T1 | 51 - RENZO

∞ RENZO 

∞ Je ne contrôle plus rien. Encore moins ce que je ressens, ni mes sentiments, mes sautes d'humeur, ni ma colère dues aux ténèbres. C'est le bordel dans ma tête et tout se mélange au point de blesser mon Ange malgré moi. Mes réactions de sale con sont injustes et ma connerie me pousse à agir comme ça avec Perle pour ne pas m'attacher et souffrir quitte à ce qu'elle en paye les frais. Ma vie devient un cauchemar... ∞ Merci à orrace57 bamboue est__her_ RachelOgounigni rosnaly2 FIBULON o_loveaddict_ Myeldray eloloflower StephOBV vero1370 IngridEpee isabelleboissonnot pour avoir participé au titre !

Samedi 01-12-18 | La boutique Coco Charnel au 42 Av. Montaigne, 75008 Paris

∞ ∞∞ ∞

Attendre n'est vraiment pas ce que je préfère. Là où l'on atteint son paroxysme, c'est quand mon ex m'envoie des dizaines de messages que je n'ai aucunement envie de les lire.

Gianni, voyant la pression augmentée dans mes muscles après chaque sonnerie, se dévoue pour les consulter, alors que mon attention reste focalisée sur cette cabine d'essayage, où se trouve Perle, qui a été rejointe par Victor.

Je martèle sans relâche mon crâne en me disant que ma voisine ne ressent plus rien pour son connard de Boss, le stress monte tout de même en moi. Car je sais que ce pingouin en costard va accomplir son possible pour la remettre dans son pieu.

Il est pire qu'un chewing-gum collé sous la semelle d'une chaussure. Il s'accroche sans qu'on puisse s'en débarrasser. Et même quand on l'arrache, il reste bien assez de substance pour continuer à nous gâcher la vie.

Je serais bien rentré dans la boutique pour l'en déloger, mais Manon m'en a empêché. Cette gonzesse me court sur le haricot et je ne la tolère que parce que c'est la meilleure amie de Perle et le plan cul de Gianni. Enfin – pour lui – elle est déjà plus que ça, mais, pour la libraire, il est en train de devenir un problème.

Il m'a parlé de leur mise au point et d'après lui tout roule. Mais je suis sûr que ce n'est pas le cas pour cette chieuse. Elle lui a avoué que le mec pour qui elle craque depuis des années – et qui n'est autre que le frère de Perle – sera là pour l'anniversaire de leur père. Tu m'étonnes que ça ne l'arrange pas d'avoir Gianni dans les pattes.

Mon ami est vraiment trop gentil et il lui a assurée, si elle ne veut pas le voir, il ne s'imposera pas. Il effectue surtout ce voyage pour m'accompagner.

Le téléphone m'annonce un nouveau message. La tension devient extrême dans mes muscles. Tandis que Gianni déverrouille mon écran, je me plains.

— Tu n'aurais jamais dû lui répondre.

— Ça aurait été pire et tu le sais. Ton ex ne lâche jamais rien.

Mon sourire aigri s'additionne à mon éclat de rire caustique, qui meurt aussi vite qu'il a pris vie.

— Je suis donc son ultime exception.

Je m'allume une énième clope et tire dessus comme un forcené. La brûlure que ressentent mes poumons me permet de moins grimacer que la lecture du message.

— Elle veut venir te chercher à l'aéroport pour se rendre ensuite directement à l'hôpital.

— Réponds-lui que je préfère prendre un taxi. Et que je n'ai pas envie de voir sa tronche.

— Tu sais très bien que tu ne pourras pas l'éviter.

— C'est pour ça que je tente de retirer un maximum de rencontres non programmées.

Un nouveau message arrive et j'ai envie de fracasser le téléphone contre le bitume.

— Charlotte se rendra tout de même à l'hôpital...

— Dis-lui d'en dégager avant que je débarque ou je n'irai pas. C'est bien assez dur et contraignant d'aller le voir sans que je me la coltine. Je veux juste y retrouver ma mère. Charlotte n'appartient plus à cette famille depuis qu'elle m'a préféré à son ambition.

Gianni tape le commentaire et avec cette tension de merde, qui a vampirisé mon attention, je n'ai pas vu comment s'est terminé l'intermède dans la cabine d'essayage.

Perle, Manon et Salomé discutent dans le fond de la boutique et il n'y a plus de trace de son connard de Boss. Ma voisine se dirige vers la caisse et, avant que je n'aie le temps de me ressaisir et de relâcher un peu de pression pour l'accueillir, le téléphone sonne à nouveau.

— Éteins-le, putain ! Ou je vais vraiment le fracasser au sol.

Gianni suit mes recommandations avant de me le rendre. Je le glisse aussitôt dans la poche arrière de mon jean sans quitter du regard ma belle Italienne. Elle s'est changée. Quel dommage ! Elle a recouvert sa lingerie – jusqu'ici apparente sous sa veste – par un caraco en soie blanche. Très mignon, mais pas autant que ses seins pigeonnants dans ce soutien-gorge balconnet d'un rouge indécent.

Se pourrait-il que Victor l'ait touché ou le lui ait arraché ?

Un volcan entre en éruption et répand sa lave dans mes veines. Une haine incontrôlable s'exprime dans mes entrailles juste en pensant à ce qu'il a pu lui faire, s'additionnant à la colère magistrale que je ressens envers mon ex.

Le cocktail est explosif et va causer des dommages irréversibles qu'ils soient physiques ou moraux.

Perle avance vers moi avec sa valise, qu'elle traîne derrière elle. Nos regards se braquent aussitôt et je la vois hésiter une infime seconde. Ne t'approche pas de moi, je ne suis pas en état de contrôler quoi que ce soit. Pourtant, mon Ange décèle la noirceur qui siège en moi, je le vois à son allure déterminée, qui me rejoint et à ses iris verts, qui se teintent de tristesse et d'inquiétude.

Je ne veux pas qu'elle ressente ce genre de sentiment pour moi. Il est hors de question que je lui inspire de la pitié.

— Respire, Lorenzo. Laisse-la t'aider.

C'est tout bonnement impossible. Je ne veux pas paraître encore plus pitoyable en lui octroyant un tel pouvoir. J'ai commis l'erreur avec Charlotte et l'on voit le résultat. Plus aucune femme n'aura cette emprise sur moi.

Ses mains chaudes se posent sur mon visage de marbre. Je n'avais pas pris conscience du froid qui nous entourait. Je discerne son intention juste en plongeant mon regard dans le sien. Mes poings enfoncés dans les poches avant de mon jean se resserrent encore plus en sentant ses lèvres se poser avec une infinie douceur sur ma bouche.

C'est trop pour moi, recule, mon Ange... Mes ténèbres vont t'anéantir.

Je ne dois pas respirer ni ressentir le besoin de la toucher. Tout comme mon visage, mon corps devient de marbre pour cacher tout ce que j'éprouve à l'intérieur de moi. J'interdis à mon cœur d'apprécier cette chaleur, qui pourrait le ranimer. De pierre, il est devenu, de pierre, il restera.

Recule ma Coccinelle ou je vais te détruire...

Je la sens vaciller, mais elle tente une nouvelle approche. Sa langue balaye avec un désir palpable mes lèvres avant de partir à la recherche de la mienne. Je ferme à double tour toutes les cellules de ma prison interne. Mon poing comprime mon chibre. Il n'est pas question que mon Ange découvre mon érection alors qu'elle se colle à moi. Perle met tout en œuvre pour m'obliger à céder et accepter tous les sentiments qu'elle me transmet.

C'est tellement bon...

Je dois reconnaître qu'elle fait preuve d'obstination. Mais comme tout ce qui pourrait me rendre faible, je la détruis en restant de marbre.

Elle est vaincue. Je l'ai mise à terre...

Mon cœur se meurt un peu plus en la voyant aussi triste, perdue et désemparée. Je te rends service, mon Ange. Je ne veux pas noircir ton âme si pure si lumineuse ni brûler tes ailes.

Ce retour à Florence vient de sonner le glas de notre liaison dangereuse. Son recul l'entraîne vers sa chute évitée par Manon, qui ne m'épargne pas.

— Laisse tomber, ce mec est un connard. Il ne mérite pas l'attention que tu lui portes.

Elle a entièrement raison. Écarte-la de moi. De mes névroses. De mon égoïsme. De mes peurs incontrôlables. Empêche-la de ravir un peu plus mon cœur à chaque battement...

Tiens-la loin de mes ténèbres. Fais en sorte qu'elle m'oublie, même si ça me tue de me dire qu'un autre que moi va poser ses mains sur son corps. Va lui apporter le plaisir que je m'oblige à lui refuser. Qu'il pourrait même ravir son cœur...

Devoir prendre cette décision me brise. Me détruit. Mais ce n'est rien de comparable avec le mal que je lui inflige pour la protéger de moi.

Alors je reporte ma haine contre sa meilleure amie. Je pulvérise son regard de ce poison, que je cultive pour mieux détruire ceux qui m'approchent d'un peu trop près. Et comme ça ne suffit pas, je rétorque en crachant ces mots à la limite d'être blessants, que j'additionne d'un rictus diabolique.

— Occupe-toi de ton cul, la libraire.

Pas choquée par mes propos, elle entraîne – loin de moi – mon Ange brisé ainsi que les miettes de mon cœur. Il ne sortira plus jamais de cette cage, dans laquelle je l'ai emprisonné. Je ferme la serrure à double tour et jette mentalement la clé dans les profondeurs des ténèbres.

Plus jamais...

— Viens, Perle.

Elles se dirigent vers la berline. Je n'arrive pas à quitter des yeux cette silhouette aux formes sensuelles qui m'ont apporté tant de plaisir tandis que mon meilleur ami m'assène le coup fatal.

— Manon a raison. Tu n'es qu'un sombre connard. Tu viens de détruire la seule personne qui pouvait t'aider à redevenir un mec bien.

— Tu es là. C'est suffisant.

Je prends en otage son regard pour avoir la certitude qu'il est toujours à mes côtés. Je ne supporterai pas de le perdre, lui aussi.

— Gianni...

Mon meilleur ami vient de baisser les yeux face à ma supplication. J'entends son souffle s'emballer. À sa place, j'aurais pris la poudre d'escampette, je me serais tiré loin des emmerdes qui s'annoncent et s'accumulent au-dessus de ma tête. Je ne reconnais même pas ma voix basse, qui le supplie.

— Ne m'abandonne pas... Pas toi...

Son étreinte aussi brusque que franche me permet de respirer à nouveau. Il me témoigne – encore une fois – que, quoi qu'il arrive, il sera là, que quoi que je fasse, je peux compter sur lui. Que quoi que je dise, il fera son maximum pour me sortir de la merde. Pourtant, je sens que je m'enfonce de plus en plus dans les ténèbres malgré son aide indéfectible.

— Jamais, mon frère. À la vie...

— À la mort.

∞ ∞∞ ∞

Le taxi nous dépose au bord du hangar. La berline des Capresi est déjà là. Je n'ai pas pu me résoudre à réaliser le trajet dans cet habitacle, qui aurait plus ressemblé à la cellule d'une prison aussi bien pour Perle que pour moi. Alors je nous ai évité ce supplice. Même si ça voulait dire que je laissais de l'espace à son connard de Boss. Mais entourée de Manon et de Salomé, mon Ange ne risquait rien.

L'on récupère nos sacs dans le coffre et nous nous dirigeons vers le jet privé affrété par les Capresi. Perle fuit mon regard. Ça fait un mal de chien, mais c'est ce qu'elle doit accomplir pour que je ne puisse plus l'atteindre. Elle doit se protéger de ma toxicité en érigeant une forteresse tout autour d'elle. Je ne veux pas lui causer plus de mal. Même si, pour l'épargner, j'ai dû briser les ailes de mon Ange.

Ils ont raison, je suis vraiment un connard, qui ne vaut pas qu'on s'intéresse à lui.

Je ne mérite pas leur indulgence. Il devrait me laisser face à ma pénitence, à ma lâcheté et à mon égoïsme, ce qui rend leur tolérance à mon égard encore plus excessive.

Par contre, un qui va devoir raser les murs et se tenir loin de moi, c'est ce mannequin pour slibards de luxe. S'il veut continuer de défiler avec ses attributs, il va falloir qu'il arrête de me toiser. Et vite. Il croit quoi ? Qu'il va m'intimider ? Qu'il va m'imposer sa loi ?

Le mec, qui y arrivera, n'est pas né. Et encore moins la nana...

Je me dirige vers lui d'un pas décidé pour lui faire ravaler cet air hautain. Mais Salomé m'intercepte, alors que je suis à quelques mètres de lui. Elle s'interpose entre nous deux comme si cela pouvait être suffisant. Notre duel visuel s'intensifie et encore plus quand je le vois se rapprocher subtilement de Perle.

— Je n'ai pas eu le temps de vous saluer avant de partir de la boutique.

Je tends ma main entre nous deux, mais, au lieu de la serrer, elle me claque une bise sur la joue. Surpris, je la regarde en fronçant les sourcils d'incompréhension.

Elle joue à quoi là ?

Je ne suis pas le seul à me poser des questions. Car plusieurs paires d'yeux nous scrutent. Dont ceux de mon Ange qui reflètent son profond désarroi.

Salomé se trouve toujours proche de moi et me confie sans hausser la voix :

— On pourrait commencer par se tutoyer.

Si ça peut lui faire plaisir. Pourquoi pas ? Mais pour autant ça ne me donne pas de réponse sur son étrange attitude.

— Et ?

— J'ai besoin de toi pour rendre Victor jaloux et lui prouver qu'il n'est pas seul à pouvoir séduire.

Elle pose sa main sur mon bras comme si l'affaire était entendue. Je croyais que c'était terminé entre eux. Il me semble bien que Perle m'a dit que Salomé allait quitter son ancien Boss une fois arrivé à Florence. Remarque, je m'en tape du sort de l'autre pingouin et de la possible rupture de leurs fiançailles. J'ai bien assez de merde à gérer de mon côté sans me mêler de leur histoire.

La seule chose, qui m'importe, c'est de tenir Perle éloignée de moi pour ne pas craquer. Pour qu'elle comprenne que tout est terminé entre nous. Elle doit tourner la page. M'oublier...

Je ne sais pas ce que Salomé attend de moi. Ni qu'elle est son idée. Mais si je peux me servir d'elle pour enfoncer un pieu incandescent dans le bide de ce connard pour qu'il paye tout ce qu'il fait endurer à Perle, je ne vais pas me gêner.

Je propose mon bras à Salomé, qu'elle crochète aussitôt. Nous passons devant Victor sans que la Boss de Perle lui accorde une œillade, alors qu'elle entretient la conversation qu'elle me tient avec des banalités et qu'elle rigole exagérément à gorge déployée.

Par contre, le regard triste et rempli d'incompréhension que me lâche Perle, ajoute au fiel que je ressens dans la bouche.

Prendre cet avion était une mauvaise idée à la base. Ça va être une véritable torture. Une épreuve de plus... Va-t-on survivre ou se crasher en plein vol ?

∞ ∞∞ ∞

Son ex-petite amie a le don de le mettre dans une colère noire. Aurait-il dû répondre plus tôt à ses messages ?

On comprend mieux dans quel état d'esprit Renzo se trouve quand Perle l'embrasse, non ?

Il veut protéger Perle de sa noirceur en la repoussant, agit-il bien ?

Que pensez-vous de la demande de Salomé ? Victor va-t-il tomber dans le piège ?

∞ ∞∞ ∞

📍 Demain, on retrouvera le chapitre de PERLE :

🎭 Quel con...

∞ ∞∞ ∞

💗 Bonne journée, mes #Sexys #Love, gros bisous 💙

✨ Kty.Edcall.Autrice ✨

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top