T2 | 09 - PERLE

∞ PERLE 

∞ Gianni pourra-t-il m'aider à comprendre mon Loup ? Me parler de son connard d'ami et lui trouver des excuses plus bidon les unes que les autres me met sur les nerfs, mais me donnent aussi des idées. Pourrait-il comprendre Manon et devenir un confident pour qu'on se soutienne mutuellement pour ne pas tomber en dépression. Et s'il m'aidait à échafauder un plan pour coincer Renzo et sauver notre duo ? ∞ Merci à FIBULON Georgette59 bamboue vero1370 StephOBV rosnaly2 eloloflower orrace57 edmarah29 pour avoir participé à ce préambule !

Samedi 15-12-18 | La boutique Coco Charnel au 42 av. Montaigne, 75008 Paris.

∞ ∞∞ ∞

Comme tous les samedis, la boutique ne désemplit pas, et ça, depuis le jour de son ouverture. Je suis étonnée, mais ravie, qu'elle obtienne un tel succès. Les ensembles de lingerie que j'ai créés – malgré leur prix – s'arrachent comme des petits pains.

D'ailleurs, lundi, je dois me rendre à Florence. Salomé a réclamé ma présence pour travailler sur les nouveaux modèles que j'ai dessinés et choisir les tissus avec ma Boss pour ces pièces inédites. À la base, je devais la rejoindre – cet après-midi – mais elle a eu un empêchement de dernière minute, ce qui va me permettre de gagner deux jours encore avant de revoir mon connard de voisin.

J'espère que ça se passera bien en présence de Renzo. Qu'on sera assez professionnel pour mettre nos rancœurs de côté. Il faut dire que son absence me laisse beaucoup de temps libre. Alors, je dessine et je suis plutôt productive ces derniers jours. Ça m'évite de cogiter sur ce qu'il s'est passé.

La discussion à l'arrière de la berline m'a anéantie, enfin si l'on peut appeler ça une conversation. Une lapidation serait plus juste. Je me suis retrouvée à la merci de la méchanceté de ses mots qui m'ont poignardée d'autant de coups de couteau en plein cœur. Il a été odieux, hors de contrôle. Il s'est appliqué à me détruire. Sur le moment, je n'ai pas compris pourquoi il déversait autant de violence sur moi.

Mais, une fois rentré à Paris, loin de lui, au fond de mon lit, je me suis repassé de nombreuses fois cet instant aussi bref que douloureux. Un vrai supplice. Mais il n'est pas question que je lâche l'affaire. Mon message accompagné du selfie ne pouvait pas être la raison de son agressivité, il lui avait juste servi d'excuse, j'en suis persuadée. J'ai dû me torturer les méninges pour analyser ce qui l'a poussé à déverser son venin.

Bon nombre d'autres personnes auraient laissé tomber et Renzo l'aurait mérité. Mais au fond de moi, il y a cette petite voix, qui me pousse à comprendre sa conduite agressive, mon amour aussi. Il m'a donné l'impression de monter en pression. D'augmenter le curseur à l'extrême pour être sûr de m'atteindre. De me mettre à terre. Je connais son ton de dominant, directif quand il est excité et veut nous accorder du plaisir. Là, on en était loin.

Ses ordres étaient stricts, sans aucun fond de désir que je ne lisais pas dans son regard ou dans son corps si expressif d'habitude. Normalement, il nous aurait excités en se masturbant. Mais là, rien de tout ça. Seul son masque de pure méchanceté me faisait face et plus je me repassais le moment et plus je m'en rendais compte.

Il veut à tout prix m'éloigner de lui, mais pourquoi ?

Je ne trouve pas la réponse. Pourtant, je sais que je n'en suis pas loin, que je touche du bout du doigt la solution. Je m'accorde ces jours loin de lui pour tenter de trouver la réponse. Ses mots ont encore une résonance en moi, mais petit à petit le manque se fait sentir. Je n'arrive pas à réguler ce que mon cœur ressent pour cet homme abîmé. Déglinguer par des fantômes bien trop présents.

Après deux semaines, mon besoin de le voir est remonté petit à petit à la surface... Mais je résiste, car, même si je lui trouve des circonstances atténuantes, je ne compte pas le laisser revenir dans ma vie sans qu'il doive ramper à mes pieds.

Ce matin, mon regard n'arrêtait pas de se poser sur les fenêtres de son appartement. Je ne sais pas pourquoi, je m'attendais à tout moment à le voir arriver. À surprendre sa silhouette à peine dissimulée derrière un carreau en train de mater mon corps juste vêtu de mes dessous sexys.

Cette récréation était devenue un jeu entre nous – presque un rituel – de défiler sous son regard appréciateur, complice et lubrique. En sachant que la finalité se trouverait dans la jouissance commune ou solitaire en fonction de nos humeurs et de notre degré d'excitation. Et ces moments me manquent aussi...

Alors que je me préparais avant de partir à la boutique, j'ai réellement cru en sa présence. Je me suis rendue chez lui – sans prendre le temps d'y réfléchir – après avoir aperçu une silhouette traverser son salon. Je n'ai même pas pensé à enfiler un déshabillé, j'ai tambouriné à sa porte, qui s'est ouverte – à ma grande surprise – sur un Gianni embarrassé par cette situation confuse, mais il a vite retrouvé sa bonhomie.

Pendant que je fume ma clope dans la salle de repos de la boutique, je me repasse notre conversation.

— Je comprends mieux pourquoi Renzo est accro si tu te balades si peu vêtue !

— S'il l'était, il ne m'aurait pas jetée comme une moins que rien !

— C'est un mec torturé. Il préfère éloigner tout ce qui s'apparente à une faiblesse.

— C'est ce que je représente pour lui ?

— Pas seulement, tu t'en doutes. Tu constitues une forte tentation... D'ailleurs, tu ne voudrais pas passer un truc... ajoute-t-il en remuant son index pour désigner mon ensemble rouge carmin. Pour, heu... Cacher... Tout ça !

— Tu n'aimes pas la lingerie fine ?

Je m'amuse face à sa tête déconfite, alors que je suis décemment recouverte.

— Si... Au contraire.

— Allez, viens, je t'offre un café !

Je tourne les talons et me marre vraiment en l'entendant déglutir, alors qu'il doit loucher sur mon cul juste habillé par un string en dentelle.

Dios mio !

— Arrête de jurer et ramène tes fesses !

Mon éclat de rire le pousse apparemment à me suivre à part qu'il soit hypnotisé par ma plastique.

— Manon va être ravie de savoir que tu louches sur mon cul !

— Comme si elle en avait quelque chose à foutre de moi.

— Laisse-lui du temps pour se rendre compte qu'elle se trompe. Dès que mon frère sera reparti en mission, elle retrouvera toute sa tête.

— Il s'en va bientôt ?

— Après les fêtes de Noël.

Dépité, Gianni se laisse tomber dans le fauteuil tandis que je dépose les deux tasses à café sur la table basse.

— Par pitié, Perle, va passer un tee-shirt, sinon mon meilleur ami va me trucider pour avoir maté tes seins à peine recouverts par ce que tu appelles de la lingerie fine.

— Ne t'en fais pas pour ça, il s'en fout royalement de moi. Je ne suis qu'une nana de plus dans son carnet.

Gianni relève la tête rapidement et je peux lire la surprise dans son regard.

— Tu sais pour le carnet ?

Alors que je passe mon déshabillé rouge assorti à mes dessous, j'observe Gianni qui se décompose devant moi. J'ai balancé cette hypothèse comme ça. Tous les mecs du genre de Renzo possèdent un carnet. C'est connu, non ?

Par contre, la façon de réagir de Gianni, elle, n'est pas anodine.

— Oui ! Pourquoi est-ce que ça a l'air de te choquer à ce point ?

— Parce que je suis le seul à en connaître le contenu.

— Qui te dit qu'il me l'a montrée, joué-je les ingénues. Je suis tombée dessus un jour où il était à la douche alors que je l'attendais dans son salon.

— Tu en as profité pour fouiller dans les affaires se trouvant dans sa chambre ?

— Tout de suite les grands mots. Il l'avait laissé grand ouvert sur sa table de nuit. J'y ai juste jeté un coup d'œil.

— Et malgré ce que tu as pu lire, tu es restée avec lui ?

Là, il m'intrigue de plus en plus et je me demande bien ce qu'il peut y écrire.

— Pas besoin de laisser planer autant de mystère sur ce qu'il contient, voyons.

Gianni me regarde avec des yeux de merlan frit et se demande si c'est du lard ou du cochon. Je ne dois pas lui donner l'impression de bluffer.

— On est des adultes...

— Oui, Perle, en effet, mais pour bon nombre de personnes, ce sont des pratiques immorales.

— Je n'appartiens pas à cette catégorie, alors.

— Je l'ai dit, à Renzo, que tu étais spéciale. Il t'a aussi parlé des soirées ?

Je fouille ma mémoire et je me souviens qu'il a évoqué un club.

— Le club où vous vous rendez de temps en temps ?

— Décidément, il te raconte bien plus de choses que je ne l'aurais imaginé. Et tu crois toujours que tu n'es rien d'autre qu'un numéro pour lui ?

Je ne peux pas le suivre sur ce terrain vu que je bluffe. J'invente des trucs depuis tout à l'heure afin de connaître cette autre facette de Renzo, qui m'apportera peut-être des réponses sur ce côté, que mon voisin me cache.

— D'ailleurs, tu fais quoi ce soir ?

— Rien d'exceptionnel. Je pensais mater une série sur Netflix après la fermeture de la Trattoria. Pourquoi ?

L'idée est folle, mais je dois savoir ce qui se cache derrière ce carnet et ce lieu si mystérieux, où Renzo a passé bien des nuits.

— J'ai envie de me changer les idées. Emmène-moi à l'Extase !

Si Gianni avait reçu un uppercut, il ne serait pas plus sonné par ma demande. À cet instant, il partage les mêmes yeux qu'un lémurien sous acide et, s'il ne se reprend pas, ils vont sortir de leurs orbites.

— Heu... C'est-à-dire que...

— Arrête de bafouiller, je suis une grande fille, tu sais. Et puis ma vie ne tourne pas autour de Lorenzo Barresi !

— Je vois ça.

Tant mieux s'il y a cru, parce que, moi, je n'en suis pas aussi sûre.

Depuis que j'ai compris qu'un truc clochait dans son attitude déplorable, je n'arrive pas à me sortir mon voisin de la tête. Je ne passe pas une heure sans penser à lui. Sans avoir envie de lui envoyer un message. Mais je reste ferme tout comme pour la soirée en l'honneur de Salomé. Je termine ma cigarette pendant que les images me reviennent en tête.

J'ai eu raison d'y aller en étant accompagnée, car Renzo ne s'est pas gêné pour se pavaner au bras d'une belle blonde. Je n'avais qu'une envie, celle de lui arracher les yeux, alors qu'elle n'arrêtait pas de le couver du regard. Mais au lieu de ça, j'avais porté mon attention sur un des mannequins, qui bossent pour les défilés de Coco Charnel. Lazaro, lui, n'en demandait pas tant.

C'était clair entre nous, il devait juste m'accompagner pour me servir de cavalier et de son côté ça lui permettait de participer à cette soirée mondaine, à laquelle il n'aurait jamais été invité sinon. C'était l'endroit idéal pour se faire remarquer d'après lui et signer de nouveaux contrats de mannequinat. Quant à moi, il me servait de bouclier.

Ma pause se termine sur cette soirée, qui m'a laissé un goût amer. Renzo n'avait pas l'air sensible à ma tenue. Ni de tomber dans mon piège, alors que j'en faisais des tonnes en riant à chaque mot amusant de Lazaro. Renzo est resté de marbre. Il n'a pas essayé de venir me voir et il n'était pas question que je fasse le premier pas. Par contre, mon cœur a saigné en apercevant cette blonde si proche de lui, qu'elle devait arriver à respirer que grâce à l'air qu'il produisait. Sa tête posée sur son épaule a eu raison de moi et j'ai dû me recomposer un masque d'indifférence pour ne pas craquer.

Juste avant que je retourne dans la boutique, je reçois un message. Forcément, il vient de mon cher voisin. Je n'ai pas de nouvelles pendant treize jours et, au lieu de m'envoyer un salut ou des mots d'excuse pour son comportement de mufle, il m'écrit :

« Je te pensais plus professionnelle »

Qu'est-ce qu'il veut dire par là ?

Je suis on ne peut plus professionnelle, j'adore mon travail, je me donne à fond pour apporter le meilleur de moi-même. Qu'est-ce qu'il en a à foutre de mon boulot ? En quoi ça le concerne ?

J'hésite entre lui répondre et le laisser mariner. Après tout, je le vois lundi avec Salomé pour le choix des nouveaux tissus. Je lui demanderai de s'expliquer à ce moment-là. Et puis, c'est à lui de revenir vers moi et pas juste avec un texto qui ne veut rien dire.

— Perle ! m'intercepte Jade, la responsable de la boutique. J'ai une cliente qui demande après toi.

— J'arrive.

Au lieu de répondre à Renzo, j'envoie un message à Gianni pour savoir s'il est toujours d'accord pour m'emmener à l'Extase ce soir.

Je range mon portable et je rejoins l'intérieur de la boutique afin de voir qui est cette cliente. À ma grande surprise, ce n'est autre que la mannequin qui devait participer au défilé de Coco Charnel.

— Tessa ?

Cette dernière abandonne un ensemble de lingerie sur son présentoir avant de se tourner vers moi.

— Bonjour, Perle.

Elle est gonflée de se montrer à la boutique et de vouloir me parler après la sortie théâtrale qu'elle a effectuée avant le défilé. Je dois rester professionnelle. Je mets ma rancœur de côté. Pas question de réaliser un esclandre alors que le magasin est blindé de monde en ce samedi.

— Tu as demandé après moi ?

— Je voulais avoir ton avis sur les dessous sexys de ta collection Rouge Rubis. J'en ai besoin pour une soirée.

Cette information me rappelle que Tessa et Renzo se connaissent grâce au club. C'est une occasion en or pour en savoir plus sur ce lieu. Alors je remballe ma rancune et ma colère face à son attitude déplorable pour pouvoir lui soutirer des renseignements.

— J'ai besoin d'avoir plus de détails pour te conseiller. C'est quel genre de soirée ? Est-ce qu'il y a un code vestimentaire ?

— C'est privé et l'on doit juste être habillé d'une lingerie sous une parka ou un manteau.

— D'accord, commenté-je, tout en commençant la recherche au milieu du portant des dessous érotiques. Je vais te trouver ça.

J'en profite aussi pour réfléchir à la situation afin de glaner de nouvelles informations.

— Tu as une couleur à respecter ?

— Non, il faut juste que ça soit sensuel, excitant. Alors quoi de mieux que la collection Coco Charnel ?

— Sacrée soirée en perspective, dis donc.

— C'est tout le charme de l'Extase.

— C'est là-bas que tu as connu Renzo, il me semble ?

Je lui tends trois ensembles que j'ai sélectionnés et elle se dirige vers une cabine tandis qu'elle me répond en souriant.

— Tu te souviens bien. Tu as de ses nouvelles d'ailleurs ? Il ne vient plus au club.

— Il est reparti vivre en Italie.

— Mais, non ! Lui qui jurait qu'il n'y remettrait plus les pieds.

— Il ne faut jamais dire jamais.

— En effet.

Le reste de l'essayage s'effectue dans le silence. Nous nous contentons de donner nos appréciations sur les ensembles, qu'elle teste. Son choix s'est porté sur un deux-pièces en voile et dentelle fuchsia qui ne cachent que très peu de choses de son anatomie. Elle règle son achat, et juste avant de sortir, elle me confie comme si nous étions devenues les meilleures amies du monde.

— Si tu veux participer à une des soirées, appelle-moi, je te parrainerai.

— C'est privé à ce point ?

— Tu dois être accompagné d'un membre. Et comme Renzo ne voudra jamais t'y emmener, je reste ta seule référence.

— Pour ça, il faudrait qu'il soit là. Tu as piqué ma curiosité à vif.

Si elle savait que je vais m'y rendre. Mais avec une tout autre personne.

Enfin si Gianni daigne me répondre pour me le confirmer. Je consulte mon téléphone et je n'ai toujours pas de message. J'appelle directement son restaurant pour être sûre qu'il me réponde.

— La Trattoria, bonjour.

— Je voudrais passer une commande avec livraison.

— Je vous écoute.

Je lui dicte les différents plats et lui donne l'adresse.

— Perle ? Je n'avais pas reconnu ta voix. Où est passé ton accent ?

— J'arrive à le gommer quand je me trouve à la boutique. Tu me livres les plats et restes pour les manger avec moi ?

— J'ai beaucoup de monde le samedi.

— Je peux attendre que tu aies terminé ton service, la boutique est blindée, elle aussi.

— Tu ne lâches rien, s'amuse-t-il.

— Jamais ! Alors, ramène tes fesses quand tu le peux.

Je raccroche avant qu'il ne me présente une nouvelle excuse pour ne pas se déplacer.

Je dois à tout prix le convaincre de m'emmener dans ce club pour découvrir cette autre facette, que planque Renzo. Que peut-il bien se passer de si privé à l'Extase ou dans ce carnet ?

∞ ∞∞ ∞

Perle a cru que Renzo était revenu et sort de chez elle juste vêtu d'un ensemble sexy sans se douter que c'est Gianni qui va ouvrir. Ce dernier est troublé par sa tenue. Normal ou pas ?

Que peut bien contenir le carnet de Renzo ?

Tessa se pointe à la boutique comme si de rien n'était pour y acheter une lingerie afin de se rendre dans la soirée du club. C'est bien mystérieux tout ça, non ?

Une idée de ce qu'il peut se passer à l'Extase ?

NDA : LUNDI, IL N'Y AURA PAS DE NOUVEAU CHAPITRE.

JE N'AVANCE PAS AUSSI VITE QUE JE LE VOUDRAIS DANS L'ECRITURE DU TOME 2... DONC À MARDI !

∞ ∞∞ ∞

📍 Mardi, on pourra lire le chapitre de RENZO :

🎭 Côme est une vraie chieuse...

∞ ∞∞ ∞

🐞 Bonne journée, mes Sexys Love, gros bisous 🐺

🎉 Kty.Edcall.Autrice 🎉

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