T1 - 49 - RENZO
∞ RENZO ∞
∞ Charlotte ne me laisse pas souffler, pas plus que le choix ni répit et encore moins respirer un seul instant depuis qu'elle a compris que je revenais à Florence. Elle croit toujours que j'ai des sentiments pour elle, elle ne veut pas lâcher l'affaire et pense que je suis affaibli par l'état de mon père. Elle me harcèle croyant certainement qu'elle pourra mettre la main sur l'empire qui me revient... ∞ Merci à anarsis bamboue orrace57 est__her_ FIBULON StephOBV rosnaly2 _edlna_ edmarah29 jessdiegoezetam mimiminou54 pour avoir participé au titre !
Samedi 01-12-18 | La boutique Coco Charnel au 42 Av. Montaigne, 75008 Paris
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J'abandonne à regret Perle, mais le temps est compté si je veux pouvoir convaincre mon ami de se joindre à ce week-end à Florence, qui n'était pas du tout prévu. Depuis trente minutes, Charlotte me harcèle au téléphone. Elle m'a appelé à plusieurs reprises alors que je préparais mon sac de voyage, en maintenant un peu plus la pression dans mon corps. Comme si la tension entre Perle et moi n'était pas suffisante pour que je pète un câble. Il a fallu que mon ex en rajoute une couche. Je me doute qu'elle veut me parler de mon père...
Le constat est simple. Je ne suis pas encore revenu en Italie qu'elle me prend déjà la tête.
Voyant que je filtre ses appels, Charlotte a opté pour les messages. Le motif, étant bien de m'exposer l'état de mon paternel, qui ne s'arrange pas. Elle veut savoir si je compte venir le voir, car il y a urgence, d'après elle. Je n'ai pas besoin de lire ses textos pour en être convaincu. L'appel de ma mère ce matin était suffisant pour mesurer la gravité de sa situation.
La trattoria n'est pas encore ouverte, alors je contourne le bâtiment et entre par l'arrière du restaurant. Je pousse la porte et tombe sur mon pote en train de donner du plaisir à Manon. Cette dernière ne m'a pas vu. Elle est bien trop submergée par l'attention que lui porte mon meilleur ami. Je ressors et allume une clope le temps qu'ils terminent leur affaire.
Normalement, je ne serais pas parti et j'aurais profité du spectacle offert par ces deux corps emboîtés l'un dans l'autre. Ça n'aurait pas été la première fois que je mate mon meilleur ami en plein ébat, tout comme lui ne se gêne pas pour agir à l'identique. Je dois dire même que ça nous arrive régulièrement au club. Mais là, nous ne sommes pas en soirée. Alors par respect pour Manon, je préfère attendre à l'extérieur...
Je me saisis de mon téléphone et entre deux lattes tirées sur le tube, j'envoie un message à Perle.
Renzo : L'ouverture se passe bien ?
Perle : On ne peut mieux. Tu es à la trattoria ?
Renzo : Oui, j'attends que Manon et Gianni finissent de baiser.
Quelques minutes passent avant que Perle me réponde. Je sais pourtant que je ne l'ai pas choquée. Il lui en faut bien plus. Elle me l'a prouvé à plusieurs reprises.
Perle : Un vrai gentleman !
Renzo : Je sais l'être quand je veux.
Perle : J'aimerais bien en profiter aussi...
Renzo : Du spectacle ?
Perle : Non ! Je parle de ton côté galant !
Renzo : Quand je te baise ?
Perle : Tu m'exaspères !
Renzo : Merci de m'avoir diverti, Angelo mio. Ils ont terminé de s'envoyer en l'air. Eux !
Je n'attendais pas de réponse et Perle ne m'en adresse pas. J'ai d'autres chats à fouetter pour l'instant.
— Salut, mon vieux !
Gianni ne se formalise pas quand il me voit entrer. Il savait que j'étais là. Par contre, ce n'est pas la même chose pour Manon.
— Renzo ?
— Lui, même !
J'affiche un grand sourire et mon regard passe de mon meilleur ami à elle qui termine de se rhabiller à la hâte.
— Tu pourrais au moins te retourner !
— C'est bon, tu es bien plus couverte qu'il y a dix minutes.
— Quoi ? Ne me dis pas que tu nous as...
— Alors, je ne réponds pas. Gianni tu me sers un café ?
Ce dernier se marre. Il embrasse son amante, et avant de se rendre derrière le bar, il lui confie :
— Il se fout de toi.
Manon cherche dans le regard de tombeur de mon meilleur ami s'il dit vrai.
— Ne t'inquiète pas Manon, je n'ai rien vu, je me marre. Tu étais de dos.
— Espèce d'enfoiré ! Je me demande bien ce que Perle te trouve ?
— Ce que toutes les femmes, dont toi, aiment chez moi. Tu veux que je t'en fasse la liste ?
— Allez, c'est bon Renzo, laisse-la tranquille, me coupe Gianni.
— Tu n'es qu'un goujat qui se planque derrière sa belle gueule et ses romans érotiques.
— Le reste est de l'ordre du privé et il n'est pas question que ça change. D'ailleurs, en parlant de ça, ça serait bien que tu me laisses m'entretenir avec mon meilleur ami.
Manon détaille son amant et l'interroge du regard sur la suite à donner à mon injonction.
— Tu veux bien aller en terrasse ? Mia bella. Je t'apporte un bon petit-déjeuner.
— Je vais me geler, dehors, je te rappelle qu'on est au mois de décembre.
Gianni récupère son blouson et le passe sur les épaules de sa belle. Ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vu à ce point au petit soin pour une nana.
— Je vais t'allumer un réverbère chauffant si tu veux.
Je les regarde se rendre sur la terrasse et me plonge dans le fond de la tasse de mon expresso. Si seulement je savais lire dans le marc de café.
— Tu ne veux pas plutôt me dire ce qu'il t'arrive ? Tu as de la chance que Manon soit cool. Plus d'une t'aurait arraché les yeux et la langue pour ton comportement.
— Si tu lui as parlé des soirées au club, elle sait à quoi s'en tenir, non ?
— Je suppose que tu n'es pas venu pour discuter de parties fines ? Qu'est-ce qu'il ne va pas ?
— Ma mère m'a appelé ce matin. Il est en soins intensifs et elle veut que je rentre à Florence.
— Quand ?
— Cet après-midi. Je vais profiter du jet des Capresi, il n'y a pas de vol de dispo avant demain...
— Je comprends d'autant plus cet état d'urgence, que j'ai pu lire dans ton regard quand tu es entré dans la remise.
Gianni est la personne qui me connaît le mieux. Et je ne peux pas lui mentir ou lui cacher quelque chose. Il sait bien souvent avant moi ce que je ressens.
— Tu veux que je t'accompagne ?
— Ça serait cool...
Gianni saisit à quel point c'est la merde dans ma tête.
— Laisse-moi le temps de m'organiser. Je dois prévenir mon second qu'il va devoir tenir le resto aujourd'hui.
— Merci, mio fratello.
Je n'ai même pas eu le temps de lui demander de venir avec moi. Il sait que je vais avoir besoin de lui. Il est conscient de ce qui va se jouer pendant ces deux jours.
Gianni vient d'informer Manon qu'il rentrait lui aussi à Florence et sa réaction n'est sans doute pas celle que mon ami attendait.
— Comment ça ? Tu vas passer ces deux jours à Florence ?
— Renzo a besoin de moi. Mais le problème ne se pose pas là, apparemment. Ça n'a pas l'air de t'enchanter ?
— Je suis juste surprise.
— Rassure-toi, je ne comptais pas chambouler ton week-end. Je me doute que tu dois déjà avoir des trucs de prévus, mais...
— En effet, je vais être très occupée.
— C'est bon, ne te fatigue pas. J'ai compris.
Mon ami revient et je suis peiné par le mal que vient de lui causer Manon. Ce mec en or à un cœur d'artichaut et je suis sûr qu'il s'est déjà attaché à elle. Pourtant il savait que c'était juste le temps qu'elle reste à Paris et qu'ensuite ils ne se verraient que lors de ces séjours dans la capitale pour rendre visite à Perle. Alors je tente de le rassurer comme il le ferait pour moi.
— Elle ne s'y attendait pas.
— Ne te fatigue pas. Tu n'y crois même pas.
Gianni s'arrête de parler et regarde la libraire droit dans les yeux, alors qu'elle se rapproche du bar. Manon le contourne et vient se placer à côté de mon ami. Cette fois-ci, c'est elle qui me demande de les laisser seuls.
— On se retrouve à la boutique de Perle avant 15 h 00.
— Ok, Renzo. Merci.
Au passage, je récupère une pomme dans la corbeille à fruits et croque dedans à pleines dents. Je les laisse à leur discussion et décide d'aller me balader un peu. Ça me fera du bien de regarder les autres vivre.
Arrivé dans le parc, je m'installe sur un banc et je sors mon téléphone pour voir si j'ai un nouveau message de Perle. Rien. J'ouvre mon application d'écriture et laisse mes doigts noter des détails, des idées qui me viennent. Un couple au loin attire mon attention.
Ils sont debout - au milieu de l'allée - et se disputent. De là où je me trouve, je ne capte pas ce qu'ils se balancent. Je m'applique juste à saisir l'intensité de l'échange. La femme, blonde et élancée, porte un long manteau de couleur vive avec un bonnet en laine aux teintes de l'arc-en-ciel.
Cette gonzesse pourrait très bien servir de mire afin de régler la télé. C'est le genre de nana, mignonne, mais compliquée. Face à elle, un homme en costard, plus grand qu'elle de quinze centimètres au moins, il est légèrement voûté pour pouvoir la regarder. Ses mains maintiennent le haut des bras de la blonde comme pour la canaliser.
Ils sont aux antipodes l'un de l'autre. Elle est cool et bohème. Lui, il est chic et strict.
La façon dont ils s'affrontent, dont elle lui tient tête, dont il essaye de focaliser son attention me laisse à penser à une relation adultère. Et j'en ai la confirmation quand elle lui attrape la main gauche et montre l'alliance que l'homme porte. Puis elle le gifle avant de s'en aller. La tête basse, il repart dans l'autre sens.
Je vérifie que j'ai bien consigné ce moment dans mon téléphone quand l'homme passe devant moi.
— C'est compliqué les femmes !
Le mec redresse son buste et me dévisage avant de comprendre que j'ai surpris la scène avec la blonde.
— Ne m'en parlez pas...
— Bonne journée.
— De même.
Si j'avais eu plus de temps devant moi, je lui aurais demandé des détails, mais je vais devoir rejoindre la boutique pour retrouver la brune qui complique ma vie. Mais qui l'embellit aussi.
Tout en marchant, je réfléchis à l'impact que Perle a sur moi depuis qu'elle m'a percuté en bas de l'immeuble le jour de son emménagement. Et sans vraiment m'en rendre compte au début, je me surprends à sourire comme un con. Je me plante devant le commerce à une quinzaine de mètres de l'entrée. L'épaule en appui contre un panneau publicitaire, je la regarde se déplacer dans la boutique.
L'intérieur est bondé.
Les clients sont au rendez-vous et elle n'a pas une seconde à elle. Perle va de la salle d'essayage à la caisse régulièrement. Et chaque personne qui sort de chez Coco Charnel l'effectue avec au moins un sac de la marque.
Une poche en carton blanc, rigide sur laquelle est frappé le nom de Coco Charnel en noir. Impossible de cacher d'où l'on vient de réaliser des achats. Tout en se baladant, les gens font de la pub pour cette boutique de lingerie.
Plusieurs clientes sortent avec un grand sourire, satisfaites de leurs achats. Je vois Perle rejoindre la cabine d'essayage et récupérer les ensembles qui n'ont pas été sélectionnés quand j'aperçois - jaillir de nulle part - Victor, qui entre dans la même cabine.
Mon sang n'effectue qu'un tour en découvrant qu'aucune des employées n'a remarqué ce qui venait de se passer. Je m'élance vers la boutique quand je sens une main me retenir par le bras pour me stopper. J'effectue un quart de tour pour incendier celui qui s'est permis de m'arrêter lorsque je remarque que c'est Manon accompagnée de Gianni.
— Laisse, Renzo. Je m'en occupe.
Sans me demander mon avis, la libraire entre dans la boutique et se dirige directement vers la cabine.
Je me cale à nouveau contre mon panneau tout en suivant la scène du regard. Et c'est un peu plus soulagé que je m'adresse à mon ami.
— Vous avez pu parler ?
— Oui. Tout roule entre nous.
Voilà une bonne chose...
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➥ Renzo se rend à la trattoria pour parler avec Gianni, mais il tombe sur Manon et son ami en plein ébat. Comment jugez-vous son comportement face à cette scène ?
➥ Gianni n'attend pas que Renzo lui demande de l'accompagner en Italie. Il sait que Renzo a besoin de lui. C'est de l'amitié, ça. Non ?
➥ Manon est surprise en apprenant que Gianni va se rendre à Florence. Pourquoi réagit-elle ainsi ?
➥ Renzo passe du temps dans un parc et en profite pour noter des tranches de vie volées à des inconnus qui sont une source intarissable pour les auteurs. Enfin du moins pour moi, et vous ? Aimez-vous inventer des personnages juste en croisant des gens à la terrasse d'un café par exemple ?
➥ Renzo surprend Victor, qui entre dans la cabine d'essayage à la suite de Perle. Il veut intervenir. Mais Manon l'en empêche et elle s'y rend à sa place. Mais Perle est-elle vraiment importunée comme le pense Renzo ?
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📍 Demain, on pourra lire le chapitre de PERLE :
🎭 La boutique ne...
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💗 Bonne journée, mes #Sexys #Love, gros bisous 💙
✨ Kty.Edcall.Autrice ✨
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