T2 | 03 - RENZO
∞ RENZO ∞
∞ Vais-je arriver à descendre de la voiture pour faire plaisir à Perle et rencontrer ses parents. Je dois jouer le jeu du petit ami pour leur faire bonne impression. Vais-je arriver à lâcher prise, à aller plus loin, à passer ce cap et être là pour elle comme elle l'a été pour moi tout à l'heure. Je dois me contrôler, faire face et prendre sur moi. ∞ Merci à orrace57 bamboue o_loveaddict_ anarsis StephOBV mimiminou54 rosnaly2 FIBULON pour avoir participé à ce préambule !
Samedi 01-12-18 | Trattoria « Una Storia importante » 83 Via Giampaolo Orsini 50 126 Firenze FI, Italie.
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Assis dans ce taxi, qui nous conduit chez les parents de Perle, je n'arrive pas à savoir si c'est une bonne chose que je les rencontre. C'est le genre de situation qui pue le piège. Ça rendrait un peu trop officielle la relation que Perle et moi nous partageons.
— Je ne t'ai pas suggéré de les rencontrer pour te forcer la main. Arrête de voir le mal partout et de croire qu'il y a quelque chose de négatif derrière chaque proposition.
— C'est le drame de sa vie, commente Gianni.
Je le fusille du regard et ce dernier se marre.
— N'oublie pas, Lorenzo, que je te connais depuis qu'on est môme. Ça a toujours été une Drama Queen,
Sa précision à l'attention de Perle la fait se marrer même si c'est sous cape.
— Ta gueule, Gianni, si tu ne veux pas que tes dents terminent en porte de saloon.
— Toujours aussi drôle ! Réfléchis bien, Perle, avant d'entamer un bout de chemin avec lui. Il faut que tu sois prête à supporter son humour de merde.
— Avec un ami comme toi, je n'ai pas besoin d'ennemis.
— Moi aussi je t'aime, espèce de connard.
Gianni accompagne sa phrase d'une accolade et d'une bise sur ma joue avant que je le repousse avec force.
— Dégage avec ta fausse amitié !
Je m'essuie la peau comme s'il m'avait bavé dessus ce qui déclenche leurs rires.
— Vous me direz quand vous aurez fini de vous foutre de ma gueule !
— Reconnais que c'est plutôt facile de te faire partir en vrille.
— Tout aussi aisé que de te...
— Attention à ce que tu vas dire, Renzo !
Perle me prie du regard de ne pas continuer dans cette voie.
— À quoi dois-je prêter attention ? je monte légèrement le ton. À ne pas te froisser ? je m'énerve en voyant les gros yeux que m'octroie mon amante. À ne pas révéler que je t'ai baisée dans l'ascenseur en panne ?
— Stop, Lorenzo ! Tu n'as pas besoin d'être blessant avec elle, alors que c'est moi qui t'emmerde avec mes remarques.
Ils me font chier ! Avec leurs conneries, j'ai perdu le bénéfice de notre intermède dans la cage de fer. Mais aussi de la balade main dans la main dans les ruelles du vieux Florence. La colère ne cesse de revenir lécher mon esprit, alors je rétorque avec une mauvaise foi manifeste.
— Donc le foutage de gueule ne marche que dans un sens.
— Non, mais tu es cruel à chaque fois que tu te sens acculé.
— Ok, je retire ce que j'ai dit.
Mon regard se perd dans le décor et plus personne ne parle. Le silence est lourd et je suppose que c'est à cause de moi ; encore une fois.
— On est arrivés. Que voulez-vous faire ?
— Moi, je suis partant. Et toi, Lorenzo ?
— Tu pourrais nous accorder deux minutes ?
Gianni regarde Perle comme s'il avait besoin de son assentiment pour la laisser seule avec moi. Il croit quoi ? Ma réplique agacée par son comportement fuse aussitôt.
— C'est bon, je ne vais pas la manger !
— Ça va aller, Gianni. Merci...
Mon meilleur ami sort de l'habitacle et ferme la porte un peu trop vivement, me prouvant son désaccord face à mon comportement.
— Que voulais-tu me dire ?
— Je suis désolé, je n'aurais pas dû te parler ainsi. Je bosse sur mes réactions épidermiques, mais, visiblement, il y a encore du boulot.
— Je ne peux que te le confirmer. Tu es aussi odieux que tu peux être craquant.
Mon regard plonge dans le sien avant de reprendre d'un sourire malicieux.
— Je suis craquant.
— Et odieux aussi !
— Je préfère, craquant ! À quel point, je le suis ?
On frappe à la vitre du taxi et je suis prêt à commettre un meurtre sur la personne qui ose nous déranger en pleine réconciliation.
— C'est ma mère, me renseigne Perle.
Merde ! Heureusement que j'ai gardé ma réplique pour moi sinon je pense que – Allez, vous faire foutre ! – ça serait mal passé.
— Elle ne va pas te manger, balance Perle en utilisant mes mots. Respire Renzo, ça va bien se passer.
— Si tu le penses, je te crois.
Obligé d'ouvrir la porte, je laisse Perle sortir en premier pour m'accorder un laps de temps pour mettre en place un masque sur ma mauvaise humeur. Je dois donner une bonne impression. Ou tout du moins, en fournir l'illusion.
Je regarde la façade du restaurant d'où est sortie cette femme aux cheveux longs de couleur ébène, qui partage les traits de ma belle Italienne.
« Una Storia importante »
— Madame Marcillac, je suis enchanté de vous rencontrer. Lorenzo Barresi.
— Barresi, comme le Barresi de la manufacture ?
— Oui, mamma, Lorenzo est le fils de Tonio.
— Oh mio Dìo. J'ai su pour votre père...
— Mamma, nous ne sommes pas ici pour parler de ça.
— Tu as raison, ma fille. Tu vas pouvoir convaincre ton père de sortir de sa cuisine. Même le jour de son anniversaire, il ne peut pas s'en empêcher. Tes amis restent manger bien sûr ! Alfredo, ajoute deux couverts de plus, nous avons des invités.
— Mais, il n'y a plus de places, informe le serveur.
— Excusez-moi, faites comme chez vous. Je vais aider cet empoté à décaler une petite table.
Cette femme est une vraie tornade. Elle hurle des ordres sans donner l'impression de commander. Elle parle avec les mains. En fait des tonnes, comme la représentation que les gens ont de la bonne mamma italienne.
— Je comprends mieux d'où tu tiens ton foutu caractère.
— Les chiens font rarement des chats, elle m'assure dans un sourire bienveillant. Tu comptes rester sur le pas de la porte ou tu suis l'exemple de Gianni qui se présente à chaque membre de ma famille ?
— Dans notre duo, c'est lui, le mec sociable.
— Comme tu veux. Un verre ?
J'en aurais bien besoin, d'une bouteille même. Mais je ne tiens pas à m'écrouler ivre mort chez les parents de Perle. Ça ferait mauvais genre.
— Un Perrier citron.
Perle me tend la main discrètement, me laissant le choix de la prendre ou pas. Je suppose que ma décision donnera le ton de ce que nous voulons être devant sa famille. En tout cas, Perle assume son choix. Si je réponds favorablement, elle est prête à montrer à ses proches que nous sommes plus que des amis.
Ne percevant pas la moindre réaction de ma part, Perle accepte ma décision et retire la main qu'elle m'offrait. C'est à ce moment-là que je me résous à agir et de la saisir au vol. Perle retient de peu un hoquet de surprise. Ses yeux inspectent mon regard toujours aussi ténébreux. Je n'aime pas ce genre de réunion de famille, où je ne connais personne.
Et pourtant pour faire plaisir à Perle, je vais consentir cet effort. Surtout quand elle murmure sur mes lèvres en les embrassant.
— Merci.
— Je suppose que tu es plus qu'un ami, constate un grand brun en regardant nos doigts entrecroisés. Nelo Marcillac, je suis le frère aîné. Et tu es ?
Sa question est accentuée par sa main, qu'il me présente pour que je la serre.
— En effet, je suis bien plus que ça, je lui affirme les yeux dans les yeux. Lorenzo Barresi.
Je termine ma présentation par une poigne vigoureuse. Pour couper court à cet échange visuel et de force afin de s'imposer l'un face à l'autre, Perle embrasse son frère en le prenant dans ses bras.
— Je suis tellement heureuse de te revoir. Tu as une permission juste pour le week-end où tu vas rester plus longtemps ?
— J'ai obtenu un congé pour les fêtes.
— Mamma doit être aux anges.
— Elle l'est. Et toi, tu es radieuse. Paris te réussit, on dirait.
— Je m'y sens bien. Le boulot est très intéressant. J'ai un appartement magnifique, elle ajoute en me regardant et un voisin surprenant.
— C'est donc comme ça que vous vous êtes connus ?
— C'est ça. Avec ta sœur, on partage une vue imprenable sur les fenêtres de l'autre.
Perle a failli s'étouffer avec la gorgée de jus de fruits qu'elle était en train de boire. Pourtant je n'ai fait qu'énoncer les faits tels qu'ils sont.
— Viens, je vais te présenter le reste de la famille.
Perle coupe court à la discussion avec son inquisiteur de frère et m'oblige à la suivre au travers de la salle. À mi-chemin, elle se dirige vers la terrasse couverte et se place face à moi pour m'incendier à l'abri des regards.
— Tu avais besoin d'apporter cette précision ?
— Ton frère avait l'air très intéressé par...
— Tu imagines ce qu'il va penser de moi ?
Je me rapproche au point où nos deux corps se frôlent.
— Il sait maintenant pourquoi tu es aussi radieuse.
Mon baiser l'empêche de répliquer. Par contre ses dents, qui se plantent dans ma lèvre ça, je n'ai pas pu l'éviter. Le bout de ma langue récolte la pointe de sang qui perle sur mon inférieure.
— J'y suis allée un peu fort, elle constate, pas vraiment désolée de ce qu'elle vient de m'infliger. Laisse-moi arranger ça.
— Si tu savais ce que ça induit en moi, mia Coccinella. Dommage qu'on ne soit pas seul.
— Ah, oui ? Et pourquoi ?
— Ne joue pas les ingénues avec moi.
Perle me sourit avec malice et s'amuse de la situation.
— Je ne me le permettrais pas.
Perle sort de la pièce en exagérant son déhanché tout en me lançant.
— Quand tu auras terminé de loucher sur mes fesses, tu me rejoindras, mio Tenebroso.
En trois enjambées, je la rattrape. Je crochète son bras et la pousse à pivoter pour lui préciser.
— Tu es sérieuse ?
— Tu ne vas pas partir en vrille à cause de ça ? Si ?
Je devrais en piquer une pour la garder à distance, mais je n'arrive pas à mettre un mouchoir sur ce que j'ai ressenti en entendant ce petit surnom même si j'en crispe la mâchoire.
— Non... Au contraire.
— Tu as aimé ?
— Je crois bien, je souffle incertain. Réessaye pour voir.
— Regarde-moi, mio Tenebroso.
Sa voix devient plus profonde, plus grave qu'elle ne l'est d'habitude. Ça me chamboule plus que je ne suis prêt à l'accepter. Malgré tous mes efforts, je n'arrive pas à le dissimuler aux yeux de Perle qui me scrute.
— Tu n'as pas besoin de te cacher, Renzo, elle cajole tout en douceur ma courte barbe, qui recouvre ma joue. Au contraire accueille tout ce qui peut t'apporter du bonheur. Tu as aimé que je t'appelle ainsi ?
— Disons que je n'ai pas détesté.
— Très bien ! Alors, apprécie-le à sa juste valeur avant de le stocker dans une boîte mentale.
— C'est quoi encore, cette connerie ?
— C'est une sorte de coffre-fort. À toi de choisir ce qui représente le mieux cette image, que tu viens d'imaginer en y pensant.
— Il faudrait donc que je remplace ma boîte de Pandore dégoulinante de merde par une malle de pirates dont tu serais le trésor.
Perle ne répond rien. Mais ses iris humides le font pour elle. C'est sorti sans que j'y réfléchisse. Sans que je prenne la pleine mesure de la portée de mes mots ni ce qui risque d'en découler.
— Tesoro... Je trouve que ça te va bien...
Je laisse ma phrase en suspens pour éviter de la froisser avec le reste de ma pensée guidée par des paroles très souvent tranchantes. Blessantes. Cassantes, au point de briser les ailes de mon ange.
— Mais je ne dois pas accorder plus d'importance à cette signification. J'ai compris, ne t'inquiète pas.
Elle dit vrai. Dans son regard, il n'y a aucune animosité. Un soupçon de déception, un brin de tristesse et l'infinité de son empathie.
— Tu es bien trop parfaite pour moi.
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➥ La mère de Perle reconnaît en Renzo le fils de Tonio Barresi. Décidément, tout le monde, à part lui, apprécie son père. Comment est-ce possible ?
➥ Nelo est un grand frère protecteur qui a vite capté la teneur de leur prétendue amitié. Renzo lui donne raison en évoquant le vis-à-vis de leurs appartements. Le lui a-t-il dit pour qu'il se taise ? Ou pour l'emmerder ?
➥ Encore une fois, Perle a su désamorcer la bombe interne de Renzo, mais jusqu'à quand ?
➥ Perle est-elle parfaite comme l'avance Renzo ? Le sera-t-elle toujours quand il connaîtra son secret ?
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📍 Demain, on pourra lire le chapitre de RENZO :
🎭 Ils forment une famille...
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🐞 Bonne journée, mes #Sexy #Love, gros bisous 🐺
✨ Kty.Edcall.Autrice ✨
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