T1 - 48 - PERLE

∞ PERLE 

∞ Que manigance Renzo après m'avoir laissé en plan. Il n'accepte pas ma victoire de ce matin et tient à me contrer pour se venger de sa faiblesse passagère. Mais peu importe le moyen qu'il emploiera pour me faire plier, je serai plus rusé que lui. ∞ Merci à orrace57 rosnaly2 FIBULON mimiminou54 est__her_ pour avoir participé au titre !

Samedi 01-12-18 | Appartement de Perle au 4 rue Dancourt, 75018 Paris

∞ ∞∞ ∞

Que c'est bon d'enchaîner les victoires face à cet homme si arrogant, si imbu de sa personne, si sûr de dominer la situation.

Renzo vient de se rendre compte que depuis que nous sommes rentrés de la soirée au Hangar, je suis celle qui mène la danse. Apparemment, ça n'a pas l'air de lui plaire. Je le vois s'habiller rapidement. À tous les coups, il va venir frapper à ma porte pour me dire ce qu'il pense de mon attitude.

Il passe dans son salon et j'agis de la même façon pour voir si j'ai raison ou pas. Puis il se dirige vers sa cuisine ou son entrée, car cette partie de son appartement ne possède pas de vis-à-vis avec le mien.

Alors je compte :

5... 4... 3... 2... 1.

J'entends sa porte se fermer et je pense que j'ai dû enchaîner les chiffres un peu trop rapidement. Je pose ma main sur la poignée de mon battant en attendant qu'il se manifeste. Prête à ouvrir. Mais je ne décèle plus aucun bruit.

Qu'est-ce qu'il manigance ?

Bon, je n'ai pas le temps de jouer aux devinettes, il ne me reste que quelques minutes avant l'arrivée de Salomé. Alors, je termine ma valise pour les deux jours que je vais passer à Florence. N'ayant pas de nouvelles de mon cher voisin, je décide de descendre pour ne pas faire attendre ma Boss.

J'appuie sur le bouton pour appeler l'ascenseur, mais celui-ci se trouve au rez-de-chaussée et n'a pas l'air de vouloir monter. On dirait qu'il a été bloqué en bas le temps de charger des courses. Bon ! Tant pis, je vais prendre les escaliers.

Avec ma valise bien remplie, je m'en serais passée.

Quand j'arrive sur les dernières marches, j'ai la mauvaise surprise de voir mon cher voisin, qui m'accueille avec son sourire narquois.

— C'est toi qui as volontairement bloqué l'ascenseur ?

— Oh, quel imbécile ! J'ai oublié de le libérer. Ma pauvre Chérie, se moque-t-il. Tu as dû descendre tous ces étages à pieds ?

— C'est bon pour les fessiers ! Tu sais ça que trouves si fermes !

Renzo en sourit alors qu'il avance d'un pas, tandis que je reprends mon souffle haché aussi bien par mon récent effort que par l'énervement, que je tente de planquer derrière un peu d'ironie.

Sa vengeance est vraiment pitoyable.

— Tu es en colère, mon Ange ?

— Je ne vois absolument pas pourquoi je le serais !

— Tu me rassures.

— Ça y est, tu as fini de te foutre de ma gueule ?

— Je ne fais que commencer, mia Coccinella.

En deux pas, Renzo avale l'espace entre lui et moi, m'obligeant à me mouvoir dans le sens inverse pour me soustraire à son attraction.

— Recule !

— Pourquoi ? Mon Ange... Tu as peur de ne pas pouvoir me repousser.

— N'importe quoi ! Je t'ai prouvé plus d'une fois que j'en étais capable !

Je pose mes mains à plat sur son torse et son sourire s'agrandit. Il croit quoi ? Que je vais craquer pour si peu ? Ou céder aux pulsions que je ressens en sentant sa peau chaude sous la pulpe de mes doigts ? Lui aussi, pourquoi faut-il qu'il porte tout le temps sa chemise détachée sur les premiers boutons ?

— C'est plus dur de résister quand il n'y a pas une cour qui nous sépare. Hein ? Angelo mio...

Renzo avance encore un peu et il a raison, son magnétisme et sa façon de me regarder me déstabilisent. Je dois résister juste quelques minutes. Le temps que Salomé arrive.

Une centaine de secondes tout au plus.

Je dois être capable d'y parvenir. Il suffit que je retire mes mains de sur ses pectoraux. Que j'arrête de soutenir son regard, qui me dévore. Que je refuse à mes doigts d'entrer en contact avec sa barbe de trois jours. Que je bloque ma respiration pour tenter de ne pas me laisser enivrer par son parfum épicé, qui est en accord avec sa peau hâlée.

Je passe en boucle dans ma tête le refrain de la chanson de France Gall que ma mère a si souvent écoutée pendant ma jeunesse. RÉSISTE !

Je ne dois pas céder et penser à ma récente victoire. Je dois faire abstraction de ses doigts, qui câlinent ma joue. De ses lèvres pulpeuses, qui se rapprochent des miennes sans les toucher. De son souffle chaud, qui percute ma bouche.

— Tu essayes de me tenter, mon Loup ?

— D'après toi ?

— Tu veux que je craque. Que je t'embrasse...

La puissance de son regard envoûtant me fait frissonner des pieds à la tête. Renzo sait très bien l'effet que produisent ses iris bleus presque transparents sur mon corps et il en joue allègrement.

Sa tête se penche d'un côté comme s'il allait déposer ses lèvres sur les miennes puis se ravise, marque un temps d'arrêt. Il me nargue avec sa bouche si sensuelle. Elle a été dessinée pour embrasser. Chose qu'il se refuse à accomplir encore une fois. Il incline sa tête de l'autre côté pour obtenir le même résultat.

— Tu veux que je te supplie... C'est ça ?

— L'idée ne me déplaît pas, Angelo mio. Surtout que tes lèvres sont si proches des miennes. À quelques millimètres, tout au plus. Un courant d'air suffirait...

De mon côté, l'air dont parle Renzo s'est carapaté depuis belle lurette. Et il m'est impossible d'en reprendre sous peine de succomber à son parfum, à son magnétisme, à sa bouche si tentante. Alors je me contente d'insuffler à mes poumons celui que Renzo expire, tout en fermant les yeux.

— Tu es très forte, il m'avoue vaincu, mais souriant. Bien plus que je l'aurais imaginé, mia Coccinella.

J'aurais dû me méfier.

Mais tel le corbeau flatté par le renard, j'ai relâché ma vigilance. J'ai cru ma victoire arrivée et j'ai baissé la garde. Faute. Énorme erreur. Je ne le comprends que lorsque mon sourire fier d'avoir entendu son compliment permet à mes poumons de réclamer l'air dont ils ont besoin.

Pour les satisfaire, j'inspire. Tout ce que je tentais de repousser m'arrive en même temps. Son parfum, son rictus, mais surtout ses lèvres, qui s'aimantent aux miennes et que j'embrasse goulûment comme une assoiffée qui vient de trouver une oasis en plein désert.

— Apparemment, tu en avais envie, Angelo mio.

Son sourire de vainqueur m'énerve, mais c'est surtout ma faiblesse et ma perte de contrôle, qui me met dans une colère folle.

— Espèce d'enfoiré !

Mes mains le repoussent avec force avant de se saisir de ma valise et d'ouvrir la lourde porte en bois comme si c'était un détail insignifiant. De l'air. Vite. J'ai besoin de purifier mes poumons de tout ce qui compose Renzo.

Au loin, l'arrivée de la berline noire m'assure que mon calvaire va prendre fin.

Mais visiblement, le karma veut encore se venger de mon outrecuidance quand j'aperçois du coin de l'œil Renzo se placer à mes côtés. Il tient à bout de bras un sac de voyage. Et avant que j'aie pu formuler une quelconque hypothèse, Renzo me porte le coup de grâce.

— Salomé a gentiment accepté que je profite de son jet pour rentrer à Florence.

— Tu vas... ?

— Prendre le même vol que toi, il se croit obligé de préciser.

Le coup de massue que je reçois serait capable d'assommer le plus fort des combattants.

— Tu ne voulais pas accepter cette solution quand je te l'ai soumise tout à l'heure.

— Je n'ai pas trouvé de place sur un vol régulier avant demain après-midi.

— Je te préviens si tu t'approches de moi...

— Tu as peur de craquer comme tu viens de le faire à l'instant, me nargue-t-il.

La voiture se gare, la porte s'ouvre et le regard de ma Boss se déplace de l'un à l'autre.

— Bonjour, Salomé. Merci d'être venue me chercher.

— Pas de soucis, je devais passer au Hangar pour récupérer une toile des toits de Paris que j'ai achetée hier à Monsieur Barresi.

— Vous avez effectué un bon choix avec ce tableau. Merci d'avoir accepté ma présence dans votre jet privé.

— Autant en profiter, voyons. Et votre ami, se joint-il à nous ?

Je les écoute discuter, alors que je place ma valise dans le coffre. Renzo me suit pour déposer son sac et j'en profite pour obtenir des précisions.

— Gianni va être du voyage ?

— Je vais voir s'il veut venir.

Je suis sûre que Manon va être ravie. Quoique... Nelo sera de retour pour l'anniversaire de notre père. Il a obtenu une permission, alors ça risque d'être tendu pour ma meilleure amie de choisir entre mon frangin, son crush de toujours et Gianni.

Elle craque sur Nelo - depuis que l'on se connaît - tandis que lui ne s'attache à personne soi-disant à cause de son engagement dans l'armée, mais, moi, je sais ce qui le motive à repousser toutes ses tentatives qui restent infructueuses, mais ma meilleure amie continue d'espérer.

La main de Renzo, qui se place dans le creux de mes reins, me sort de mes pensées.

— Salomé nous attend.

Mon épiderme réagit lorsque les doigts de mon voisin passent sous ma veste et entrent en contact avec la peau de mon dos nu.

— Tu es irrésistible avec cette lingerie, qui te rend si sensuelle.

— Ah, oui ? C'est exactement ce que je recherche, je lui affirme droit dans les yeux.

— Dommage que l'on ne soit pas seul dans cette limousine.

— Parce que tu crois que je t'aurais accorder le droit d'aller plus loin ?

— Sans aucun doute !

— C'est là que tu te trompes, cher voisin. Tu n'aurais jamais dû me planter dans mon dressing.

— Je n'avais pas serré les liens pour que tu puisses te décrocher toute seule, je ne suis pas complètement...

— Con ? Laisse-moi en douter !

Je monte dans la limousine pour être sûre de m'assurer cette nouvelle joute, tandis que Renzo me tient la porte. Je sens son retard percuter mon postérieur et heureusement que Salomé se trouve là sinon ma fesse aurait subi une de ses fameuses claque. Et j'en ai la confirmation quand Renzo s'assoit sur la banquette en face de moi. Son sourire en coin est tout aussi éclatant que ses prunelles bleues, ce qui m'indique que la partie n'est pas terminée.

Salomé coupe court à notre duel et me détaille les points importants de la journée.

Après un bon quart d'heure de route, nous arrivons devant la boutique.

Cette fois-ci, c'est le chauffeur qui ouvre la portière arrière. Salomé sort en premier et je la suis de près, incitée par la main de Renzo qui a repris sa place au creux de mes reins pour accompagner ma descente.

— Bas les pattes !

Renzo se marre.

Il m'exaspère de le voir agir comme si la victoire lui tendait les mains.

— Mesdames, nous salue-t-il en s'inclinant, passez une bonne journée.

— Soyez de retour pour 15 heures, Monsieur Barresi.

— Je serais là sans fautes. À tout à l'heure.

Il prend la direction de la trattoria de Gianni sans me jeter un regard. Je sais que c'est volontaire et il me gonfle de me snober ainsi. Mais c'est sans doute mieux. Je vais pouvoir souffler un peu. Mais le soulagement est de courte durée quand j'aperçois Victor à l'intérieur de la boutique.

— Je ne pensais pas que votre fiancé serait là ?

— Moi non plus, constate Salomé.

Ce dernier nous ouvre la porte pour nous saluer. Il s'avance pour embrasser Salomé, mais elle le repousse en déposant ses sacs entre ses mains restées tendues dans le vide. Salomé s'éloigne et il en profite pour la taxer d'une ébauche de rictus mauvais tandis que ses lèvres se rapprochent des miennes et sans aucune gêne, il me souffle :

— Bonjour, ma chérie. Tu es...

Je le refoule, passe devant lui en lui retournant sa salutation et ne m'arrête pas sur la suite de sa phrase. Je me dirige vers la caisse où se trouvent la responsable de la boutique et les deux vendeuses.

Elles sont habillées élégamment, tout comme je le leur avais demandé. Tailleur, jupe noire et caraco clair.

— Prêtes mesdames ?

Elles me répondent toutes les trois ensemble en arborant un sourire sincère. Salomé et moi, nous nous plaçons sur un côté et laissons agir la responsable de la boutique.

Coco Charnel vient d'ouvrir ses portes à une clientèle impatiente de découvrir mes créations.

Dans la voiture, Salomé m'a confirmé que le nécessaire avait été réalisé pour que les modèles soient signés de mon patronyme. Victor vient de s'en rendre compte en découvrant la modification apportée sur les petits tableaux désignant le nom des ensembles ainsi que la description que j'y ai ajoutée.

— C'est une blague ?

— Suis-moi dans le bureau.

Le ton de Salomé est froid et Victor monte après elle les escaliers qui mènent à l'étage.

Ce n'est ni le moment ni l'endroit pour demander des comptes. Salomé en est consciente contrairement à Victor.

Il sent son empire s'effondrer sous ses pieds et ça ne lui plaît pas du tout. Quant à moi, je ne cache pas ma satisfaction face à ce retournement de situation en ma faveur.

Mon talent est enfin reconnu.

Il est temps de voir ce qu'en pensent les premières clientes.

∞ ∞∞ ∞

Perle en ange auréolée de sa victoire s'en délecte, mais le karma lui envoie un tout autre signal. La chute promet d'être rude. Ou pourra-t-elle reprendre les rênes ?

Renzo est mauvais perdant et agit comme un mufle en laissant Perle descendre les étages avec sa valise, non ?

Renzo annonce à Perle qu'il va prendre le jet privé des Capresi pour rentrer à Florence. Comment va se passer le vol d'après vous ?

Victor, bien loin de recevoir l'accueil qu'il escomptait de la part de Perle ou de Salomé, se retrouve convoqué dans le bureau. Que va-t-elle lui dire ?

∞ ∞∞ ∞

📍 Demain, on lira le chapitre de RENZO :

🎭 Charlotte ne me laisse pas...

∞ ∞∞ ∞

💗 Bonne journée, mes #Sexys #Love, gros bisous 💙

✨ Kty.Edcall.Autrice ✨

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