RENZO

Un peu de culpabilité n'a jamais tué personne ! Tout de même, je vais le pousser dans ses retranchements. Merci à ChrisBonna et StephOBV pour la suite du titre !

Vendredi 30-11-18 | Le Hangar, 2 Rue Ronsard, 75018 Paris

∞ ∞∞ ∞

Il y a une heure, je jurais à mon meilleur ami que je voulais tenir à distance ma belle voisine. Mais il a eu la bonne idée de demander à Perle et Manon de venir avec nous à la trattoria.

Je devrais lui en vouloir de m'avoir posé toutes ces questions sur Perle en sachant que la belle brune écoutait notre conversation depuis l'arrière de la camionnette. Mais j'ai compris qu'il a agi ainsi pour me pousser dans mes retranchements et me prouver que j'avais tort.

Il a aussi compté sur la réaction de Perle qui n'a pas pu rester dans son coin sans rien dire.

Je la regarde se diriger vers l'entrée du Hangar alors que je termine ma clope. Adossé à la bagnole de mon ami, je sais qu'il attend que les deux femmes se soient éloignées pour mener son interrogatoire.

— Alors ?

— Quoi ?

— Tu as eu tes réponses ?

— Oui.

— Et ?

— Rien.

Je me redresse et commence à marcher quand Gianni me rattrape.

— Bon, ok ! Tu m'en veux ! C'est normal, mais avoue que j'ai eu raison.

Je garde le silence, car je sais que mon meilleur ami va culpabiliser. Ça sera ma petite vengeance face à son traquenard.

J'avance d'un pas et Gianni reprend.

— Je m'excuse. Ça te va ?

Je le regarde toujours silencieux. Je pèse le pour et le contre. Est-ce que j'insiste encore un peu ou est-ce que j'arrête le supplice ?

— Tu as de la chance.

— Pourquoi Renzo ?

— Que je ne te colle pas mon poing dans ta belle gueule de jeune premier.

— Tu sais pourquoi j'ai agi ainsi.

— Heureusement pour toi, ton plan a fonctionné.

Gianni s'arrête de marcher et tire sur mon bras pour que j'en fasse de même.

— Tu veux dire que...

— Oui.

— Mais, non !

— D'ailleurs, je dois passer un coup de fil.

— À celle à qui je pense ?

Je lui réponds par un sourire en coin.

— Mon salaud ! Je savais que je devais te pousser.

— Merci, mon pote. Bon, ce n'est pas encore gagné, mais...

Je me stoppe dans la grande entrée du Hangar baigné par la lumière.

Perle mène les répétitions tandis que je m'aperçois qu'elle a retenu Tessa comme modèle. Quand cette dernière arrive sur le podium recouvert d'un tapis rouge, la mannequin tourne la tête dans ma direction avant de m'accorder un large sourire.

— Ne déconne pas, mon pote.

— Ça n'était pas mon intention.

— Tu n'as pas dû être très clair, car elle n'efface pas son rictus de sur son visage.

— Elle peut sourire autant qu'elle veut, je ne suis pas intéressé. Allez, viens, on a du boulot de notre côté.

Perle nous regarde passer, me prouvant qu'elle n'a rien raté de la scène avec son mannequin. J'aurais pu jouer la carte du gros connard ou la rendre jalouse, mais pas après ce qu'il s'est déroulé dans la voiture. Je veux voir ce qu'elle a dans le ventre. Alors pas question de la braquer pour si peu.

En parlant de notre moment de détente, je dois vraiment passer mon appel.

— Gianni ! Tu as quelque chose de prévu ce soir ?

— Tu vas à l'Extase ?

— Je dois voir si Isadora est disponible. Tu veux quelqu'un en particulier pour ta séance ?

— Je vais demander à Manon de m'accompagner.

— Attends, j'ai raté un épisode ?

— Deux même !

Gianni me raconte comment ils se sont rapprochés en boîte de nuit l'autre soir. Puis tout à l'heure, entre la préparation des antipasti et des pâtes fraîches, ils se sont embrassés, et même un peu plus apparemment.

— Et tu veux déjà la tester en l'emmenant au club ?

— Je sais que ça va l'intriguer.

— Tu prends un gros risque, là.

— De toute façon, elle repart en Italie dès le lendemain. Le timing est serré si je veux l'impressionner et lui donner envie de revenir.

— Perle sera du voyage. Imagine qu'elle n'apprécie pas cet univers, elle va en parler avec sa meilleure amie.

— Tu as peur pour tes fesses, on dirait. De toute façon, on ira juste en touriste afin de tester l'ambiance.

— C'est toi qui vois. Par contre, il n'est pas question que tu passes mater ma séance.

— J'avais bien compris que tu ne partagerais pas ce coup-là.

— Tiens, Manon se dirige vers nous. Tu n'as qu'à le lui demander.

— Tes antipasti n'ont pas fait un pli. Ils ont été dévorés, lui annonce-t-elle d'une voix charmeuse.

Elle lui tend les plateaux vides en arborant un large sourire.

Aurait-il raison ? Se pourrait-il qu'elle aussi apprécie nos modes de fonctionnement ? Pour le savoir, il n'y a pas cinquante solutions apparemment. Gianni n'y va pas par quatre chemins.

— Renzo est en train d'organiser une soirée après le vernissage. Tu serais intéressée ?

— Tout dépend de quel genre on parle.

Gianni s'approche un peu plus d'elle et lui confie :

— Du genre qu'affectionne Christian Grey. Ça te parle ou tu veux des détails ?

Ses grands yeux de biche reflètent son étonnement, mais aussi cette curiosité engageante.

— En effet, ça me dit quelque chose...

— Ton sourire vaut toutes les réponses, mia bellissima.

Sa bouche se pose délicatement sur celle de la rousse qui accentue cette étreinte en nouant ses doigts derrière la nuque de mon pote.

— On dirait que ça roule pour eux ?

— Apparemment... Et pour nous ?

Je me retourne vers ma jolie brune pour obtenir une réponse. Je la pousse en arrière jusqu'à ce qu'elle se trouve dans la zone de stockage de mes œuvres.

— On est sur de bons rails. Qu'en penses-tu ?

— On progresse bien.

J'embrasse son cou avant de lui confier sur sa peau sensible.

— J'ai organisé une soirée...

— Pour quand ? Tu n'as pas oublié que ce week-end je retourne à Florence ?

— Je n'ai pas zappé cette information.

Je mordille le lobe de son oreille avant de lui préciser. J'adore sentir ses réactions sous mes doigts.

— Après le défilé, on va se rendre tous les quatre à l'Extase.

Perle recule sa tête pour mieux capturer mon regard.

— C'est là-bas que travaille Isadora ? C'est ça ?

— Tu as une bonne mémoire.

— Manon sait quel est le genre de ce club ?

— Gianni vient de l'informer et sa réponse a été sans équivoque.

Je remonte son menton pour déceler ce que Perle ne m'avoue pas. Mais ses iris noisette viennent de virer au vert pour me verrouiller l'accès.

— Qu'est-ce qui te dérange ? Tu aurais préféré qu'on s'y rende seul ?

Je pense avoir deviné une partie de la réponse et Perle m'apporte le reste.

— Oui. Je ne veux pas qu'ils...

— Ne t'inquiète pas pour ça. Manon et Gianni n'auront pas accès à la séance. Ils découvriront les lieux et leurs pratiques de leurs côtés. Rassurée ?

Le baiser qu'elle m'offre répond aisément à ma question. Avant qu'un nouveau vent de panique vienne la troubler.

— Que veux-tu savoir ?

— Tu es comme les personnages de tes livres ?

— Si tu penses à leur statut de Dominant, alors je dirai que je m'en approche sur certains points.

— Lesquels ?

— J'aime garder le contrôle, qu'on m'obéisse. Attacher mes partenaires. Les pousser pour obtenir plus de plaisir. Utiliser des sex-toys, mais aussi des choses plus... Marquantes.

Tout en énumérant celui que je suis vraiment, je relève ses poignets au-dessus de sa tête, que je maintiens d'une seule main. Sa respiration s'accélère, mais elle demeure son regard braqué dans le mien pour me défier.

— Tu peux garder tes yeux ouverts.

— Pourtant une soumise se doit de...

— Je ne veux pas de ce genre de relation, je te l'ai déjà dit.

Son souffle redevient régulier avant de percuter mes lèvres. Son sourire le suit de près lorsqu'elle me balance :

— Les avantages sans les inconvénients.

— Tu as tout compris.

— Et quelle place tient le voyeurisme dans ta version ?

— Tu es cash sur ce coup-là !

— Je ne risque pas d'être punie pour avoir parlé, s'amuse-t-elle.

— C'est ce que tu crois ?

Le léger vent de panique qui traverse ses iris ainsi que sa réaction épidermique à mon timbre de voix caverneux me procure un tout nouveau plaisir. Ses jambes se resserrent pour canaliser le feu qui vient de naître en elle. Les frissons se répandent sur sa peau réceptive, qui prend une belle couleur rosée. La pointe de ma langue recueille le voile de transpiration qui naît dans son cou pour l'exciter un peu plus.

— Décidément, j'adore le goût de tous tes fluides. Tu veux un échantillon ?

— Pas particulièrement, grimace-t-elle.

— Tu ne sais pas ce que tu rates. Tu es légèrement salée, musquée et l'odeur qui se dégage de ta peau est juste irrésistible.

La porte s'entrouvre et Perle se crispe, tandis que je reste collé à son corps.

— Détends-toi, soufflé-je à son oreille. C'est Gianni.

Ses grands yeux me détaillent entre incompréhension et soulagement.

— Vous êtes visibles ?

— Oui, tu peux entrer.

— Tout le monde cherche Perle et nous, nous devons installer tes tableaux.

— On arrive !

— Magne-toi, j'en ai marre de poireauter tel un Coldstream Guard.

Il sort en claquant la porte derrière son rire joyeux.

— Tu vois, tu n'as pas de raison de paniquer.

— C'est facile pour toi. Tu savais que ton pote te servait de bouclier, s'anime-t-elle.

— Si tu veux que ça marche entre nous, tu vas devoir m'accorder ta confiance. Je ne te ferai pas courir de risques que je ne maîtrise pas. C'est de ma responsabilité de te protéger.

— On devrait y aller. J'ai encore quelques retouches à effectuer.

— J'ai vu la répétition, ça va être sublime, n'en doute pas.

— Merci, Renzo.

— Un dernier avant de retrouver les autres.

Je l'embrasse à la commissure de ses lèvres. Et comme je le pensais, Perle se met à grogner de frustration. Elle capture ma bouche avec fougue. Ajoute un brin de passion en collant son corps au mien et en enserrant ma nuque de ses mains pour se perdre dans mes cheveux. Ses ongles griffent mon crâne. C'est possessif, sauvage et j'adore ça.

— Tu sais qu'on va bosser dans le même espace. Tu pourras venir prendre ta dose quand tu veux, mia Coccinella.

— N'importe quoi, me sourit-elle en me tapant le torse. Ne te crois pas plus indispensable que tu ne l'es déjà.

— Allez file avant que je te séquestre dans cette pièce pour vérifier à quel point ta chatte est mouillée.

Je dois me faire violence. Penser qu'elle ne porte rien en dessous de sa robe me rend dingue. Je dois juguler cette envie, qui est accompagnée d'un brin de frustration. Je lui claque la fesse et son sourire s'agrandit. C'est vraiment la femme dont j'ai besoin dans ma vie.

Enfin, à condition qu'elle passe le test de ce soir. En parlant de ça, Isadora vient de répondre à mon message. Elle a validé mon scénario et tiendra le rôle que je lui ai désigné.

— Toi, tu as la tête d'un chat qui va bouffer une souris.

— Si tout se passe comme prévu, c'est ce qui arrivera.

Mon pote tape dans ma main et nous sortons de la remise avec un carton sous le bras.

L'heure qui suit, nous installons les photos et peintures sur le mur de la grande salle. C'est aussi l'effervescence derrière nous. Perle, Manon et Salomé se démènent pour mettre en place la décoration ainsi que les derniers bouquets qui viennent d'être livrés. Avec Gianni, on se charge de leur ramener ceux qui se trouvent dans la réserve.

Mais je ne m'attendais pas à les découvrir là, bouche contre bouche et dans une position des plus équivoques.

∞ ∞∞ ∞

➥ Renzo reconnaît que Gianni a eu raison de le pousser. Va-t-il pour autant accepter ce que Perle représente pour lui ?

➥ Manon et Gianni ont l'air de bien s'entendre. Que pensez-vous de leur rapprochement ?

➥ Apparemment, Renzo a tout prévu pour la soirée à l'Extase. Mais qu'a-t-il préparé avec l'aide d'Isadora ?

➥ D'après vous, qui viennent-ils de trouver dans la remise ?

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📍 Dans le prochain chapitre de PERLE :

🎭 Victor va vite...

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🥰 Bonne journée, mes #Sexys #Love, gros bisous 💋

💗 Kty.Edcall.Autrice 💙