33 - RENZO

RENZO

Cette chieuse va finir par me rendre dingue et me faire ressentir des choses inédites.

Merci à FIBULON rosnaly2 StephOBV pour leur suggestion de titre.

Vendredi 30-11-18 | Le Hangar, 2 Rue Ronsard, 75018 Paris

∞ ∞∞ ∞

Ma discussion avec Gianni tourne dans ma tête. Il n'arrête pas de me mettre devant mes actes et j'ai beau râler après lui, il n'a pas tort. J'en suis conscient, mais Perle ne fait rien pour aider à la situation.

Elle est aussi têtue que moi. Elle me défie, me tient tête, impose sa volonté. Je n'ai pas l'habitude d'être face à autant de résistance venant d'une nana. D'habitude, je dicte mes envies, mes désirs et elles exécutent mes ordres ou se cassent. Je ne force personne, je n'oblige à rien. Ça leur plaît tant mieux, sinon on s'arrête là.

Mais avec Perle, c'est différent. Et forcément, ça coince.

Gianni arrive enfin, car je commençais à m'emmerder dans sa camionnette. J'écrase ma cigarette dans le cendrier de la bagnole et crache la fumée par la fenêtre.

— Ça y est ? Qu'est-ce que tu foutais ?

— Je suis passé aux toilettes. Tu vas continuer à grogner longtemps ?

— Tu m'as demandé de venir avec toi pour me faire chier ? Si c'est le cas, arrête-toi tout de suite, je descends.

— Non, j'ai besoin de ton aide.

Gianni veut savoir ce que je pense de la venue de mon ex. D'après moi, Victor lui a demandé de passer. En attendant ma réponse, il regarde dans son rétroviseur intérieur et j'ai l'impression qu'il fixe un point en souriant.

— Alors qu'elle est ton hypothèse ?

Elle est simple comme de l'eau de roche. Ce connard pense qu'en mettant mon ex entre mes pattes, je vais me détourner de Perle. Il ne me connaît pas en agissant ainsi, c'est le contraire qui aurait pu se produire. Mais voilà, avec Perle c'est trop compliqué.

— On n'a pas besoin de lui pour que ça parte en vrille entre nous deux. Cette nana est une vraie chieuse !

— Possible, mais tu l'as dans la peau.

— N'importe quoi... Tout ce que je ressens, c'est que je dois garder mes distances avec elle le temps d'y voir plus clair. Et puis, tu sais que c'est délicat par rapport au reste...

— Tu n'as pas essayé de lui en reparler pour voir si elle se montre réceptive ?

— On va dire que j'ai tâté le terrain à plusieurs reprises. Elle a l'air intriguée et n'a pas fermé la possibilité de tester.

Gianni et moi gardons le silence. Il sait à quel point c'est difficile de trouver une partenaire de jeux. C'est pour ça que nous nous rendons de temps en temps à L'Extase et qu'Isadora assouvit mes désirs.

— Si tu veux, on peut passer la soirée au club. Perle part ce week-end, ça te permettra de souffler un peu.

Je tourne la tête vers mon ami sous le coup de la surprise.

— Elle se casse où ?

— Perle rentre à Florence avec Manon.

— Tu déconnes ?

— J'en ai l'air ?

— Et si elle allait leur rendre visite... Tu vois, j'ai raison de la tenir loin de moi.

— C'est juste pour deux jours !

Je me retourne pour découvrir d'où provient la voix. J'ai tout de suite reconnu à qui elle appartient. C'est le petit accent italien de la chieuse. Elle se trouve à l'arrière de la camionnette avec son amie. Son regard s'aimante au mien. De nouveau, elle m'impose ce défi, que je ne repousse pas.

Perle n'a pas plus l'intention de capituler que moi.

— Vous restez ici ?

— De quoi parles-tu, Gianni ?

— On est arrivé !

Je vois son amie sortir de l'arrière de la camionnette dès que Gianni ouvre la porte.

— Tu préfères discuter, ici ? me demande Perle sans quitter mes iris sombres.

— Tu veux parler de quoi ?

— Ce ne sont pas les sujets qui manquent.

— En effet... On rentre manger un bout ?

— À la base, c'est pour ça qu'on a suivi Gianni.

— Alors on y va !

J'attends qu'elle arrête de me regarder et qu'elle descende de la voiture. Mais elle ne veut pas s'avouer vaincue.

— Tu ne comptes pas lâcher ?

— Pas plus que toi, Perle.

— Il faut pourtant trouver une solution si l'on tient à aller manger.

— On décrète un match nul, ça te va ? C'est acceptable pour toi ?

— Ça l'est. Et pour toi ?

— Ça me convient aussi.

Je descends de la voiture et patiente sur le trottoir que Perle en fasse de même. Mais rien. Après quelques secondes, la chieuse ne montre pas le bout de son nez. Je me place à l'arrière de l'utilitaire et m'aperçois que la porte est fermée. Je tourne la poignée et ouvre le vantail.

— Merci de m'avoir... Libérée, s'amuse-t-elle.

— Ne me dis pas que tu penses à l'autre reine glacée ?

Elle me montre ses lèvres fermées avant d'effectuer un geste vif comme si elle jetait la clé.

— Ça va me faire des vacances de ne plus t'entendre parler.

Sei solo un mascalzone !

E tu sei una stronza !

Je vois Perle se retenir de sourire et l'envie de me marrer me prend aussi.

— Tu ne veux pas que l'on fasse une trêve ?

Je lui tends la main pour l'aider à descendre quand elle tire sur la mienne pour m'obliger à monter. Surpris par sa manœuvre, je la laisse agir pour voir jusqu'où elle compte aller.

— Ça me convient très bien...

Elle m'embrasse et ajoute.

— Voilà ! Le cessez-le-feu est ratifié !

— À mon tour de signer, donc.

Je m'assois en face d'elle. Je tire sur ses mains pour qu'elle vienne s'installer sur mes jambes allongées.

Perle hésite. Ses prunelles noisette ne mentent pas.

— Je dois apposer mes initiales.

Perle capitule et me chevauche enfin. Comme intimidée, sans trop savoir où mettre les mains, elle les pose sur mes épaules.

— Je ne t'embrasserai pas si tu n'en as pas envie.

— Ok !

Je m'avance vers son visage et Perle ferme les yeux. Sa bouche s'entrouvre pour accueillir mon baiser dans une approbation muette. Mais je veux garder les idées claires si nous devons parler. Alors mes lèvres se posent sur sa joue en prononçant « R » puis sur l'autre pommette je lui souffle « B ». Perle surprise ouvre ses grands yeux noisette, qui plongent directement dans mes orbes bleus pour chercher une réponse à mon geste.

Mes paumes se nichent délicatement de chaque côté de son si beau visage. Mes pouces caressent sa peau si douce. Perle penche la tête pour apprécier au mieux ce geste tendre, qui me surprend, moi-même.

— Excuse-moi.

— Pour ?

— Ce matin. Je n'aurais pas dû réagir aussi violemment.

— Qu'est-ce qui t'a fait flipper à ce point ?

— Ce surnom que tu m'as donné.

— Excuse-moi si je t'ai blessé, ce n'était vraiment pas le but.

— Je sais. C'est juste que ça a enclenché un truc en moi que je n'arrive pas à gérer.

— C'est le choix de ces deux mots ?

— Non, c'est plus le sentiment d'appartenance qui m'a foutu la trouille. On était d'accord pour un échange libre sans contraintes ni attaches...

— Et là, tu t'es vu partir dans une relation. Tout ce que l'on ne veut pas.

Perle a compris ce que, moi, j'ai encore du mal à exprimer.

— Tu sais, je ne suis pas « elle ».

— Je sais...

— Tu l'as invitée à ton exposition ?

— Non. Elle est venue de par elle-même. Enfin, surtout, parce que ton ex-amant le lui a demandé, grimacé-je.

— Je suis désolée que Victor se soit servi d'elle pour t'atteindre. Il part en vrille et est prêt à tout pour me nuire.

Perle baisse la tête pour cacher ses émotions, mais je veux savoir ce que ce connard a foutu. Mon pouce et mon index pincent son menton pour relever son visage triste. J'efface cette larme solitaire et lui demande avec le plus de douceur possible.

— Que t'a-t-il fait ?

Elle gonfle ses poumons d'air avant de se lancer.

— Les fleurs ont déjà été livrées. Sur le coup, j'ai cru que j'avais commis une erreur, et mon Boss ne s'est pas gêné pour me le reprocher. Puis à l'abri dans la remise, il m'a embrassée...

— Tu le voulais toi aussi ?

— Non ! J'ai beau lui dire que c'est fini, il ne m'écoute pas.

— Il a insisté ?

Mes poings se serrent en attendant la suite. S'il a abusé de son statut de patron pour aller plus loin, je vais lui régler son compte.

« On est d'accord que tu agis par bonté d'âme ? » me tacle ma conscience.

— Oui... Je lui ai mordu la lèvre et l'ai repoussé un peu trop fort. Il a terminé dans les bouquets et c'est en sortant de la remise que je suis tombé sur toi.

— D'où ton énervement ?

— En partie, car je l'étais à cause de ton attitude de ce matin.

— Et moi, je l'étais en ayant vu Charlotte, et aussi après toi à cause de ce petit nom.

— On a surréagi...

— On dirait bien !

Je laisse poindre une ébauche de sourire auquel elle répond.

— Pour un plan sans attaches, tu repasseras !

L'entendre se marrer en évoquant l'absence de liens me ramène à ma discussion avec Gianni. Je dois tester sa réaction. Sans attendre, je saisis ses poignets, que je place derrière son dos. Je harponne ses iris noisette, qui se constellent d'éclats aurifères. Perle ne tente pas de se soustraire. Au contraire, ça a l'air de lui plaire. Je sécurise ma prise avec une de mes mains tandis que l'autre s'aventure sur sa poitrine mise en avant par la position. Perle l'accentue même en se redressant et en amplifiant sa cambrure.

— C'est de ça dont tu parlais avec Gianni ?

— Entre autres...

Mais là, je n'ai plus envie d'en débattre. Mon ordre claque pour tester sa réaction.

— Reste dans cette position !

Perle me délivre son hésitation. Un flottement qui ne dure qu'une seconde. Avant de m'offrir un sourire encourageant. Cette femme sait ce qu'elle veut et ne se cache pas derrière des prétextes futiles.

Elle assume ses désirs...

Je délaisse ma prise dans son dos. Je sais qu'elle restera ainsi.

— Ferme les yeux comme si je te les avais bandés.

Ce qu'elle réalise aussitôt.

— Tu es magnifique.

— Merci, mon...

Je pousse un soupir de soulagement.

— Pas de petit nom. J'ai retenu la leçon, me devance-t-elle.

— Très bien. À partir de maintenant, tu gardes le silence. Je ne veux plus t'entendre parler.

Elle secoue la tête de haut en bas pour me donner son assentiment tandis que je déboutonne le haut de sa robe pour découvrir ses dessous sexys.

Mes doigts viennent tracer les contours de son soutien-gorge noir. Je me délecte de cette dentelle, qui ne cache que très peu sa peau. Le balconnet rehausse sa jolie poitrine à la limite du débordement dans cette position. Elle est ferme sous mes doigts. Excitée. Ses tétons pointent outrageusement. Ils flirtent avec le bord en dentelle qui doit exacerber son désir à chaque frôlement.

Je continue de détacher les boutons pour voir sa tenue complète.

Je ne suis pas déçu par ce que je découvre. Un corset court recouvre son ventre plat. Auquel elle a attaché ses bas soyeux, qui glissent sous mes doigts. Le tout est complété par un string assorti.

— Tu es divine. Ouvre tes yeux.

Perle s'exécute et plante ses iris dilatés par le plaisir directement dans les miens. Puis elle suit le mouvement de ma main. Je la glisse sur mes abdominaux. Je m'arrête pour être sûr qu'elle est réactive. C'est maintenant que ça se joue.

Je glisse mes doigts sous la ceinture de mon jean. Je le déboutonne lentement pour faire monter la pression. La réponse de son corps ne tarde pas. Elle se tend en comprenant ce que je m'apprête à accomplir. Ses jambes se crispent et tentent de se refermer sur les miennes. Son souffle s'accélère. Tout comme son rythme cardiaque. Je vois son sang taper plus fort dans cette petite veine, qui serpente sur sa tempe.

Je me caresse par-dessus mon caleçon. Perle mord sa lèvre. Entre plaisir et frustration.

— C'est ça. Montre-moi ton désir en me regardant me branler face à ton corps juste recouvert de ta lingerie.

Sa langue passe sur ses lèvres pour les humidifier. Perle est tellement bandante. Son regard dévore mon entrejambe. Elle commence à se trémousser sur mes cuisses pour tenter de soulager le feu qui crépite dans son antre.

— Approche ta bouche de la mienne.

Toujours aussi réceptive, elle obéit et attend ma prochaine indication.

Nos souffles se mêlent. S'entrechoquent. Nos lèvres se frôlent. Elles se désirent autant que nos corps qui bouillonnent.

— Tu veux jouir ?

Elle sait qu'elle ne peut pas réagir avec des mots. Alors elle cligne juste des yeux. Mais dans son empressement à me donner une réponse, elle papillonne à plusieurs reprises.

— Tu peux parler.

— Je veux te voir éjaculer d'abord, m'annonce-t-elle sans hésiter.

Sa voix rauque me colle des frissons et mon chibre tressaute entre mes doigts.

— Tu es parfaite ! Alors, vas-y, prends ton pied en me regardant.

Pour une vérification, je n'aurais pas pu espérer mieux. Perle possède ce désir en elle. Tout comme moi, elle aime ce côté voyeuriste, qui décuple les sens.

— Détache tes mains de ton dos. Caresse-toi. Offre-moi ton plaisir.

∞ ∞∞ ∞

Gianni pose des questions ciblées à Renzo en sachant pertinemment que Perle va entendre leur conversation. Trouvez-vous que le procédé est limite ou a-t-il bien fait ?

Gianni propose à Renzo de se rendre dans le club L'Extase pendant l'absence de sa voisine. Est-ce la bonne solution pour que Renzo se reprenne ?

Perle et Renzo profitent de ce qu'ils se retrouvent tous les deux pour discuter. Il s'excuse même pour sa réaction excessive. Ils admettent qu'ils étaient sur les nerfs tous les deux. Le compromis qu'ils ont ratifié est une bonne chose pour la suite ?

Voilà la réponse à la question que certains (nes) se posaient. Ce ne sera pas tout à fait le même style de relation Dominant/soumise comme j'ai déjà pu l'aborder. Renzo recherche une partenaire de jeux qui répond à son besoin de voyeurisme et de contrôle. C'est un mâle Alpha qui aime dominer, mais ne veut pas d'une soumise. Prêtes à les suivre dans cette découverte des sens « interdits » ?

∞ ∞∞ ∞

📍 Dans le prochain chapitre de PERLE :

🎭 Vais-je être à la hauteur...

∞ ∞∞ ∞

🥰 Bonne journée, mes #Sexys #Love, gros bisous 💋

💗 Kty.Edcall.Autrice 💙



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