Prologue - RENZO

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Prologue ∞ RENZO

Samedi 14-07-2 018 | Place du Tertre, Montmartre, 75018 Paris

∞ ∞∞ ∞

Assis à la terrasse du café, je laisse mon regard se balader sur la place ensoleillée. Bon nombre de personnes arpentent le pavé de ces rues si mondialement connues. Des peintres y ont trouvé l'inspiration pour colorer leurs toiles avec cette vue imprenable sur Paris et ses monuments. Des dessinateurs croquent à tour de bras la tronche des touristes qui veulent à tout prix avoir une caricature de leur trombine.

Quant à moi, carnet en main, je suis à la recherche d'une femme, d'un homme ou d'un couple. Peu importe, tant qu'ils me permettent de les épier dans leurs façons d'évoluer, dans leurs petites manies, dans leurs rapports aux autres afin que j'avance dans mon roman, qui stagne par manque d'inspiration.

Les observer tout en buvant un café est devenu au fil du temps mon occupation préférée. C'est fou tout ce que l'on peut apprendre des gens juste en le regardant.

D'ailleurs, un mec vient d'attirer mon attention. Il m'intrigue dans sa façon d'agir depuis quelques minutes. Je dégaine mon stylo et commence à noter une description sommaire de cet individu. Grand, blond, la quarantaine. Il porte un costard bien coupé, des pompes noires cirées. Tellement bien que les rayons du soleil se reflètent à la surface. Bon à part ça, le mec est banal.

Inintéressant, même.

Je suis à deux doigts de changer de proie. Mais mon instinct de chasseur ne m'a pas trompé. Encore une fois, j'ai eu le flair en sélectionnant ce type, qui arpente la rue de long en large depuis que je le regarde. Il a l'air impatient, agacé. Il consulte régulièrement une montre de luxe à son poignet gauche. Une de celles que l'on remarque à quelques mètres. Dans cette même main, il maintient son téléphone portable, ce qui me laisse à penser qu'il attend un coup de fil ou un message. Sinon pourquoi prendre le risque de se le faire arracher par un pickpocket ? Il le consulte à intervalles réguliers, comme guidé par un métronome. Dans sa paume droite, il serre les tiges d'un beau bouquet de fleurs.

Il est plutôt conséquent.

Alors, j'ai deux hypothèses. Ou il veut gâter la personne qu'il attend ou, bien, en mettre plein la vue pour une première rencontre. Pour placer toutes les chances de son côté afin de faire bonne impression. Pour cela, il n'a pas lésiné sur le nombre de roses rouges et le prix.

Je pencherais plus pour la deuxième solution.

Ça ressemble à un rendez-vous entre deux personnes qui échangent sur les applications de rencontre et qui décident après des dizaines de jours, voire de mois, de se voir.

Qu'est-ce qui me fait dire ça ?

L'expérience.

Ce n'est pas la première fois que j'assiste à ce genre de date. L'homme, que l'on appellera David, ne cesse de regarder l'écran de son téléphone. Il le fait chaque fois qu'il croise une nana qui doit ressembler à la photo qu'il consulte systématiquement pour voir si c'est bien la personne qu'il attend.

Donc la femme doit être blonde avec des cheveux mi-longs, pas très grande, avec des formes. Autant dire qu'avec le monde qui se trouve sur la place du Tertre en ce 14 juillet, il a fort à faire. Il est vraiment con en plus d'être empoté. Il aurait dû lui demander de porter un signe distinctif. Comme une écharpe, un chapeau ou bien un vêtement d'une certaine couleur, qu'elle lui aurait décrit en amont.

À sa place, j'aurais demandé à cette femme de se munir d'un livre duquel aurait dépassé une plume ou bien de tenir une fleur à son tour en spécifiant le genre en oubliant la banale rose rouge.

Un cactus bien piquant aurait été l'idéal !

Non là, le mec se contente de scruter chaque blondasse qui passe pensant sans doute qu'elle va le reconnaître. Sauf que, sur cette place, il n'est pas le seul gars à être dans cette configuration comme si Montmartre un 14 juillet était l'endroit idéal pour une première rencontre.

Une femme correspondant aux critères supposés du mec est en approche. Tout aussi BCBG que lui, elle porte un tailleur avec une jupe crayon.

Aussitôt, je me saisis de ma petite trousse pour troquer mon stylo pour un de mes pastels afin de croquer la scène de rencontre. Mes gestes sont vifs, instinctifs, précis pour créer une ébauche. Le couple prend vie sous mes traits de couleur.

Je m'arrête quelques secondes pour prendre du recul et évaluer la qualité de ce croquis. Puis je balade mon œil curieux sur ce duo, qui se découvre. Aussi maladroits et gênés, l'un que l'autre, ils en seraient presque touchants.

Presque, c'est le mot parce que l'on sait pertinemment ce qui les a motivés pour franchir le pas. Peu sont là après avoir développé des sentiments forts au fur et à mesure des conversations au travers de leurs écrans.

On sait tous que la finalité de ce genre de date n'est ni plus ni moins que de baiser pour voir à quel point ils pourraient être compatibles.

Malgré la profonde timidité apparente du mec, il tente une approche pour l'embrasser, mais la blonde, que nous nommerons France pour être raccord avec la fête nationale, esquive l'attaque de l'impatient. Il a l'air à cran. Elle doit le faire poireauter depuis des semaines.

Pas le moins du monde refroidi par ce premier rejet. Il lui colle le gros bouquet dans les mains et profite de ce qu'elles sont occupées à réceptionner le cadeau pour retenter un essai afin d'arriver à l'embrasser.

Il a de la suite dans les idées et je serais presque prêt à sortir les pompons en mode cheerleaders pour l'encourager.

Presque, reste toujours de circonstance. Faut pas déconner non plus.

Voyons ce qui s'offre à nous. Soit, elle le gifle et s'en va. Soit, elle apprécie l'audace de cette prise de contact et saisit la main qu'il lui tend.

Tout se joue maintenant.

Le suspense est à son comble.

Pauvre, Renzo, tu es pathétique. Tu en es arrivé au point où ton existence est tellement vide de sens que tu la vis par procuration. La rage de ce constat monte en moi et je range mes affaires avec une rogne non dissimulée. Je jette tout de même un dernier regard au couple avant de rentrer chez moi ou je vais pouvoir noyer ma solitude dans une bouteille au liquide ambré.

Ma seule compagne depuis des années. Au moins, elle, elle est fidèle.

Le duo marche dans la même direction que moi et s'éloigne de l'agitation de la place. Je me demande bien où ils vont se rendre. À l'appartement du mec s'ils pensent passer quelques heures ensemble ou bien à l'hôtel si c'est juste pour tirer un coup.

Ou bien...

Je suis intrigué par les regards furtifs que donne le fameux David pour parcourir ce qui les entoure. La blonde se laisse emporter par la prise en main de la situation par celui qui lui a offert des fleurs.

Apparemment, servir de futur vase lui convient.

J'en serais presque à me bidonner face à la pauvreté de ma réflexion quand le mec change de direction et tourne dans une ruelle adjacente. Là, il commence à me plaire. La soudaineté de sa décision a surpris France, qui en a lâché le bouquet qui termine au sol. Elle va pour le ramasser, mais il lui parle tout en tirant sur sa main.

Bien loin du mec empoté et timide, il a laissé place à la fougue et à l'empressement. Une idée me vient de la finalité de cette nouvelle direction, mais j'ai du mal à croire qu'il va vraiment faire, ce à quoi je pense.

Si c'est le cas, il aura embelli ma journée.

Je tente de rester discret et de ne pas faire de bruit afin de ne pas attirer leur attention. Je dois trouver le point stratégique pour me planquer. David vient de s'arrêter dans la ruelle étroite, vide et bien plus sombre. Le genre d'endroit qui se transforme en coupe-gorge à la nuit tombée.

Le voilà qui la plaque contre un mur. Son corps écrase celui de la blonde contre les pierres. Il l'embrasse avec fougue, ce qui n'a pas l'air de déplaire à France, qui se laisse emporter par le tourbillon. Elle donne même le sentiment d'apprécier la situation quand je la vois remonter légèrement sa jupe pour soulever sa jambe afin de la crocheter derrière le dos de son futur amant.

La décision de commencer les préliminaires dans la rue à l'air de la satisfaire. Elle cachait bien son jeu, la jolie blonde. Ce qu'elle dévoile de son corps me plaît bien et attise ma curiosité.

Pourtant l'espace d'une seconde, je me pose la question. Est-ce que je fais demi-tour pour les laisser continuer leur petite affaire ? Ou bien est-ce que je profite du spectacle ?

La décision est vite prise quand j'aperçois la main de David passer sous la jupe de France. Il la déchire au passage pour pouvoir avoir l'accès à l'intimité de celle qu'il compte baiser dans la rue.

Je laisse cette vague grandir en moi pour céder la place à ce côté voyeuriste que je vais pouvoir alimenter gratuitement. Ce n'est pas souvent le cas.

Alors autant que j'en profite.

Je rassure ma conscience. Ou du moins le peu qu'il en reste en me convainquant que s'ils ne voulaient pas être vus ou surpris ils n'ont qu'à se diriger vers l'hôtel qui se trouve à une cinquantaine de mètres.

Ils ont fait leur choix, je fais le mien.

Ma main glisse le long de mon ventre avant de passer sous la ceinture de mon jean pour soulager mon érection. Mes va-et-vient sur ma queue se font en rythme avec les coups de reins de David qui est en train de baiser la blonde aux yeux des curieux qui pourraient les surprendre en plein acte.

C'est d'ailleurs ce qui anime cette femme. Elle regarde à plusieurs reprises à gauche et à droite pour voir si quelqu'un arrive dans leur direction bien loin de la préoccupation de David qui n'est là que pour prendre son pied.

Je suis persuadé à présent que c'est la blonde qui est à l'initiative de ce date. Elle vient de plonger son regard dans le mien. Son sourire me démontre qu'elle n'est pas du tout dérangée par ma présence. Au contraire. Elle ne le lâche pas et les gémissements qu'elle ne retient plus en sont la preuve.

Elle prend son pied à être vue.

Ça tombe bien, je prends le mien à la regarder.

David, bien loin de se douter de la situation, termine son affaire. Il referme son pantalon et tente d'embrasser la blonde qui le repousse. Elle lui parle et il part sans doute satisfait d'avoir tiré son coup sans avoir à aller plus loin.

La blonde se dirige vers moi avec une démarche chaloupée. Elle s'arrête à quelques centimètres de mon corps en ébullition sans m'avoir quitté du regard. Ni elle ni moi n'avons atteint l'orgasme. Et pour cause...

— Le spectacle t'a plu, Renzo ?


∞ ∞∞ ∞

Bienvenue dans l'univers de Renzo. Qu'en avez-vous pensé ?

Vous vous doutiez que ces deux-là se connaissaient ?

📍 Je vous dis à samedi prochain pour découvrir le premier chapitre qui sera du point de vue de Renzo.

Gros bisous mes Sexy Love 💋

Kty.Edcall.Author


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