T2 | 07 - PERLE

∞ PERLE 

∞ Comment peut-il être aussi bête et me manquer autant de respect. C'est un goujat sans cœur qui se fout de ce que je peux ressentir en continuant ses conneries. Un vrai connard !  Merci à orrace57 rosnaly2 bamboue ChrisBonna StephOBV Myeldray mimiminou54 Georgette59 isabelleboissonnot FIBULON vero1370 d'avoir participé à ce préambule !

Dimanche 02-12-18 | Trattoria « Una Storia importante » 83 Via Giampaolo Orsini 50 126 Firenze FI, Italie.

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Manon en a de bonnes. Elle m'envoie en première ligne pour la sortir de la merde, alors que Gianni frappe à la porte. Forcément, il a fallu qu'elle lui mente au lieu de lui dire tout simplement qu'elle ne voulait pas le voir pour pouvoir passer du temps avec Nelo. Son crush pour mon frère est toujours d'actualité, même si ce dernier se moque bien de l'attention qu'elle lui porte. Il agit avec politesse envers elle, mais ça s'arrête là.

Pressée par mon amie, je m'avance vers la porte. Je vérifie qu'elle n'est pas visible depuis sa cachette sous les escaliers. J'ouvre le battant et découvre Gianni tout sourire comme à son habitude et l'attitude de mon amie envers lui m'emmerde, il ne mérite pas qu'elle le balade. Ce mec respire la gentillesse et sa bonne humeur est communicative. Tout le contraire de Renzo.

Ciao, Perle. Come stai ?

Va bene.

— Manon est là ?

— Non, elle n'est pas encore passée. Elle a sans doute dû se rendre à sa boutique avant de nous rejoindre.

— Tu me files l'adresse ?

Il me tend son téléphone et je note l'endroit où se trouve la librairie. Manon ne va pas être ravie qu'il puisse la trouver aussi là-bas, mais après tout, mon amie n'aura qu'à se débrouiller avec lui. Elle n'a qu'à lui parler franchement.

— Merci, bien, Perle.

J'hésite à lui demander comment va Renzo depuis hier soir. Mais vu la teneur de ses messages, je me doute qu'il ne pète pas la forme. Pourtant je ne peux m'empêcher de lui poser la question.

— Il va si mal, que ça ?

— Ce n'est pas la joie dans tous les sens du terme.

— La réunion s'est mal passée ?

Mon attention est attirée par un bruit sur ma gauche. J'y découvre une berline noire aux vitres teintées qui avance lentement dans notre direction.

— Si tu tiens à le savoir, tu n'as qu'à poser directement la question.

— Renzo ?

— Lui-même, annonce-t-il théâtralement avant de m'embrasser voracement.

Son baiser a le goût du whisky et je n'y réponds pas tant je suis surprise par son attitude déroutante encore une fois. Il ouvre la porte de la voiture, ceinture mon bras et m'entraîne à effectuer ces deux pas pour le suivre à l'intérieur. Tout est allé tellement vite que je suis complètement sonnée par la situation.

Je me retrouve assise sur la banquette arrière de cet habitacle clos. Renzo se trouve en face de moi. Il vient d'appuyer sur un bouton pour lever une vitre entre nous et le chauffeur. J'entends le bruit spécifique que font des portes que l'on verrouille. Les fenêtres teintées ajoutent à mon anxiété. Impossible de nous voir de l'extérieur.

La situation aiguise un vent de panique que je ne peux retenir en frissonnant face à cet homme, que je peine à reconnaître.

— Tu m'enlèves ?

— Tout de suite les grands mots. Je nous octroie une petite balade.

Il me tend une flûte de champagne dont je ne me saisis pas.

— Comme tu veux, j'en aurai plus pour moi. C'est dommage, ça t'aurait permis de te mettre dans l'ambiance.

Je m'allume une cigarette. J'ai besoin d'évacuer le stress qui monte face à son geste insensé. Mais je l'écrase après la première latte en me souvenant que l'habitacle est clos. Alors je tente de garder mon calme en caressant un de mes bracelets.

Depuis qu'il m'a propulsée à l'intérieur de la berline, Renzo ne me lâche pas du regard. Il me fixe sans rien dire et c'en est perturbant. Ses iris d'un bleu magnétique et sombre me mettent mal à l'aise et je ne sais pas comment me comporter.

— J'attends.

Il parle enfin. J'ai horreur de ce silence lourd, qu'il nous impose. Mais pour autant, ces deux mots ne sont pas très explicites. Seul le ton sombre qu'il emploie me renseigne sur son état d'esprit. Mauvais.

— Je peux savoir de quoi tu parles ?

Son sourire arrogant ne relève que le coin supérieur de ses lèvres tandis qu'il me fixe avec encore plus d'intensité. Alors j'insiste face à son mutisme.

— Tu attends quoi de moi ?

— Que tu te décides, Angelo mio senza ali.

J'ai beau l'observer, rien dans son corps ou sur son visage ne me permet de découvrir ce dont il veut parler. Mais ce surnom n'annonce rien de bon.

— Je suis nulle en devinette.

— Ce qui ne t'empêche pas d'être une joueuse invétérée.

La profondeur inquiétante que je décèle dans ses yeux m'attire, alors que je devrais fuir. Je suis guidée comme un aimant vers les limbes qui entourent son âme. Le Renzo – qui se trouve en face de moi – est encore plus ténébreux que celui que je côtoyais à Paris. Il est plus inquiétant aussi. Ses sourcils se froncent en me voyant insister sur mon inspection.

Si j'étais saine d'esprit, je prendrais peur. Mais tel un papillon de nuit hypnotisé par la lumière des réverbères, je me sens irrémédiablement aspirée par la puissance de son regard magnétique.

— À quel point vas-tu l'être ?

— Pour le savoir, je dois connaître les tenants et les aboutissants de l'enjeu.

Sans que je ne puisse rien accomplir contre son attraction, mon corps s'est avancé vers le sien, le plaçant dans un équilibre précaire. Prêt à tomber dans ses bras au moindre cahot de la route.

Renzo ne baisse pas l'intensité de son attention sur moi. Au contraire, elle augmente irrémédiablement, me rappelant à quel point c'est bon de me perdre dans les affres du plaisir avec lui. Renzo sait pertinemment qu'il détient cet ascendant sur moi. Il suffit de voir son sourire conquérant en découvrant que ma respiration s'est accélérée.

— Déshabille-toi.

Sa voix à peine audible me laisse imaginer que j'ai rêvé ses mots. Que je suis en plein fantasme en ayant repensé à la dernière fois où nous avons fait l'amour. Qu'il ne vient pas de m'ordonner de...

— Fous-toi à poil ! C'est plus clair là !

Il m'aurait giflée que l'impact n'en aurait pas été plus fort.

— Tu délires, Renzo ? Tu crois que...

— Tu es pathétique ! Tu n'assumes même pas. J'en étais sûr ! il ajoute avec dédain. Tu me fais perdre mon temps.

— Mais de quoi parles-tu ?

— De ton message.

L'affaire d'une seconde, je ferme les yeux pour chercher dans ma mémoire à quel texto il fait allusion. Je les rouvre pour tomber sur ses deux iris charbonneux qui délivrent une puissance inquiétante. Ils me scrutent avec une intensité telle que je recule le haut de mon corps afin que mon dos touche la banquette en cuir, tandis que Renzo termine une nouvelle flûte de champagne.

— Tu étais bien moins timide, quand tu as pris ce selfie, alanguie sur ton lit. Tu venais de te donner du plaisir en pensant à moi. Je me trompe ?

Comment peut-il le savoir ?

Renzo dépose son verre sur la tablette et allume un joint sans me lâcher du regard.

— Tu étais plus sûre de toi en pensant me chauffer avec ta lingerie sexy. C'est bien dans cette optique-là que tu me l'as envoyé, n'est-ce pas, mia Bella ?

Au fur et à mesure, son buste s'incline vers l'avant et cette fois-ci c'est Renzo qui se trouve en équilibre entre basculer sur moi et rester assis sur la banquette. Sauf que c'est Renzo et qu'il réalise cet exploit avec une maîtrise sans faille.

— C'était juste pour te dire bonjour.

Son rire sarcastique traverse l'habitacle de part en part en me percutant à plusieurs reprises. Avant qu'il reprenne aussitôt son sérieux. Son visage est grave et ses traits tendus, alors qu'il m'ordonne.

— Prends la même pose !

— Je croyais que ça n'avait eu aucun effet sur toi ?

— Aucun ! J'étais en réunion. J'ai dû me maîtriser pour ne pas montrer à mon assistante avec quelle force, ton corps juste recouvert de ces patchs de tissus me faisait bander.

— Je ne pouvais pas savoir que tu n'étais pas seul.

— Tu aurais dû me demander si tu ne me dérangeais pas.

— Tu n'aurais pas dû ouvrir mon message si le moment était si important.

— Et priver Gloria de découvrir mon nouveau péché ?

— Ta mère a vu mon selfie ?

Je reste muette d'effroi en prenant la pleine mesure de mon acte irréfléchi.

— Ça ne sera qu'un vice de plus pour lequel elle va devoir prier. La liste de mes méfaits s'allonge et elle ne trouvera jamais assez de temps pour expier mes fautes.

— Je vais passer pour quoi aux yeux de ta mère ?

— On s'en tape de sa réaction, Perle. Ne me demande pas de répéter, j'ai horreur de ça !

— Parce que tu crois que j'ai envie de te donner ce plaisir alors que tu me parles comme si j'étais...

— Une pute ?

Il termine ma phrase avant d'éclater de rire et mon ego se fracture en constatant que j'ai vu juste. Loin d'être mal à l'aise, il tire une nouvelle latte. L'air de l'habitacle est vicié par cette fumée opaque, qui me dérange sans parler de l'odeur.

— Ouvre la fenêtre...

Mon nez se pince pour tenter d'échapper à ce nouvel envoi de nuage toxique dans ma direction. Renzo fait exprès de souffler les vapeurs de son joint directement sur mon visage.

— Arrête ça tout de suite. Ouvre cette putain de fenêtre.

Son sourire arrogant me renvoie une fin de non-recevoir tandis qu'il s'installe conformément contre le dossier de sa banquette. Je tente d'appuyer sur le bouton pour qu'elle descende, mais rien ne se passe. Elle reste close.

— Tu as aussi condamné les vitres ?

— Je ne tiens pas à ce que tu accomplisses un geste inconsidéré.

Mon regard se pose sur le seau à champagne et me demande si j'aurais la force de la briser en le balançant sur la fenêtre. Renzo reste impassible et tire une dernière fois sur son joint puis l'écrase dans le cendrier.

— Alors pour la dernière fois, je te demande de te foutre à poil. De t'allonger dans la même position lascive et de me laisser me repaître de ton corps si sensuel.

— Hors de question ! Ramène-moi chez moi. Tu m'entends, Renzo ?

Il marque un temps d'arrêt. Secoue la tête de gauche à droite. Son regard se plante dans le mien et je peux y lire toute la déception que ma demande accomplit sur lui. Mais il croyait quoi en me traitant de la sorte ? Que j'allais exécuter ses ordres sans rien dire ? En d'autres circonstances, ça aurait été avec plaisir que j'aurais accepté qu'il me baise dans cette voiture.

Mais pas dans l'état dans lequel il se trouve. Je sais le pouvoir maléfique que détient le mélange d'alcool et de joints sur lui.

— Quand tu seras en état de parler, tu me feras signe, Renzo.

— Perle ! Ou tu te couches, il m'assène ses mots comme des coups de poignard, ou tu dégages !

— C'est du chantage que tu me fais ?

— Appelle ça comme tu veux, mon Ange. Tu te couches ?

— Non !

— Très bien.

Il appuie sur un bouton et il communique son ordre au chauffeur.

— Retour à la case départ.

Les quelques minutes restantes, il les passe sur son téléphone. Quand la voiture se stoppe, il déverrouille les portes.

— Je ne veux plus te voir, il m'informe en me toisant. Dégage de ma vie !

Sa voix est tout aussi grave que les traits de son visage. Je l'ai rarement vu aussi sombre. Aussi détestable. Je ne comprends pas pourquoi il agit ainsi. Pourquoi me pousse-t-il à le fuir ?

— À quoi joues-tu Renzo ?

— C'est simple pourtant.

— Ou je cède à ton caprice... Ou c'est fini entre nous. C'est ça ?

— Il n'y a pas de nous et il n'y en aura jamais. Tu as cru quoi ? Que j'allais t'accorder plus que des parties de jambes en l'air ?

— Ne sois pas blessant. Si tu veux rompre...

— Arrête tes conneries, Perle ! Nous ne sommes pas ensemble. Tu ne souhaites pas que je te baise ? C'est ton choix et je le respecte. Maintenant, dégage de ma vue ! Tu m'as assez fait perdre mon temps.

Estimant que je ne réagis pas assez vite à son goût, Renzo ouvre la porte. Le vent glacial de ce mois de décembre s'engouffre dans l'habitacle, balayant d'un coup les nuages de fumée, mais aussi mon cœur, qui explose en miettes à mes pieds.

Quelle conne ! J'ai cru qu'il pourrait changer. Que ça serait long, pénible et semé de rechutes, mais pas à ce point.

Je sors sans un regard pour cet homme qui m'a tout donné pour mieux me l'arracher ensuite. Je rentre chez moi et file directement dans ma chambre.

Va pourrir en enfer, Lorenzo Barresi.

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Visiblement, l'arrivée de Gianni n'était qu'un leurre, non ?

Renzo veut rejouer la scène du message qui, contrairement à ce qu'il en a dit, l'a mis dans tous ses états. Qu'en pensez-vous ?

Que peut-on déduire de l'attitude déplacée de Renzo ? Est-ce que l'alcool et le joint suffisent à expliquer sa façon de se comporter envers Perle ?

Les actes et les mots blessants de Renzo ont tué dans l'œuf la relation naissante entre eux, d'après vous ?

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📍 Demain, on pourra lire le chapitre de RENZO :

🎭 Salomé a su me...

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🐞 Bonne journée, mes Sexy Love, gros bisous 🐺

🎉 Kty.Edcall.Autrice 🎉

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