauteuil inspecte les deux robes que je lui présente pour assister à l'enterrement de son père, alors qu'il noircit son carnet de dessins me représentant.

— N'importe, tant que tu te tiens à mon bras.

— Je prends les deux, on verra le jour même. Tu as terminé ta valise ?

— Oui, je n'avais pas grand-chose à récupérer. Une bonne partie de mes fringues se trouvent déjà en Italie.

Il se lève et commence à sortir plusieurs de mes tenues. Puis de nombreux ensembles de lingerie qu'il range avec minutie dans ma valise - me rappelant son besoin de tout organiser avec précision -, ce qui me prouve que sa crise n'a pas entièrement disparu. Faute de ne plus avoir de place, il continue à remplir la sienne avec mes vêtements.

— Que veux-tu que je fasse avec toutes ces tenues ?

— Rester avec moi.

Je relève son menton pour lire dans son regard. C'est ce que j'ai trouvé de plus fiable pour le moment. Ses iris ne me cachent pas ce qu'il ressent.

— Renzo, je ne peux pas séjourner trop longtemps à Florence et tu le sais. Je serai là jusqu'à l'enterrement et ensuite je devrais rentrer à Paris pour superviser les ventes de la boutique. Nous ne serons qu'à quelques jours de Noël, je ne peux pas laisser...

— Tu ne peux pas ou tu ne veux pas ?

Dans le ton ferme de sa voix ne persiste plus aucune nuance ; ni dans ses prunelles, qui sont devenues aussi grinçantes que sa question.

— Je t'ai promis de t'aider, d'être présente quand tu en auras besoin, mais je dois tout de même travailler et...

— C'est bon ! Ne te fatigue pas, j'ai compris !

Il sort de mon dressing et renverse au passage ma valise, qui déverse le trop-plein de mes fringues au sol. Il fonce droit vers la fenêtre de ma chambre et l'ouvre avec rage. Je me dirige rapidement vers lui de peur qu'il fasse une connerie sous le coup de la colère. Il sort quelque chose de sa poche et en me rapprochant, je discerne son paquet de cigarettes.

Je souffle de soulagement. Mais ce répit est de courte durée quand il me fixe droit dans les yeux avec un air déçu.

— Tu as vraiment cru que j'allais sauter ?

— Ton impulsivité t'a déjà conduit à te mettre en danger. Souviens-toi du soir où tu m'as prise pour un Ange, tu as voulu me suivre...

— J'avais trop bu et fumé un joint. C'était une hallucination.

— Tu as failli passer par-dessus le garde-fou du balcon... Alors, oui, j'ai eu peur.

Renzo abandonne son idée de fumer pour me rejoindre à l'intérieur et me prendre dans ses bras. Il me serre fortement pour contenir sa montée de colère. Pour me rassurer aussi. Me savoir mal, comme l'autre fois dans l'ascenseur, l'oblige à refréner son angoisse pour prendre soin de moi.

Serait-ce une technique de désenclenchement de crise ?

— Si tu simules, ça ne marchera pas.

— De quoi parles-tu ?

— J'arrive à me calmer pour t'apporter mon aide, mais ça ne déclenche un truc en moi que si je te sens vraiment mal. Comme là, ta peur était réelle. Tu as flippé en croyant que je pouvais sauter.

Renzo expose sa théorie en continuant de comprimer mon corps contre le sien. Mes bras enserrent toujours sa taille et je ne sais plus qui tente d'atténuer les angoisses de l'autre. Renzo tremble comme une feuille à part que ça soit moi qui lui transmette mon anxiété.

— On forme un drôle de duo.

Sa manière de me sourire me détend quelque peu.

— Tu te sens mieux, mio Lupo ?

— Oui. Et toi ?

— Ça passe...

— On peut se lâcher peut-être ?

— Et prendre le risque que toute cette merde revienne ?

— Tu ne serais pas en train de te chercher une excuse pour continuer à me serrer contre toi ?

Nos sourires se répondent et je sais que j'ai vu clair dans son jeu.

— Tu m'as démasqué. Tu vois que ta perception de mes troubles est juste.

— C'était facile là et les battements de ton cœur redevenus calmes m'ont bien aidée aussi.

— On va la finir, cette valise ?

— On est d'accord, je ne reste que...

— Oui. Je prends tout ce que tu as à me donner et je dois accepter que tu retournes à Paris pour ton boulot.

— Tu progresses vite quand tu veux.

L'amusement dans ma voix qui le taquine le fait sourire et ce début de crise est maîtrisé, à part que ça soit la fameuse réplique dont Gianni m'a parlé. Quelle qu'elle soit, on l'a vaincue...

— Ensemble ?

— Ensemble, mon Ange.

Son baiser est tendre, ses lèvres savourant ce contact, tandis que nos langues se taquinent. Main dans la main pour ne pas rompre cette quiétude retrouvée, nous retournons dans le dressing. Je me penche pour ramasser mes fringues quand le bras de Renzo m'en empêche.

— Laisse. C'est à moi de les ranger.

Renzo s'applique à plier les tenues que l'on sélectionne ensemble pendant que je replace sur un cintre celles qui étaient en trop.

— Pour la lingerie, on garde tout !

— Tu as raison, on n'en a jamais assez, mio Lupo.

C'est sur cette note plus légère que nous partons à l'aéroport.

— Vous voilà, enfin.

— No stress, Gianni. Nous sommes dans les temps.

— C'est nouveau, ça. C'est toi qui me demandes de ne pas flipper ? envoie-t-il son poing dans l'épaule de son ami. C'est le monde à l'envers ! Que lui as-tu fait ?

Sa demande est directe, mais sans jugement.

— Rien de répréhensible.

— Je te l'ai dit, cette femme est une sorcière !

Renzo m'octroie un clin d'œil et nous passons sous silence notre flip commun. Nous l'avons dépassé, ça ne sert à rien d'y revenir dessus.

Nos rires communs sont appréciés et c'est dans cette légère euphorie que nous embarquons vers cette ville, que nous aimons tant, malgré les circonstances et les épreuves que nous avons passées et celles qui nous attendent.

— Envie de pisser ?

Mon beau brun n'a pas pu s'en empêcher. Je me demandais même quand il allait y faire allusion.

— Si j'avais parié, j'aurais remporté le jackpot !

— C'est ton genre de miser sur les conneries de l'autre ?

— Tant que ça reste bon enfant, oui. Avec Nelo, on adorait ça...

— Tu ne me parles jamais de tes parents, de ta fratrie. Pourtant j'ai pu voir que vous étiez une famille unie quand je suis venu manger chez vous.

— Que veux-tu savoir ?

Le sujet va vite devenir ultrasensible, mais c'est peut-être le bon moment pour lui en parler. Dans l'avion, il ne pourra pas déchaîner sa colère.

— Tout !

— Ça risque d'être long et je ne suis pas sûre que l'heure de vol, qui nous reste, soit suffisante, je tente pour l'en dissuader.

— Commence, on verra bien.

Il se saisit de ma main, qui, sans que je m'en rende compte, s'était mise à s'agiter.

— Tu sais déjà que je suis née à Paris et que l'on a déménagé à Florence quand j'avais sept ans.

— Et si tu passais à ce que je ne connais pas.

— J'y viens...

— Arrête de vouloir gagner du temps ! Je ne lâcherai pas l'affaire cette fois-ci.

Le ton de sa voix ne laisse pas la place aux doutes. Il est déterminé à tout savoir tandis qu'il caresse le dessus de ma main avec son pouce. Les ronds qu'il dessine se font de plus en plus larges. Ils viennent lécher la première rangée de mes bracelets. Je le regarde totalement hypnotisé par ce geste lent, mais régulier.

Un métronome, qui est sans doute là pour m'apaiser, pour m'éviter de paniquer. À part que ça soit pour lui aussi une façon de rester calme...

Renzo se douterait-il de quelque chose ?

∞ ∞∞ ∞

Renzo ne supporte pas que Perle retourne à Paris alors qu'il va avoir besoin d'elle. Est-ce la réplique dont lui a parlé Gianni ?

Perle a-t-elle eu raison d'avoir peur en le voyant ouvrir la fenêtre de sa chambre ?

Ils ont gagné un peu de légèreté et c'est de bonne humeur qu'ils retrouvent, Gianni. Ce dernier est surpris par l'attitude de Renzo. Il y a de quoi, non ?

D'après vous, Renzo a-t-il compris combien la discussion sur la famille de Perle allait être difficile ?

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📍 Demain, on pourra lire le chapitre de RENZO :

🎭 Je dois me montrer...

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🐞 Bonne journée, mes Sexys Love, gros bisous 🐺

🎉 Kty.Edcall.Autrice 🎉


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