41 - RENZO & PERLE
∞ RENZO & PERLE ∞
∞ Pourquoi rien n'est jamais simple, facile ou se passe comme je l'avais prévu ? ∞
Merci à bamboue rosnaly2 vero1370 orrace57 mimiminou54 _edlna_ celenalana pour avoir participé au titre.
Vendredi 30-11-18 | Le Hangar, 2 Rue Ronsard, 75018 Paris
L'annonce de Perle contrarie quelque peu mes projets. Je ne voyais pas la fin de soirée ainsi. Je pensais disposer de toute la nuit pour pouvoir profiter de ma belle Italienne avant son départ pour Florence. Je tente de me raisonner, car ce n'est que pour deux jours. Mais le passé m'a prouvé à maintes reprises que retourner dans cette ville jouait comme un philtre d'amour pour ceux qui y revenaient.
Salomé lui a proposé de rentrer avec le jet privé des Capresi. Ce qui veut dire qu'elle va effectuer son vol avec Victor. Certes, elle ne sera pas seule vu que Manon sera aussi du voyage. De plus, ce connard sera obligé de se tenir à carreau face à sa fiancée et à son patron.
Mais une fois arrivée à Florence, qu'est-ce qui va l'empêcher de se rapprocher de Perle à nouveau ? Même si elle ne rentre pas chez elle pour bosser, je commence à la connaître et elle aura envie le lundi de passer à l'entreprise pour voir la production des derniers modèles.
— Renzo ! Tu ne vas pas râler toute la soirée. Si ?
— Je ne râle pas.
— Tu es bougon, tu maltraites tes ongles et tu marmonnes.
— Je tente de modifier ce que j'avais prévu pour cette nuit afin que tu puisses dormir quelques heures avant de rejoindre le jet des Capresi.
— Surtout que je dois passer à la boutique dans la matinée.
— Ce n'était pas prévu, ça !
— Mon départ pour Florence étant avancé, ça décale tout.
— À ce rythme-là, on boit une coupe de champagne et l'on va au lit, râlé-je vraiment pour le coup.
À l'avant de la camionnette, Gianni et Manon chantent et ne se prennent pas la tête comme je suis en train de le faire.
— Si tu préfères, on annule le club et l'on passe la nuit ensemble à l'appartement ? tente-t-elle de me charmer.
On pourrait procéder comme le propose Perle, mais je dois composer avec le scénario que j'avais en tête.
— Tu pourrais aussi prendre ta revanche chez moi, me suggère-t-elle à quelques centimètres de ma bouche.
Je dois me décider rapidement, car nous sommes à peine à deux rues de l'appartement.
— Et Manon, elle va dormir où ?
Perle se penche vers les sièges avant et informe son amie.
— Nous n'allons pas au club vu que mon organisation pour demain a été modifiée par Salomé.
— Tu veux que je te laisse l'appartement, c'est ça ?
— Oui !
Manon se tourne vers Gianni et lui demande :
— Accueillerais-tu chez toi une jeune femme en détresse ?
— Je suis ton sauveur, ma belle.
Aussitôt, mon ami tourne à droite et se dirige vers notre immeuble pendant que j'envoie un texto à Isadora pour encore une fois annuler notre séance. Ça commence à me coûter cher pour des prestations dont je n'ai même pas pu profiter.
— Ce n'est que partie remise.
Perle embrasse mes lèvres boudeuses avant de les caresser avec sa langue. Cette belle brune fait ce qu'elle veut de moi. Elle sait qu'elle détient un certain pouvoir sur mon corps.
Est-ce que je suis prêt à l'accepter ?
Gianni gare sa camionnette devant l'entrée de l'immeuble et nous descendons dès qu'il nous ouvre la porte.
— Tu montes boire un verre le temps que Manon prépare ses affaires ?
— C'est si gentiment proposé. Merci, Perle.
Gianni verrouille sa bagnole et nous nous serrons tous les quatre dans l'ascenseur.
— Je passe chez moi pour me changer, l'informé-je à l'arrêt de la cabine.
— À tout de suite !
J'ouvre chez moi et referme rapidement pour ne pas être suivi. J'ai besoin de me retrouver un peu seul. Gianni l'a compris et n'a pas insisté. Il sait que dans ces cas-là il n'y a que le silence, un joint et de l'alcool qui arrive à me calmer.
Je suis pitoyable de réagir ainsi.
Mais c'est bien malgré moi que les rouages infernaux de mes ténèbres se mettent en place. Je les sens s'imbriquer dans un terrible vacarme qui résonne dans ma tête. pris dans cet engrenage, je me sens broyé par la pression de cette noirceur qui m'aspire vers ce gouffre sans fin.
Clic... Clac.
Ils s'ajustent.
Clic.
Clac...
Ils se verrouillent avant de se mettre en branle. La machine est lancée. Chaque dent enclenchée me condamne à rester derrière une porte qui se ferme à clé avant d'atteindre la suivante.
Clic.
Je me verse une rasade de whisky que j'avale cul sec. J'en vide une plus grande quantité, puis je me balade dans les pièces de mon appartement avec mon verre dans une main et la bouteille dans l'autre.
Clac...
Mon antre. Mon précipice aussi. Celui qui me conduit vers les ténèbres. Il m'entoure, m'englobe pour mieux m'engloutir vers les abîmes.
Je vire toutes mes fringues et les laisse devant la machine à laver. Je m'en occuperai demain. Ce soir, je n'en ai pas plus l'envie que la force.
Mon errance me mène vers ma chambre. Je dois arrêter de penser à cette ville, qui m'a tout pris. Perle n'y restera que deux jours. Je dois relativiser. Florence n'aura aucun effet sur elle. Sa vie est à Paris.
Clic... Clac... Clic... Clac...
Mon cœur bat à tout rompre. Il ravage ma poitrine. Il tape trop fort contre mes côtes. J'ai la sensation de perdre pied, de me noyer...
Clic. Clac... Clac... Clic. Clic... Clac...
C'est l'anarchie la plus complète.
Parce que sa famille vit à Florence. Sa meilleure amie y tient une librairie. La maison mère de son travail s'y trouve aussi. Ses années de collège, de lycée, d'université. Ces premiers pas dans le monde de la mode. Tout se trouve à Florence.
Cette ville qui m'a tout pris. Ma famille, mes amis, mon travail, ma fiancée...
Clac... Clac... Clac... STOP !
Je m'assois sur mon lit et bois une partie de mon verre. Je plonge dans ses reflets ambrés, que je ne distingue pratiquement pas à cause de la nuit. Mais j'ai passé tant de tête-à-tête avec cet alcool, que même les yeux fermés j'arrive à me le représenter.
Une clarté m'aspire. Tel un papillon de nuit attiré par la lumière des phares, je me laisse séduire. Dois-je prendre le risque de la regarder ?
∞ ∞∞ ∞
PERLE
Je savais que changer les plans de Renzo allait le contrarier, mais les Capresi ne m'ont pas laissé le choix. Ils tiennent à ce que le débriefe - du défilé et des ventes - se fasse pendant le vol pour me permettre de profiter de ma famille pendant les deux jours que je dois passer chez eux.
Je me doutais qu'il n'allait pas apprécier, mais pas à ce point.
Je ne sais pas pourquoi il s'est refermé autant sur lui-même. Pourtant je l'ai senti arriver. À chaque centimètre gagné par l'ascenseur, la tension montait d'un cran. Aussi quand Renzo s'est dirigé, vers son appartement, je n'ai pas été surprise.
J'ai compris, à la manière d'agir de Gianni, qu'il ne fallait pas insister.
Manon se déplace vers sa chambre pour préparer son sac et je me retrouve seule avec Gianni, qui m'a suivi dans la cuisine.
— Tu ne dois pas le prendre personnellement.
— Je sais. Tu veux une bière, un whisky, du vin...
— Une bière, ça ira, merci.
Je pose la bouteille décapsulée devant lui ainsi qu'un verre. Gianni sans plus de cérémonial boit une gorgée directement au goulot. Tandis que j'en accomplis de même avec ma bouteille d'eau.
— Tu sais, il n'a pas toujours été ainsi. Il a depuis l'adolescence l'âme mélancolique comme le sont souvent les artistes. Mais les discordes avec son père, son départ de Florence, sa rencontre avec Charlotte, leur vie de bohème dans le Sud. Puis son arrivée à Paris - après le décès de son grand-père - s'en est suivie de la trahison de Charlotte qui a préféré accepter un poste à Florence au lieu de rester à ses côtés.
— Tout ça a fait de lui une bombe humaine qui explose au moindre frémissement.
— Et pour ton bien, ma bichette, m'indique mon amie, tu devrais rester à distance.
— C'est aussi ce que tu penses, Gianni ?
— Je te donnerai juste un conseil...
Je bloque mes mains autour de ma bouteille en attendant de connaître sa réflexion.
— Il faut te protéger.
Je grimace en entendant ces paroles, ce qui me pousse à le défendre.
— Renzo n'est pas quelqu'un de violent.
— Je ne parle pas de violence physique, mais de la façon dont il va agir ou balancer ses mots. Es-tu prête à être rejetée ? Malmenée ? Injuriée ? Manipulée ?
Manon crispe son visage, en même temps que le dessus de ma main.
— Non ! Mais...
— Tu ne dois jamais l'oublier.
— Autre chose ?
Je me braque face à l'énoncé de tous ses défauts qui ne constituent qu'une partie de lui. Pas la meilleure, certes.
— Tu vas devoir faire preuve de patience.
— D'accord. C'est bon, là ? m'agacé-je.
— C'est déjà pas mal.
— Pourquoi essayes-tu de me foutre la trouille ?
Gianni échappe un rictus en relevant son regard vers moi.
— Renzo a raison, tu ne te laisses pas aussi facilement embrouiller.
— Donc tu en as rajouté ?
— Un soupçon. Renzo est mon meilleur ami. C'est un mec génial, mais, quand il part en vrille, il vaut mieux se blinder.
— Je ferai attention. Mais j'ai déjà su gérer son état borderline.
— Tu as assisté à une fin de crise et en effet tu as pu la stopper.
— Et j'y arriverai encore.
Ce ne sont pas des paroles en l'air. Je suis sûre d'y parvenir.
— Allez-y, je m'occupe de lui.
— Tu en es certaine ? s'inquiète Manon. Tu ne veux pas qu'on reste ?
— Passez une bonne nuit. À demain.
Gianni me demande de l'appeler si je me sens démunie avant de partir avec ma meilleure amie.
À nous deux, Renzo Barresi !
Je termine de boire ma bouteille d'eau avant de me diriger vers ma chambre. Au passage, je jette un coup d'œil chez mon voisin pour voir s'il se trouve dans son salon. Mais l'appartement est plongé dans le noir.
Impossible de savoir dans quelle pièce il s'est échoué. J'espère juste que ce que j'ai en tête va marcher. Pour cela, j'ai besoin que Renzo soit dans la partie de son appartement qui se trouve face au mien.
J'arrive dans ma chambre, aussitôt je regarde chez mon voisin. J'essaye de scruter ce que laisse percevoir la fenêtre. Tout comme moi, Renzo ne tire pas les rideaux et ne ferme jamais les volets.
Et maintenant, j'en connais la raison.
Son besoin de voyeurisme en est la cause. Même si avant que j'emménage, il ne devait pas mater grand-chose puisque c'était un couple de personnes âgées qui habitaient ce magnifique appartement.
Les pièces au-dessus sont le royaume de Renzo avec son atelier.
Se pourrait-il qu'il y soit monté ? J'espère bien que non, sinon mon plan tombe à l'eau.
Je souffle un bon coup, il est temps que j'entre dans la lumière. Le lustre à pampilles baroque scintille et chaque élément de cristal reflète cette douce clarté.
La pièce est inondée par ce halo, qui répand son aura au-delà de mes fenêtres. J'espère que ça sera suffisant pour attirer la curiosité de mon voisin. Tel un phare en pleine mer.
Il doit retrouver le bon chemin pour rentrer sain et sauf au port. Et je compte bien l'y guider.
Je m'approche un peu plus de la fenêtre en gardant tout de même une marge de sécurité pour éviter de me donner en spectacle par les étages inférieurs. Je ne voudrais pas être à l'origine de malaises chez nos voisins du troisième âge.
Je souris en me tenant face à la chambre de Renzo. « J'espère que tu es bien installé, mon Loup, le spectacle va commencer ».
Je me saisis de la télécommande et après plusieurs clics, la musique se répand dans la pièce. Je ferme les yeux pour m'imprégner de l'ambiance suave et érotique que dégagent ces notes de cette mélodie. Le timbre de voix ensorcelant du chanteur est un vrai plus.
Mes mains partent à la conquête de mon corps tandis que celui-ci bouge lentement pour suivre le rythme envoûtant de cette mélodie. Mes bras se lèvent au-dessus de ma tête pour saisir mes longs cheveux, que j'attache en chignon déstructuré. Je veux que Renzo puisse détailler de loin ma tenue. Qu'il puisse voir que j'ai conservé mon collier. Que mes épaules sont dénudées, maintenant que les bretelles de ma robe transparente ont glissé. Je remonte celle-ci jusqu'en haut de mes cuisses pour que mes bas apparaissent. Je pose mon pied sur le fauteuil qui me sert pour effectuer nos lectures communes de ses ouvrages.
D'un mouvement précis, je détache le porte-jarretelles pour laisser la soie glisser sur ma jambe. Je réitère l'opération et j'entends presque Renzo grogner de frustration de ne pas les retirer lui-même. Je passe mes mains derrière mon dos. Je garde la position quelques secondes pour lui donner ce sentiment d'être attaché et à sa merci. Puis je pivote pour lui offrir mon dos. Lentement, je descends ma fermeture éclair pour dévoiler mon corset rouge rubis. Le tissu fluide de ma robe termine au sol.
Je prends la pose en me baissant pour la récupérer. Normalement, la vue que je lui offre devrait assez le tenter pour me rejoindre.
∞ ∞∞ ∞
➥ Renzo est déçu que la soirée au club tombe à l'eau, mais Perle détient la solution. Ils vont passer la nuit ensemble à son appartement. Celle-ci va-t-elle satisfaire Renzo ?
➥ Renzo ne contrôle pas les angoisses qui le plongent dans les ténèbres et le poussent à boire. Comprenez-vous ce mécanisme d'autodestruction ?
➥ Perle, après avoir écouté les conseils de Gianni, elle leur demande de partir et de passer une bonne nuit. Trouvez-vous que Gianni a été dur en dénonçant l'attitude de Renzo ou a-t-il relaté la situation sans y mettre de filtres ?
➥ Pensez-vous que Renzo a assisté au début de striptease de Perle ? Va-t-il la rejoindre ?
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📍Dans le prochain chapitre de RENZO & PERLE :
🎭 Est-ce un rêve...
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💗 Bonne journée, mes #Love, gros bisous 💙
✨ Kty.Edcall.Autrice ✨
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