T2 | 12 - PERLE & RENZO
∞ PERLE & RENZO ∞
∞ Une soirée excitante où je vais aller de surprise en surprise pour m'apporter son lot de révélations et d'appréhensions. J'ai peur d'avoir tout chamboulé une fois de plus alors que tout ceci pourrait vite déraper, tourner au vinaigre et tout changer entre nous. Je commence à regretter d'avoir cédé à la curiosité, mais où est-ce que j'ai mis les pieds ? ∞
Merci est__her_ isabelleboissonnot bamboue Myeldray anarsis ChrisBonna vero1370 o_loveaddict_ rosnaly2 orrace57 FIBULON StephOBV eloloflower pour avoir participé à ce préambule !
Samedi 15-12-18 | Le Club l'Extase dans le quartier Pigalle, 75 109 à Paris.
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PERLE
Le trajet nous menant au quartier de Pigalle s'effectue dans le silence comme si l'on avait besoin de ce temps pour se concentrer ou pour faire le vide. Enfin pour ma part, c'est ça, je ne connais pas assez bien Gianni pour savoir à quoi est due sa mise en sourdine. Il regarde droit devant lui tandis que je laisse mes yeux se balader sur les axes qu'emprunte le taxi.
La nuit est bien installée en ce samedi de décembre. Le froid aurait pu dissuader les gens de sortir. Mais non. Les rues de Pigalle grouillent de ces noctambules, qui comme nous sont à la recherche d'un bar, d'un club, d'une boîte de nuit ou de strip-tease. Ce n'est pas ce qui manque les lieux de divertissements dans cette partie de Paris.
— Tiens !
Gianni me tend un masque rouge simple, juste entouré d'une bordure en dentelle.
— C'est obligatoire ?
— Oui, ça permet de conserver ton anonymat.
J'installe mon loup tandis que Gianni passe le sien, bien plus raffiné. Ça se voit qu'il vient souvent ici. Il a dû investir dans un masque plus recherché. Le tissu soyeux est recouvert de petits éclats brillants tout autour des yeux, accentuant son regard pétillant. Je me demande à quoi doit ressembler celui de Renzo. Il doit être noir, c'est une certitude.
— Pourquoi avoir opté pour du gris ?
— Ce n'est pas un choix.
— Ah, bon ? C'est quoi alors ?
— Une sorte de hiérarchie...
Le taxi se stoppe, Gianni règle la commission. Il sort avant de me tendre la main pour m'aider à quitter la voiture. Je réajuste le manteau sur mes épaules. Il fait vraiment froid, de plus l'humidité est tombée et, avec les ouvertures de ma robe, ce n'est pas très agréable.
— Dépêchons-nous de rentrer.
Il pose sa main dans le creux de mes reins et j'ai cette sensation bizarre. Celle de déjà-vu avec son meilleur ami. Renzo avait aussi cette façon de se comporter comme s'il s'appropriait mon corps pour montrer aux autres que je lui appartenais. Je tente de me décaler, mais sa poigne sur ma taille se renforce.
— On doit donner l'impression que nous sommes un couple. Alors, laisse-moi agir comme il se doit. Tu as voulu venir, donc tu vas devoir m'accorder ta confiance et me suivre sans t'opposer à mes décisions.
Je dois pouvoir faire ça, d'autant plus que le gorille qui se situe devant la porte noire juste éclairée par un spot jaune n'a pas l'air commode. Aucun nom n'apparaît. Aucune enseigne n'indique qu'un club se trouve derrière cette entrée. C'est glauque, flippant. Et je me dis que j'aurais dû prendre plus de temps pour me renseigner sur le lieu. Plutôt que de vouloir faire ma maline en annonçant que je savais ce qu'il se passait derrière ce montant en fer.
— Bonsoir, Oscar.
Gianni lui montre une carte d'adhérent que l'armoire à glace détaille avant de lui demander :
— Quel est le code du soir ?
— Pandora.
— Elle vient en tant que quoi ?
— Visiteur.
— Très bien, donnez-moi votre poignet.
Je jette un regard à Gianni qui approuve d'un mouvement de tête. Je tends ma main au gorille même si je ne suis pas rassurée. Il tente de repousser mes bracelets, mais j'extirpe mes doigts des siens en tirant d'un coup sec mon bras vers l'arrière.
— Il n'est pas question que je les enlève !
Je planque aussitôt mes mains sous mes aisselles. Tandis que sa voix de stentor m'assène son verdict.
— Alors vous ne rentrez pas !
— Il veut juste en ajouter un que tout le monde pourra voir et identifier. Si tu gardes les tiens, il ne sera pas assez visible et tu pourrais être importunée. Il agit ainsi pour te garantir une bonne soirée, il a autant d'importance que le masque.
— Tu aurais dû me prévenir au lieu de me mettre devant le fait accompli.
— Je ne pensais pas que tes bracelets avaient autant d'importance, pour moi ils sont juste là pour égayer tes tenues.
— Eh bien, non. Enfin, oui... Mais...
— Bon, vous décidez quoi ? Il y a des personnes qui attendent derrière vous, revient-il à la charge.
En effet, il y a deux couples qui commencent à perdre patience. Je n'ai pas le temps de réfléchir à ce que je pourrais décider d'autre. Soit je les garde et je rentre chez moi, soit je les retire et je peux avoir accès au Club. Je compte sur l'obscurité du lieu pour cacher les traces. Je retire mes bracelets et les transfère sur mon autre poignet avant de paniquer. Le gorille met en place un lien de couleur rouge qu'il scelle à la façon d'un collier de serrage. Je passe mes doigts sous le plastique pour essayer de le détendre un peu.
— Il est impossible de l'enlever, il faut le couper pour le retirer, ce qui lui assure que tu le garderas pendant toute la soirée.
— J'espère au moins que j'ai droit à une boisson gratuite ! l'apostrophé-je sans retenue.
La main de Gianni me presse pour me pousser vers l'intérieur, alors que l'armoire à glace me regarde de travers.
— Avance et arrête de te donner en spectacle. Si tu as soif, tu me le demandes. C'est compris ?
La porte se referme derrière nous et un couloir donnant sur un large escalier plonge vers le sous-sol. Les marches en pierres sont éclairées de leds claires ce qui confère une ambiance inquiétante. Mais où ai-je mis les pieds ? Après quelques mètres dans cet espace coupé du bruit, Gianni pousse une porte. Je suis surprise par la lumière bien plus intense, la musique qui pulse et permet aux corps d'onduler sur la piste de danse.
— À partir de maintenant, tu ne me lâches plus.
Comme si j'en avais l'intention. Cet endroit m'intimide alors, je me rapproche de lui avant de lui répondre succinctement.
— Ok !
Mon regard se pose partout et nulle part. Je suis impressionnée par ce que je découvre et je n'arrive pas à décrocher des cages se retrouvant à chaque angle de la grande salle. Dans celles de devant se trouve une femme nue dans chacune d'elles. Elles portent seulement des perruques argentées. Quant à celles du fond, elles abritent deux hommes dénudés aussi avec le crâne rasé et bardé de tatouages.
Les corps sont enduits d'huile et brillent sous les spots qui les éclairent. Ils dansent, se laissent approcher, toucher, caresser par des clients. Je tente de voir la couleur de leurs masques. Certains sont gris, comme celui de Gianni, d'autres sont noirs et j'aperçois quelques rouges aussi.
— Tu veux boire quelque chose ?
— Un cocktail sans alcool.
— Te voilà bien raisonnable.
— Vu ce qui m'entoure, il vaut mieux.
Il n'est pas question que ça parte en vrille, alors que je mate un couple qui s'amuse avec une autre femme qu'ils viennent d'aborder.
Elle se tourne et je peux voir son visage recouvert d'un masque argenté avant d'apercevoir son corps, qui ne m'est pas inconnu.
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RENZO
Je ne sais pas où ils se rendent, mais il n'est pas question que je les laisse partir sans réagir.
Je me change rapidement, passe mon cuir et descends juste après eux. J'ouvre discrètement la porte d'entrée pour être sûr qu'ils ne me remarquent pas et je regarde par le mince entrebâillement jusqu'à ce que je repère le taxi. Ils montent à l'arrière tandis que je récupère ma moto. Je passe mon casque et mets les gaz pour ne pas être largué. Je me tiens tout de même à bonne distance pour ne pas que Gianni me reconnaisse.
Après une dizaine de minutes à les filer discrètement, le taxi s'engage dans le quartier de Pigalle et j'enrage. J'ai peur de comprendre où il l'emmène. Comment peut-il la traîner là-bas ? C'est moi qui aurais dû y aller avec elle pour qu'elle découvre mon monde si spécial. Mais voilà, mon père est à l'article de la mort et, moi, je joue au Boss en Italie au lieu d'être là pour veiller sur mon Ange.
Putain Gianni ! Tu vas me le payer !
Je slalome entre les voitures maintenant que je suis sûr de leur destination. Je les dépasse en même temps qu'une autre bagnole qui me sert d'écran pour qu'ils ne puissent pas me voir. Je gare la moto à l'écart de la place et me dirige à pied vers le Club.
Je montre ma carte à Oscar, lui donne le mot de passe et me rend au vestiaire pour déposer mon blouson en cuir et récupérer un masque de visiteur. Ça fera l'affaire pour ce soir et ça sera même plus simple pour approcher Perle. Personne ne s'occupe des invités. Les gens qui viennent ici sont à la recherche de sensations fortes, de spectacles réalisés derrière des vitres. Ils sont là pour regarder, s'échauffer, jouer les voyeurs, puis ils peuvent passer à l'acte en couple, en trio, en quatuor, voire plus si ça les chante.
Mais les visiteurs sont intouchables. C'est à eux de déterminer s'ils veulent aller plus loin. Et avec qui.
Je me trouve une place sur une banquette encore inoccupée, je m'installe accompagné d'un whisky. Ça sera le seul de la soirée si je veux pouvoir veiller sur Perle. Je sirote mon verre tout en regardant la porte d'entrée. Ils ne vont pas tarder à arriver et je veux voir comment elle se comporte avant de lui révéler ma présence.
Elle franchit enfin le seuil du Club et visiblement elle est surprise par l'excès de lumière et de sons. On doit être vu, mais pas entendu, sinon ça serait un joyeux bordel avec ce qu'il se passe entre adultes consentants.
Gianni la colle de près et prouve aux yeux de tous qu'ils sont ensemble. Une novice et un expert. Personne ne viendra les solliciter parce qu'il détient l'avant-dernier stade avant de passer Maître et de me rejoindre en haut de la pyramide.
Mon attention se fixe sur mon Ange noir auréolé de lumière. Gianni lui propose de boire un verre pour la soustraire au regard des autres. Certes, ils ne peuvent pas la toucher, mais il ne leur est pas interdit de la scruter, au contraire, même, ils sont là pour ça. Perle suit mon pote, je verrai plus tard s'il retrouve son statut de meilleur ami.
Le regard de Perle est focalisé sur les cages et le spectacle qui s'y joue. Loin d'être impressionnée par ce qui l'entoure, elle a même l'air d'apprécier jusqu'à ce que ses yeux se posent sur un couple qui encercle une nana afin d'onduler avec elle. Perle grimace en découvrant celle qui ne porte qu'un ensemble de lingerie. Forcément, elle est là, elle aussi.
Gianni revient du bar, lui donne son verre et je suis ravi qu'elle ait pris un cocktail de fruits. Elle veut garder la tête froide et elle a raison. Son corps commence à bouger en rythme avec la musique et j'ai très envie de les rejoindre sur la piste de danse. Mais son masque rouge la rend intouchable. Même pour moi.
Alors, je la mate. Je profite du spectacle et suis du regard chaque mouvement qu'elle effectue. Gianni reste à distance raisonnable de son corps, ce qui calme un peu la colère que je nourris envers lui.
Petit à petit, Perle se décale attirée par le spectacle réalisé par un des deux mecs en cage. Il est assailli par trois femmes qui ont décidé d'en faire leur joujou. Ça devient de plus en plus chaud et je me demande ce que les autres Maîtres attendent pour intervenir.
Ce soir, je ne porte pas mon masque noir, donc je ne peux rien faire ou dire. Je peux juste constater les écarts. Je verrai ça plus tard, là, j'ai mieux à gérer.
Quelques minutes supplémentaires passent et Perle se trouve dans un cercle qui s'est formé autour de la cage. Gianni se tient à côté d'elle. Il dresse un rempart entre elle et les autres, ce qui me rassure un peu sur ses intentions. Il la protège. Alors je décide de quitter mon point de surveillance pour m'approcher.
Je me place derrière Perle sans pour autant pouvoir la toucher. Je veux ressentir les vibrations de son corps et le parfum qui exhale de par ses pores. Un savoureux mélange entre le sien, celui qu'elle a vaporisé autour de son cou et celui produit par l'excitation qui monte en elle.
Je m'approche de quelques millimètres encore et automatiquement la vigilance de Gianni se manifeste. Il plonge son regard dans le mien. Il referme sa bouche, qui allait sans doute me demander de reculer, quand, malgré le masque, il me reconnaît.
Il n'a pas l'air surpris et il ébauche même un sourire en coin. Son attention se reporte sur la cage comme s'il ne m'avait pas vu. Je me rapproche un peu plus. Seuls nos tissus nous séparent encore.
Mon souffle se pose dans son cou quand je lui demande :
— Le spectacle te plaît ?
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➥ L'immersion dans le Club ne se fait pas sans heurts. Perle trouve à redire quand on lui demande de retirer ses bracelets. A-t-elle bien fait de prendre le risque en les déplaçant ?
➥ Perle aperçoit le corps d'une femme qu'elle connaît. Qui est-ce d'après vous ?
➥ Renzo observe Perle qui découvre les spectacles de cages. Ils ont l'air de produire de l'effet sur elle, non ?
➥ Comment va réagir Perle en découvrant la présence de Renzo ?
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📍 Demain, on pourra lire la 1re partie du chapitre de RENZO :
🎭 Au poker menteur...
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🐞 Bonne journée, mes Sexys Love, gros bisous 🐺
🎉 Kty.Edcall.Author 🎉
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