T2 | 02 - PERLE
∞ PERLE ∞
∞ A-t-il pu lui parler en fin de compte ? Lui dire ce qu'il ressent exactement depuis des années sans craquer pour tenter de faire la paix ? Ou était-il inconscient ? ∞ Merci à rosnaly2 StephOBV FIBULON bamboue orrace57 mimiminou54 pour avoir participé au titre !
Samedi 01-12-18 | Hôpital Santa Maria Nuova de Florence - Piazza di Santa Maria Nuova, 1, 50 122 Firenze FI, Italie.
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Ça fait quinze minutes que je patiente dans la salle d'attente en espérant voir Renzo revenir. Sa mère est assise en face de moi. Et ni elle ni moi n'avons ouvert la bouche. Elle prie en égrenant son chapelet noir se terminant par une croix dorée sur laquelle apparaît un christ. Pendant que, moi, je scrolle l'écran de mon téléphone en me baladant sur les réseaux sociaux pour regarder ce qui a été posté sur la première journée de la boutique.
La porte s'ouvre enfin sur Renzo.
Mes yeux plongent aussitôt dans les siens pour voir comment il va. Pour évaluer si leur tête-à-tête n'a pas été catastrophique. Pour m'assurer qu'il ne va pas péter un câble. Je me lève pour le rejoindre et avoir des infos quand il me prend dans ses bras. Il me serre tout contre lui. Il respire mes cheveux et m'embrasse rapidement.
— Viens, on s'en va.
— Tu te sens bien ?
— On ne peut mieux.
— Ça s'est bien passé ?
— Nickel. Il m'a écouté déballer tout ce que j'avais sur le cœur sans me répondre vu qu'il est dans le coma.
— Tu n'as pas honte de parler ainsi de ton père ?
— Tu aurais dû me préciser qu'il était inconscient. Ça m'aurait évité de stresser à mort.
— Charlotte devait t'en parler et te l'annoncer en douceur.
Renzo s'amuse de la réponse de sa mère en produisant un rire froid comme la banquise.
— Comme si elle avait besoin de cette excuse pour me harceler depuis deux jours. Bon ! On décolle, mia Coccinella ?
La mère de Renzo en entendant ce petit surnom en lâche son chapelet, qui se fracasse au sol.
— C'est de ta faute, ça !
— Excuse-moi de me sentir bien, mamma.
Il s'accroupit pour ramasser les quelques perles de bois éparpillées sur le carrelage blanc. Il les dépose dans la main de sa mère avant d'embrasser son front. Puis il se tourne vers moi en me souriant.
— On y va, Angelo mio.
Renzo insiste sur mon surnom tout en toisant sa mère avant de placer sa main dans le creux de mes reins pour qu'on se dirige vers la sortie.
— Tu ne rentres pas à la maison, Lorenzo ?
— Si ! Mais plus tard.
— Je pensais qu'on allait faire le chemin ensemble.
— Ton chauffeur va te ramener. On se verra ce soir.
Avant qu'elle n'ajoute quelque chose de plus. Renzo active le pas jusqu'aux ascenseurs. On monte dedans et j'attends que les portes se referment pour lui parler.
— Tu es sûr que tu vas bien ?
— Ça ne se voit pas ?
— Pas vraiment. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
— Rien.
— Tu as pu lui parler ?
— Il est dans le coma. Ça fait plusieurs jours qu'il est dans cet état. Il respire grâce à une machine. Il est nourri à l'aide d'une perfusion. C'est un légume.
— Il ne va pas s'en sortir, c'est ça ?
— Tu as tout compris. Et qui va devoir rester pour tout gérer ? C'est Bibi ! Putain ! Même à l'agonie, il me gâche la vie.
Je me doutais bien que tout ceci n'était qu'une mise en scène. Que ses sourires étaient trompeurs, montés de toutes pièces pour créer l'illusion devant sa mère.
Sa fausse joie part en éclat avant que son poing termine dans le panneau de commande de l'ascenseur qui se stoppe dans les secondes qui suivent.
— Il ne manquait plus que ça !
— Appuie sur le bouton d'urgence ! On doit les prévenir qu'on est en panne, je panique en frappant sur les chiffres qui clignotent. On est coincé dans cette cage de fer.
Renzo me ceinture et me maintient contre lui.
— Perle... Calme-toi, je suis là. Tu ne risques rien.
— Je me sens oppressée, j'arrive à lâcher. On va manquer d'air... Dans combien de temps ? Je ne veux pas...
— Perle, regarde-moi. Écoute, ma voix.
Je sens la panique grandir au plus profond de mon être. J'entends ses paroles, mais je n'arrive pas à me concentrer dessus. Les tremblements sont en train de coloniser mes membres et je ne sais pas comment les gérer. Je m'empresse de tourner mes bracelets, qui tintent. Renzo me serre encore plus fort contre lui et m'entraîne dans sa descente jusqu'au sol. Son dos est en appui contre la paroi et je me retrouve assise en amazone entre ses jambes pliées.
Renzo ne m'a pas lâchée ni n'a faibli dans la manière dont il me maintient contre lui.
— Colle ta joue contre mon palpitant pour te calquer sur ma respiration.
Ce que je tente de réaliser sans grand succès. Pourtant je me concentre sur son métronome, qui reste bizarrement calme. Pas d'agitation incontrôlée, pas de débordement d'humeur. De colère, voire de haine transportée par ses veines.
Est-ce que c'est judicieux de parler de son entrevue avec son père pour distraire mes propres angoisses ? Je ne détiens pas la réponse. Tout ce que je sais, c'est que je dois trahir la vigilance de ma conscience pour éviter de paniquer plus.
— Tu me résumes ce dont tu lui as parlé ?
— Tu veux prendre le risque de réveiller la bête qui s'est retranchée au fond de mes entrailles pour t'accorder toute ma vigilance ?
— Tu as une autre solution pour que j'arrête de flipper ?
— J'en détiens une bien meilleure.
Son sourire s'élargit alors qu'il vient presser ses lèvres sur les miennes.
— C'est ça, ta méthode ? Priver mon cerveau d'oxygène en m'embrassant ?
— Je peux aussi caresser ta magnifique poitrine, titiller tes mamelons érigés par l'excitation. Je peux glisser ma main entre tes cuisses pour atteindre ton clitoris...
— C'est bon, j'ai capté le délire.
— Regarde ! Rien que d'en parler, tu vas mieux, se moque-t-il de moi. Alors, imagine si je passe la barrière de tes fringues. Si mon doigt glisse entre tes lèvres recouvertes de cyprine. Si mon index et mon majeur te pénètrent pour crocheter ton intimité palpitante.
Cette façon, qu'il a de mettre des mots crus sur les actes qu'il pourrait pratiquer sur mon corps, a le pouvoir de me rendre temporairement amnésique. Mon souffle plus régulier se pose sur son cou pour formuler ma demande.
— Continues.
— Alors, ouvre tes cuisses. Laisse-moi te baiser avec mes doigts.
— J'ai horreur que tu parles aussi crûment.
— Pourtant cette vulgarité t'émoustille. Regarde à quel point tu mouilles. Tu veux goûter le jus de ton excitation ?
Je n'oppose aucune résistance quand il les approche de ma bouche.
— Lèche-les !
Je passe juste le bout de ma langue pour le titiller. Je scrute ses papilles, qui apprécient ma façon de naviguer sur ses doigts.
— Suce-les !
Renzo les enfonce en entier dans ma bouche comme si c'était sa queue que je devais pomper. Alors j'imagine son membre dur coulisser dans ma cavité. Son ordre tombe et, de sa voix grave, il m'enjoint tout en les poussant vers ma gorge.
— C'est ça, avale-les ! C'est bon, hein ?
Je secoue la tête positivement tout en plaquant ma main sur son érection. Je le branle par-dessus son pantalon en me calquant sur le rythme que Renzo imprime à ses doigts.
— Suce-moi !
Il quitte ma bouche pour déboutonner son jean. Je sors son chibre et l'engouffre en entier sans même réfléchir. Son gémissement guttural se répercute dans mon épicentre, qui palpite d'envie.
— Je désire tellement te baiser que c'en est douloureux.
J'effectue quelques allers-retours sur toute sa longueur avant d'aspirer son extrémité. Renzo jure. Crispe ses mains dans mes cheveux.
— Tu me vampirises...
Je me redresse, le sourire aux lèvres pour me placer à califourchon sur ses cuisses. Je le laisse humidifier sa queue en glissant sur mon intimité avant de m'empaler.
— Putain !
En harmonie, nous venons de gueuler notre plaisir de se retrouver, peau contre peau. Nos épicentres, qui hurlent de passion, nous permettent d'engloutir nos peurs, nos angoisses.
— Aide-moi !
Renzo place aussitôt ses mains sous mes fesses pour accentuer mes va-et-vient.
— Tu es divine, tesoro.
— C'est tellement bon... Plus fort, Renzo !
Il enchaîne des va-et-vient plus puissant avant de m'ordonner.
— Lève-toi. Place ton dos contre la paroi et accroche-toi à la barre.
Il soulève mon bassin, m'incite à refermer mes jambes autour du sien. Renzo n'attend même pas que je croise mes pieds dans son dos pour me pénétrer fougueusement. Ses coups de reins sont brutaux, profonds. Ils m'arrachent des râles si intenses que ça m'en coupe la respiration.
— Jouis ! Je veux sentir tes spasmes masser ma queue dans ton fourreau étroit.
Il ne m'en fallait pas plus pour exploser de plaisir. Pour hurler ma jouissance en accueillant les vagues successives qui secouent mon corps de spasmes violents.
— Putain, oui !
Renzo se répand en moi tout en mordant mon épaule.
— Tout va bien à l'intérieur ? On va vous sortir de là !
L'espace de quelques secondes, on se regarde sans comprendre ce qu'il se passe. Puis la réalité nous revient. Elle nous frappe et nous pousse à agir rapidement. Renzo me relâche et l'on se rhabille aussi vite que ça nous est permis. On jette un regard fugace vers la paroi vitrée, je tente de discipliner mes cheveux quand Renzo se plaque contre mon dos et qu'il me parcourt au travers du miroir.
— Tu ne pourras pas cacher qu'on vient de baiser. La cabine pue le sexe.
Il termine à peine sa phrase, que les portes de l'ascenseur s'ouvrent sur deux mecs en combinaison de travail orange qui nous dévisagent.
— Merci, Messieurs, de nous avoir délivrés. Passer une bonne soirée.
Renzo m'entraîne à sa suite avant que les dépanneurs aient pu répliquer.
Notre fou rire en sortant de l'hôpital est aux antipodes de l'humeur des gens qui nous entoure.
Il se met à courir en me tenant par la main.
— Où m'emmènes-tu ?
— Tu verras.
Cette fois-ci, sa bonne humeur n'est pas feinte. Il ralentit le pas avant de s'arrêter pour m'embrasser non loin d'un groupe de grands-mères qui discutent entre elles. Elles s'amusent à nous voir agir et l'une d'entre elles ajoute même un commentaire.
— Profiter du vent de liberté que transporte l'amour naissant.
— Nous ne sommes pas...
— Merci, Madame, me coupe Renzo, je vais vous écouter.
Nous marchons le long d'une rue étroite avant que je le stoppe.
— Nous ne sommes pas amoureux, hein ?
— Bien sûr que non. Mais je n'avais pas à cœur de la contredire.
Sa réponse me fait mal et je ne sais même pas pourquoi. On est d'accord pour se laisser vivre sans s'imposer ce genre de sentiment. Mais j'ai besoin qu'il précise sa pensée.
— On est quoi au juste ?
— Ce que l'on a envie d'être.
— Dans le genre, je botte en touche, on ne peut pas effectuer mieux.
Renzo s'arrête de marcher avant de se retourner vers moi. Il prend mon visage en corolle entre ses mains froides et fixe mon regard. C'est si intense que ça m'intimide un peu.
— Tu as envie que l'on soit quoi, Angelo mio ?
— Je ne sais pas, mais j'ai une idée précise de ce que je ne veux pas, mio Lupo.
— Je t'écoute.
— On ne pourrait pas en discuter autour d'une boisson chaude, j'ai froid.
— Merde ! Gianni ! J'ai oublié qu'il nous attendait dans le café à côté de l'hôpital.
— Appelle-le avant qu'il s'inquiète.
Renzo sort son téléphone en me tenant dans ses bras pour que je n'aie pas trop froid.
— Ça va, mec ?
— C'est à toi qu'il faut le demander, Renzo.
— Ça pourrait être pire.
Mon ténébreux plonge son regard délicieusement bleu dans mes deux amandes avant d'embrasser le bout gelé de mon nez.
— Où es-tu ? Je me trouve sur la place devant l'hôpital, mais je ne vous vois pas.
— Normal, on n'y est plus. On s'est vite échappé...
— Et tu viens de te souvenir que je t'attends comme un con depuis une demi-heure ?
— C'est ça. Commande un taxi, on arrive.
Renzo raccroche et, pendant quelques secondes précieuses, il me garde dans ses bras sans rien ajouter. Puis nous reprenons la marche.
— Je dois retrouver Gianni.
— Et moi, je vais rentrer chez mes parents, qui doivent m'attendre impatiemment.
— On se revoit quand ?
— Je ne sais pas, Renzo. On aura qu'à s'appeler.
Sans rien ajouter, il me confirme mon idée. Nous venons de rater le coche et de poser des mots sur nos attentes respectives. À part que ce no man's land l'arrange ?
— On n'a qu'à faire comme ça, Perle.
Le reste du chemin accueille notre silence. Je ne sais pas quel est son état d'esprit et je n'en apprendrai pas plus vu que nous arrivons sur la place. Gianni réalise des grands signes en se tenant à côté du taxi.
— Vu que tu me raccompagnes chez mes parents, ça te dirait de les rencontrer ?
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➥ Le tête-à-tête avec son père a tourné au monologue. Il est mourant et Renzo ressent le poids des responsabilités qui lui tombe dessus. Doit-il rester à Florence pour gérer l'entreprise familiale ?
➥ Comme ça leur arrive souvent, ils ont soigné leurs angoisses en couchant ensemble. C'est la solution d'après vous ?
➥ Leur discussion progresse doucement sur ce qu'ils éprouvent, mais sans rien s'avouer de peur d'effrayer l'autre. Vont-ils arriver un jour à dévoiler leurs sentiments ?
➥ Renzo va-t-il accepter de rencontrer les parents de Perle ?
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📍 Demain, on pourra lire le chapitre de RENZO :
🎭 Vais-je arriver...
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🐞 Bonne journée, mes #Sexy #Love, gros bisous 🐺
✨ Kty.Edcall.Autrice ✨
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