T2 | 22 - PERLE
∞ PERLE ∞
∞ Un guide à la hauteur de mes attentes, de sa réputation, de mes espérances. Mon Loup va m'orienter à la perfection pour découvrir un Montmartre insoupçonné au travers de ses histoires et de son imagination. ∞
Merci celenalana isabelleboissonnot bamboue orrace57 ChrisBonna rosnaly2 pour avoir participé à ce préambule.
Décembre 2018 | Basilique du Sacré-Cœur - Montmartre 75018 Paris
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J'avais raison. La balade est douce en ce dimanche ensoleillé du mois de décembre, mais reste fraîche tout de même. Main dans la main, nous déambulons dans ces ruelles typiques de ce quartier haut en couleur. Montmartre...
J'ai cru halluciner quand, après avoir stationné sa moto, Renzo m'a tendu sa main, que j'ai prise sans hésiter. Il a entamé notre balade – alors qui ne l'a pas lâchée – ce qui a enclenché un délicieux sourire sur les traits détendus de cet homme, qui redonne une place à la vie.
Assis sur les marches de la Basilique du Sacré-Cœur, Renzo me confie qu'il venait souvent ici pour réfléchir en laissant son imagination courir tout en regardant la Capitale s'étendre sous ses pieds. Ça lui permettait aussi de détailler la vie des autres, en leur volant des moments d'intimité. Comme ce jour, où il a suivi ce couple dans une ruelle étroite à l'écart des touristes. Il me raconte qu'ils se sont donné du plaisir sous son regard aiguisé par la scène, ce qui avait alimenté son côté voyeuriste et lui avait permis d'écrire un chapitre de son livre.
Assise sur la marche inférieure, mon dos collé contre son torse, je tente à mon tour de trouver un couple qui pourrait être intéressant.
— Tu crois qu'ils sont mariés depuis longtemps ?
— Je ne pense pas malgré leur âge avancé.
— Tu as vu comme il la regarde.
— Comme la septième merveille du monde.
— Tu avais le même regard tout à l'heure quand je t'ai pris en photo.
— Sei mia Perla preziosa.
Je pivote d'un quart de tour vers lui pour l'embrasser. Je suis émue et heureuse à la fois qu'il reconnaisse qu'il m'aime et qu'il tient à moi. Blottie dans ses bras, je me sens si bien que je n'ai pas envie que cet après-midi se termine.
— On devrait se lever. L'humidité commence à tomber.
Aussitôt dit, Renzo est debout et il m'aide à me relever. Il m'entoure de ses bras pour déposer un baiser tendre sur ma bouche gelée.
— Allez, mon petit Esquimau, on rentre.
— Mais on n'a pas vu la place des Tertres ni les cafés où bon nombre des peintres se rendaient.
— Tu as un artiste en devenir rien que pour toi, ça ne te suffit pas ?
— J'adore être ta muse. Ça serait bien que tu réalises un nouveau tableau de moi.
— Avant, je veux tout de même te montrer un endroit spécial.
— Tu me rends curieuse.
— Suis-moi.
Cette fois-ci, je le devance et glisse mes doigts entre les siens et Renzo me susurre.
— Si tu savais à quel point j'aime ce lien, que nous tissons entre nous.
— Ton sourire et tes yeux pétillants me transmettent tout ce que tu ressens.
Après quelques minutes de marche, Renzo se stoppe et me demande.
— Ferme les yeux, mia Coccinella.
Je m'exécute, confiante. Il me guide pour avancer sur les mètres restants. Il me positionne en tournant mes épaules un peu vers la gauche et m'intime de regarder.
— Waouh ! C'est quoi, toutes ces inscriptions ?
— C'est le mur des je t'aime. Il y en a 311 qui sont déclinés en 250 langues.
— On cherche ceux qui sont écrits en Italien ?
— C'est ce que j'allais te proposer...
Je le tire par la main pour qu'on s'approche un peu plus. Pendant plusieurs minutes, on s'amuse à les trouver au milieu de langues plus ou moins connues.
— On rentre ?
— Oui. C'était très plaisant... Merci, mon romantique.
— N'importe quoi !
Sa réaction a été immédiate, il en a même levé les yeux au ciel. J'étais sûre d'obtenir une riposte en le nommant ainsi. Je ressens ce besoin de le titiller. De le réveiller. J'adore le nouveau Renzo, mais j'avoue que certaines facettes de l'ancien me manquent un peu.
— Pourquoi ? Ça t'embête que je te trouve sensible et prévenant ?
— Tu sais où tu peux te les foutre tes niaiseries à la con ?
— Non. Et toi ? Une idée ?
— Arrête de me chercher, Perle. Ou bien...
— Quoi ? Que vas-tu faire ?
Il stoppe sa marche soutenue pour me fusiller du regard.
— Qu'est-ce que tu veux ?
Tout en m'imposant ses iris charbonneux, il en fait de même avec son corps, qui se plaque contre le mien.
— Je suis calme, détendu. Je profite de ce bon moment avec toi. Alors pourquoi essayes-tu de me foutre en rogne ?
— Une idée, mio Lupo ?
Ma façon de le taquiner le pousse à réagir. Son corps se presse plus encore au mien, Renzo me déplace jusqu'au mur. Je lis à nouveau le défi dans ses iris sombres. Le voilà qui me revient.
— C'est donc intentionnel ?
— Oui.
— Mais pourquoi ? Je ne suis pas devenu celui dont tu rêves ?
— Pas entièrement... Ou, un peu trop.
— Tu m'expliques ? Parce que, là, je ne vois pas ce que je peux gommer de plus dans ma personnalité défaillante.
— Justement, tu as un peu trop estompé celui que tu es au fond de toi. Je ne veux pas que tu renonces à ton côté sauvage, sûr de lui... Celui dont je me passe aisément, c'est...
— Celui qui pète un câble, qui te fait du mal et qui vit dans les ténèbres.
— C'est ça. J'adore ton côté tendre, doux et aimant, mais tu n'es pas que ça. Tu crois qu'il serait possible que tu fasses un mix entre tes différents caractères ?
— Je vais avoir besoin d'aide pour trouver le juste milieu. C'est tout ou rien avec moi !
— Tu es un mec entier qui ne fait pas dans la demi-mesure. Tu vas devoir apprendre à composer et je veux bien t'aider afin que tu trouves le bon équilibre. Mais surtout celui qui te rendra heureux.
Mes mots le touchent, je le sais, mais, comme je viens de le lui demander, Renzo reprend le dessus et me le démontre dans des gestes plutôt que de l'exprimer avec des paroles. Un comble pour un écrivain...
Ses attentions me donnent chaud, alors que ses mains se faufilent partout, que sa bouche ne cesse de m'embrasser, que son bassin me prouve le désir qu'il ressent.
— C'est ce côté là que tu veux de moi ?
— Entre autres, oui !
— Tu es prête à aller jusqu'au bout ?
— Avec toi, je me rendrai où tu voudras m'emmener...
J'ai l'impression d'avoir allumé un interrupteur qui lui donne le feu vert pour continuer l'inspection de mon corps.
— Je suis désolé, mes mains sont froides.
— Tout autant que les miennes.
Car je ne suis pas en reste. Mes doigts viennent de passer la barrière de son pull. Il frissonne, mais ne s'arrête pas pour autant. Son genou s'impose entre mes cuisses pour que je les écarte.
— Je vais devoir le sacrifier si l'on va plus loin que des caresses !
Sa main passe sous la ceinture de mon legging pour titiller mon Triangle d'or. Le froid de ses doigts ajoute un plaisir incommensurable aux sensations que je ressens d'habitude.
— Il faudra qu'on teste les glaçons ou la cire. Apparemment, les changements de température te plaisent, Angelo mio.
— C'est nouveau et saisissant.
— Alors, je te l'arrache ?
Je regarde où l'on se trouve. Une ruelle à l'écart de la foule de ce dimanche de fin d'après-midi qui se presse pour rentrer chez eux. Plusieurs façades me font face tandis que c'est un jardin luxuriant qui se trouve dans mon dos.
— Tu as envie que l'on nous voie ?
— J'aimerais bien, mais je ne sais pas si je vais en être capable. Ce n'est pas comme dans le club, là.
— Même si l'on venait à nous surprendre, je te recouvre grâce à mon manteau et au tien. Je te protège de leurs regards, qui ne verront que deux amants en train de s'embrasser et de se caresser.
Je dépose mes lèvres gelées contre les siennes pour lui donner mon assentiment. Aussitôt, il déchire l'entrejambe de mon legging et me pénètre de ses deux doigts froids. Je penche la tête en arrière sous le plaisir que je ressens dans mon antre bouillonnant. Les yeux fermés, je me laisse emporter par ses va-et-vient soutenus, mais j'en veux plus. Je tiens vraiment à aller au bout de l'expérience. Mes mains détachent sa ceinture et mes doigts font glisser sa fermeture éclair. Mon index et mon pouce s'enroulent autour de sa queue brûlante d'envie, qui malgré l'air frais se trouve en pleine forme.
— Tu as raison, c'est dément cette différence de température, Angelo mio. Continue de me branler. As-tu remarqué si c'est un homme ou une femme qui nous mate ?
— Comment ça ?
Je relève la tête vers le logement d'en face et au premier étage je vois un rideau bougé.
— C'est un couple de notre âge. Mais comment as-tu su ?
— Le bruit des volets, tu ne les as pas entendus visiblement.
— J'avais mieux à faire, je lui souris.
— Tu penses qu'ils font quoi ? Ils sont en train d'appeler les flics ?
— Ils se donnent du plaisir. L'homme vient de déposer les fesses nues de la femme sur le rebord de la fenêtre.
— Continue de me détailler la scène.
Lui raconter ce que je vois booste la rigidité de sa virilité.
— Il lui apporte du plaisir avec sa bouche apparemment, je ne l'aperçois plus, mais la femme prend son pied, c'est sûr.
— As-tu envie que je fasse pareil ?
— Non, c'est trop intime... Prends-moi plutôt.
Mon corps se cambre, alors que ses doigts quittent mon antre. Ou bien est-ce le spectacle qu'ils m'offrent ?
— Que lui fait-il qui crispe ton épicentre ?
— Il vient de la retourner et de la prendre.
La femme se trouve en face de moi. Les mains en appui sur les montants de la vitre, elle ne lâche pas mon regard, alors que son corps est secoué par les va-et-vient vifs de son amant. Renzo soulève mes hanches et m'intime d'une voix grave.
— Enroule tes jambes autour de mes reins, que je m'enfonce profondément en toi.
Ses mots s'ajoutent à ses gestes et c'est un sourire franc que me renvoie cette femme. Nos échanges se répondent. Renzo, comme cet homme – dont je ne discerne pas les traits – ne plaint pas les coups de reins pour nous mener à la jouissance. La main de cet inconnu passe sur la gorge de la femme pour la cambrer encore plus vers l'arrière. Comme si Renzo en avait été témoin, il enserre la mienne sans la contraindre, juste me priver un peu d'air. C'est un combo gagnant. Je jouis sans me retenir. La femme me suit de près alors que l'homme lui mord l'épaule.
C'est à ce moment-là que le regard de l'inconnu me transperce. Cette fois-ci, mon manque d'air n'est plus provoqué par la main de Renzo.
— Perle ! Ça va ?
Je secoue la tête de gauche à droite. Je ne peux que lui montrer – d'un signe du menton – le couple derrière la fenêtre. Renzo me repose à terre, se réajuste et se tourne pour constater ce qui a bien pu provoquer une réaction aussi violente. Je le sens se figer à son tour.
— Putain ! Ce n'est pas possible !
Et pourtant, ça l'est.
Renzo me tire par la main pour que je le suive. La colère anime chacun de ses gestes et je m'en inquiète. Surtout quand je vois qu'il se dirige vers ce petit hôtel.
— Renzo ! Laisse tomber.
— Il n'en est pas question ! Il va goûter à mes poings.
Son téléphone lui signale un appel, mais il ne s'arrête pas de marcher pour autant.
La sonnerie reprend et c'est le corps tendu que Renzo s'interrompt pour répondre. Les joues crispées, il écoute sans rien dire tandis que je ne le lâche pas du regard. Il serre ma main tout aussi fort que ses mâchoires. Il devient livide et dans un instinct de survie il se déplace jusqu'au banc se trouvant à quelques mètres.
Il me tend son téléphone tandis qu'il prend sa tête entre ses mains. La conversation n'est visiblement pas terminée. Je colle le portable à mon oreille et tout comme Renzo je reste sans voix.
La terre vient de s'ouvrir sous nos pieds. Et après avoir versé une larme solitaire, Renzo éclate d'un rire glacial.
Un fou rire nerveux qui résonne du plus profond de ses ténèbres et qui me secoue tout autant que l'annonce de sa mère.
Le père de Renzo vient de mourir.
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➥ Assis sur les marches du Sacré-Cœur, Renzo lui parle du couple qu'il avait suivi jusque dans une ruelle isolée. Est-ce ce souvenir qui les a conduits à les imiter ?
➥ Renzo se défend d'être un romantique et a du mal à comprendre l'attitude de Perle qui le pousse à réagir. A-t-elle raison de vouloir qu'il redevienne en partie le Renzo d'avant ?
➥ Quel est donc cet homme, qui vient de se donner du plaisir en les regardant baiser dans la ruelle ?
➥ La bombe est lâchée. Tonio Barresi est mort. Comprenez-vous la réaction de Renzo, qui éclate de rire après avoir versé une larme ?
NDA : On se retrouve à 14 h 00 pour découvrir le casting et la présentation de mon histoire de Noël "Il n'y a pas que la dinde qui sera fourrée à Noël"
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📍 Demain, on pourra lire le chapitre de RENZO :
🎭 Je ne contrôle plus...
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🐞 Bonne journée, mes Sexys Love, gros bisous 🐺
🎉 Kty.Edcall.Autrice 🎉
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